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Facteur de crête et éléments non linéaires

Dans le document Mémoire de fin d études (Page 68-72)

Chapitre III : OFDM et non linéarité

III. 1.2 .Les Harmonique

III.1.6. Facteur de crête et éléments non linéaires

d’interception d’ordre 3 est élevé, plus la puissance du produit d’intermodulation est faible par rapport à la puissance de la réponse linéaire du système. Il faut donc toujours que la puissance du signal en entrée se trouve en dessous de l’IIP3 [dBm] qui représente la limite maximale pour laquelle la puissance du produit d’intermodulation d’ordre 3 est plus faible que la réponse linéaire du système.

III.1.6. Facteur de crête et éléments non linéaires

Dans une modulation monoporteuse, l’ensemble des valeurs prises par le signal modulé est fixé par les constellations, et la distribution des valeurs prises suit généralement une loi proche d’une loi gaussienne à partir de 4 porteuses.

Si l’on compare un signal à distribution uniforme et un signal à distribution gaussienne de même puissance, on constate des différences.

Chapitre III : OFDM et non linéarité

Le signal gaussien a une dynamique plus grande, et on peut remarquer la présence de

’pics’ d’amplitude importante. Dans la figure III.5 suivante, les deux signaux ont une variance de 1. Le signal du haut est un signal à répartition gaussienne, et le signal du bas est un signal à répartition uniforme :

Figure III.5. Signaux gaussien (haut) et uniforme (bas) [17]

On peut quantifier cette caractéristique avec une grandeur appelée facteur de crête. On définit tout d’abord le PMEPR (Peak-to-Mean Envelope Power Ratio), qui est le rapport entre la puissance maximale et la puissance moyenne d’un signal temporel. Si un signal non nul s(t) et de moyenne nulle est défini sur [0; T], son PMEPR sur cet intervalle est égal à :

ܲܯܧܴܲሺݏሻ ൌ

ܜ૓ሾ૙ǡ܂ሿܕ܉ܠȁܛሺܜሻȁ

׬ ȁୱሺ୲ሻȁ ୢ୲

III.22

Le facteur de crête (CF, pour Crest Factor) est défini par CF =ξܲܯܧܴܲ. Un facteur de crête élevé signifie que le signal possède une puissance maximale importante devant sa puissance moyenne, et donc que certaines valeurs prises par ce signal sont importantes par rapport aux valeurs moyennes. Autrement dit ceci signifie que des pics d’amplitude importante sont présents.

Dans le cas d’un signal ݏ(t) à distribution uniforme centrée d’amplitude A, la puissance maximale est égale à ܣ(car le signal prend des valeurs entre -A et A) et on peut calculer sa puissance moyenne, qui est égale à. Le PMEPR d’un signal uniforme est donc égal à 3. Pour un signal centré à distribution normale de varianceߪ, la puissance maximale est infinie (car il n’y a aucune limite sur les valeurs prises par le signal) et la puissance moyenne est égale àߪ. Le PMEPR est donc infini.

Chapitre III : OFDM et non linéarité

Dans le cas d’un signal OFDM on montre que le PMEPR est majoré par :

ࡼࡹࡱࡼࡾ ൑ ࡺ࢓ࢇ࢞࢐ǡ࢑ȁࢉ࢐ǡ࢑ȁ ȁࢉ࢐ǡ࢑ȁ

࢓࢏࢔࢐ǡ࢑ III.23

Où ܰest le nombre de porteuses et ܿ௝ǡ௞sont les symboles modulés sur chaque porteuse.

On montre également que le PMEPR est exactement égal à ܰdans le cas d’une modulation de phase (c’est-à-dire lorsque tous les symboles ܿont le même module). Plus on augmenteܰ, plus le PMEPR est élevé. Comme la modulation OFDM devient avantageuse lorsque ce nombre de porteuses est grand, dans la plupart des standards mettant en application l’OFDM le PMEPR du signal temporel sera élevé.

L’évaluation du facteur de crête est importante pour le dimensionnement des composants non linéaires dans un système de communication. Un amplificateur est nécessaire afin de faire propager le signal sur le canal. Si la transmission est réalisée sur un canal radio, on utilise un amplificateur de puissance afin que l’onde radio ait une puissance suffisante. Or les amplificateurs radio utilisés en pratique, à semi-conducteurs, ou SSPA (Solid-State Power Amplifier) ont une caractéristique non linéaire. La courbe ci-dessous représente la courbe de réponse d’un amplificateur SSPA typique :

Figure III.6.Caractéristique typique d'un amplificateur SSPA (échelle linéaire)[17]

Dans la courbe de réponse de l’amplificateur, la sortie est normalisée de telle manière que la puissance de saturation corresponde à 0 dB (amplitude 1), et l’entrée de telle manière que le gain dans la zone linéaire soit de 1.

Chapitre III : OFDM et non linéarité

Sur une certaine plage de valeurs de l’entrée, l’amplificateur a un comportement très proche d’un système linéaire, et le signal en sortie sera tout simplement proportionnel au signal d’entrée, selon un rapport appelé gain de l’amplificateur. Cette plage est appelée zone de fonctionnement linéaire de l’amplificateur, et est indiquée en gris sur la caractéristique ci-dessus.

Pour une amplitude plus grande de l’entrée la réponse de l’amplificateur s’éloigne de celle d’un système linéaire, et la sortie tend vers une valeur limite, appelée saturation en sortie.

On peut définir la taille de la zone linéaire en utilisant la notion de point de compression à 1 dB, qui est le point de la caractéristique qui s’éloigne d’1 dB de la loi linéaire :

Figure III.7. Point de compression à 1 dB [17]

Pour que le signal ne subisse aucune distorsion dans l’amplificateur, il est nécessaire que celui ci reste dans la zone de fonctionnement linéaire, et donc que sa puissance maximale soit inférieure à celle correspondant au point de compression. Si le facteur de crête est élevé, il sera nécessaire de surdimensionner l’amplificateur, c’est à dire de le choisir de telle sorte que la puissance de compression soit largement supérieure à la puissance moyenne du signal, le rapport entre les deux puissances étant égal au PMEPR. Donc pour deux signaux de puissance moyenne égale, celui qui a le PMEPR le plus élevé demandera un amplificateur avec une puissance de saturation plus élevée. Mais plus on augmente la puissance de saturation de l’amplificateur, plus on augmente son coût et sa consommation énergétique. Ainsi lorsque le signal transmis possède un facteur de crête élevé il est souvent nécessaire de trouver un compromis entre puissance de l’amplificateur et distorsion, et donc des perturbations dues à la non-linéarité vont apparaître. On définit une autre grandeur qui représente l’influence de la non-linéarité de l’amplificateur sur un signal donné, appelée recul d’entrée, ou Input Back-Off (IBO) en anglais.

Chapitre III : OFDM et non linéarité

Cette grandeur, généralement exprimée en dB, est le rapport entre la puissance de saturation ramenée à l’entrée de l’amplificateur et la puissance moyenne du signal. Plus le recul d’entrée est élevé, plus l’amplificateur est surdimensionné par rapport au signal à amplifier, et moins il y a de distorsions non linéaires.

Dans le cas d’une liaison filaire, l’amplificateur n’a pas une puissance aussi importante, mais l’amplitude du signal temporel est tout de même limitée par la dynamique du convertisseur numérique/analogique, et souvent la puissance du signal émis doit être limitée pour éviter un rayonnement trop important. Le modèle de composant non-linéaire choisi dans ce cas est un amplificateur linéaire à saturation, ou clipping en Anglais. Dans le reste de ce mémoire, un amplificateur ayant une telle caractéristique sera appelé limiteur.

Figure III.8. Caractéristique d'un limiteur

Équation III.24. Fonction réalisée par un limiteur

Les systèmes de transmission à grand débit et grande distance utilisent des amplificateurs de puissance à l’émission ce qui conduit à des effets de non linéarité et non négligeables, ces effets dégradent les performances quand les puissances véhiculées deviennent élevées. [17]

Dans le document Mémoire de fin d études (Page 68-72)