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185 Figure 66 : Classement des produits suivant leur fréquence de dépassement du seuil de quantification (analyse des échantillons

d’eau).

En ce qui concerne la fréquence de quantification (Figure 66), en considérant les mêmes classes que celles fixées précédemment, 3 produits ont un taux de détection supérieur à 80% (atrazine, DEA et simazine), 2 produits ont un taux de détection compris entre 80% et 60% (DIA, et flazasulfuron) et enfin, 7 produits avec un taux de détection inférieure à 60%. Ainsi, 12 produits ont dépassé au moins une fois le seuil de quantification.

Ainsi les produits pour lesquels la concentration réelle a été la plus fréquemment identifiée sont les produits de la classe 1 (>80%) soit l’atrazine et le DEA.

Ainsi, nous avons vu dans cette partie que l’analyse des échantillons d’eau nous a permis de détecter 23 produits dans le milieu naturel ; 12 produits sur les 23 produits détectés ont pu être quantifiés. Nous avons également vu que l’échantillonnage à l’aide de prélèvements d’eau ponctuels peu fréquents (moins d'une fois par jour) présente une forte sensibilité aux variations éphémères de concentrations. De plus, cette méthode ne s’avère pas être la plus robuste pour étudier la qualité moyenne d’une nappe d’eau dans le temps. Cette méthode présente un fort risque de sous échantillonnage étant donné les périodes de non analyses séparant deux prélèvements (de l'ordre de 15 jours).

RESULTATS DE L'UTILISATION DES POCIS

Contrairement aux échantillons d'eau, prélevés ponctuellement dans le temps, les POCIS permettent d'avoir une accumulation des substances au cours du temps de leur exposition. Ainsi ils enregistrent une valeur moyenne. Une pollution ponctuelle est donc gardée en mémoire, même si son intensité est diminuée par la moyenne, mais l'information est toujours présente. Par ailleurs, un produit en faible concentration, inférieure au seuil de détection, mais présent en continu au cours du temps est accumulé au sein du POCIS, sa concentration, du fait de l'accumulation, peut alors dépasser le seuil de détection à l'issue de l'analyse du POCIS. Les POCIS, par l'accumulation qu'ils réalisent quand ils sont dans le milieu, peuvent donc permettre de détecter des produits dont la concentration est inférieure au seuil de détection ou de quantifier des concentrations inférieures au seuil de quantification. Les résultats obtenus par l’analyse des POCIS sont représentés en Figure 67. Comme précédemment, sur cette figure, les concentrations inférieures au seuil de quantification sont ramenées à la valeur de ce seuil. Il en va de même pour le seuil de détection. Nous analyserons également la fréquence de dépassement du seuil de détection et du seuil de quantification.

CONCENTRATIONS EN PRODUITS PHYTOSANITAIRES

La Figure 67 illustre les résultats obtenus pour l’analyse de la phase des POCIS. Contrairement aux résultats obtenus pour l’analyse des échantillons d’eau, seul un produit (le tébuconazole) présente une concentration

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élevée (45 ng/g de phase/jour) par rapport aux autres produits pour la campagne de printemps (1). Cette forte concentration fait écho aux résultats obtenus pour le prélèvement d'eau printemps (1-2) qui présentait, pour rappel, une concentration de 1 885 ng/L de tébuconazole. Ainsi, cette concentration est bien le témoin d’un pic de concentration en tébuconazole ayant eu lieu lors de la prise d’échantillon. En effet, cette concentration, moyennée sur la durée de la mise en place du POCIS (21 jours), conduit à une valeur de 45 ng/g de phase/jour, ce qui signifie que cette valeur très élevée a aussi été très ponctuelle (1 à 2 jour).

En ce qui concerne les concentrations de 210 ng/L et de 62 ng/L relevées via les échantillons d’eau pour les campagnes printemps (3-4) et printemps (4-5), on peut observer, au travers de l’analyse des POCIS, une augmentation de la concentration en tébuconazole entre la campagne printemps (3) (0,5 ng/g de phase/jour) et la campagne printemps (4-5) (2,3 ng/g de phase/jour). Ces concentrations n’étant pas fortement élevées pour l’analyse des POCIS des déploiements printemps (3) et printemps (4), ceci confirme que ces deux concentrations en tébuconazole (210 ng/L et 62 ng/L) correspondent également à un pic de contamination et non à une contamination importante qui perdure dans le temps.

Sur la Figure 67, il ressort que deux substances sont majoritairement présentes : le DEA et l’atrazine. On observe également une variation de la concentration en produits phytosanitaires au cours du temps que l’on peut rattacher à une saisonnalité. On observe donc une diminution de la concentration en DEA et en atrazine au cours de la période hivernale puis une augmentation forte au début de la période printanière suivi durant la période printanière et estivale de diminutions et augmentations successives. Les autres molécules présentes dans les analyses affichent une tendance similaire mais avec des concentrations moins importantes.

L’utilisation des taux de rétention (Rs) aurait pu nous permettre d’équilibrer les concentrations cependant, l’utilisation de POCIS étant une méthode semi-quantitative, il n’apparait pas intéressant d’effectuer une telle conversion. Ainsi, seules les variations seront interprétées et la comparaison systématique des concentrations entres POCIS et échantillons d’eau ne sera pas effectuée.

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Figure 67 : Résultats des analyses des POCIS. Les produits : de couleur bleue correspondent aux herbicides interdits d’utilisation en

France, de couleur verte les herbicides autorisés à l’utilisation en France, de couleur rouge les fongicides interdits d’utilisation en France, de couleur jaune les fongicides autorisés à l’utilisation en France et en noir les insecticides autorisés à l’utilisation en France.

Les noms soulignés correspondent aux produits de dégradation du produit les précédant dans la liste du graphique (lecture de gauche à droite et de haut en bas). La concentration en tébuconazole n'est pas affichée à sa vraie valeur afin de ne pas "écraser"

toutes les autres valeurs.

FREQUENCES D’OCCURENCE DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES

En suivant le même procédé que pour les échantillons d’eau et en utilisant les mêmes valeurs pour définir les classes de taux de détection, l’interprétation de la Figure 68 conduit aux résultats suivants :

Classe 1. 6 substances avec un taux de détection supérieur à 80% (atrazine, DEA, DIA, simazine, diuron et DET)

Classe 2. 4 substances avec un taux de détection compris entre 80% et 60% (acetochlore, tébuconazole, isoproturon et oxadixyl)

Classe 3. 15 substances avec un taux de détection inférieur à 60%

Ainsi, deux produits sont identifiés en plus par rapport aux échantillons d’eau (soit 25 produits) ce qui illustre l'avantage de l’utilisation des POCIS par rapport aux seuls échantillons d’eau prélevés à des instants si peu rapprochés dans le temps (14 jours au minimum).

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