• Aucun résultat trouvé

Les familles déplacées

Dans le document Td corrigé E/C.12/TGO/1 - OHCHR pdf (Page 81-84)

Le droit à un niveau de vie suffisant

C. La situation des groupes particulièrement vulnérables ou désavantagés

3. Les familles déplacées

510. Que les familles concernées soient contraintes de quitter la terre de leurs ancêtres ou qu’on les encourage à le faire (tout en leur laissant la liberté de décider), un aspect fondamental du déplacement est qu’il cause une profonde et brusque dislocation des types d’organisation sociale existants, ce qui a des contrecoups considérables sur les structures de la vie économique et culturelle: système de production démantelé, réseaux informels de solidarité rendus inopérants, autorité et droits traditionnels parfois remis en question (par la population d’accueil), abandon des marques symboliques (arbres et forêts sacrés) – autant de facteurs qui peuvent détruire les racines de l’identité culturelle et mener à une profonde aliénation.

511. Les conséquences du déplacement sont très variables, selon la manière dont celui-ci a été effectué, selon l’attitude de la population d’accueil, l’étendue des pertes et des nouvelles opportunités de revenu et selon aussi la résistance ou la vulnérabilité des personnes déplacées.

3.1 Les déplacements dus aux inondations

512. Le Togo connaît depuis 2007 des pluies diluviennes et des inondations qui ont occasionné des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels. Toutes les régions du pays ont été affectées. Les secours d’urgence ont été organisés par le Gouvernement avec l’appui des partenaires techniques et financiers. Les ONG ont également servi d’intermédiaires pour assurer la distribution de l’assistance.

513. En 2007, plus de 231 147 personnes ont été affectées. La région des Savanes et la région Maritime ont été plus affectées que les autres régions. Les populations sinistrées dans la région des Savanes et dans la région Maritime ont bénéficié de divers soutiens et dons sous la forme de vivres et de non-vivres. Quelques actions ponctuelles ont été signalées dans les préfectures d’Agou et de Dankpen. Ainsi, l’État togolais et les agences du système des Nations Unies (PAM, FNUAP, FAO, UNICEF, OMS, entre autres) et des pays amis (notamment la Corée du Sud) ont pris une part active dans l’offre et la distribution de dons sous forme de vivres et de non- vivres.

514. On notera que l’État a eu à débloquer des fonds:

a) Au Ministère en charge de l’Action Sociale et aux Préfets pour les opérations de secours et d’assistance en vivres aux populations des régions des Savanes, Kara, Plateaux et Maritime;

b) Aux Forces Armées Togolaises pour la prise en charge des populations sinistrées déplacées dans la région Maritime;

c) Au Ministère en charge des Travaux Publics pour les opérations urgentes de réhabilitation/construction des infrastructures, des routes et de certains ouvrages (ponts, dalots, ponceaux);

d) Aux services régionaux et préfectoraux de la santé pour la prise en charge des sinistrés (blessés, malades, désinfestation des eaux, etc.).

515. Beaucoup d’infrastructures routières et d’ouvrages d’art ont été dégradés par les inondations. Des travaux urgents ont été entrepris, notamment la construction et réparation des ouvrages hydrauliques et leur réhabilitation par reprofilage lourd suivi d’un rechargement systématique de 20 cm.

516. En 2008, quatre (04) régions économiques (Maritime, Plateaux, Centrale et Kara) et Lomé-Commune ont été sérieusement touchées. Environ 80 000 personnes ont été affectées par ce sinistre, dont 4 564 - soit 1066 ménages –se sont retrouvées sans abri. Celles-ci ont été relogées sur huit (08) sites d’accueil. Ces personnes sinistrées ont bénéficié de vivres et de fournitures scolaires. Les différents dons ont permis de maximiser les efforts du Gouvernement dans sa mission:

a) D’assurer la subsistance des sinistrés sur les sites d’accueil;

b) D’accompagner le retour des sinistrés;

c) Et de porter assistance aux localités sinistrées par voie terrestre pour les localités faciles d’accès et par voie aérienne pour celles difficiles d’accès.

517. S’agissant des localités assistées, nous en dénombrons au total 181 qui ont été assistées par le Ministère de l’Action Sociale avec l’appui des partenaires, notamment le PAM, la Croix-Rouge, l’Organisation de la charité pour un développement intégral (OCDI) et Humanity First.

518. Après que les sinistrés ont constaté que les eaux se retiraient de leur maison, la plupart ont demandé à regagner leur domicile. Ainsi, des kits alimentaires ont été offerts à chacun des 1 066 ménages et des kits scolaires à chacun des 1 394 élèves enregistrés.

519. En 2009, un site a été ouvert à Bè-Kpota. Cinq cent douze (512) sinistrés y ont été enregistrés, dont cent soixante-onze (171) élèves, des vivres et des non-vivres ont été distribués aux sinistrés. Le département de l’Action Sociale est chargé d’accueillir les sinistrés sur les sites, de les enregistrer, de les héberger et de les restaurer.

520. À Lomé-Commune, on a enregistré 13 918 sinistrés. Il y a également des inondations dans la région Centrale.

521. Beaucoup d’infrastructures routières et d’ouvrages d’art ont été également dégradés par les inondations dans les régions. Des travaux urgents ont été entrepris, notamment la construction ou la réparation des ouvrages hydrauliques.

3.2 Les déplacements dus aux troubles sociopolitiques

522. Suite aux troubles sociopolitiques qu’a connus le Togo de 1990 à avril 2005, certaines personnes ont été amenées à s’exiler dans les pays voisins, notamment au Bénin et au Ghana. Lancés dans un processus de réconciliation, les différents gouvernements qui se sont succédé depuis avril 2005 ont déployé des efforts en vue du rapatriement de ces réfugiés.

523. Il ressort des données statistiques recueillies auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), et du Haut Commissariat aux Rapatriés et à l’Action Humanitaire (HCRAH) créé en juin 2005, que:

a) Au Bénin, en juin 2005, il y avait au total 26 500 réfugiés répartis comme suit:

i) Au camp d’Agamé: 93 000;

ii) Au camp de Comé: 1 700;

iii) Dans les villes du Bénin (en famille): 5 000.

b) Au Ghana69, en juin 2005, il y avait au total 23 826 réfugiés répartis comme suit:

i) Réfugiés de 2005: 17 500;

ii) Les réfugiés des années 1992 à 1994 ayant refusé leur rapatriement après l’amnistie générale du 22 décembre 1994: 6 326.

524. Mis en place en juin 2005, le HCRAH et le HCR ont procédé à des opérations de rapatriement des réfugiés dans les deux (02) pays. Ainsi, les statistiques de rapatriement de 2005 à 2009 sont les suivantes:

a) Au Bénin, 9 003 réfugiés70 ont été rapatriés comme suit:

i) En 2005: 1 036 réfugiés rapatriés par le HCRAH seul;

ii) En 2006: 3 717 réfugiés rapatriés, dont 1 001 par le HCRAH seul;

iii) En 2007: 3 826 réfugiés rapatriés, dont 2 410 par le HCRAH seul;

iv) En 2008: 403 réfugiés rapatriés conjointement par le HCRAH et le HCR;

v) En 2009: 21 réfugiés rapatriés conjointement par le HCRAH et le HCR.

b) Au Ghana, 6 298 réfugiés avaient été rapatriés au 31 mars 2009 selon le calendrier suivant:

i) En 2005: 118 réfugiés rapatriés par le HCRAH seul;

ii) En 2006: 611 réfugiés rapatriés par le HCRAH seul;

iii) En 2007: 1 331 réfugiés rapatriés par le HCRAH et le HCR;

iv) En 2008: 4 238 réfugiés rapatriés par le HCRAH et le HCR.

525. En résumé, le nombre des réfugiés togolais rapatriés du Bénin et du Ghana entre le mois de juin 2005 et le 31 mars 2009 est de 15 301 personnes. À ce nombre il faut ajouter environ 3 000 personnes revenues d’elles-mêmes d’horizons divers et qui se sont fait connaître auprès du HCRAH71. On dénombrait encore dans les deux pays voisins à la date du 31 mars 2009 5 220 réfugiés togolais au Bénin et 6 765 au Ghana.

69 Il n’y a pas de camp de réfugiés au Ghana. Les réfugiés sont logés, selon le HCR, dans des familles d’accueil.

70 Le nombre des réfugiés togolais restés au Bénin (au 31 mars 2009) est de 3 220 personnes, plus 2 000 en dehors du camp.

71 Ces dernières statistiques restent à confirmer par les prochains recensements qui seront effectués par le HCR au Bénin et au Ghana. Elles ne prennent pas en compte les réfugiés togolais en Europe et en Amérique.

Dans le document Td corrigé E/C.12/TGO/1 - OHCHR pdf (Page 81-84)