Fonctionnement des ateliers

La majorité du temps, les ateliers jeunesse décrits dans l’état de l’art sont répartis par tranches âges et/ou par thématiques. En ce qui concerne les ateliers tous publics qui incluent donc aussi les préadolescents, il est assez fréquent que le niveau de maîtrise soit indiqué. C’est le cas par exemple de la Bibliothèque de Limoges qui pour ses ateliers à l’espace Cyber-base de Limoges BFM précise pour chaque atelier si le niveau est « débutant » ou « intermédiaire ».

Il va de soi que le choix des âges en fonction des activités proposées doit être fait de manière réfléchie, afin que la formation dispensée soit adaptée aux besoins de l’enfant et augmentant ainsi les chances de succès et de satisfaction. Par exemple, on évitera de proposer à des enfants de 8 ans une activité nécessitant des notions techniques trop poussées. Tout comme on évitera bien sûr de proposer aux plus grands des activités qu’ils maîtrisent déjà bien ou pour lesquelles ils portent peu d’intérêts. Afin de bien cerner les attentes, les intérêts et les besoins du public cible, un petit questionnaire pourrait tout à fait leur être administré au sein des espaces jeunes des BM. Celui-ci pourrait contenir une liste d’activités sur laquelle l’enfant aurait la possibilité de mettre son ordre de préférence, voire d’ajouter des propositions.

En outre, le nombre d’enfants pouvant participer simultanément à un atelier sera limité par la taille de la salle ainsi que le nombre de postes informatiques (actuellement 8) qu’elle recueille. Cela peut être une bonne chose dans la mesure où il est plus simple d’encadrer un petit nombre d’enfants et que « le développement d’ateliers de formation diversifiés, au nombre de participants réduits, […] répond mieux à leur attente et à leur

besoin d’être guidés et rassurés tout au long de leur découverte des outils informatiques ¹⁹⁹ »

En ce qui concerne les personnes qui animeront les ateliers jeunesse aux BM, elles n’ont pas encore été déterminées. Il s’agira sans doute de bibliothécaires du réseau.

Certains membres du groupe de formateurs déjà existant pourront bien sûr prendre part aux ateliers, mais il faudra soit que des bibliothécaires du secteur jeunesse viennent compléter les effectifs, soit que des personnes externes soient engagées. En France, il est très courant de voir des animateurs multimédia s’occuper des activités au sein des espaces numériques. L’avantage est qu’ils peuvent se consacrer entièrement aux activités liées au numérique, de plus ils ne risquent pas d’être confrontés à un manque de connaissances au niveau des outils utilisés. En effet, ce type de personnel est doté de compétences techniques et pédagogiques non négligeables, ce qui peut constituer un véritable atout. De plus, ces compétences peuvent être complémentaires à celles des bibliothécaires puisqu’elles sont liées aux médias numériques. Comme nous avons pu le constater durant cette étude, il y a en général deux ou trois bibliothécaires dédiés au multimédia dans les structures de taille moyenne. A la médiathèque Zola de Montpellier, par exemple, il n’y pas d’animateur pour l’espace jeunesse, le soin étant laissé à l’équipe d’animer comme elle peut cet espace. A Noisy-le-Sec, ils sont deux à animer les deux espaces multimédia dont celui destiné aux enfants. A St-Raphaël, des informaticiens non bibliothécaires ont été recrutés pour assurer la partie technique des espaces multimédia. ²⁰⁰

Une autre solution est de créer un groupe de bibliothécaires, qui seront chargés à tour de rôle d’animer les ateliers. Ce groupe peut être constitué sur la base du volontariat, selon les intérêts et les compétences de chacun, comme c’est déjà le cas aux BM pour les formations adultes. C’est une bonne solution car une personne qui a vraiment l’envie de s’impliquer dans ce type de service sera forcément plus motivée et par conséquent, fera un bon formateur. Toutefois, les connaissances et l’aptitude pédagogique de chacun peut être variable, c’est pourquoi il est selon nous préférable

199 RAVOUX, Elizabeth. La Formation des usagers des bibliothèques publiques aux outils informatiques est une nécessité. In : Association des Bibliothécaires de France [en ligne].1^er septembre 2011. http://bibliolab.fr/cms/content/la-formation-des-usagers-des-biblioth%C3%A8ques-publiques-aux-outils-informatiques-est-une-n%C3%A9ces-0 (consulté le 03.07.2012)

200 PERISSE, Nicolas, RIVIERE, Jérôme. L’offre multimédia en bibliothèque jeunesse [en ligne]. La Petite Bibliothèque Ronde. Clamart : La Petite Bibliothèque Ronde, 2010. 18 p. http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/document-49066 (consulté le 03.07.2012)

de former le personnel. En effet, dans le cas où la direction des BM décidait de ne pas engager de personnes externes pour l’animation d’ateliers, ou si les moyens ne le permettaient pas, la meilleure solution serait de mettre en place des programmes de formation continue destinés au personnel des espaces jeunes, visant à leur faire découvrir, par exemple, des applications ou logiciels de création numérique, et leur faire acquérir de nouvelles compétences techniques et/ou pédagogiques. Pour des ateliers d’initiation à Internet ou à l’informatique, il pourra s’agir de simples remises à niveau.

Former le personnel est fortement conseillé, d’une part car cela peut permettre aux plus réticents d’être plus confiants, plus motivés et donc plus à même d’animer un atelier. D’autre part, cela évite que les enfants se retrouvent devant des médiateurs moins compétents qu’eux pour utiliser les outils et machines. Ainsi, les bibliothécaires, qui deviennent également des animateurs multimédia, peuvent assurer leur statut et mettre en avant leurs compétences professionnelles. Les formations continues peuvent porter sur des sujets variés, comme l’aptitude à capter l’attention des enfants, l’encadrement ou encore l’utilisation de logiciels informatiques. Nous pensons que le domaine de la création numérique mérite particulièrement qu’on s’y intéresse car les possibilités artistiques offertes par le numérique sont infinies et que la technologie évolue très rapidement. Il peut s’agir de l’utilisation de logiciels graphiques, audiovisuels, musicaux ou autre, qui sont en général conçus pour être accessibles aux amateurs, mais qui néanmoins demandent une certaine familiarisation afin de pouvoir se préparer à les introduire dans le cadre d’un cours.

En ce qui concerne la fréquence des ateliers, il faudra certainement faire des tests les premiers temps. Certaines grandes institutions sont en mesure d’organiser des ateliers numériques toutes les semaines, tandis que d’autres doivent se contenter d’une activité par mois. Pour prendre l’exemple de la ville de Clamart, les animateurs de la Petite Bibliothèque Ronde essayent chaque mois d’organiser une activité avec un thème mensuel. C’est une bonne solution car le fait de varier les ateliers les rend plus attrayants et permet d’attirer un public différent. Néanmoins, il faut être conscient qu’organiser chaque mois ou chaque semaine de nouveaux ateliers requiert de gros investissements en temps et en moyens.

Etant donné que la Bibliothèque municipale de la Cité est pour l’instant la seule à disposer d’un espace multimédia, les ateliers auront lieu dans un premier temps uniquement dans cette salle. A noter toutefois qu’une demande d’ordinateurs portables

va normalement être adressée à la direction. Cela permettrait que les formations soient données également en dehors des locaux de la Cité.

De toute évidence, le groupe « formation » aura tout intérêt à se réunir régulièrement pour échanger ses idées et partager ses expériences. Ce sera également l’occasion pour les membres de manifester leur intérêt pour un domaine en particulier ou d’anticiper les prochains programmes de formation. Enfin, « Des forums de discussion, avec questions-réponses pour résoudre les difficultés liées à la pratique quotidienne des outils, des séances de formation et d'information organisées régulièrement pour présenter les nouvelles ressources de la bibliothèque, sont autant d'exemples encourageants à suivre. ²⁰¹ »