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Le pays s’efforce d’assurer la santé et le bien-être dans une situation qui serait catastrophique dans la plupart des autres pays. Le personnel de santé est encore insuffisant, et les taux d’abandon restent élevés parmi les jeunes. Le financement de la santé est l’un des plus faibles de la Région africaine (figure 2). Le pays a en effet été exclu de la structure de financement mondiale pendant une grande partie de la période qui a suivi son indépendance, ce qui a rendu difficile l’importation de capacités (ressources humaines, fournitures, médicaments, etc.).

Figure 2. Comparaison des dépenses totales de santé par habitant en dollars internationaux entre les pays de la Région africaine en 2015

Source : État de la santé dans la Région africaine

Cependant, au regard des progrès accomplis vers l’atteinte de la couverture sanitaire universelle, le pays s’en tire bien mieux que beaucoup d’autres. Un certain nombre de situations, tant spécifiques à la santé que contextuelles, ont aidé l’Érythrée à mettre en place une approche claire et résolue de la couverture sanitaire universelle.

Premièrement, la surveillance et la gouvernance de la santé sont très claires et ciblées. Un suivi et des réunions de haut niveau sont organisés de façon régulière sous la houlette du Ministre de la santé et du Représentant de l’OMS, afin de traiter les principaux problèmes rencontrés et d’orienter les programmes techniques prioritaires dans la mise en œuvre. À peu de choses près, le leadership technique du Ministère de la santé est resté inchangé au cours des dernières années.

Cette stabilité a facilité la planification et la mise en œuvre d’actions à long terme qui contribueront au succès du programme de couverture sanitaire universelle.

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Cette gouvernance claire et ciblée s’étend à d’autres départements ministériels, ce qui facilite la collaboration intersectorielle pour atteindre les objectifs sanitaire. Par exemple, les Ministères de l’éducation et de l’environnement savent précisément ce qu’ils doivent faire pour améliorer la santé et atteindre ces objectifs même en l’absence de comités ou d’autres organes officiels pour guider cette collaboration.

Deuxièmement, au sein du Ministère de la santé, le débat sur les questions stratégiques est franc et transparent. Les hauts responsables actuels du Ministère de la santé pratiquent un style de prise de décision participatif, qui permet d’exprimer et de débattre de différents points de vue et perspectives avant que les décisions ne soient prises. Cette ouverture d’esprit est particulièrement manifeste parmi les acteurs gouvernementaux, ce qui témoigne d’un leadership fort de la part du gouvernement et de l’appropriation de ses décisions.

Troisièmement, le gouvernement affiche une volonté d’innover et d’explorer de nouvelles façons de relever les défis de la santé. La situation économique difficile implique la nécessité d’envisager constamment de meilleures façons de faire les choses. Dans le secteur de la santé, cette approche s’est traduite par une administration unique en son genre en ce sens qu’elle est institutionnellement prête à mettre à l’essai de nouvelles façons de procéder. La révision du système de santé des sous-zobas (districts) a été réalisée relativement rapidement – un processus qui, dans de nombreux autres pays, demanderait beaucoup de temps pour parvenir à un consensus. En outre, la révision de l’ensemble des services de santé essentiels a été entamée et mise en œuvre beaucoup plus rapidement qu’elle ne l’est habituellement dans d’autres pays.

Enfin, la disponibilité d’un financement spécifique alloué au pays par le Bureau régional de l’OMS pour soutenir la mise en œuvre des prestations convenues dans le programme phare sur la couverture sanitaire universelle a beaucoup facilité les choses. La souplesse des modalités de financement a permis au pays de planifier et d’échelonner les prestations et de les exécuter en temps voulu. L’utilisation des fonds mis à disposition est très efficace dans le pays, les résultats étant obtenus avec moins de ressources que dans d’autres pays.

L’enquête démographique et sanitaire à venir et l’examen à mi-parcours du deuxième Plan de développement stratégique du secteur de la santé montreront dans quelle mesure les actions soutenues dans le programme phare de la couverture sanitaire universelle se sont traduites par une meilleure santé et un meilleur bien-être pour la population érythréenne. Les progrès accomplis sont bien institutionnalisés et devraient constituer un bon modèle d’appui durable vers l’atteinte de la couverture sanitaire universelle.

À l’avenir, le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique entend renforcer l’appui ciblé par pays en ce qui concerne la couverture sanitaire universelle, sur la base des enseignements tirés de son expérience. Une approche pays par pays pour effectuer une cartographie et fournir des orientations pour l’atteinte de la couverture sanitaire universelle, comme cela se fait dans le cadre du programme phare sur la couverture sanitaire universelle, a montré son efficacité. Les pays recevront un appui à mesure qu’ils rejoindront le programme, pour évaluer leur contexte et identifier les prestations qu’ils doivent réaliser en priorité afin de progresser vers la couverture sanitaire universelle. Cette approche par pays est différente du précédent appui stratégique défini au niveau régional ou mondial, car c’est au pays qu’il appartient de définir ses prestations en fonction d’un idéal qui est de converger vers la couverture sanitaire universelle. Et, comme on l’a vu avec l’Érythrée, un appui ciblé et souple sera fourni à chaque pays en fonction des prestations qu’il aura identifiées. En outre, des biens publics sous la forme d’outils nécessaires pour rendre opérationnels les différents éléments de la couverture sanitaire universelle continueront d’être produits et fournis aux pays pour leur permettre d’adapter des approches fondées sur des données probantes en vue d’évoluer vers la couverture sanitaire universelle.

L’instauration de la couverture sanitaire universelle se définit comme le moment où un pays a atteint le plus haut niveau possible d’espérance de vie en bonne santé (indice d’efficacité régional) dans la Région ; lorsque ce pays a atteint un tel niveau sans laisser personne de côté (indice régional d’équité en santé) ; et lorsque la pays utilise ses ressources pour y parvenir de la manière la plus rationnelle possible (indice régional d’efficacité sanitaire). Le Bureau régional de l’Afrique suivra et publiera systématiquement les comparaisons des progrès accomplis par les pays sur la base de ces trois mesures du succès de la couverture sanitaire universelle. Ce n’est que lorsqu’un pays se situe en tête de la Région dans ces trois indices qu’il est considéré comme ayant atteint la couverture sanitaire universelle – dans le contexte africain.

4. PERSPECTIVES

Les progrès vers la couverture sanitaire universelle feront l’objet d’un suivi dans l’ensemble des pays en fonction des progrès réalisés dans les trois dimensions de la couverture sanitaire universelle – l’éventail des services disponibles dans le pays. Pour ce faire, il faudra s’assurer qu’un ensemble de services de santé essentiels est disponible et suivi grâce aux données des évaluations de la disponibilité et de la capacité opérationnelle des services ou de l’évaluation harmonisée des établissements de santé : la couverture de la promotion de la santé, la prévention des maladies, les interventions curatives, rééducatives et palliatives en veillant à ce que personne ne soit laissé de côté, et la protection contre les risques financiers pendant l’utilisation de ces interventions sanitaires essentielles.

L’équipe dirigeante actuelle du Secrétariat de l’OMS dans la Région africaine espère et s’attend à ce que l’OMS, les États Membres, les partenaires, les donateurs et toutes les autres parties prenantes continuent d’œuvrer de concert pour que la population africaine puisse parvenir au niveau de santé le plus élevé possible grâce à la couverture sanitaire universelle et à l’atteinte des objectifs de développement durable.

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