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Partie 2. Résultats et analyses

4.2. Foncier

Les exploitations ont différents types et qualités de terres. La fertilité26 est faible dans 2 exploitations, plutôt faible dans 3 exploitations, moyenne dans 17 exploitations et bonne dans 1 exploitation. Certaines se situent exclusivement dans la plaine (3), dans d‟autre cas, elles sont plutôt en plaine (14), ou sont vallonnées (2), ou montagneuses (1) ou pentues (10). Concernant la potentialité des terres, il s‟agit majoritairement de terres de culture (17), mais aussi de culture et de pâture (7) ou de culture et de pâture avec zones humides (6). Les figures 30, 31 et 32 présentent donc cette répartition.

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25 http://www.gers.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement/Gestion-de-l-eau/Nitrates-et-phytosanitaires/Nitrates/La-reglementation-sur-les-nitrates,consulté en novembre 2016.

Figure 30. Fertilité de terres

Figure 31. Relief de terres

La figure 33, illustre la distance moyenne entre les parcelles et le siège de chaque exploitation où la moyenne totale est de 2.6 kilomètres (km). Cependant, dans les exploitations qui ont plus de 10 km de distance, la raison en est le morcellement des terres. Pour les agriculteurs ces deux éléments sont une contrainte car ils empêchent l‟optimisation du travail. Ce qui n‟est pas le cas lorsque la division interne de chaque exploitation (figure 34) est regroupée et faiblement morcelée.

Figure 33. Distance moyenne des parcelles au siège de l‟exploitation

Dans les exploitations dont la distance moyenne entre les parcelles et le siège de l‟exploitation est entre 3 et 5 km, les agriculteurs considèrent que ce n‟est pas pratique par rapport au stockage et ils constatent avoir une forte consommation de gasoil. Pour les exploitations avec une distance inférieure à 3 km, la distance ne pose pas de problème ; le morcellement est le plus contraignant surtout s‟il est nécessaire de passer par des routes nationales.

Figure 34. Morcellement de terres

Les systèmes d‟irrigation se trouvent en grande partie dans les exploitations qui produisent du soja, ainsi que celles qui produisent du maïs. Les exploitations avec irrigation (19) sécurisent les rendements, notamment dans le soja irrigué ils sont plus hauts (de 22 à 30 quintaux (Q)/ha), alors que les exploitations (11) sans irrigation, les rendements sont entre 15 à 20 Q/ha. En comparant les exploitations en agriculture biologique et conventionnelle, les rendements de soja sont similaires. Nonobstant, il n‟est pas possible de généraliser ces résultats car l‟échantillon n‟est pas représentatif. Pour le cas du maïs ; la culture est toujours irriguée dans les exploitations étudiées, ce qui rend impossible d‟affirmer avec les données dont nous disposons, qu‟il y a une différence de rendement entre le maïs irrigué et non-irrigué. Ce qui est constaté est la différence entre rendements de maïs en agriculture biologique (de 40 à 80 Q/ha) et conventionnelle (de 90 à 120 Q/ha). Les surfaces irriguées et irrigables (figure 35) sont majoritairement collectives (16) et minoritairement individuelles (3). Le mode d‟irrigation est dans la plupart de cas par aspersion (14), puis en rouleau (4) et finalement par goûte-à-goûte (1) pour d‟autres productions (vigne).

Figure 35. Mode d‟irrigation de systèmes de production

De manière très générale, les agriculteurs considèrent leurs terres comme de bonne qualité, elles sont productives et profondes, argilo-calcaires, argileuses, faciles à travailler et dans certains cas, bonnes pour l‟élevage. Certains agriculteurs évoquent la notion de biotope : réserves hydriques, pluviométrie, influence de la région océanique, etc. et expliquent ainsi d‟une part le potentiel et d‟autre part la capacité des sols à s‟améliorer. La matière organique est un atout, même s‟ils trouvent qu‟elle est difficile à augmenter. La diversité et ne pas surexploiter la terre sont vus comme de facteurs déterminants pour arrive à l‟augmenter. Au-delà des qualités des terres, la localisation des exploitations est un élément clé pour les agriculteurs. Certaines sont situées à proximité de la ville et des villages, ce qui facilite et encourage à pratiquer la vente directe. En revanche, certains agriculteurs trouvent que l‟éloignement et les coteaux sont parfaits pour le bien-être animal (valeur d‟universalisme très important pour les éleveurs). Finalement, dans les cas où les terres sont regroupées et/ou disposent d‟un système d‟irrigation ceci est évalué comme un atout du foncier. La figure 36 illustre la répartition des mots-clés utilisés pour qualifier les atouts du foncier des exploitations étudiées.

Figure 36. Nuage de mots des atouts du foncier

Néanmoins, les agriculteurs trouvent aussi des contraintes dans leur foncier (figure 37). L‟historique d‟érosion est un élément très fort dans les trajectoires des exploitations et le lessivage est vu comme un risque à éviter. Les agriculteurs qui sont installés sur des pentes ou des reliefs avec de terres argileuses sont conscients du risque par rapport à la pluviométrie et aux aléas climatiques. Certains agriculteurs trouvent que leurs terres manquent de matière organique, il y a des parcelles avec des problèmes de salissement, avec des sols acides dont la surface est sèche et qui sont difficiles à travailler, mal drainées, ou humides et inondables. En outre, le morcellement de terres est vu comme une contrainte par rapport à l‟organisation du travail.

Figure 37. Nuage de mots des contraintes du foncier

Finalement, les agriculteurs témoignent d‟une évolution positive (25) ou stable (4) du foncier. Aucun agriculteur ne dit qu‟il se trouve en régression. Les freins et les leviers de l‟évolution du foncier sont associés à l‟agrandissement. Mais surtout elle est directement liée à la qualité de terres, qui grâce aux pratiques agro-écologiques (introduction de cultures intermédiaires, semis-direct, TCS, diversification, etc.) sont moins chamboulées, plus riches en humus, plus décompactées, il y a beaucoup de verres de terres et le sol retient plus d‟humidité.

« Des sols beaucoup plus sombres en surface, plus de vers de terre, plus de taupes,

de campagnols, beaucoup plus de coccinelles, carabes, limaces (…) l'activité biologique est en forte progression » (Agriculteur AC18)

« Si je fais le tour de ma propriété, mon champ et le champ… qui est juste à côté du

voisin, à chaque fois, on voit que, que la terre à côté n'est pas belle et les plantes, elles sont plus tristes...voilà ! Je suis persuadé avoir considérablement, j'ai le pas objectivé, il faut faire attention...mais je suis fortement convaincu » (Agriculteur