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Focus sur les principaux bassins de production 1.En système allaitant

1.1. Les prairies

1.3.2. Focus sur les principaux bassins de production 1.En système allaitant

L’élevage bovin allaitant se concentre dans les zones herbagères et notamment de montagne, dont les produits bénéficient d’une bonne image et sont reconnus pour leur typicité. Dans presque 75% des exploitations allaitantes, les systèmes d’élevage rencontrés sont essentiellement de type naisseurs, avec productions de broutards3, donc sans valorisation des jeunes bovins mâles en production de viande (taurillon, bœufs) (Normand, 2006). Le bassin allaitant le plus important, en surface comme en cheptel, se situe au centre de la France et se superpose pratiquement au Massif Central. Près de la moitié du troupeau national de vaches allaitantes s'inscrit dans ce territoire géographique (Fig. 6) qui englobe (1) la zone charolaise (Allier, Nièvre et Saône et Loire), (2) la zone limousine (Haute-Vienne, Corrèze), (3) la zone d’élevage des races rustiques auvergnates4 (Cantal, Nord-Aveyron, Nord-Lozère) et enfin, (4) les ségalas aveyronnais et tarnais. L’ensemble de ce bassin de production se caractérise par (Normand, 2006 ; Tab. 2) :

• des systèmes naisseurs en zone herbagère obligatoire5 (zone charolaise, zones d’élevage des races rustiques auvergnates) où seule la production d’animaux (broutards et jeunes bovins6) maigres7, destinés à la vente, est possible et où la production d’herbe (de 2,5 à 7 t

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Les broutards sont des veaux nourris à l’herbe (totalement ou en partie) âgés de 8 à 13 mois et pesant de 300 à 450 kg vif à la vente.

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Races Aubrac, Salers et Gasconne.

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Moins de 5% de la surface est cultivable (Normand, 2006).

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Mâles non castrés âgés d’un an et demi à deux ans.

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Non engraissés c’est-à-dire nourris entièrement à l’herbe, par opposition aux animaux « gras », recevant du concentré en complément de l’herbe pâturée.

MS ha-1) conduit à des chargements n’excédant pas 1,1 UGB ha-1 SFP. Les vêlages sont groupés sur 3 à 4 mois de décembre à février-mars. Les animaux sont rentrés environ 5 à 6 mois à l’étable (de septembre à février-mars) ce qui nécessite des besoins en fourrages importants (2000 à 2300 kg MS UGB-1 an-1). Il s’agit généralement de foin, qui constitue bien souvent la seule ressource d’une alimentation hivernale très simple, complétée éventuellement avec du concentré (235 kg MS UGB-1 an-1).

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• des systèmes naisseurs en plaine herbagère (zone charolaise, zone limousine et ségala aveyronnais et tarnais) où la proportion de cultures peut atteindre 15% de la surface agricole utile (SAU), ce qui autorise une activité de finition de broutards gras plus ou moins importante selon les ressources fourragères : les broutards sont vendus « légers » à 8-9 mois ou « lourds » à 11-13 mois. Le potentiel de production fourragère conduit à des chargements compris le plus souvent entre 0,9 et 1,5 UGB ha-1 SFP. La durée d’hivernage dure 4 à 5 mois (de décembre à mars-avril), période pendant laquelle ont lieu les vêlages, et requiert une quantité de fourrages grossiers, généralement du foin, de l’ordre 1400 à 1600 kg MS UGB-1 an-1, éventuellement complétée par un apport d’ensilage de maïs (200 kg MS UGB-1 an-1). La finition des animaux nécessite en outre environ 455 kg MS UGB-1 an-1 de concentré.

1.3.2.2. En système laitier

L’élevage bovin laitier occupe principalement les zones de cultures fourragères de l’Ouest et des piémonts, ainsi que dans les zones herbagères de plaine, qui profitent d’une bonne pousse de l’herbe. La Bretagne est la première région productrice de lait en France (Fig. 6). Brocard et al. (2008) font la synthèse des caractéristiques des élevages laitiers de cette région, mettant en évidence la grande diversité de système rencontrés liée à l’alternative entre maïs et herbe. Six systèmes fourragers sont identifiés sur la base du nombre de jours de pâturage seul8 et décrits par les Chambres d’Agriculture pour leur surface pâturée, l’ingestion d’herbe par les

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animaux à la pâture, les stocks pour la période hivernale, les quantités de concentrés éventuellement apportées et la production laitière associée. Ces systèmes vont de systèmes « tout herbe » à des systèmes « tout maïs » (Tab. 3), les systèmes les plus représentés se caractérisant par un nombre de jours de pâturage seul s’échelonnant de 0 à 100 jours (soit une proportion de jours pâturés et complémentés de 65 à 100% dans 60% des cas).

• Les systèmes « tout herbe » (sans concentré au pâturage) se caractérisent par une grande surface allouée au pâturage (70 ares UGB-1), un nombre de jours pâturés et une ingestion d’herbe élevés (avec respectivement plus de 300 jours pâturés et 4000 kg MS UGB-1 an-1) et des stocks limités (1450 kg MS UGB-1 an-1). Ces systèmes produisent moins de 6500 kg lait UGB-1 an-1.

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Tab. 3. Caractéristiques des systèmes laitiers bretons (adapté de Brocard et al., 2008 et Seuret et al., 2004). Les jours de pâturage seul correspondent aux jours où les vaches ne reçoivent pas de concentré en complément de l’herbe pâturée.

• Les systèmes « tout maïs » où la surface allouée au pâturage, la durée du pâturage et l’ingestion d’herbe à l’année sont limitées (avec respectivement, 20-25 ares UGB-1, 280 jours pâturés et 1800 kg MS UGB-1 an-1) et où les vaches sont continuellement complémentées durant le pâturage, à raison de 145g kg-1 lait produit (soit 1160 kg UGB-1 an-1). La production annuelle de lait y est élevée avec un peu plus de 8000 kg lait UGB-1 an-1.

Dans les tous cas, les auteurs (Brocard et al., 2008) mettent en évidence une exploitation maximale de l’herbe, avec une durée moyenne de pâturage de 290 jours, les animaux étant mis à l’herbe en moyenne mi-février et rentrés à l’étable en décembre. Ces systèmes sont peu chargés (en moyenne 1,5 UGB ha-1 SFP), et présentent une production laitière peu pénalisée par l’augmentation de la part de l’herbe dans la ration et une bonne efficience de l’utilisation des concentrés avec le niveau le plus faible en France de complémentation ramené au kg de lait produit. Les vêlages sont généralement centrés sur l’automne (de septembre à décembre) (Normand, 2006). Ces systèmes se situent dans le territoire de prédilection du ray-grass anglais, cultivé seul ou en association avec du trèfle blanc (Peyraud et al., 2009).