A. La relation médecin-patient
3.4.9. Facteurs liés à la relation médecin-autres acteurs de soins
Les médecins généralistes et les différents acteurs de soins étaient parfois en désaccord quant aux examens complémentaires à effectuer ou à la prise en charge à avoir.
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Incompréhension Médecin généraliste Acteurs de soins
Examens complémentaires · Sur prescription dexamens en milieu hospitalier « on se dit, punaise, ils ont eu droit à la totale, la numération, les D-dimères, les machins, les trucs, et puis finalement, bah non, cétait » M 7
« cest un peu lourd, quoi ou alors est ce que cest un plan Orsec quest » M 7 « « Mais madame, on ne voit pas un gynéco avant davoir fait un scanner » » M 7
· Répétition inutile dexamens
« linterne qui la reçu, la examiné, lui a refait lélectro, enfin lui a refait ce que javais fait »M 12
· Remise en cause de lattitude du MG (relation non confraternelle) « avait aucune raison de faire une échographie ; ça sert à rien de faire une échographie, cest pas à votre médecin de soccuper de ça » M 5
Prise en charge · Prise en charge aux
urgences jugée inadaptée « ça cest une bizarrerie, je ne sais pas comment ils gèrent ça mais, ils lui ont fait sa petite bio, son machin et puis retour chez vous et si ça va pas vous revenez, Et en fait, il est revenu quelques heures plus tard, il a été opéré » M 7
« pourquoi ils avaient pas fait danalyse durine sur place devant une fièvre sans explication particulière, compte tenu quand même dantécédents chez une toute petite » M 5
· Vision déformée du travail des MG
« et après les pédiatres ils disent, ouais, vous faites plus les petites urgences, on est débordé » M 12
Tableau 7 : Critiques dans la gestion des urgences entre les généralistes et les autres acteurs de soins.
Quelques médecins se demandaient alors si lexamen clinique restait une priorité dans certains services.
« Pour dire que des fois, on nexamine pas les gens, et ça je pense que cest un gros défaut quand même » M 7 Pour essayer de pallier à ce problème, les médecins essayaient déduquer leurs patients et de leur fournir les éléments importants pour leur prise en charge.
« Tous les examens quelle a eus, ils sont tous ici ( ) quils restent des fois, je dirais anormalement hospitalisé pour des examens quils ont déjà eu dans les quelques mois qui viennent et qui vont pas modifier leur prise en charge » M 8
69 « Prenez bien tous vos examens, et donc, cest bien vous arrivez avec tout, il nous reste plus grand-chose à faire » M 1
Cependant, les relations entre les différents acteurs de soins et les médecins généralistes étaient jugées par ces derniers autant comme des atouts que comme des complications à la prise en charge des patients comme le montre le tableau 7.
70 Tableau 8 : Soutiens et complications apportés par les acteurs de soins dans la gestion des urgences.
Acteurs de soins
Soutien Complications
Spécialistes · Disponibilité des spécialistes libéraux
« les gastro de la clinique, jappelle à 20h, la secrétaire, elle est là, elle me dit je vous passe M ...tu vois, donc cest super confort, soit il le voit tout de suite, soit le lendemain matin » M 7 « les mecs, les mecs sont super aimables, tappelles dans nimporte quel cabinet aux alentours, pour avoir lavis dun cardiologue, il va prendre les 10 minutes quil faut pour taper la discut, pour essayer de trouver une solution avec toi » M 10
· Manque de disponibilité des certains spécialistes libéraux
« les cardiologues le problème, ils ne sont pas forcément toujours très disponibles dans lurgence » M 8
« (Secrétaire) « Ah non mais monsieur machin, il naime pas les urgences », « non mais, non mais si il vient comme ça dans la salle dattente machin, ça va le crisper dès le matin » » M 7
Structures de soins
· Intérêt des « entrées directes » dans les services
« ça fonctionne très bien, elle va être prise dentrée, il va direct en cardio, cest vrai que ça, cest une organisation qui est pas mal ( ) je pense que le déménagement de la clinique ma, a un peu changé ma pratique » M 7
· Manque de moyens et/ou éloignement des structures
« à 1 h dun centre de pédiatrie, l'hôpital local nen fait pas partie » M 3
« la technicité, la qualification, cest des
établissements qui ont beaucoup de mal à sortir la tête de leau, ya quand même pas beaucoup de moyen, hein » M 11
« mauvaise expérience avec nos services durgence de campagne » M 12
SAMU · Conseils téléphoniques
« on a la possibilité maintenant de faire appel très rapidement aux conseils médicalisés par la régulation publique » M 2
· Reconnaissance de la valeur du MG par le régulateur
« quand tu téléphones au 15, t'es quand même heu enfin, on écoute ce que tu dis » M 9
· Retard généré par laction du SAMU au cabinet
« Davoir le SAMU cest bien, cest pratique, sauf que le SAMU, quand il est chez vous, après il fait ce quil veut, il a le temps, » M 8
· Retard denvoi de moyens au cabinet « quand on dit que cest urgent et quon appelle le SAMU, ce serait bien quils ne mettent pas 3 heures à nous envoyer une ambulance » M 1
Services durgence
· Plateau technique performant « prendre en charge en gastro en urgence pour une hémorragie digestive » M 1
« vous savez quil va être réexaminé, il faut vous posez la question du passage par un plateau technique pédiatrique, ne serait-ce que pour les rassurer » M 11
· Communication MG/ Médecin urgentiste
« des fois, tas limpression que ton appel sert à rien, mais là franchement la personne que jai eu, elle a pris les coordonnées, les chiffres que je lui donnais » M 4
· Remise en cause du jugement du MG « cest ce que je peux regretter, cest que cest toujours facile pour les urgentistes de dire, pourquoi il me la adressé, pourquoi il vient celui-là »M 3
· Peur du jugement du médecin urgentiste « cest la crainte de la réaction des urgentistes, des fois où tu te retiens denvoyer les gens parce que tas peur ( ) jai fait une démarche supplémentaire, peut- être parce que je voulais me justifier plus du coup » M 9
· Manque de compétence des urgentistes ?
« ils ont du mal à recruter des médecins qualifiés, ya vraiment de la casse et des erreurs diagnostiques phénoménales »M 12
Ambulance · Manque de moyens de transport
« mont envoyé lambulance qui sest perdue, qui arrivait pas à nous retrouver » M 1
« des fois, on na pas dambulance ça peut paraître dingue mais il ny a pas dambulance »M 7
71 Pour conclure, ils évoquaient le manque de tri à laccueil des urgences. Ils évoquaient les bénéfices dune politique de régulation à lentrée sur la saturation des urgences.
« Cest pas une urgence et tant quon ne mettra pas aux urgences un médecin qui dit cest pas pour nous ça, le motif on sera confronté à une surcharge de travail des urgences ! ( ) Donner le numéro du médecin de garde à lentrée des urgences pour que quand ya une connerie, une rhino, une infection urinaire, donnez les coordonnées du médecin qui est de garde à son cabinet, parce quil y a toujours un médecin de garde » M 3 « Cest un problème de politique de lhôpital qui pourrait se donner les moyens de refouler ces gens-là » M 12