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Facteurs de la conurbation des villes de Cotonou et d’Abomey-Calavi

Planche 1: Inondation dans la commune de Cotonou

5.2. Facteurs de la conurbation des villes de Cotonou et d’Abomey-Calavi

L’extension urbaine des villes d’Abomey-Calavi et de Cotonou a été rapide entre 1957 et 2016 comme l’indique la figure 5.5.

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43 Figure 5.5: Extension urbaine des villes de Cotonou et d'Abomey-Calavi entre 1957 et 2016

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44 Figure 5.6 : Aspect de la zone de conurbation entre les villes de Cotonou et d'Abomey-Calavi

Sources : Photographie aérienne ANDF, 2016

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45 De l’analyse de la figure 5.5, en 1957, la ville d’Abomey-Calavi se résumait en une agglomération d’environ 130 Ha. Quant à Cotonou, elle couvrait une superficie d’environ 2329 Ha et s’étendait de part et d’autre du chenal. En 2000, la ville de Cotonou s’est étendue vers Sèmè-Kpodji à l’Est et Abomey Calavi à l’Ouest. En effet, sous l’effet de l’extension de la ville de Cotonou et des flux migratoires induits par la recherche d’habitat personnel, résultant de la sociologie béninoise, la ville d’Abomey-Calavi est passée de 130 ha en 1957 à 6.433 ha en 2000, contre 15.894 Ha en 2016 (figure 5.7). L’agglomération de Godomey, située entre les anciens noyaux de Cotonou et Abomey-Calavi, a été le premier lieu d’accueil par excellence du trop-plein de Cotonou. Elle a donc grossi à travers le temps, assurant ainsi la conurbation entre les deux villes, qui sont devenues contiguës (figure 5.6).

Figure 5.7 : Evolution des villes de Cotonou et d'Abomey-Calavi

5.2.1. Evolution démographique des communes d’Abomey-Calavi et de Cotonou

Les différents recensements de la population effectués par l’INSAE portant sur les Communes d’Abomey-Calavi et de Cotonou, montrent une croissance rapide de la population. En effet :

 pour la Commune d’Abomey-Calavi, de 70.155 habitants en 1979, la population est passée à 126.507 habitants en 1992, puis à 307.745 habitants en 2002. Enfin, en 2013 selon les statistiques, la commune abrite 656.358 habitants.

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 pour la Commune de Cotonou, de 320.332 habitants en 1979 la population est passée à 536.827 habitants en 1992, puis à 665.100 habitants en 2002 et en 2013, abrite 678.874 habitants (INSAE, 2015).

Ces statistiques montrent que la population de la zone d’étude a plus que doublé entre 1979 et 2013.

5.2.2. Facteurs socio-culturels, institutionnels et politiques

À travers des interviews menées auprès des anciens propriétaires terriens de la périphérie, les agglomérations connaissent une extension accélérée au détriment des espaces agricoles. Selon 45% des anciens propriétaires terriens enquêtés, les terres héritées des parents ou grands-parents, ont fait l’objet de morcellement et de vente à des acheteurs en provenance de Cotonou. Certains propriétaires (35%) ont déclaré avoir vendu successivement des terres agricoles afin de construire des maisons en dur, mises en location dans des endroits plus urbanisés, suite au poids de l’âge et à l’incapacité de continuer les activités agricoles. 20% des anciens propriétaires terriens enquêtés, ont déclaré que d’autres ventes d’espaces agricoles ont été faites pour faire face aux dépenses dans des cas d’obsèques, de cérémonies rituelles, d’obtention de diplôme de fin d’apprentissage et autres.

Le lotissement des terres d’une localité constitue un outil de développement mais au même moment il est l’outil le plus redoutable contre les espaces agricoles. La ville d’Abomey-Calavi et sa périphérie qui constituent une partie de la zone d’étude, sont en cours de lotissement continuel et expansif des terres, et ceci favorise la dégradation des ressources naturelles et des terres agricoles.

Tout ceci contribue au mitage dans les espaces de culture car les nouveaux propriétaires y construisent des maisons et/ou autres infrastructures détruisant ainsi le potentiel agricole de la terre. Les anciens propriétaires deviennent rentiers, se convertissent à d’autres activités (conducteurs de taxi moto par exemple), ou migrent carrément vers d’autres terres arables pour s’y établir. Le camembert ci-dessous résume les perceptions endogènes des facteurs de pression lors de l’enquête de terrain.

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47 Figure 5.8: Perceptions endogènes des facteurs de pression sur les espaces agricoles

Sources : Enquête de terrain, Mars, 2017

La figure 5.8 fait cas de l’importance des différents facteurs de pression sur les espaces agricoles selon la perception des enquêtés. Comme on le constate, la croissance démographique et la vente des terres sont des sources de forte urbanisation. Le lotissement quant à lui, est important au développement urbain, quoiqu’il participe à la dégradation du couvert végétal. Les opérations de lotissement devraient être encadrées par les outils de maitrise, de contrôle, de suivi des opérations d’urbanisation et de protection des terres agricoles et du cadre de vie, que sont les Schémas Directeurs d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAC), Plans Directeurs d’Urbanisme (PDU) et autres. Toute chose qui n’existent pas ou, lorsqu’elles existent, ne sont pas suivies dans le cadre des opérations de lotissement.

5.2.3. Facteurs d’occupation du Sol

Les différentes unités d’occupation du sol subissent de différentes manières les effets de l’extension urbaine.

La figure 5.9 présente le taux de contribution des différentes unités d’occupation du sol à la dynamique des agglomérations.

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48 Figure 5.9 : Nette contribution des agglomérations au changement (en %)

De l’analyse de la figure 5.9, les mosaïques de cultures et jachères et la végétation ont beaucoup contribué au changement des agglomérations. Ainsi la végétation a contribué à environ 18% au changement net des agglomérations tandis que les Mosaïques de cultures et jachères y ont contribué à plus de 21%. Cette analyse est corroborée par les figures 5.10 et 5.11.

De l’analyse de la figure 5.10, il ressort que les agglomérations ont contribué à la réduction des terres agricoles. C’est-à-dire que les espaces qui étaient couverts par les mosaïques de cultures et jachères sont devenus des agglomérations. La tendance est la même en ce qui concerne la végétation au niveau de la figure 5.11. Ici les agglomérations et les mosaïques de cultures et jachères ont contribué négativement à la dynamique de la végétation c’est à dire à la régression de cette dernière.

Les nettes contributions des autres unités d’occupation du sol ont été observées avec les plans d’eau (figure 5.12).

Figure :5.11 Nette contribution aux changements des MCJ Figure 5.10: Nette contribution aux changements de

la végétation

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49 Figure 5.12: Nette contribution des plans d'eau

De l’analyse de la figure 5.12 il ressort que les agglomérations ont connu une extension sur les plans d’eau. Les plans d’eau ont contribué à plus de 0,4% dans l’extension des agglomérations. Les plans d’eau et les couloirs de passage de l’eau se sont vus comblés afin de construire les habitations avec pour conséquence l’intensification des phénomènes d’inondation surtout dans la ville de Cotonou. La planche 1, montre l’ampleur des phénomènes d’inondation à Cotonou.

Planche 1: Inondation dans la commune de Cotonou

5.3 Evolution future de l’occupation du sol de la zone d’étude à court et moyen

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