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Différents facteurs favorisent la constitution et l’extension d’une zone d’endémie bilharzienne. Ils sont pour la plupart liés au cycle parasitaire ainsi qu’à la bioécologie des hôtes intermédiaires.

2.1. Facteurs géoclimatiques et malacologiques

Cette pathologie est majoritairement retrouvée dans les zones tropicales et intertropicales à des températures permettant le développement du cycle parasitaire (Chevalier et al., 2002). Dans la plupart des cas, la distribution ainsi que l’abondance des hôtes intermédiaires conditionnent la répartition géographique des schistosomes (Brooker, 2007). Ainsi, les collections d’eau douces, peu profondes, riches en matière organiques, bien oxygénées hébergeant les hôtes intermédiaires, sont nécessaires au développement de la parasitose. La présence et le nombre de mollusques conditionnent donc la répartition endémique de la bilharziose.

2.2. Facteurs socioculturels

La transmission des schistosomes est étroitement liée à la nature des contacts de l’homme avec l’eau douce. La contamination de l’eau par l’hôte définitif est assurée par l’absence de dispositifs d’assainissement des eaux usées des populations ainsi que la possibilité d’accès à ces points d’eau par des espèces animales réservoirs de parasites. Les contacts mollusque-homme sont liés aux activités professionnelles (pêche, agriculture, riziculture), aux activités ménagères et ludiques de la population (figure 15). Ainsi, ces points d’eau concentrent toute l’activité des villages et favorisent donc la contamination. De plus, les

habitudes culturelles de certaines populations considèrent qu’il est préférable d’

une bonne hygiène (Sy et al.

contribuant à l’entretien de la bilharziose

pas recensés convenablement et donc ne sont pa 2008).

Dans les zones d’endémie, les schistosomoses se posent donc comme un problème de santé publique intimement lié à un problème

Figure 15 : Abords du fleuve Sénégal, région de Richard au nord

2.3.

Facteurs écologiques

Toute variation climatique liée ou rapide de l’épidémiologie des foyers

construction d’aménagements hydrauliques ou de réseaux d’irrigation, la prévalence de la bilharziose augmente et qu’elle est

eau. La création de nouveaux points d’eau implique deux évènements majeurs - La transformation des éc

La modification du milieu crée des biotopes favorables à la colonisation et au développement des mollusques intermédiaires. En effet, dans le cas d’un ouvrage hydraulique, la submersion de zones boisées provoque le développement de matières orga

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habitudes culturelles de certaines populations favorisent la contamination puisqu’ils considèrent qu’il est préférable d’excréter loin des habitations et utiliser l’eau de

et al., 2008). La non-scolarisation est également

contribuant à l’entretien de la bilharziose : en effet, les jeunes enfants non scolarisés ne sont pas recensés convenablement et donc ne sont pas traités contre la parasitose (

, les schistosomoses se posent donc comme un problème de santé publique intimement lié à un problème socioéconomique.

: Abords du fleuve Sénégal, région de Richard-Toll en zone d’endémie à au nord du Sénégal (collection privée)

Facteurs écologiques

Toute variation climatique liée ou non à l’intervention humaine entraine

rapide de l’épidémiologie des foyers d’infection. En effet, il a été observé qu’après la ts hydrauliques ou de réseaux d’irrigation, la prévalence de la augmente et qu’elle est directement liée à l’augmentation des interfaces Homme . La création de nouveaux points d’eau implique deux évènements majeurs

La transformation des écosystèmes

La modification du milieu crée des biotopes favorables à la colonisation et au développement des mollusques intermédiaires. En effet, dans le cas d’un ouvrage hydraulique, la

ées provoque le développement de matières orga

favorisent la contamination puisqu’ils loin des habitations et utiliser l’eau des mares pour également un facteur social : en effet, les jeunes enfants non scolarisés ne sont s traités contre la parasitose (Sy et al.,

, les schistosomoses se posent donc comme un problème de

Toll en zone d’endémie à S. mansoni

entraine une modification En effet, il a été observé qu’après la ts hydrauliques ou de réseaux d’irrigation, la prévalence de la à l’augmentation des interfaces Homme-. La création de nouveaux points d’eau implique deux évènements majeurs :

La modification du milieu crée des biotopes favorables à la colonisation et au développement des mollusques intermédiaires. En effet, dans le cas d’un ouvrage hydraulique, la ées provoque le développement de matières organiques et ainsi le

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développement de nouvelles plantes qui constituent autant de supports et de nourriture favorisant l’entretien et la propagation des colonies de gastéropodes dans le réservoir (Traoré, 2000). Au même titre, les ouvrages d’irrigation traditionnelle, permettent le développement des mollusques et maintiennent ainsi des foyers à haute endémicité et l’extension de cette parasitose à des zones saines.

- La migration des populations

La mise en valeur agricole, liée à la conception de ces ouvrages, provoque des déplacements de population, l’introduction de population bilharzienne dans une zone de réceptivité et donc l’apparition de nouveaux foyers dans des zones jusque-là indemnes (Chevalier et al., 2002). De plus, l’installation de populations dans des conditions le plus souvent précaires autour des aménagements hydrauliques accroit leur exposition aux infections, la contamination de l’environnement étant principalement due au manque de mesures d’hygiène et d’assainissement (Traoré, 2000).

2.4. Facteurs humains

2.4.1. L’âge et le sexe

Les contacts avec l’eau sont à l’origine de la contamination en zone d’endémie, et sont liés aux pratiques de la population. Les enfants et les adolescents se baignant à tout heure du jour et ne connaissant aucune contrainte dans leurs ébats aquatiques comme dans la satisfaction de leurs besoins, demeurent les plus infectés par la parasitose et le pic d’intensité se manifeste pendant les 20 premières années de vie puis diminue chez l’adulte. Le sexe a quant à lui que très peu d’importance sur la transmission de la maladie (Bruun et Aagaard-Hansen, 2008).

2.4.2. Immunité acquise

Il est constaté que les personnes vivant en zone d’endémie acquièrent une forme d’immuno-résistance après plusieurs années d’exposition à la parasitose (Ross, 2002). L’immunité est suggérée par le pic d’intensité de l’adolescence qui diminue chez l’adulte. Cette immunité est difficilement prouvable puisque la diminution de l’intensité chez l’adulte peut être liée à la réduction de leurs contacts avec les eaux infestées. Néanmoins, des études réalisées au Kenya et au Brésil sur S. haematobium et S. mansoni ont montré une forte corrélation entre la résistance aux réinfections et le taux d’anticorps IgE contre les vers adultes (Butterworth, 1993). Cette immunité, qui reste toujours incomplète, est lente à acquérir et doit être entretenue par la présence du parasite et les réinfections itératives.