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façons de reconnaître les troubles mentaux puisqu’ils sont souvent les premières personnes pouvant intervenir à

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l’extérieur de la famille. »

—PARTICIPANT, CONSULTATION EN LIGNE

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familles, les communautés, les écoles, les milieux de travail, les gouvernements et les entreprises doivent travailler de concert pour atteindre l’objectif commun : prévenir la maladie mentale lorsque cela est possible et promouvoir la santé mentale et le bien-être de toutes les personnes qui habitent au Canada.

Pour ce faire, il sera primordial d’en arriver à une perception commune des différents contextes de chaque secteur et des divers groupes de population. Les termes utilisés pour parler des problèmes liés à la santé mentale peuvent varier d’un secteur à l’autre (p. ex. en milieu de travail, dans le secteur scolaire, dans le milieu carcéral, dans les établissements de services de première ligne ou au sein du système de santé mentale en soi). Pourtant, tous les intervenants, peu importe leur secteur, peuvent collaborer à l’atteinte de l‘objectif commun, à savoir la meilleure santé mentale et le meilleur bien-être pour toutes les personnes qui habitent le Canada.

Pour aller de l’avant avec ce projet, plusieurs questions clés doivent être abordées.

Sur quoi devrions-nous concentrer nos efforts? Quelles méthodes sont efficaces pour renforcer les facteurs de protection et atténuer les facteurs de risque? Quelles méthodes ne le sont pas? Qu’est-ce qui est réalisable?

Les données de recherche concernant les types de programmes qui peuvent être efficaces ne cessent de se multiplier34. Les meilleurs résultats en ce qui a trait à la promotion de la santé mentale, à la prévention des maladies mentales et à la prévention du suicide ont été obtenus au moyen d’initiatives qui ciblent des groupes (déterminés en fonction de l’âge ou d’autres critères) et des milieux précis (écoles, lieux de travail, famille), qui s’intéressent à un ensemble de facteurs de risque et de protection connus, qui ont des objectifs clairs, qui encouragent les communautés à prendre des mesures et qui durent pendant une longue période.

La possibilité de prévenir l’apparition de troubles mentaux ou d’une maladie mentale semble plus grande pour les enfants et les jeunes. Nous savons que la plupart des troubles mentaux et des maladies mentales (selon les estimations, au moins 70 %) apparaissent pendant l’enfance ou l’adolescence35. Une intervention précoce à ce stade offrirait donc une occasion d’écarter le problème avant qu’il ne s’enracine.

34 Organisation mondiale de la Santé. (2005). Promoting mental health: Concepts, emerging evidence, practice. Genève : Organisation mondiale de la Santé.

35 Gouvernement du Canada. (2006).

Une bonne santé mentale est essentielle au sain développement de l’enfant et la promotion de la santé mentale auprès des enfants, des jeunes et de leur famille peut renforcer les facteurs de protection comme la résilience et l’estime de soi.

Réciproquement, la violence et les mauvais traitements envers les enfants font partie des problèmes sociaux les plus tragiques que nous devons affronter et qui sont reconnus pour avoir des conséquences importantes et durables sur la situation sociale et la santé, y compris la santé mentale et la maladie mentale36.

Il existe des modèles de promotion et de prévention efficaces pour les nourrissons, les enfants et les jeunes. Par exemple, un programme de visite à domicile, offert par des infirmiers et des infirmières pendant une période de 15 ans à des mères courant un risque élevé, a démontré une diminution de 43 % des cas de violence et de maltraitance envers les enfants dans le cadre d’un essai contrôlé randomisé37. Dans le même ordre d’idées, il semble que des programmes d’apprentissage destinés aux parents améliorent non seulement la santé mentale de ces derniers, mais aussi la santé mentale, le comportement et les possibilités à long terme des enfants et des jeunes. Un récent examen a permis de conclure que ces programmes qui soutiennent les familles ayant de jeunes enfants sont également les programmes de promotion de la santé mentale les plus rentables38.

La promotion de la santé mentale et la prévention des maladies mentales peuvent jouer un rôle considérable dans le maintien de la qualité de vie à long terme, y compris pour les populations âgées. Trop souvent, les besoins en matière de santé mentale des adultes plus âgés sont injustement laissés de côté en raison de la discrimination fondée sur l’âge (âgisme). Pourtant, pour bon nombre de ces personnes, ces années peuvent être pleinement satisfaisantes, même que, dans certaines cultures, elles peuvent obtenir une meilleure position sociale au sein de leur famille et de leur communauté. De nombreuses initiatives s’avèrent bénéfiques, notamment les programmes d’exercice pour les personnes âgées qui aident à accroître la satisfaction face à la vie et l’humeur positive ainsi qu’à réduire la détresse psychologique et les symptômes de la dépression39.

Plusieurs mesures peuvent être prises pour promouvoir la santé mentale en milieu de travail. Certaines entreprises ont obtenu de bons résultats en répondant aux besoins des employés vivant avec des troubles mentaux ou une maladie mentale et en encourageant un meilleur équilibre travail-vie privée. D’autres ont reconnu l’importance de fournir des installations comme des garderies en milieu de travail ou l’accès à un gymnase pour favoriser la santé mentale au

36 Felleti, V. J., Anda, R. F., Nordenberg, D., Williamson, D. F., Spitz, A. M., Edwards, V., et coll. (1998).

« Relationship of childhood abuse and household dysfunction to many of the leading causes of deaths in adults. The Adverse Childhood Experience (ACE) study ». American Journal of Preventive Medicine, 14(4), 245-58.

37 Olds, D. L., Eckenrode, J., Henderson, C. R., Kitzman, H., Powers, J., Cole, R., et coll. (1997). « Long-term effects of home visitation on maternal life course and child abuse and neglect: Fifteen-year follow-up of a randomized trial ». Journal of the American Medical Association, 278(8), 637-643.

38 Friedli et Parsonage. (2007).

39 Organisation mondiale de la Santé. (2004).

travail40. En plus d’améliorer la santé mentale et le bien-être général, de tels efforts peuvent contribuer au à la productivité et à la réduction des coûts de plus en plus élevés associés aux demandes d’indemnisation pour des troubles physiques et psychologiques.

Indépendamment du milieu ou de la population ciblée, la participation de la communauté s’est avérée essentielle au succès des initiatives de promotion de la santé mentale et de prévention des maladies mentales. Seule une telle participation peut faire en sorte que les initiatives tiendront compte des besoins, des forces et des valeurs culturelles propres à la communauté. Par exemple, les initiatives de promotion de la santé mentale dans les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis peuvent être plus efficaces si les conseils des aînés sont pris en considération et que l’accent est mis sur l’équilibre entre le corps, la tête, les émotions et l’esprit.

La participation de la communauté offre l’avantage de renforcer le tissu social.

Ce qui est d’autant plus important pour les communautés et les groupes plus à risque ayant vécu des situations particulièrement difficiles comme une grande pauvreté, une guerre ou une colonisation, ainsi que pour ceux qui ont fait l’objet de racisme ou de toute autre forme de discrimination. En vue de répondre aux besoins de communautés entières, une approche pangouvernementale, c’est à-dire une approche incitant les communautés à participer au processus d’intégration des programmes et des services au sein de multiples ministères et ordres de gouvernement, est souvent nécessaire.

Finalement, de vastes campagnes d’éducation du public ont contribué à augmenter la sensibilisation et à favoriser un climat positif pendant les débats publics sur les problèmes liés à la santé mentale. Par exemple, les initiatives d’acquisition de connaissances sur la santé mentale peuvent à la fois sensibiliser les gens à l’importance de la réduction du stress et de l’autonomie en matière de santé, et les informer sur les signes et les symptômes associés aux troubles mentaux et aux maladies mentales.

Bien que les études économiques sur les programmes de promotion de la santé mentale et de prévention des maladies mentales soient peu nombreuses à l’heure actuelle, une étude réalisée pour le compte de l’Irlande du Nord a mis en évidence le fait que les avantages des programmes axés sur la prévention des maladies mentales au moyen d’interventions précoces peuvent être substantiels et que les coûts associés à ces programmes seraient amplement justifiés41.

Les efforts de prévention peuvent aussi aider à alléger le fardeau économique associé à la maladie mentale pour les personnes et la communauté en ayant une incidence positive sur le rendement scolaire, l’emploi, le revenu, les relations interpersonnelles et la participation sociale. Parmi les avantages se trouvent aussi la réduction

40 Ressources humaines et Développement des compétences Canada. (Non daté). Profils d’entreprises : Husky Injection Molding Systems.

Consulté le 22 septembre 2009 à l’adresse http://www.rhdcc.gc.ca/fra/pt/psait/ctv/ela/08husky_

injection_molding_systems.shtml.

41 Friedli et Parsonage. (2007).

des coûts pour le système de santé en soi ainsi que pour la famille et les amis qui fournissent des soins informels, la réduction de la perte de rendement économique.

Dans le même ordre d’idées, l’amélioration de la santé mentale de l’ensemble de la population a des avantages potentiels majeurs pour beaucoup de secteurs, comme les économies liées à une meilleure santé physique, une réduction de la criminalité, une augmentation de la cohésion communautaire et un développement plus durable.

Les auteurs de l’étude sur l’Irlande du Nord estiment que dans ce pays, les économies relatives aux coûts à vie résultant de la prévention des troubles du comportement chez l’enfant par une intervention précoce sont évaluées à 150 000

£ (280 000 $) par cas; et pour la promotion de la santé mentale chez l’enfant et le jeune d’un niveau modéré à un niveau élevé, elles seraient d’environ 75 000 £ (140 000 $) par cas. Ces économies découlent de la réduction de la criminalité en majeure partie, puis de la réduction des coûts nécessaires au soutien des adultes vivant avec une maladie mentale et de l’augmentation des gains à vie.

Il reste encore beaucoup de choses à apprendre en ce qui a trait à la promotion de la santé mentale et à la prévention des troubles mentaux et des maladies mentales.

Toutefois, les données sur l’efficacité de nombreux programmes et de nombreuses approches stratégiques – s’adressant à l’ensemble de la population, aux gens et aux communautés à risque, aux personnes vivant avec des troubles émergents et aux personnes vivant avec un trouble mental ou une maladie mentale – sont de plus en plus nombreuses. De tels programmes et initiatives peuvent augmenter les possibilités, pour toutes les personnes qui vivent au Canada, de prospérer et d’atténuer les conséquences de la maladie.

« J’encouragerais la création d’un programme dans le cadre duquel des intervenants iraient dans les écoles secondaires pour parler de maladie mentale et organiseraient des événements visant à aider les personnes qui vivent avec des troubles mentaux (les enfants connaissent tous le cancer du sein parce qu’ils ont tous participé à des collectes de fonds). La maladie mentale se manifeste souvent vers la fin de l’adolescence ou au début de la vingtaine. Cela aiderait beaucoup ces jeunes gens si leurs amis étaient déjà sensibilisés et en mesure de fournir de l’aide et du soutien dès les premiers signes. »

PRÉSENTATION D’UN INTERVENANT

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