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Partie II : Pr´ esentation des travaux de recherche

2.3 Application au sandwich Napco r

3.1.7 Flambement du sandwich Napco r en compression suivant l’´ epaisseur

rection de l’´epaisseur. La pr´esence de renforts transverses permet d’augmenter de mani`ere significative la r´esistance m´ecanique d’un tel composite dans cette direction, `a savoir en cisaillement transverse et en compression. Cette derni`ere sollicitation est pourtant suscep- tible de poser des probl`emes d’instabilit´e compte tenu de la g´eom´etrie des renforts. Des essais de compression ont d’ailleurs montr´e d’importants ´ecarts entre les pentes des courbes contrainte-d´eformation exp´erimentales et les modules homog´en´eis´es par une simple loi des m´elanges. Ces diff´erences ne sont pas forc´ement dues `a l’inad´equation de la loi des m´elanges, qui s’applique parfaitement dans une telle configuration g´eom´etrique, mais plutˆot `a la sensibilit´e du comportement aux (nombreuses) imperfections associ´ee au ph´enom`ene de flambement sous-jacent lorsqu’on comprime le mat´eriau sandwich. L’objectif de cette par- tie est donc de d´eterminer une solution analytique de la valeur critique de flambement du sandwich Napcor comprim´e suivant l’´epaisseur afin de la confronter aux r´esultats

0,00E+00 2,00E+06 4,00E+06 6,00E+06 8,00E+06 1,00E+07 1,20E+07 1,40E+07

0,00E+00 2,00E+03 4,00E+03 6,00E+03 8,00E+03 1,00E+04 1,20E+04

B u ck li n g l o a d ( N )

Interface shear bond stiffness (MPa)

Timoshenko Xu and Wu (2007) Bernoulli FEM

Figure 31 – Comparaison des charges critiques num´eriques et analytiques (sous diff´erentes hypoth`eses cin´ematiques) d’une poutre bi-couche avec interaction partielle pour diff´erentes raideurs `a l’interface

exp´erimentaux et de fournir ainsi une valeur explicite du chargement limite dans cette direction.

Le flambement du mat´eriau composite peut ˆetre vu comme le flambement des ren- forts (assimilables `a des poutres ´elanc´ees) au sein du milieu homog`ene et isotrope qu’est l’ˆame en mousse du sandwich. La pr´esence de la mousse, malgr´e son tr`es faible module, influence consid´erablement la valeur critique (elle joue le rˆole de stabilisateur), ce qui fait des valeurs critiques d’Euler classiques pour les poutres (en l’absence de mousse) de tr`es mauvaises estimations de la solution. De nombreux travaux ont d´ej`a port´e sur la re- cherche d’une meilleure solution (analytique) pour un tel probl`eme de micro-flambement, consid´er´e comme l’un des principaux modes de ruine des composites renforc´es de fibres. Les travaux de Rosen sont pr´ecurseurs et fournissent une solution simple, mais avec l’hy- poth`ese tr`es forte d’un cisaillement uniforme dans la matrice, ce qui limite son domaine de validit´e. `A partir de l`a, des solutions interm´ediaires ont vu le jour, parmi lesquelles on peut citer celle de Drapier et al. [DRA, 1996], qui part d’hypoth`eses simplifi´ees sur l’allure des d´eformations dans le renfort et la matrice pour d´eterminer par homog´en´eisation la charge critique de flambement d’un pli unidirectionnel d’un composite stratifi´e. Liu et al. [LIU, 2008] sont parmi les seuls `a s’ˆetre int´eress´e au flambement d’un mat´eriau de type sandwich renforc´e dans l’´epaisseur, similaire au Napcor. Ils supposent dans leur mod`ele analytique que les renforts peuvent ˆetre assimil´es `a des poutres simplement appuy´ees et que l’ˆame peut ˆetre repr´esent´ee par la superposition de deux distributions de ressorts ´elastiques, l’une horizontale et l’autre verticale. Leur mod`ele est ainsi la g´en´eralisation de l’approche

utilis´ee initialement par Timoshenko dans le cas du flambement d’une poutre sur une fon- dation ´elastique. L’ensemble des mod`eles simplifi´es ´etablis (dont les deux pr´ec´edents) ne donnent malheureusement de bons r´esultats que dans des cas sp´ecifiques (par exemple pour de tr`es faibles ou tr`es fortes fractions volumiques de renforts) et ne constituent en aucun cas une r´eponse satisfaisante dans le cas g´en´eral. Certains auteurs se sont alors attach´e `a la recherche de solutions ”exactes”, consid´erant le milieu environnant comme continu et sans apporter de simplification quant au champ des d´eformations. Les principaux r´esultats concernent les composites `a fibres longues et sont donn´es dans un cadre 2D. Parnes et Chis- kis [PAR, 2002] comparent leurs propres r´esultats aux solutions de Rosen dans le contexte des composites charg´es de nano-fibres. Plus tˆot, Zhang et Latour [ZHA, 1994] ont montr´e que pour des fractions volumiques suffisamment importantes (lorsqu’il y a interaction entre les renforts), le mode pr´edominant est le mode dit de cisaillement. Apr`es avoir obtenu une solution 2D explicite, ils ont ´etudi´e le cas 3D de mani`ere semi-analytique [ZHA, 1997], afin d’identifier d’´eventuelles r`egles de correspondance entre les g´eom´etries 2D et 3D (en termes de dimensions des renforts et de fractions volumiques). Dans le but d’obtenir une solution purement analytique, on se limite `a une mod´elisation 2D, o`u l’´equivalence entre le mat´eriau r´eel 3D et le mod`ele 2D est d´efinie par les deux r`egles suivantes : (i) la largeur des renforts dans le mod`ele 2D est telle qu’en l’absence de mousse, on retrouve le mˆeme d´eplacement critique que celui obtenu pour les renforts cylindriques circulaires seuls en 3D ; (ii) la largeur de la mousse est calcul´ee de fa¸con `a conserver, dans le cas 2D, la mˆeme fraction volumique de renforts qu’en 3D.

3.1.7.1 Solution analytique pour la valeur critique La m´ethode g´en´erale de r´esolution de l’´equation de bifurcation s’applique ici sur la structure composite form´ee d’une cellule unit´e, qui permet de reproduire par p´eriodicit´e le mat´eriau 2D ´equivalent au sandwich Napcor. De fa¸con plus pr´ecise, on ne mod´elise effectivement que la mousse

renforc´ee, sans les peaux dont l’influence sera ´eventuellement prise en compte au travers des conditions aux limites (le mod`ele g´eom´etrique est repr´esent´e `a la figure 32).

Figure 32 – Mod`ele g´eom´etrique 2D d’une cellule unit´e de mousse renforc´ee Napcor

`

A l’instar des auteurs pr´ec´edents, les renforts sont mod´elis´es par des poutres (de Ber- noulli), alors que la mousse est repr´esent´ee par un milieu 2D (en d´eformations planes). L’application de notre m´ethode est donc ici assez originale dans la mesure o`u au raccorde- ment des deux mat´eriaux seront associ´es une condition aux limites (pour la mousse) avec une ´equation de champ (pour la poutre). La cin´ematique de la cellule unit´e consid´er´ee est caract´eris´ee par deux champs de d´eplacement Um(X, Y ) et Vm(X, Y ) en tout point de la

mousse et deux champs de d´eplacement Ur(X) et Vr(X) en tout point de la ligne moyenne

mousse (dues `a la compression de l’ensemble) n’influencent pas le flambement des renforts, si bien qu’on remplace les modules nominaux par les modules mat´eriels dans la partie de l’´equation de bifurcation relative `a la mousse. Apr`es quelques d´eveloppements, int´egrations par parties et simplifications (dont certains s’inspirent des travaux pr´ec´edents concernant les poutres), on obtient d’une part un d´eplacement modal Ur identiquement nul (comme

dans le cas d’une poutre seule) et d’autre part les trois ´equations aux d´eriv´ees partielles suivantes : (λm+ 2µm) Um,XX+µmUm,Y Y + (λm+ µm) Vm,XY = 0 (λm+ 2µm) Vm,Y Y +µmVm,XX+ (λm+ µm) Um,XY = 0 2Ere3 3 Vr,XXXX+ Ereλc L Vr,XX−2eµm (Um,XY +Vm,XX)|Y =H +2λmUm,X|Y =H+ 2 (λm+ 2µm) Vm,Y |Y =H = 0 (86)

o`u λc repr´esente le d´eplacement critique (dans le sens de la compression). Les deux

premi`eres ´equations s’identifient aux ´equations locales d’´equilibre 2D de la mousse. La troisi`eme correspond `a l’´equation classique du flambement d’une poutre, modifi´ee par des termes caract´erisant l’effet des contraintes `a l’interface mousse/renfort sur le flambe- ment du renfort. Son expression n’est pas nouvelle mais elle d´ecoule ici naturellement de l’´equation de bifurcation appliqu´ee `a l’ensemble du mod`ele. La solution recherch´ee est sup- pos´ee p´eriodique et sym´etrique en Y , ce qui ´evite d’´ecrire une nouvelle ´equation similaire `

a l’interface Y = −H.

En pratique, les peaux du sandwich sont comprim´ees par des plaques rigides, et trans- mettent `a la mousse renforc´ee des d´eplacements impos´es. Les deux extr´emit´es de chaque renfort peuvent ˆetre donc consid´er´ees comme encastr´ees et en encastrement glissant, res- pectivement. La condition aux limites de bord libre pour la mousse (en X = ±L) ne repr´esente a priori pas l’entraˆınement de la mousse sur les bords par la translation d’en- semble des peaux, entraˆın´ees elles-mˆemes par la flexion des renforts. Elle donne cependant de tr`es bons r´esultats lorsque les renforts sont suffisamment denses et permet d’aboutir `a une solution analytique explicite par s´eparation des variables. Cette solution correspond au mode de cisaillement pr´ec´edemment obtenu par Parnes et Chiskis [PAR, 2002] et Zhang et Latour [ZHA, 1994], entre autres, `a la diff´erence pr`es que ces auteurs s’int´eressent `a des composites `a fibres longues. Dans leur cas, le mode de flambement sinuso¨ıdal des renforts a une longueur d’onde a priori ind´etermin´ee, dont la valeur est finalement obtenue par mini- misation du chargement critique associ´e, alors que cette longueur d’onde pour les renforts du sandwich est directement li´ee `a l’´epaisseur du mat´eriau.

La r´esolution des ´equations (86) avec ces diff´erentes conditions aux limites m`ene `a la solution suivante pour le mode de bifurcation :

    

Vr= K1coshπH2L + K2H sinhπH2L sinπX2L

Um= K3sinhπY2L + K2Y coshπY2L cosπX2L

Vm= K1coshπY2L + K2Y sinhπY2L sinπX2L

(87)

avec :

K1 = 2LπH coshπH2L + 4L2(3 − 4νm) − eHπ2 sinhπH2L

K2 = eπ2coshπH2L − 2Lπ sinhπH2L

K3 = 2Lπ (H + 3e − 4eνm) coshπH2L − eHπ2sinhπH2L

(88)

et le d´eplacement critique :

λc= 24L2Em 4L2+ e2π2 (νm− 1) cosh2 πH2L +2Ere3π3L 4νm2 + νm− 3

 +48L3Emeπ (2νm− 1) coshπH2L sinhπH2L + 96L4Em(1 − νm) − Ere3π4H (1 + νm)

−24L2E

meHπ2 / 6EreLπ (1 + νm)2L (4νm− 3) coshπH2L sinhπH2L − πH



3.1.7.2 Validations num´erique et exp´erimentale Ce r´esultat a ´et´e valid´e par com- paraison `a des solutions num´eriques obtenues par ´el´ements finis. De fa¸con `a v´erifier l’en- semble des hypoth`eses retenues pour le mod`ele simplifi´e 2D, les calculs num´eriques sont effectu´es en 3D sur l’ensemble du sandwich (mousse renforc´ee + peaux). Pour limiter le temps de calcul, on ne consid`ere `a nouveau qu’une cellule unit´e et on applique des conditions p´eriodiques sur les faces lat´erales pour respecter la p´eriodicit´e du mode de flambement. La figure 33 repr´esente le premier mode de flambement obtenu par un cal- cul lin´earis´e. Pour la forte valeur de densit´e de renforts consid´er´ee (9.4%), le d´eplacement critique vaut 0.205 mm. La solution analytique correspondante est de 0.174 mm et se trouve donc ˆetre environ 15% inf´erieure `a la valeur num´erique. Cette diff´erence s’explique entre autres par la pr´esence des peaux dans le mod`ele num´erique 3D mais surtout par l’approximation li´ee aux r`egles d’´equivalence entre les mod`eles 2D et 3D.

Figure 33 – Premier mode de flambement du sandwich Napcor en compression dans l’´epaisseur

Lorsqu’on trace les courbes de r´eponse exp´erimentales en compression pour plusieurs ´echantillons (figure 34), on remarque bien la dispersion des r´esultats en termes de module et de contrainte maximale, due `a la pr´esence d’imperfections g´eom´etriques et au ph´enom`ene d’instabilit´e sous-jacent. Le point de bifurcation sur chacune des courbes se situe aux alentours du changement de pente (lors de la perte de lin´earit´e) et pr´ec`ede nettement le point limite dont la pr´esence est certainement due `a des effets secondaires tels que la rupture successive des renforts. Tous ces points de bifurcation ont la particularit´e d’avoir le mˆeme d´eplacement critique (on peut montrer num´eriquement que des d´efauts sous la forme de forces pertubatrices ne modifient pas non plus la valeur du d´eplacement critique obtenue), qui co¨ıncide parfaitement avec la valeur num´erique. La figure 34 pr´esente ´egalement la courbe de r´eponse num´erique obtenue de mani`ere incr´ementale, `a des fins de comparaison. Les r´esultats sont moins satisfaisants lorsque la densit´e des renforts dans le mat´eriau diminue. Avec des renforts moins nombreux, l’influence des peaux se fait davantage sentir dans la d´eform´ee modale et donc dans la valeur de d´eplacement critique. Mais les imperfec- tions li´ees entre autres au proc´ed´e de fabrication Napcor sont manifestement la principale cause des ´ecarts relev´es. La construction d’un mat´eriau mod`ele, avec un per¸cage manuel et pr´ecis des renforts, est pr´evue, de fa¸con `a limiter la pr´esence de d´efauts al´eatoires aux- quels le flambement est tr`es sensible. L’aspect le plus important semble ˆetre la maˆıtrise de

Figure 34 – Courbes pression-d´eplacement exp´erimentales et num´erique de la compres- sion dans l’´epaisseur du sandwich Napcor

la fraction volumique de fibres au sein des renforts, dont le module d’Young longitudinal d´epend fortement.

3.2 D´eveloppements suppl´ementaires pour une poutre de Bernoulli