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FACTEURS QUI INFLUENCENT LE POIDS CORPOREL AINSI QUE LE POIDS ET LES DIMENSIONS DE L'ENCEPHALE: COMPARAISON

FORMULATION DU PROBLEME ET RESULTATS ESCOMPTES

1- FACTEURS QUI INFLUENCENT LE POIDS CORPOREL AINSI QUE LE POIDS ET LES DIMENSIONS DE L'ENCEPHALE: COMPARAISON

AVEC LE RAT

Ll- Effets de la richesse de l'envirormement

Les chats élevés dans un milieu riche sont 10% plus lourds que les animaux d'un milieu pauvre. Ce résultat est différent de celui obtenu chez des rats élevés dans des conditions semblables où ce sont les animaux pauvres qui pèsent le plus. Cette différence peut s'expliquer de deux façons. Le métabolisme du rat et sa façon de réagir à l'isolation ou à la vie en colonie peuvent être très différents de ceux du chat. De plus, nos animaux ont été élevés dans des milieux expérimentaux pendant 6 1/2 mois tandis que les rats y sont habituellement maintenu pendant 30 jours. Il se pourrait qu'un élevage différentiel plus long puisse entraîner même chez les rongeurs, des effets semblables à ceux que nous avons trouvés chez le chat. Cette hypothèse est basée sur les observations suivantes. Cummins et collaborateurs ('82) ont démontré que des souris élevées dans un milieu pauvre pendant 30 jours, pèsent plus que celles du milieu riche comme cela a déjà été décrit chez le rat. Cependant, cette différence n'est plus significative après 80 jours

d’élevage différentiel. Après 100 jours, les souris du milieu riche pèsent plus que celles du milieu pauvre. On peut se demander pourquoi un temps plus long inverse l'effet de l'environnement sur le poids du corps. Nous avons remarqué que lors de la perfusion, les animaux pauvres avaient une masse de tissu adipeux beaucoup plus grande que celle des animaux enrichis. Ces

derniers avaient une musculature plus développée. On peut donc penser que le peu d'activité physique des animaux pauvres qui vivent isolés dans une cage, entraîne rapidement une augmentation du montant de tissu adipeux. Au cours de la maturation, la musculature de l'animal pauvre se développe très peu. Par contre, chez l'animal enrichi, il n'y aurait pas d'augmentation rapide de la masse adipeuse puisque ces animaux font beaucoup d'exercice. Cela expliquerait que les animaux enrichis pèsent moins au début. A long terme cependant, la masse musculaire des animaux enrichis deviendrait plus importante et ainsi leur corps serait plus lourd que celui des pauvres.

Le poids de l'encéphale des chats enrichis est plus élevé que celui des pauvres et cela est en accord avec les données obtenues chez le rat. Chez ce dernier, la plupart des études ont démontré une différence de l'ordre 1 à 5%. Pour notre part, nous avons démontré une différence de 7%. Cette différence est plus élevée que la limite supérieure des résultats obtenus chez le rat. Deux facteurs peuvent expliquer cette différence. Le premier est le temps plus long de l'élevage différentiel. Le second, c'est que puisque la période de maturation du cerveau du chat est plus longue que celle du rat, il se pourrait que le cortex cérébral du chat est plus sensible à l'effet de la richesse de l'environnement. On peut se demander pourquoi le milieu riche entraîne une augmentation dans le poids de l'encéphale. Il est remarquable à ce point de vue que si l'on considère l’effet de la richesse de l'environnement sur le rapport poids de l'encéphale/ poids du corps, il n'y a aucune différence significative entre les 2 milieux. En plus, nous avons trouvé une corrélation positive entre le poids de l'encéphale et le poids du corps. Comme le poids de

l'encéphale dans les différentes espèces de vertébrés est déterminé

principalement par le poids du corps (Jerison '76; '85), on peut penser que l'augmentation du poids de l'encéphale dans le milieu riche résulte tout simplement de l'augmentation du poids du corps. Le cerveau aurait besoin plus de tissu pour interpréter les informations et commander une masse musculaire plus importante. Cela explique bien les différences entre les espèces de vertébrés où il y a plus de cellules musculaires et une surface plus grande à commander. Cependant, pour des individus de la même espèce, cette explication ne semble pas correcte puisqu'on sait que l'entraînement physique n'entraîne pas d'augmentation du nombre de cellules musculaires (McDonagh et Davis '84) et qu'on peut supposer qu'il n’y a pas

d'augmentation très importante de la surface somatique. Il faut plutôt penser à une modification des circuits cérébraux, pour assurer un comportement plus complexe et mieux adapté. Nous suggérons que la modification de la masse corporelle reliée à l'activité physique de l'animal a lieu en parallèle à cette complexification du cerveau, sans qu'il n’y ait d'influence directe de ces deux effets l'un sur l’autre.

Dans notre étude, l'environnement affecte la surface des hémisphères cérébraux. Chez le chat enrichi, l'augmentation de la surface du cortex cérébral vient de l'augmentation et de la longueur et de la largeur des hémisphères cérébraux. Les études faites chez le rat ont démontré que les effets de la richesse de l'environnement sur la surface du cortex cérébral viennent principalement de l'augmentation de la longueur des hémisphères; il y a très peu d'effets de l'environnement sur la largeur cérébrale. Cela peut s'expliquer par le fait que chez le rat, la croissance en largeur des

hémisphères cérébraux est déjà terminée au début de la période d'élevage en milieu pauvre et enrichi. On peut donc penser que chez le chat, la croissance en longueur et en largeur du cortex cérébral n'est pas complétée au moment du sevrage, c'est à dire à l'âge de 6 semaines, et ainsi la richesse

de l’environnement peut affecter ces paramètres.

Dans la présente étude, il y une corrélation significative entre la surface du cortex cérébral et le poids de l'encéphale. Comme l'épaisseur corticale est semblable dans les deux conditions expérimentales, l'augmentation de la surface dans le milieu riche, implique donc une augmentation du volume du cortex cérébral. Ainsi, l'augmentation du poids de l'encéphale chez l'animal enrichi est due, en partie, à l'augmentation du volume du cortex cérébral. Comme la longueur rostro-caudale de l'encéphale n'est pas affectée, on doit même conclure que l'augmentation du poids de tout l'encéphale est

principalement due à celle du cortex cérébral. D'ailleurs, c'est ce qui a été démontré chez le rat où les structures sous-corticales de l'animal enrichi sont moins lourdes que celles de l'animal pauvre.

L2- Différences selon les portées ou selon les sexes

Nous avons démontré dans cette étude des différences significative entre les portées à la fois sur le poids du corps, sur le poids de l'encéphale et sur le rapport poids de l'encéphale/ poids du corps. On ne peut conclure si ces différences entre les portées sont de nature génétique et familiale puisque dans notre expérience nous avons trouvé des différences entre les sexes qui pourraient bien expliquer celles que l'on démontre entre les portées. Ainsi, le corps et l'encéphale des animaux mâles est plus lourd que celui des

femelles. On sait que ce dimorphisme sexuel est également présent chez l'humain (Blinkov et Glezer '68). H est intéressant de constater que chez nos animaux le rapport poids de l'encéphale/ poids du corps est cependant plus bas chez les mâles. Cette dernière différence a aussi été décrite chez

l'humain (Stratz '26 cité dans Blinkov et Glezer '68). L'interprétation de ces données est difficile.

2- FACTEURS QUI INFLUENCENT LA DENSITE NUMERIQUE DES