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S tü rm ju gé

W alter S türm , su rn o m m é «le roi de l’évasion», a été jugé à la fin du m ois de m ars e n Valais. Il a co m p a ru devant le Tribunal du district d ’H éren s-C o n th ey où il devait ré p o n d re d ’u n e cen tain e de délits, cam briolages essentielle­ m ent, com m is d an s les can to n s du Valais, de Vaud, de Fribourg, de N euchâtel, de B ern e et des G risons e n tre janvier 1 9 8 4 et m ars 1 9 8 6 . Le p ro cu reu r a requis quatorze ans de réclusion contre S türm , le quali­ fiant de «truand sans scrupule». La défense a plaidé l’acquittem ent en te n ta n t de d é m o n tre r que les faits re p ro ch és à l’accusé n e pouvaient p as être prouvés. Entre ces deux extrêm es, les juges o n t o p té p o u r la culpabilité et o n t infligé u ne p eine de treize an s de réclusion au roi de la cavale.

A l’é n o n c é du verdict, les avocats de l’accusé o n t im m édiatem ent a n n o n c é q u ’ils feraient recours. Ils l’avaient déjà fait lorsque W alter S tü rm avait été c o n d am n é à douze an s de réclusion p a r la C o u r crimi­ nelle du can to n du Jura. C e juge­ m en t n ’est p as en co re exécutoire. Les juges valaisans n 'o n t toutefois p as reten u tous les chefs d ’inculpa­ tion. Les lésions corporelles sim ples o n t ainsi été rejetées. Elles c o n cern aien t le cam briolage du p o ste de police d e N endaz en 1 9 8 5 au cours duquel un policier avait été blessé p a r balle. L ’a rm e était te n u e p a r un com plice de Stürm .

W alter S türm s ’est rendu célèbre p a r ses n o m b reu ses évasions. En 2 0 ans, il a pris à sep t reprises la clef des cham ps. C o n d a m n é p o u r la p rem ière fois en 1 9 7 2 , il s ’est évadé en 1 9 7 4 , deux fois en 1 9 7 6 , e n 1 9 7 9 , en 1 9 8 1 , en 1 9 8 4 et en 1 9 8 8 de divers p én i­ tenciers de Suisse. En juin 1 9 8 9 , il a été arrêté aux îles C an aries et extradé vers la Suisse e n janvier

1 9 9 0 . Il n ’a p as en c o re purgé c o m p lètem en t la p ein e de huit ans et dem i infligée en 1 9 7 2 .

Le C ode pénal suisse ne p e rm e t p as de cum uler les peines. A près les procédures de recours, et p o u r au tan t que la culpabilité de Stürm soit m aintenue, un des deux tribu­ naux (valaisan ou jurassien) devra p ro n o n c e r une pein e co m p lém en ­ taire. Agé de 4 7 ans, W alter Stürm pourrait bien p ren d re sa retraite derrière les barreaux. Il a prom is de

C linique d e Valére, S io n

n e pas te n te r de s ’évader avant d ’avoir épuisé toutes les voies de recours.

E xp losion d ’u n e g re n a d e

L 'explosion d 'u n e g ren ad e à m ain d ’exercice a fait treize blessés le 17 m ars lors d 'u n e jo u rn é e d ’instruc­ tion militaire p rès d'A proz. Six p e r­ so n n es o n t été gravem ent to u ­ chées, l’une d ’elles a eu u n e m ain arrach ée. L ’en q u ête n ’a pas en co re abouti. Le juge d ’instruction militaire p e n c h e p o u r une erreu r de m anipulation.

Les lésions subies c o n c e rn e n t sur­ to u t les oreilles et les yeux. C er­

tains blessés p o u rraien t dem eu rer partiellem ent infirmes à vie. Q uelques jours plus tard, l’explo­ sion d ’u n e gren ad e similaire à Isone, au Tessin, a coûté la vie à un soldat et grièvem ent blessé un sous-officier. L ’an dernier, l’explo­ sion d ’une gren ad e de guerre avait ég alem ent fait un m ort à L ucerne. La g ren ad e d e guerre a depuis lors été interdite.

Les p e rso n n e s blessées en Valais étaient toutes domiciliées d an s le

R obert Hofer

canton. Il s ’agit de spécialistes de ratés, civils et militaires, qui sui­ vaient un cours d'instruction à la m anipulation des nouvelles arm es livrées à la tro u p e depuis peu.

F erm etu re d e l ’ICV

L ’Institut cardio-vasculaire (ICV) de Sion, établi d an s la clinique de Valére, a dû m ettre la clef sous le paillasson le 12 m ars. Les soixante-cinq em ployés o n t été licenciés. En difficulté depuis le début de l’a n n é e , l’ICV n 'a pas pu résister au recul brutal du nom bre de patients.

Spécialisé dans la chirurgie car­ diaque, l’ICV disposait d ’u ne

clien-téle essentiellem ent étrangère. L'introduction d ’une nouvelle loi e n Allem agne, interdisant aux m alades du c œ u r d e se faire soi­ g n er hors de la C o m m u n au té eu ro ­ p é e n n e , a provoqué u n n e t recul du n o m b re de patients.

S elon la direction de l’ICV, il faut u n e m o y e n n e de trois cents o p é ra ­ tions p a r a n n é e p o u r rentabiliser un tel institut. L ’an dernier, l’ICV a pratiqué quelque trois cent soixante o p ératio n s, soit une m o y e n n e de

J ea n D o r sa z tou jou rs en difficulté

cat de M. D orsaz a estim é que la situation financière de so n client n ’était p as aussi catastrophique que certains voulaient le préten d re. Les actifs, estim és à quelque deux cent s e p ta n te millions de francs, cou­ vrent p ratiq u em en t les passifs, a dit l’avocat.

Les juges o n t toutefois qualifié les ra p p o rts fiduciaires de tro p anciens. L ’un datait de juillet 1 9 9 1 et l’autre de n ovem bre 1 9 9 2 . C e dern ier aboutissait à une

insuffi-tre n te p a r mois. C e n o m b re était to m b é à quinze en janvier et février.

sance d ’actifs de 1,7 million de francs, p e rm e tta n t ainsi à J e a n D orsaz de dire que la voie du co n co rd at était la meilleure solu­ tion p o u r les créanciers.

Le Tribunal cantonal a refusé d ’octroyer au financier valaisan J e a n D orsaz un co n co rd at p a r a b a n d o n d ’actifs. La p ro céd u re de faillite e n g ag ée co n tre lui p a r le Crédit Suisse, la S ociété de B anque Suisse et la B anque cantonale du Valais suivra ainsi so n cours. L ’h o m m e d ’affaires avait recouru au tribunal cantonal co n tre la d é c i­ sion d ’un juge de M artigny de lui refuser la voie du concordat. L

’avo-BCV SA , c ’e s t parti

La B anque cantonale du Valais (BCV), tran sfo rm ée en société a n o ­ nym e (SA) e n début d ’a n n ée, s ’est d o tée d ’un nouveau conseil d ’adm i­ nistration. A fin m ars, les nouveaux actionnaires étaient réunis en assem blée générale p o u r élire le conseil. Les neuf p e rso n n e s déjà désignées p a r l’Etat du Valais ont été confirm ées d an s leurs fonc­ tions.

L ’assem blée n e s ’est toutefois p as déroulée sans heurts. Avec quelque 1 0 0 0 0 0 voix rep ré se n té e s, les actionnaires n e faisaient guère le poids face au 2 ,2 millions de voix de l’Etat. P our l’élection des six nouveaux m em b res du conseil d'adm inistration, seize candidats s ’étaien t p résen tés. Les six élus on t o b ten u le soutien de l’Etat.

C ertains actionnaires n ’o n t pas ap p récié. B eau co u p de petits p o r­ teurs s ’étaien t rendus à l’assem blée croyant q u ’ils p o u rraien t désigner en to u te liberté les m em b res res­ tan t à élire au conseil. U n e douche froide q u ’ils n e so n t p a s prêts d ’oublier. Si cette assem blée a réuni un millier de p erso n n es, il y a fort à p arier que la p ro ch ain e ne m obilisera plus guère de m onde.

Labels d e qualité

L’agriculture valaisanne a réclam é un droit à la différence. Lors de son assem blée générale, la C h am b re valaisanne d ’agriculture (CVA) a estim é que le secteur prim aire devrait s ’e n g ag er dans la voie des appellations d ’origine contrôlées et des labels de qualité.

Le re n d e m e n t de l’agriculture valai­ san n e est e n chute libre depuis plu­ sieurs an n ées. L ’an dernier, il a atteint 3 8 1 millions de francs. En quatre ans, il a dim inué d e 21% . P o u r la CVA, il faut o p te r p o u r une production de qualité. U ne telle politique n e signifie toutefois pas des prix plus élevés à brève éch éan ce. P ourtant, elle se traduit p a r u n e p référen ce de choix au niveau du consom m ateur.

La nouvelle loi sur l’agriculture laisse la p o rte ouverte à l’introduc­ tion de labels de qualité. L ’agricul­ ture cantonale doit suivre cette voie. Elle p erm ettrait aux produits spécifiquem ent valaisans de mieux se profiler sur les m archés. L ’agri­ culture suisse sera de gré ou de force to u ch ée p a r le libéralisme. P o u r éviter sa disparition, il faut

n o t r e VERGER

O swald Ruppen

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F o n d a tio n P ierre-G ian ad d a, M artigny

que ses produits se différencient de la production de m asse.

D u b u ffet ch ez G ianadda

La F ondation Pierre G ianadda de M artigny con sacre une exposition rétrospective à l’artiste français J e a n Dubuffet. L 'exposition est ouverte jusqu'au 10 juin. Elle retrace l’ensem ble du parcours plastique de l’un des plus im por­ tan ts artistes français de la seconde m oitié de ce siècle.

Plusieurs œ u v res pratiquem ent inconnues du public et p ro v en an t de collections privées o n t pu être réunies. U n ensem ble pro v en an t de la donatio n de l’artiste au Musée

Oswald Ruppen

des arts décoratifs de Paris et un autre de la Fondation J e a n Dubuf­ fet enrichissent p a r ailleurs cette rétrospective.

Les prêteu rs e u ro p é e n s o n t consenti un effort im p o rtan t p o u r p e rm e ttre la réalisation de cette rétrospective. Actuellem ent, près des deux tiers des œ uvres du m aître se trouvent outre-Atlan- tique. C e so n t n éan m o in s quelque cen t cinquante œ u v res m ajeures que le public p eu t admirer.

Né en 1 9 0 1 au H avre, J e a n Dubuf­ fet a co n n u u ne carrière m arquée p a r la polém ique. L 'inventeur du c o n c e p t de l’art brut a lutté to u te sa vie co n tre le con d itio n n em en t cul­ turel. D ans de nom b reu x écrits, il

s ’est attaqué à to u te form e de cul­ ture qui éloigne l’art de la vie, une culture élitiste d o n t certains g ro u p es de p e rso n n e s revendi­ quaient le savoir exclusif.

P eu avant sa m ort en m ai 1 9 8 5 , deux de ses œ u v res avaient en co re ranim é la controverse : une sculp­ ture gigantesque c o m m an d ée p a r la Régie Renault, et une tour qui devait être installée dans le parc Saint-Cloud. C ’est toutefois unani­ m e m e n t reco n n u que le m aître de l’art brut a quitté la vie. En 1 9 8 9 , lors d ’u n e v ente aux en ch ères à Paris, u n tableau intitulé «L’Effraye» a é té vendu 1 ,5 million de francs.

(Voir aussi l'éd itio n d ’auril 1 9 9 3 d e 1 3 E toiles, p a g e s 2 9 e t su i­ vantes.)

E lection ta cite en d isc u ss io n

Le second to u r de l’élection au C onseil d ’Etat n ’a réservé aucune surprise. Trois candidats p o u r trois sièges, la cause était entendue. 11 n ’e m p ê c h e , l’organisation de ce scrutin au ra coûté quelque 5 0 0 0 0 0 francs aux collectivités publiques. U ne d é p e n se qualifiée p a r plusieurs d ép u tés d ’inutile. U ne m otion devrait être d é p o sé e devant le G ran d Conseil p o u r revoir le sys­ tè m e électoral et introduire le prin ­ cipe de l’élection tacite lorsque le no m b re de candidats est égal au no m b re de sièges.

Le P arlem en t devra égalem ent se p ro n o n c e r sur une initiative des partis radical et socialiste qui d e m a n d e n t l’introduction d e la p ro ­ portionnelle à l’élection du Conseil d ’Etat. L ’initiative a bien recueilli

12 5 0 0 signatures, m ais e n deux étap es. Le P arlem en t devra décider si cette m anière de faire est valable. La législation valaisanne n e d o n n e p as de délai p o u r la récolte de signatures. Les initiants so n t prêts à recourir au Tribunal fédéral si le P arlem en t cantonal déclare l’initia­ tive irrecevable.

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