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Figure 1.10: Interpolation d’un mur par une ellipse

Dans le document Navigation autonome d'un robot agricole (Page 36-39)

Cependant, cette m´ethode n’est pas r´ef´erenc´ee capteurs au sens o`u nous l’avons

d´efini. En effet, une fois l’ellipse de r´ef´erence d´efinie, la m´ethode consiste `a suivre une

trajectoire dans le rep`ere li´e `a l’obstacle. Cela implique deux choses :

• Le suivi de l’ellipse de r´ef´erence implique de suivre une trajectoire d´efinie par

rapport `a un rep`ere fixe li´e `a l’obstacle. Le suivi de cette ellipse n´ecessite donc

une localisation locale pr´ecise par rapport `a ce rep`ere. Dans un contexte agricole,

une telle localisation peut ne pas ˆetre disponible, ou bien se r´ev`eler impr´ecise.

• La d´efinition pr´ealable de l’ellipse de r´ef´erence est tr`es importante. Cependant,

cette derni`ere se fait seulement `a partir d’une connaissance locale de l’obstacle.

Cette connaissance locale peut ˆetre insuffisante pour g´en´erer une ellipse anticipant

l’enti`eret´e de l’obstacle, y compris les endroits non visibles par le robot au d´ebut

de l’´evitement. Ainsi, l’ellipse g´en´er´ee peut entraˆıner une trajectoire rentrant en

collision avec une partie de l’obstacle.

1.6 Approche propos´ee dans ces travaux

La section pr´ec´edente a expos´e les m´ethodes pr´edominantes dans le domaine de

l’´evitement d’obstacles et de la navigation dans des environnements statiques et

dynamiques. Les avantages et inconv´enients de chaque m´ethode ont ´et´e dress´es et des

comparaisons plus approfondies peuvent ˆetre trouv´ees dans les articles [Kamil and N,

2015], [M.G and Salgoankar, 2017] et [Hoy et al., 2015]. L’approche propos´ee pour

l’´evitement d’obstacles en milieu agricole repose sur l’analyse suivante des m´ethodes

list´ees dans l’´etat de l’art :

1. Premi`erement, les m´ethodes bas´ees sur les champs de potentiel souffrent

notamment du risque de minima locaux. Dans le cadre d’un environnement

agricole fortement encombr´e avec de nombreux obstacles `a ´eviter, le robot

peut se trouver souvent dans cette situation et la navigation est alors dans une

impasse. De plus lorsque les obstacles sont dynamiques, les solutions propos´ees

bas´ees sur les champs de potentiel n´ecessitent une d´etection et un tracking

des obstacles mobiles. Or, l’approche a la capacit´e de ne prendre en compte

qu’un nombre r´eduit d’obstacle mobiles simultan´ement. Enfin, la distance

de s´ecurit´e entre le robot et les obstacles n’est pas garantie par les

formula-tions des forces r´epulsives des obstacles mobiles pr´esent´ees dans plusieurs articles.

2. Deuxi`emement, l’int´erˆet principal des m´ethodes DWA et VO r´eside dans la

prise en compte de la dynamique du robot. Or, dans un contexte agricole, avec

des sols vari´es, glissants et dont l’aspect peut changer en fonction du temps,

la mod´elisation de la dynamique du robot est une tˆache tr`es complexe. Il est

difficile d’assurer qu’en envoyant une commande de vitesse au robot, celui-ci

parvienne `a l’appliquer r´eellement sans d´eraper ou glisser.

3. Troisi`emement, les m´ethodes bas´ees histogrammes (VFH et d´eriv´es) utilisent

la localisation pour g´en´erer les histogrammes cumulatifs de l’environnement

en surmontant la faible pr´ecision des capteurs. `A l’inverse, nous consid´erons

dans nos cas sp´ecifiques d’utilisation que notre robot est ´equip´e de capteurs

ext´eroceptifs de haute pr´ecision, mais avec une localisation ´eventuellement

d´egrad´ee (ou inexistante). Ces m´ethodes ne sont donc pas adapt´ees `a notre cas.

4. Enfin, pour les m´ethodes consistant `a suivre une ellipse de r´ef´erence autour de

l’obstacle [Adouane, 2009], [Adouane et al., 2011], [Vilca Ventura et al., 2012]

et [Vilca et al., 2013], il est `a noter que cette ellipse reste fixe, une fois d´efinie,

et n’est plus remise `a jour. Ces techniques supposent donc que l’obstacle puisse

ˆetre d´etect´e compl`etement et qu’il soit statique. De plus, le suivi de la trajectoire

par rapport `a un rep`ere fixe li´e `a l’obstacle n´ecessite une localisation du robot

relative `a ce rep`ere. La difficult´e de la m´ethode rel`eve donc de la disponibilit´e

d’une localisation pr´ecise, notamment pour garantir une distance de s´ecurit´e

robot-obstacle suffisante et ´eviter la non collision.

Ainsi, l’ensemble des m´ethodes pr´ec´edemment cit´ees fonctionnent sur la base

d’hypoth`eses plus ou moins fortes concernant le robot et son environnement. Ces

hypoth`eses peuvent par exemple reposer sur un nombre r´eduit d’obstacles, ou bien

une forme, une g´eom´etrie ou une dynamique sp´ecifique des obstacles (par exemple,

des obstacles peu nombreux, convexes avec une vitesse lin´eaire constante dans le

temps). Elles peuvent aussi reposer sur une connaissance pr´ecise de la dynamique

et de la cin´ematique du robot. Or, dans un contexte agricole avec des obstacles

nombreux, volumineux et mobiles, avec des sols souvent glissants ou escarp´es, de telles

hypoth`eses peuvent difficilement ˆetre faites. Ainsi, un environnement encombr´e avec

de nombreux obstacles dynamiques implique donc des m´ethodes locales et r´eactives,

mais aussi tr`es g´en´eriques.

Dans cette th`ese, nous proposons un ensemble de strat´egies de navigation r´eactive

r´ef´erenc´ees capteurs en environnement statique et dynamique, visant `a ˆetre le plus

g´en´eriques possible. Ces m´ethodes seront utilis´ees en se basant sur les donn´ees de

divers capteurs ext´eroceptifs, qui pourront ˆetre des cam´eras RGB-D (exemple : des

cam´eras intel REALSENSE, des cam´eras SONY) ou des capteurs laser (exemple :

Hokuyo URG-04LX). Si les techniques d’´evitement d’obstacles telles que celles

bas´ees sur les champs de potentiels [Khatib, 1985], [Khatib and Chatila, 1995], ou

sur les histogrammes de champs de vecteurs (VFH) [Borenstein and Koren, 1991],

[Ulrich and Borenstein, 1998], [Ulrich and Borenstein, 2000] sont connues pour ˆetre

sensibles aux minima locaux, les approches d´ecrites dans [Adouane, 2009] et [Adouane

et al., 2011] ne souffrent pas de ce probl`eme. Cependant, elles ne permettent pas

de contrˆoler pr´ecis´ement la distance robot-obstacle et n´ecessitent une localisation

pr´ecise du robot par rapport `a l’obstacle. Dans cette th`ese, nous proposons une

solution r´ef´erenc´ee capteur adaptable aussi bien aux environnements statiques

que dynamiques, peu semsible aux minima locaux et ne n´ecessitant ni localisation

pr´ecise par rapport aux obstacles, ni la perception totale de ces derniers. Elle

re-pose sur la d´efinition de spirales de r´ef´erences et leur adaptation au cours de l’´evitement.

En effet, le concept de spirale a ´et´e initialement formalis´e par [Boyadzhiev, 1999].

Dans cet article, les spirales sont d´efinies math´ematiquement et il est montr´e que ces

derni`eres peuvent ˆetre param´etr´ees afin d’offrir un panel de trajectoires tr`es divers.

Ainsi, des techniques de navigation et d’´evitement d’obstacles bas´ees sur le suivi

de spirales ont ´et´e d´evelopp´ees. En s’appuyant sur le mod`ele de la spirale pr´esent´e

dans [Boyadzhiev, 1999], des techniques d’´evitement d’obstacles pour drones ont ´et´e

propos´ees par [Mcfadyen et al., 2012b], [Mcfadyen et al., 2012a], [Mcfadyen et al.,

2013] et [Mcfadyen et al., 2014]. Dans ce contexte a´erien, des spirales coniques sont

utilis´ees pour permettre `a un drone de contourner des obstacles. Les spirales ont

aussi ´et´e utilis´ees dans [Futterlieb et al., 2014], [Futterlieb, 2017] et [Flecher et al.,

2017] afin de doter un robot mobile terrestre de capacit´e de navigation, de demi-tours

et d’´evitement. Dans ces ouvrages, le choix de la spirale est principalement motiv´e

par sa g´en´ericit´e, sa versatilit´e et la possibilit´e d’appliquer la mˆeme m´ethode avec

plusieurs types de capteurs (LiDARs, cam´eras). Dans cette th`ese, notre objectif est

donc d’´etendre ces travaux effectu´es sur les spirales, et de nous concentrer sur leur

aspect g´en´erique et param´etrable afin de d´evelopper des m´ethodes de navigation

r´ef´erenc´ees capteurs en environnement statique et dynamique, pouvant fonctionner

dans de nombreux cas et situations diff´erentes.

1.7 Plan du manuscrit

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