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Partie 2. Résultats et analyses

4.4. Activités

La rotation28 et l‟assolement29 sont des éléments clés dans la gestion de l‟exploitation. La dialectique entre rotation et assolement est toujours très forte. Un agriculteur tire son revenu de ce qu‟il va vendre une année donnée et ce revenu est en fonction des quantités (surfaces et rendements) et des prix de chaque spéculation. Pour ceux et celles qui ont de l‟élevage, ils produisent la quantité de fourrage nécessaire pour le troupeau. Il y a beaucoup de sens à construire en analysant ce que l‟agriculteur souhaite avoir en surfaces, qui normalement est en fonction des différentes spéculations de chaque année. Par exemple AB26 produit du soja, du maïs popcorn, du lin et du blé. Classiquement sa règle de rotation type est soja-soja-maïs-soja-soja-blé où la culture principale est le soja, laquelle peut représenter entre 40 et 50 ha par an de la SAU. Parfois, il introduit du blé et/ou du lin, mais il a surtout des cultures d‟été car en agriculture biologique, pour lui c‟est beaucoup plus facile et puis il s‟adapte à la demande et aux prix du marché.

« Parce qu’on est en agriculture biologique, c’est la facilité pour pas en avoir trop d’herbe, parce que si vous semez beaucoup de cultures d’hiver (…) des mauvais

28Succession de cultures sur une même parcelle (enchaînement pluriannuel).

graines qui poussent plus vite aussi. Tandis qu’en semant au printemps des cultures d’été, en travaillant vos terres, vous nettoyez et en mettant des couverts (…) ils vont nettoyer vos sols et vous ramassez, ça fait que c’est très court pour la mauvaise graine (…) J’ai du blé de temps en temps (…) je coupe le cycle, parce qu’en faisant soja-soja-maïs en suivant ce sont de cultures qui sont irriguées et la terre de temps en temps, elle aime aussi sécher (…) et puis je m’adapte aussi à la culture qui est demandée et à la culture facile. Pour moi le soja, c’est une des cultures les plus faciles, très facile en agriculture biologique et avec un débouché intéressant, surtout en alimentation humaine » (Agriculteur AB26).

Les raisons d‟introduire une culture reposent sur : « elle est économiquement intéressante » et « c‟est un bon précédent ». Dans la logique de justification du « bon précédent », l‟agriculteur peut même aller jusqu‟à envisager de ne pas gagner d‟argent (culture intermédiaire/couvert végétal) parce qu‟il aura une bonne production sur la culture qui suit et donc il va se rattraper, ce qui est ici une logique de rotation (tableau 37) et qui induit une partie de l‟assolement. Dans le cas d‟AB26, le blé et les couverts végétaux jouent un rôle agronomique capital. C‟est notamment pour cela que les différents secteurs de l‟exploitation ne pourront pas porter la même succession de cultures et de rotation. Les agriculteurs enquêtés raisonnent les rotations par type de terres, mais aussi, comme le montre le cas d‟AB26, par une entrée pragmatique, plutôt technico-économique sur une base annuelle. Dans les cas où l‟agriculteur cherche à avoir pour chaque spéculation de culture, espèce ou variété, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte : prix, contrat agro-industriel et ce qu‟attend la coopérative (qui impose une quantité donnée et parfois des exigences de qualité) et la facilité à cultiver.

« Le maïs on le sème un peu avant parce qu’on a une obligation, 15 avril, le temps que ça réchauffe un peu, mais il faut semer tôt. On a une obligation, avant le premier mai : cahier de charges ! Parce Nataïs30, le cahier de charges c’est carré

(…) pas flexible du tout ! (…) Moi, j’ai perdu cette année parce que j’ai ramassé du

maïs (…) et j’ai fait 21.1-22 et puis la sanction c’est 50 euros la ton (21% taux

d‟humidité le contrat). Il passe rien (…) ça m’a fait perdre 1600 et quelques euros,

rien que pour dépasser rien du tout et en plus j’ai eu de circonstances atténuables, comme j’ai lui dit, il y a eu une tempête (…) j’ai fait une analyse d’échantillon et

30Entreprise leader Européenne spécialisée dans la collecte et le conditionnement du maïs à popcorn, plus d‟info : https://www.popcorn.fr/# , visité janvier, 2017.

j’étais à 21 et j’ai dit : j’étais bon (…) et parce qu’ici il pleut beaucoup (…) il peut avoir de mycotoxines ou de moisissures. Il m’a fait perdre 1600 et quelques euros, mais cette année au lieu de faire 15 ha, je ferai que 0.8, Il va le voir ! » (Agriculteur

AB26).

A partir des cultures pratiquées et recherchées nous voyons les raisonnements, les logiques et les principes. La justification fait ressortir les principes et les règles.

« Alterner les cultures d’hiver, printemps, été par rapport aux adventices (…) ça veut dire que si on met hiver-hiver-hiver d’affiler, on va être envahi par les adventices d’hiver, forcement. Si on fait que d’été, on va être envahi par les trucs d’été. Le fait d’alterner ça casse les cycles » (Agriculteur AB27).

Bien entendu, pour chacune de ces règles agronomiques (jamais deux blés de suites, jamais du soja après luzerne, toujours un blé après luzerne, etc.) les agriculteurs expliquent pourquoi chez eux ce sont des règles. Celles-ci peuvent revêtir le caractère plus général (alternance de cultures) et dans le cas où « la règle reste-là », c‟est cela qui reste important. Le choix de la culture de printemps, d‟été, et d‟hivers dépend des circonstances, les agriculteurs peuvent suivre les principes, mais au final avec de rotations d‟espèces différentes.

Tableau 37. Logique de rotations

Agriculteur Rotations type Justifications par agriculteur

AB1 1/Blé-lentille-blé-pois/avoine-luzerne Blé derrière une légumineuse pour restituer l‟azote. L‟avoine est introduite dans le méteil si les terres sont sales. La luzerne peut rester pendant 4 ans et puis il recommence avec du blé

AB2

1/Soja-soja-blé-soja-soja-blé 2/Blé-lin-épeautre-tournesol-triticale

3/Tournesol-fenugrec-triticale-blé-tournesol-soja-lin-blé-soja 4/Triticale-soja-soja-blé-soja

5/Tournesol-soja-soja-blé tendre-soja-soja-soja (parcelles irriguées) 6/Tournesol-betterave-féverole-avoine-pois

7/Féverole-blé tendre-tournesol-blé tendre-pois-lin brun-grand épeautre

La rotation type 1 pour les parcelles irriguées, considérée comme une rotation simple. Il est plutôt dans la rotation type 2. Maintenant qu‟il a essayé différents types, il est persuadé qu‟il ne peut pas y avoir de rotation fixe. Cela ne veut pas dire qu‟elles ne sont pas planifiées

AB3 1/Culture d‟hiver-culture d‟hiver- culture d‟hiver- culture de printemps-culture d‟été Pas de rotation fixe. Culture d‟été pour casser le cycle

AB4 1/Blé-orge-tournesol Pas de commentaire explicatif de la logique, mais plutôt d‟une réflexion par rapport à la nouvelle conversion AB

AB5 1/Blé-soja-soja-pois chiche 2/Blé-tournesol-soja ou soja-tournesol

3/Lentille-maïs-tournesol-blé Rotation type 1 pour les terres irriguées et les types 2 et 3 pour les terres non-irriguées

AB6

1/Lentille-blé-soja 2/Sarrasin-culture d‟hiver 3/Féverole-avoine 4/Féverole-blé

Rotations pas toujours régulières. La rotation type 1 est économiquement intéressante, mais il a eu des soucis de salissement par des graminées d‟été. La rotation type 2 est introduite pour éviter ce salissement. Il a essayé les rotations type 3 et 4, mais le problème est dans la commercialisation, notamment au niveau du triage. Il souhaite faire soja-soja et remplacer la lentille (à cause du salissement) par le lin, son objectif est de travailler le sol un peu en profondeur

AC7 1/Maïs-soja-orge-féverole-blé (avant, problème de maladies entre maïs et blé) 2/Maïs-blé-orge-féverole- maïs (actuelle) Les rotations de 5 à 6 ans sont basées sur le principe d‟adaptabilité d‟où l‟idée est de faire tourner toutes les cultures, mais aussi adapter les rotations en fonction du matériel disponible AB8 1/Pâture-blé ancien-sarrasin et blé ancien-maïs 2/Blé ancien-sarrasin-vesce-maïs et vesce-seigle-soja et seigle Alternance de cultures

AB9 1/Blé-pois ou féverole-blé-couvert végétal hivernal-soja Légumineuses (fabaceae) pour le couvert et trois cultures d‟hiver, une culture de printemps et une culture d‟été (sur 4 ans). Ce type de rotation peut se maintenir grâce aux interventions manuelles au niveau de l‟enherbement de terres. Elle a été conçue vis-à-vis des exigences de cette contrainte

AB10 1/Orge ou blé avec féverole-sarrasin ou sorgho ou un couvert végétal La rotation n‟est pas fixe. Il y a un assolement préparé en avance, mais en fonction des aléas climatiques il peut y avoir des modifications. Toutefois selon lui, le système PAC actuel est très contraignant à ce sujet

AB11 Tournesol-maïs-soja-blé-triticale Trois cultures d‟été et une culture d‟hiver pour casser le cycle

AB12 1/Deux cultures d'hiver et deux cultures de printemps successives

Depuis le passage en bio, variation des rotations en fonction de la conjoncture par rapport aux aléas climatiques. Par exemple, il a eu deux printemps très humides où le blé été catastrophique. La féverole l‟a bien supporté. Maintenant l‟intérêt de la féverole est qu‟elle sert à réajuster les parcelles. La rotation a aussi le but de maîtriser les adventices AB13 1/Blé-épeautre-soja 2/Blé-orge-tournesol-prairie temporaire 3/Blé-soja-soja-blé-sorgho 4/Blé-épeautre-pois chiche 5/Tournesol-blé-lentille

Les rotations ne sont pas fixes, elles dépendent de la profondeur (types 1 et 2) ou de la légèreté de terres (types 3, 4 et 5)

AB14 1/Blé-tournesol ou soja ou maïs 2/Tournesol et lentille- féverole et avoine-pois et orge Rotation type 1 et type 2 sont en fonction des années de conversion AB. Type 1 pour C1 et type 2 pour C2.

AC15 1/Pois et haricot verts-maïs doux-maïs-maïs 2/Colza-soja-blé

AB16 1/Soja-soja-mélange lentille-blé ou lupin-blé ou pois-orge-colza 2 cultures d'été-1 culture de printemps-1 culture d'hiver

AB17 1/Soja-maïs ou colza-maïs (printemps)-blé-féverole-triticale- mélange blé féverole (hiver). De temps en temps 2 cultures d'hiver et 2 de printemps Une base fixe, mais adaptable selon les imprévus agronomiques. L‟alternance est entre cultures d‟hiver et de printemps et occasionnellement il peut avoir de deux cultures d‟hiver afin de casser le cycle d‟herbe. Problèmes d‟apparition de ray-grass quand il y a deux cultures d‟hiver (résolu avec un labour de 20-25 cm)

AC18 1/Colza associé avec lentille ou fenouil grec ou trèfle violet-blé-triticale-maïs ou sorgho-tournesol ou soja-féverole-colza Pas de rotation fixe et dépend des aléas climatiques. Le principe est d‟avoir une culture et un couvert d‟hiver-culture et un couvert d‟hiver-culture et un couvert d‟hiver-culture d‟été AB19 1/Blé-sarrasin-méteil-luzerne Rotation qui a beaucoup de problèmes de salissement. La luzerne amène l‟azote

AB20 1/Luzerne-blé-tournesol-féverole-blé-soja Le sorgho cultivé avant a épuisé le sol t. La mise en place de la luzerne a permis de ramener l‟azote aux parcelles en le maintenant pendant deux ans (pas toujours fixé)

AB21 1/Blé ou épeautre-soja-épeautre-lentille-lin Principe d‟alternance entre cultures d‟hiver et de printemps. Les rotations sont longues afin de diminuer la pression de ravageurs et de maladies. Les légumineuses sont importantes pour enrichir le sol en azote et en même temps faire concurrence aux graminées

AB22

1/Luzerne sous avoine-luzerne (pendant 3 ans)-blé dure ou tendre-blé dur ou tendre ou orge ou triticale-tournesol ou soja (derrière tournesol de féverole-blé-lentille)

2/Soja derrière avoine et pois carrés-blé-tournesol-orge-lupin-blé

La rotation type 1 est un exemple considéré comme une rotation longue. La tendance est plus sur ce genre de rotation, mais parfois il peut avoir une rotation courte type 2

AB23 1/Jachère < 5 ans trèfle ou mélange de légumineuses-avoine et vesce-blé-féverole-tournesol-blé Les rotations des parcelles incluent les cultures intermédiaires, notamment de légumineuses comme le trèfle, la luzerne ou la féverole pour introduire l‟azote. AC24 1/ Blé-orge-sorgho-pois ou féverole-colza Rotation simple mise en place récemment. Vise à éviter de se retrouver avec la moitié de la ferme en blé et l‟autre moitié en orge. Dans la rotation toutes ces cultures doivent tourner, mais comme l‟année dernière il n‟a

pas fait du sorgho parce qu‟il n‟a pas le précèdent qui corresponde, il fait des ajustements

AB25 1/Culture d'hiver-culture de printemps-graminée-légumineuse Pas de rotation fixe. Principe de faire une rotation entre culture d‟hiver-culture de printemps, ainsi qu‟une alternance entre graminées et légumineuses. Tout est en fonction de la situation de chaque parcelle et de leurs besoins. Pas forcément obligé de faire des rotations fixes du fait que les cultures sont associées.

AB26 1/Soja-soja-maïs-soja-soja-blé 2/Soja-soja-lin-blé Beaucoup de cultures d‟été. L‟avantage est de ne pas avoir trop d‟herbe parce qu‟avec les cultures d‟hiver il y a de plus de mauvaises herbes qui poussent. L‟introduction d‟un couvert végétal d‟hiver est pour nettoyer la terre. Comme la culture d‟été sèche la terre, il a inclut dans la rotation une culture d‟hiver pour l‟humidifier

AB27 1/Alternance entre les cultures de printemps et d'hiver Pas de rotation fixe, principe d'adaptabilité de la culture. Pour l‟apport d'azote une légumineuse est possible, le couvert végétal donne la fertilité (trèfle, féverole, luzerne) et surtout ne pas revenir avec la même espèce sur les parcelles

AB28 1/Tournesol ou soja (culture de printemps)-blé ou méteil (culture d'automne)- légumineuse derrière, après passage en prairie temporaire Les rotations ne sont pas définies. Période de transition entre pré-installation et l‟installation. Avec l'introduction de nouvelles pratiques y compris les cultures intermédiaires, la rotation va être à la fois modifiée, mais aussi beaucoup plus complexe. Pour l‟instant, il s‟agit d‟une rotation très classique

AB29

1/Couvert végétal-culture d'été-culture d'été 2/Blé-maïs ou blé-soja après orge-blé

3/Couvert végétal (trèfle) dans la culture de blé-couvert végétal (triticale) dans la culture d‟orge-derrière soja

Avant il faisait de la luzerne, mais il a perdu le marché. Rotation type 1 marche bien d‟un point de vue agronomique. Depuis 2014, il a en place les rotations types 2 et 3

b. Itinéraires techniques

La conduite des processus productifs des agriculteurs inclut différentes techniques d‟implantation des cultures et englobe des opérations de travail du sol et de semis. Ces techniques impactent les conditions dans lesquelles les cultures sont installées et interagissent avec les types de sols et le climat. Dans cette partie, nous présentons un exemple (blé tendre) de la mise en œuvre d‟une succession d‟opérations techniques de processus de productions végétales de l‟année 2014-2015 des exploitations étudiées.

Blé tendre

Le blé est la culture la plus implantée par les agriculteurs enquêtés, seulement deux agriculteurs n‟ont pas fait de blé cette année. Cette culture représente entre 8 et 41% de la SAU de fermes. La figure 47 illustre les pourcentages de blé du total de SAU des agriculteurs pour l‟année 2014-2015.

Dans la conduite des processus productifs du blé tendre, un décalage de la date de semis est effectué. Retarder le semis du blé est un choix stratégique : d‟un point de vue agronomique, décaler les dates permet de limiter les levées de mauvaises herbes qui germent en début d‟automne. En effet, les graminées et certaines dicotylédones ont un développement qui se trouve dans la même temporalité que les céréales d‟hiver. Elles lèvent mi-septembre et courant octobre et continuent leur cycle en parallèle avec le blé. Tous les agriculteurs biologiques enquêtés sèment le blé en novembre, la première, la deuxième, voire la troisième semaine du mois, alors que classiquement les agriculteurs conventionnels sèment dans la deuxième-troisième semaine d‟octobre. Le cahier des charges pour l‟agriculture biologique interdisant l‟utilisation des herbicides, le retardement de la date de semis est une des solutions en raison de son effet sur les levées de graminées (vulpins, bromes et ray-grass) qui vont être moins aptes à émerger dans le blé.

Dans les itinéraires techniques des agriculteurs, le blé est semé derrière une culture principale ou intermédiaire. Quel que soit le type de sol, dans le Gers, les couverts estivaux implantés en juillet-août, après moisson sont très difficiles à réussir du fait que la période peut être très sèche et donc peu d‟espèces végétales peuvent se développer. C‟est pour cette raison que peu d‟agriculteurs ont mis en place ce type de couvert végétal après le blé pour l‟année 2014-2015. Toutefois, nous présentons certains cas où il y en a eu.

Pour certains agriculteurs, la luzerne se trouve en tête de rotation. Elle est considérée comme une des légumineuses fourragères les plus productives, elle structure profondément les sols, remonte beaucoup d‟éléments minéraux en surface, mobilise de l‟eau en profondeur, et produit de grandes quantités d‟azote. Par exemple, avec un couvert végétal de luzerne après le blé, les opérations techniques d‟AB1 ont consisté à faire un entretien de la luzerne avec un broyage, suite à deux passages du déchaumeur à disques, un labour superficiel de 14cm avec la charrue déchaumeuse et un passage de herse plate avant le semis en ligne du blé. Du côté d‟AB21, il a eu des plantes fabacées pérennes pour couvrir le sol. Il est vrai qu‟elles sont lentes à s‟installer et à produire de la biomasse, mais une fois en place, elles couvrent l‟espace. Au niveau de pratiques d‟AB21, il a fait un travail superficiel du sol de 5-6 centimètres de profondeur avec un déchaumage superficiel et un coup de rotative, puis il a semé le trèfle violet en ligne (densité de 120Kg/ha), mélangé avec du tournesol qui été semé en ligne (semoir Sulky) et avec du triticale semé en pendulaire à la volée (50Kg/ha). Après, il a fait deux fauchages et il a récupéré le tournesol en fleur, le trèfle a continué jusqu‟à

l‟automne. AB21 a semé le blé avec un semoir en ligne conventionnel, puis il a broyé et récolté le blé et le trèfle.

Un autre exemple c‟est le cas d‟AB6 qui a fait lui aussi un couvert végétal mélangé (tournesol et sarrasin). Le tournesol est une plante adaptée aux conditions chaudes et sèches. Elle peut bien pousser dans les conditions pédoclimatiques du Gers. Un des avantages est sa capacité à pomper beaucoup d‟éléments minéraux et mobiliser beaucoup de phosphore. Elle se comporte bien en mélange avec le sarrasin qui pousse bien dans des sols pauvres et acides. Pour ce couvert, il a passé un cultivateur pour ensuite semer l‟engrais vert composé de 30Kg/ha de tournesol et 10Kg/ha de sarrasin (semis le 14/08/2014, détruit le 14/10/2014). Concernant le blé, il a fait un passage avec le cultivateur, suivi par un passage avec le vibroculteur afin de faire un travail superficiel du sol de moins de 5 centimètres. Finalement il a semé le blé (180Kg/ha) début novembre et a réalisé un passage de herse étrille.

L‟avantage de mettre en place un couvert végétal de sarrasin est sa levée et son développement rapide. Le sarrasin résiste bien au sec et a la capacité d‟attendre le retour de l‟humidité. De plus c‟est une plante qui nettoie et contrôle bien le salissement. Elle était une culture dérobée pour AB8 avant de semer le blé. Après la récolte de sarrasin, il l‟a laissé repousser. Comme le sarrasin est gélif, sa destruction mécanique est facile donc il a semé directement le blé.

Un autre exemple de couverts végétaux est le cas d‟AB10 qui a utilisé une graminée estivale avant de semer le blé. Ce couvert végétal est un choix lié à l‟adaptabilité, ainsi qu‟à son pouvoir structurant profond. D‟habitude, AB10 ne fait pas de couverts estivaux, seulement du