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B r ig u e s in is t r é e

La c a ta stro p h e naturelle qui a ravagé la ville de Brigue le 2 4 se p ­ tem b re a to talem en t éclipsé le reste de l'actualité de ce mois. Des pluies torrentielles o n t provoqué le d éb o r­ d e m e n t de la Saltina. En fin d'après-m idi, de l'eau, de la boue, des pierres et des troncs d 'arb res se sont engouffrés dans les princi­ pales rues de la cité de Stockalper, ravageant tout sur leur passage. D ans les heu res qui ont suivi, plus de 5 0 0 p e rso n n e s étaient p o rtées disparues.

Sous le choc, les habitants on t bénéficié du soutien de la radio locale, Radio Rottu. Tous les quarts d 'h eu res, la radio a d o n n é les no m s des p e rso n n e s qui avaient dû se réfugier en ca ta stro p h e dans les im m eubles les plus p roches. Les familles on t ainsi pu connaître le sort de leurs proches. Le soutien m oral a p p o rté p a r la radio et ses m essages réco n fo rtan ts n 'o n t to u ­ tefois p as évité des dram es hum ains.

S an s les é n u m é re r p o u r n e pas faire revivre aux p e rso n n e s to u ­ ch ées ces heu res de cauchem ars, il suffit de dire que la catastro p h e s ’est produire à l’h eure de la sortie des classes. De nom b reu x enfants o n t été ram en és e n classe p a r les enseignants. O n peu t im aginer l'angoisse des p aren ts bloqués chez eux en raison de la m o n té e des eaux. Au-delà des im ages, au-delà des m ots, on ne p eu t qu'avoir une p e n sé e ém u e p o u r ceux qui ont souffert dans leur âm e d urant ces crues, ignorant tout de ce qui était arrivé à leurs p roches, fem m e, mari, p aren ts, enfants.

La p opulation ne s ’est toutefois p as laissé aller à la dém oralisation. R apidem ent, les secours se sont mis en place. La panique générale a ainsi pu être évitée. Mais d an s le centre de la ville, tout a été ravagé p a r les eaux en furie. Les deux rues principales et la place de la G are o n t été recouvertes de plus de deux m ètres de boue et de pierres. Les gravats se sont introduits dans tous les co m m erces et restaurants du

centre. Aucun d ’en tre eux n 'a été ép arg n é.

Au lendem ain de la catastro p h e, la ville déplorait une victime. Q uelques jours plus tard, un second corps a été retrouvé dans une boutique. Voilà p o u r le bilan en chiffres. C ô té dégâts, le coût de la catastro p h e avoisinera le demi-mil- liard de francs. La solidarité s ’est m anifestée dans to u te la Suisse. De n o m b reu ses com m unes, des c a n ­ to n s et des institutions privées ont a n n o n c é l’envoi de dons.

Le jour s ’est levé le sam edi sur une vison d ’apocalypse. Les travaux de déblaiem ent o n t débuté im m édiate­ m ent. La ville a rap id em en t été déclarée zone sinistrée et inter­ dite aux non-résidents. Quelques scènes de pillage isolées o n t égale­ m en t été co n statées p a r la police d ans les jours qui o n t suivi. U ne dem i-douzaine de p e rso n n e s ont été a p p ré h e n d é e s p a r les forces de l'ordre.

D ’autres problèm es so n t rap id e­ m e n t venus s ’ajouter aux prem iers. Ainsi p a r exem ple celui de l’éva­ cuation des d échets ou celui des canalisations c o m p lètem en t obs­ truées. Les eaux u sées n ’o n t plus p u ê tre évacuées n o rm alem en t d urant plusieurs jours. L ’électricité a été c o u p é e dans une partie de la ville, ainsi que les com m unications téléphoniques. L’eau potable a co m m en cé à m anquer.

En l'esp ace d ’une sem aine, la situa­ tion a pu être plus ou m oins n o r­ malisée. R este que de nom breux problèm es subsistent p o u r la p o p u ­ lation. Des citernes de m azout ont é té éventrées et le combustible s ’est rép an d u dans les caves. Il ne sera vraisem blablem ent pas p o s­ sible de rem ettre les installations de chauffage e n service d'ici l'hiver. La station d 'é p u ra tio n des eaux est hors service jusqu'au m ois de jan ­ vier au m oins. Les eaux usées sont ainsi évacuées directem ent dans le R hône, faute de disposer d 'u n e autre solution.

Q uelque quatre cents voitures ont été retirées des gravats et des p a r­ kings souterrains envahis p a r la boue. Le volume de gravats qui se

sont rép an d u s dans la ville est diffi­ cile à évaluer. 11 pourrait d ép asser 1 5 0 0 0 0 m ètres cubes, soit quatre à cinq fois plus que lors de l’in o n d a­ tion de la S io n n e l’an dernier. Il faudra plusieurs m ois p o u r rendre à la ville son asp ect norm al.

Les intem péries o n t en co re causé de nom breux autres dégâts dans le Haut-Valais. Les vallées de Z erm att et de S aas o n t été isolées durant plusieurs jours. D ans la vallée de Saas, les trois villages de S aas Almagell, S aas Balen et S aas G rund on t été inondés suite au d éb o rd em en t du b arrag e de Matt- mark. La station d ’é p u ratio n est to talem en t hors d 'usage. Les dégâts se chiffrent à une centaine de millions de francs.

A utre village touché, celui de G ondo, c o u p é du m o n d e d urant de nom b reu x jours. La route du Sim ­ plon a été e m p o rté e sur une tre n ­ taine de m ètres à Gabi, peu avant G ondo. Entre le village et la fron­ tière italienne, un p o n t s ’est affaissé. C ôté italien, la route a été e m p o rté e en six endroits différents. Plusieurs m ois so n t là aussi n éces­ saires p o u r rétablir la co m m u n ica­ tion internationale. Le G o uverne­ m en t valaisan a d em an d é à la C onfédération de rem ettre en ser­ vice le tra n sp o rt des voitures p a r le tunnel ferroviaire du Sim plon en prévision de la saison d hiver. Les barrages valaisans on t joué un rôle im p o rtan t lors des crues du vendredi. Déjà pleins, ils ont en co re absorbé une m asse considé­ rable d ’eau, évitant ainsi une catas­ tro p h e plus im p o rtan te qui aurait put to u ch er tout le canton. Le R h ô n e a en effet atteint sa cote d ’alerte. En plusieurs endroits, l'eau a passé par-dessus le tablier des pon ts, co m m e à C hippis. Si les barrages avaient à ce m o m e n t dû turbiner p o u r éviter un d éb o rd e­ m ent, la plaine du R h ô n e aurait été inondée.

Le fleuve a n éan m o in s charrié une én o rm e quantité de bois jusqu'au lac L ém an. Q uelques jours ap rès ces événem ents, des troncs déri­ vaient sur le lac, m ettan t en d an g er . la navigation. Le niveau du lac a

ég alem ent a p p ro c h é sa cote d ’alerte. D ans le c a n to n de Vaud, quelques caves o n t é té inondées.

L’é c o le n orm ale en su rsis

Le D é p a rte m e n t d e l’instruction publique (DIP) du c a n to n veut réfo rm er la form ation des ensei­ g n an ts du niveau prim aire. Le p ro ­ jet de loi mis en consultation p ré ­ voit l’a b a n d o n de l'Ecole n o rm ale au profit d ’une au tre filière via la m aturité, co m m e cela se fait dans la m ajorité des ca n to n s suisses. Ceci devrait p e rm e ttre de mieux a d a p te r l’offre d ’enseignants aux besoins réels.

La situation d e l’em ploi des ensei­ g n a n ts du degré prim aire est en effet inquiétante, voire dram atique. En juin 1 9 9 3 , nonante-cinq élèves o n t o btenu leur diplôm e, trente- trois o nt trouvé un em ploi à plein tem p s, se p t o nt été e n g ag és à te m p s partiel. Les autres sont sans em ploi. A m i-septem bre, le c an to n recensait en outre nonante-six d em an d eu rs d ’em ploi titulaires d ’un diplôm e de l’Ecole norm ale. Et les perspectives d ’avenir sont com prom ises. D ’ici l'an 2 0 0 0 , seuls vingt enseignants du degré prim aire p re n d ro n t leur retraite. Le systèm e envisagé p ar le DIP prévoit que celui qui se destine à l’en se ig n em en t obtienne d ’abord une m aturité. Il p o u rra ensuite suivre une form ation à l’Ecole n o r­ m ale supérieure, u ne form ation psycho-pédagogique et profession­ nelle de deux à trois ans.

Le projet laisse en outre ouverte la possibilité d ’organiser un ex am en ou un concours d ’e n trée p o u r mieux s ’a d a p te r aux besoins du m arché.

O utre la possibilité de régulation du n o m b re d ’enseignants, ce systèm e offre, selon le DIP, l’avantage de se calquer sur un m odèle que choisis­ sen t un n o m b re croissant de c a n ­ tons. A te rm e , l’unification du sys­ tè m e au niveau national devrait p e rm e ttre aux enseignants d e p o s ­ tuler p o u r des em plois dans d ’autres cantons.

En outre, la p e rso n n e qui veut en seig n er n ’est plus obligée de choisir, presque définitivement, sa voie à l’âg e de 1 4 ou 1 5 an s; ce choix se fera à 19 ou 2 0 an s et avec une m aturité e n poche.

JO o u ENS

D eux abréviations p o u r un év én e­ m ent. Les autorités valaisannes et sédunoises so n t en effet placées devant un choix difficile: tran ch er en tre deux projets d'en v erg u re en Valais au to u rn a n t du siècle. D 'un côté, l’organisation de l’Exposition nationale suisse (ENS) en l’an 2 0 0 0 , de l’autre celle des Jeu x

olym piques (JO) de l’hiver 2 0 0 2 . U n e ch o se est sûre: les deux p ro ­ jets n e p o u rro n t p a s être m e n é s de front. Il faut en co n séq u en ce choi­ sir, d ’abord au niveau des autorités. Et la ré p o n se doit intervenir avant la fin de l’a n n é e p o u r d é p o se r une candidature. C h aq u e projet dis­ p o se d ’a touts n o n négligeables. Les J O so n t synonym es de re n o m ­ m ée internationale, élém ent im­ p o rta n t p o u r la b ran ch e touristi­ que. L'EN S a des reto m b ées plus im m édiates de p a r le no m b re de visiteurs qui d é p e n se ro n t sur place p o u r se nourrir et loger.

C hoix cornélien bien sûr, mais dans un cas co m m e dans l’autre on aura besoin surtout d ’une accéléra­ tion de la réalisation des voies de com m unication (tunnel ferroviaire du L ôtschberg et autoroute). Et lorsque les politiciens au ro n t décidé, il restera e n c o re d ’autres écueils à surm onter. P o u r les JO ,

l’O berland bernois et le c an to n de Vaud sont aussi sur les rangs, sans c o m p te r les autres pays. Pour l'ENS, G enève, N euchâtel et le Tessin veulent égalem ent se p o rter candidat. Et au bout du com pte, ap rè s la décision politique et le d é p ô t d ’une candidature, le peuple aura so n m o t à dire, vraisem blable­ m e n t dans la p rem ière moitié de l’a n n é e prochaine.

D e l ’ea u d a n s le b is s e

Inutilisé depuis 1 9 7 1 , le grand bisse de Vex a été rem is e n eau à la fin du m ois de septem bre. Construit d an s le milieu du XVe siècle, le bisse a servi jusqu’en 1 9 7 1 , date à laquelle so n exploita­ tion a é té a b an d o n n ée. U n com ité d’initiative a été constitué suite à une d e m a n d e des sociétés de déve­ lo p p e m e n t de la région e n 1 9 8 9 . Les bisses valaisans constituent en effet un attrait touristique im p o r­ tant. P o u r celui de Vex, un chem in suit son parcours, chem in inscrit au registre des sentiers de ra n d o n n é e s péd estres d 'im p o rta n c e cantonale. Sa rem ise e n eau n e po u rra q u ’a p p o rte r plus de ch a rm e à une p ro m e n a d e dans la nature qui réjouit de nom b reu x touristes.

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