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 R pour ∆J = J0− J00 = +1

 S pour ∆J = J0− J00= +2

Notons que les branches P , Q, R sont doublement peuplées par des transitions dipolaires magnétique et quadripolaire électrique et que les branches O et S sont uniquement peuplées par des transitions quadripolaires électriques.

Dans les travaux que nous présentons dans ce manuscrit, des analyses spectro- scopiques et cinétiques ont été réalisées à partir d'un peuplement initial des états mé- tastables singulets de la conguration moléculaire N2(2D) + N2(2D). En s'appuyant

sur les études précédemment menées sur d'autres gaz, comme les gaz rares [JRM+08,

RJM+08], nous allons décrire les principes de l'excitation de ces états par excitation à

deux photons laser.

1.5 Fluorescence induite par laser

1.5.1 Préliminaire sur l'excitation multiphotonique

La spectroscopie repose sur l'analyse de la luminescence d'un échantillon de gaz excité. La uorescence est la propriété qu'à une molécule d'émettre un photon suite à l'absorption d'un photon incident. L'interaction entre les orbitales moléculaires et une onde électromagnétique est possible si elle respecte deux conditions :

 le moment dipolaire électrique doit être non nul

 le quanta incident correspond exactement à la diérence d'énergie entre les deux transitions.

L'interaction est alors traduite par la modication de la distribution électronique de l'orbitale moléculaire concernée par la transition. En eet ceux sont les électrons, ou plutôt leurs trajectoires qui vont déterminer la nature de la molécule. Les transitions entre états initiaux et états excités sont corrélées aux coecients d'Einstein. Ces derniers sont proportionnels à la densité d'énergie photonique, ρνif, et par voie de conséquence

liées à l'intensité lumineuse de la transition. Trois coecients se distinguent :  l'émission spontanée Af i (s−1)

 l'absorption Bif (W−1.m3)

 l'émission stimulée Bf i (W−1.m3)

A l'équilibre (Principe de microréversibilité) on obtient :

nfBf iρνif + nfAf i = niBifρνif (1.25)

Où ni et nj représentent respectivement les densités des états moléculaires des

niveaux initial | i > et nal | f >et ρνif correspond à une densité d'énergie par unité

de fréquence.

Pour une transition donnée, les raies émises n'ont pas la même intensité. Ces intensités sont dépendante des fonctions d'onde des niveaux vibrationnels et rotation- nels des deux états électroniques. Cette propriété est alors décrite par le facteur de Franck-Condon, qν0ν00, décrivant la probabilité de transition entre états vibrationnels et

traduisant qu'un saut électronique se produit si les fonctions d'onde associées aux deux états se chevauchent [LK77,Her67]. Cette probabilité est proportionnelle au coecient d'Einstein d'émission spontanée et à la longueur d'onde de la transition et est décrite par :

Aν0ν00 ∝

qν0ν00

λν0ν00 (1.26)

1.5.2 Principe de l'excitation multiphotonique

La spectroscopie par excitation multiphotonique est donc l'analyse de la uores- cence induite après l'absorption de plusieurs photons par un atome ou une molécule. La spectroscopie d'excitation a tout d'abord été utilisé par excitation particulaire à l'aide d'atome d'hélium et de mercure ou à l'aide de dihydrogène [SG88]. Néanmoins, an de peupler sélectivement des états énergétiques désirés, des méthodes moyennant un faisceau monochromatique ont été développées [CO62].

L'excitation multiphotonique est une technique qui a vu son essor avec l'apparition des lasers pulsés accordables en longueur d'ondes dans les années 1970. Ces derniers permettent de s'aranchir de la largeur Doppler, observée dans les mesures spectro- scopiques, pour ouvrir des applications sur la croissance de niveaux ou le battement quantique [CGB73]. Toutefois, les calculs de la probabilité de transition à deux photons sont connus depuis les années 1930 [GM31].

1.5. FLUORESCENCE INDUITE PAR LASER 31

Figure 1.11  Excitation à deux photon d'un état initial, | i >, vers un état nal, | f > par l'intermédiaire d'un état relais virtuel

Dans notre cas, un électron lié à la molécule est soumis au champ électrique du rayonnement laser et va recevoir l'énergie correspondante à la transition énergétique entre les deux états | i > et | f >. L'excitation multiphotonique à 2 photons obéit alors à la relation suivante :

Ef − Ei = 2.hνif (1.27)

Avec Ef et Ei respectivement les énergies de l'état nal et initial, νif est la

fréquence du rayonnement et h est la constante de Planck. (gure 1.11)

Sous un ux photonique important, une molécule, l'azote moléculaire, peut ab- sorber deux photons pour passer d'un état initial, | i >, vers un état nal, | f >. Cette absorption à deux photons, gure1.11, passe par un état relais, dit virtuel, pouvant se déplacer entre les deux autres états. On appelle également ce type de processus une excitation par échelon. Ainsi, on peut venir peupler sélectivement une transition au- paravant interdite. Les règles de sélection des transitions à deux photons sont obtenues par application répétée des règles relatives aux transitions dipolaires.

La probabilité de transition par absorption à n photons par unité de temps entre deux états moléculaires est données par la relation :

Wi→f(n) = 2π(2παF ω)n | Ki,f(n)|(n)δ(ω

i,f) (1.28)

Où F est le ux lumineux qui représente le nombre de photons par unité de surface et unité de temps délivré par le laser, α =1/137est la constante de structure ne, δ(ω

i,f)

la fonction Dirac, ωi, f =

(Ei−Ef)

~ la pulsation relative aux photons incidents avec Ei et

Ef les niveaux d'énergie de l'hamiltonien non perturbé incluant les énergies du champ

du rayonnement et les énergies atomiques et : Ki,f(n)=X

υ

< i | R | υ >< υ | R | f > ωυ,g− ω

La sommation porte sur tous les niveaux discrets de la molécule qui sont accessi- bles à partir de l'état fondamental N2(X1Σ+g) par absorption d'un photon.

Dans le cadre de l'approximation dipolaire électrique, l'opérateur R traduit l'in- teraction rayonnement matière. Ce dernier est fonction du champ électrique −→ et de l'onde incidente de vecteur d'onde−→k et prend la forme :

R = exp(i−→k .−→r )−→ −→.r . (1.30)

Enn, la probabilité de transition à n photons peut s'écrire de la façon suivante :

Wi→fn = σ(n).Fn (1.31)

où σ(n) est la section ecace d'excitation à n photons (en cm2n.sn−1).

Les valeurs des sections ecaces généralisées, σ(n), sont fonction du type de pro-

cessus multiphotoniques résonant ou non résonant, des propriétés atomiques ou molécu- laires des états et des propriétés de fréquence, cohérence et polarisation du rayonnement laser. A titre d'exemple, dans les études menées dans le krypton par notre équipe on observe pour une excitation à trois photons des premiers états résonants du kryp- ton et du xénon des sections ecaces généralisées de l'ordre de σ(3) w 10−81cm6.s+2

et pour une excitation à deux photons des premiers états métastables de ces gaz σ(2) w 10−55cm4s [Mar96, Jab09]. Les faibles valeurs des sections ecaces généralisées

rendent nécessaire l'utilisation de faisceaux lasers de grandes intensités et de faibles largeurs spectrales. C'est la condition nécessaire à l'observation des phénomènes multi- photoniques.

Deux états énergétiques pourront être reliés par une transition à deux photons s'il est possible de trouver un niveau relais réel ou virtuel relié à ces deux niveaux par des transitions permises à un photon. Dans ces conditions, le niveau relais est de parité opposé au niveau fondamental et au niveau excité. Le niveau fondamental et le niveau excité ont donc la même parité. Une transition directe à un photon entre ces deux états est donc exclue suivant les règles de sélections présentées dans le tableau 1.10. Ce type d'excitation est également un moyen privilégié pour atteindre les états métastables. Dans le cas de l'azote, il est ainsi possible de peupler à deux photons les états moléculaires excités a1Π

g et a01Σ−u responsables des émissions des bandes LHB