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44) Cette source est un extrait de l’exposé officiel du Chef de l’Aéronavale Anglaise, capitaine F.R.Scarlett, (annexes page 410). Nous avons traduit et nous présentons une partie seulement de la source officielle, qui se trouve en entier dans les archives de l’armée de l’air. Après une demande à l’École Militaire, nous avons essayé d’obtenir la totalité du rapport officiel anglais, mais cela fut finalement impossible. Nous ne rejetons pas cependant la source pour trois raisons : a) Une confirmation de cet exposé est en fait le don d’un avion De Havilland-9 à A.Moraïtinis de la part du gouvernement britannique, source 14, qui récompense l’aviateur de son action vaillante dans les opérations contre le cuirassé ennemi Gœben. b) Ce même extrait existe dans la bibliographie de l’armée de l’air19

c) Pour son action héroïque, A.Moraïtinis a reçu beaucoup d’honneurs de la part du roi Anglais mais aussi des

16 Voir source 13, annexes pages 319-324.

17

Γενικό Επιτελείο Αεροπορίας, op.cit., τόμος Α, σελίδα 196.

18

Γενικό Επιτελείο Αεροπορίας, op.cit., τόμος Γ, σελίδα 220, 258, 260, 263.

22 autorités grecques20. Nous pourrions ainsi considérer qu’il s’agit bien d’un document authentique dont la fiabilité n’est pas contestée.

45-46) Ces sources tirent leur origine du journal de l’escadre de reconnaissance et de bombardement 532 annexes pages 410-411. Cet escadre, comme le reste des escadres grecs, relevait à l’époque de l’armée de l’air française du Moyen-Orient : il est donc vrai que les escadres françaises tenaient des journaux de bord identiques sur ces mêmes vols, écrits en français. De leur part, les aviateurs grecs tenaient leur propre journal de vol, précisant la date, le type d’appareil, les noms du pilote et de l’observateur, la mission et les observations à la fin. Il s’agit des journaux que les observateurs rédigeaient dans l’avion à la fin d’une mission ou juste après le retour à la base aérienne. Ces sources sont des journaux de bord traduits du français car l’observateur, sous-lieutenant De Boysson, source 19, et l’observateur Michaud, source 20, les avaient écrits dans leur langue maternelle et il a fallu que nous les traduisions pour les insérer dans le journal grec. À cause de la longueur du journal, le fait d’en scanner ou d’en photocopier l’ensemble s’est avéré impossible; c’est pourquoi nous en présentons une partie seulement : tout d’abord, ces documents se trouvent dans les archives de l’armée de l’air, en tant que témoignages d’une époque historique et puis, ils sont enregistrés dans le tome Α de l’histoire de l’aviation militaire21. Ils ne constituent pas des documents officiels, mais plutôt des témoignages, preuves des missions de l’époque, puisqu’ils étaient justement écrits au moment de la mission ou le lendemain, exposant ainsi les faits de façon inaltérée. D’une part, les noms de personnes, les objectifs, les distances hypsométriques pourraient être vérifiées dans les documents respectifs que les aviateurs français ont à leur disposition. D’autre part, les aviateurs écrivant ces journaux de bord, ne semblent pas avoir d’autres intentions que de décrire, dans le cadre de leurs fonctions, toutes les missions de façon simple et courte.

L’analyse de la crédibilité des sources a constitué un facteur nécessaire pour le positionnement de la pierre angulaire dans la méthodologie de cette thèse, car les sources de nos archives sont nombreuses et variées. Il a fallu donc les classer selon les catégories ci-dessus et les évaluer en utilisant les outils mentionnés ci-dessus22 afin, qu’à travers le résultat de la crédibilité nous puissions arriver à la

20 Voir source 6 dans les annexes, page 290.

21

Γενικό Επιτελείο Αεροπορίας, op.cit., τόμος Α, σελίδες 103 – 104.

23 réalité incontestable de la période qui nous intéresse et faire une analyse plus détaillée.

Après avoir critiqué les sources essentielles de la présente étude, il reste à les étudier. Étudier l’image, l’impression que ces aviateurs donnaient de l’action développée dans le champ de bataille, leur disponibilité, leur présence d’esprit, leur position même vis-à-vis du danger et de la mort, leur conduite dans les relations avec les forces alliées, leur conception du devoir. Bref, leurs principes et valeurs, leurs qualités.

Fondée sur une méthode « sémantique », nous avons recherché dans les sources primaires des éléments significatifs, considérés indispensables à la représentation de ce qui motivait vraiment ces officiers. Une fois regroupés dans des tableaux, ces éléments nous ont permis de dégager des sens secondaires: héroïsme, courage, sacrifice de soi, abnégation, solidarité, conscience touchant parfois au scrupule, fierté nationale, compétence, sang-froid et ingéniosité.

La méthode inductive nous a aidé à remonter par le raisonnement d’une série d’indices à une conclusion plus générale qui, à son tour, révèle le motif profond de l’action des aviateurs, le patriotisme : un amour difficile à définir, mais qui se veut loin de tout nationalisme.

Par ailleurs, avoir une idée globale du contexte historique et militaire dans lequel ces aviateurs ont agi nous a semblé indispensable afin de réussir à définir et évaluer leurs actes, prudemment et loin de toute exagération, et éclairer ce qui a vraiment contribué à l’issue heureuse de leurs missions dans ces deux guerres.

Le contexte historique et l’organisation de l’aviation grecque exige l’étude de la participation militaire grecque envers ces alliés: du dilemme politique de la 1ère guerre à la participation immédiate de la Seconde et de l’organisation de l’armée : d’une formation de la part des alliés de la 1ère à l’autonomie opérationnelle lors de la 2ème.

Au début du XXe siècle deux blocs se sont opposés en Europe : la Triple Alliance composée par l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie et la

24 Triple Entente composée par la France, l’Angleterre et la Russie. À partir de 1912, la situation s’est envenimée à cause des guerres balkaniques23

.

Le 28 juin 1914, l’archiduc François Ferdinand, héritier de la double couronne d’Autriche-Hongrie, a été assassiné pendant sa visite à Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, par un étudiant de 19 ans, G.Principe24. Cet événement fut le déclencheur de la 1ère Guerre Mondiale.

L’Allemagne, d’abord, désirait vivement soutenir la Turquie, de grands intérêts étant en jeu sur son territoire25. L’Autriche-Hongrie redoutait l’existence d’une Serbie puissante à leurs frontières car cette dernière constituerait un vrai pôle d’attraction pour les populations slaves des régions du sud. En même temps, l’Italie s’inquiétait de savoir que tout près d’un espace vital tel que la mer Adriatique, une force maritime se développait, la Grèce. De son côté, cette dernière voulait sécuriser ses frontières du nord alors que la Bulgarie, humiliée par sa défaite dans les guerres balkaniques, pensait déjà à un second tour d’hostilités. La Serbie cherchait une issue territoriale étendue à l’Adriatique, ce que ni l’Autriche-Hongrie ni l’Italie n’étaient disposées à tolérer. Or la Serbie était soutenue par la Russie.

Parallèlement au problème balkanique, le conflit entre la France et l’Allemagne concernant les régions de l’Alsace et de la Lorraine persistait encore. La Bulgarie, soutenant les Allemands, a déclaré la guerre à la Serbie, en octobre 1915. L’Italie est restée neutre, en dépit de son adhésion à la Triplicata, jusqu’au moment où, tentée par les propositions des Français et des Anglais engagés à lui céder Trieste, a déclaré la guerre à l’Allemagne en mai 1915.

En l’espace de quatre ans, soixante déclarations de guerre ont eu lieu. Les combats se sont menés sur quatre fronts essentiels26 : a) le front ouest b) le front est c) le front balkanique d) le front italo-autrichien.

23 1ère guerre balkanique : les États balkaniques - la Serbie, la Bulgarie, la Grèce, le Mavrovounio – déclarent la guerre à la Turquie, en octobre 1912. Les hostilités durent jusqu’au 30 mai 1913 où, avec le traité de Londres, la guerre prend fin. 2e guerre balkanique : La Bulgarie, en juin 1913, attaque la Grèce et la Serbie, qui ont déjà signé au mois de mai 1913, une alliance de défense et un accord militaire jusqu’au juillet 1913, où la Grèce et la Bulgarie concluent un armistice. Cette guerre prend fin le 10/08/1913 avec la signature du traité de Bucarest.

24 Πάπυρος-Larousse, μετάφραση: Έλσα Βιδάλη και Γιάννα Δουράμπεη, Τα μεγάλα γεγονότα της Παγκόσμιας Ιστορίας – Η μνήμη της Ανθρωπότητας, εκδοτικός οργανισμός Πάπυρος, Αθήνα 1999, σελίδα 234. 25 Σκουλάτος Β., Δημακόπουλος Ν. και Κόνδης Σ., Ιστορία νεότερη και σύγχρονη, τεύχος Β, Γ’τάξη ενιαίου λυκείου, οργανισμός εκδόσεως σχολικών βιβλίων, Αθήνα 2005, σελίδες 54 -57. 26 Κατσουλάκος Θ., Ιστορία νεότερη και σύγχρονη 1909-1945, τόμος Α, εκδόσεις Πατάκη, Αθήνα 2000, σελίδα 58.

25 Lorsque la 1ère Guerre Mondiale a éclaté, la Grèce est restée dans la neutralité même si depuis le 1er

juin 1913, elle avait signé un traité d’alliance avec la Serbie, qui s’était déjà fait attaquer27. Le roi de la Grèce Constantin, ami de l’Allemagne, déclarait que cette neutralité était au profit des intérêts grecs. Le premier ministre E.Venizélos, pourtant, se doutait que la Turquie et la Bulgarie s’étaient déjà ralliées aux forces centrales et désiraient ainsi que la Grèce offre ses bons offices à l’Entente. En effet, une fois que l’ambassadeur allemand a demandé à la Grèce de se joindre à la Bulgarie contre la Serbie, Venizélos a répondu que «la Grèce est un petit pays pour qu’il commette une indélicatesse si grande»28

. Certes, le gouvernement grec a jugé que son alliance à l’Entente ne l’engageait que dans le cas où il y aurait une guerre balkanique29. Il a agi de même lorsque la Turquie a annoncé sa participation à la guerre aux côtés des Empires Centraux le 28 octobre 1914. Du moment que la Turquie a adhéré au camp allemand, elle a fermé les Dardanelles, a menacé Suez et contrarié la Grèce. En février 1915, les forces de l’Entente ont réalisé une expédition aux Dardanelles dans le but d’opérer une diversion à un endroit sensible de l’Empire Ottoman. La guerre à proximité des frontières grecques a influencé la situation politique du pays. Le 20 septembre 1915, la Bulgarie, dans le cadre d’une grande attaque organisée contre la Serbie, s’est mise sur le pied de guerre. La Grèce, fidèle à ses engagements envers la Serbie, a réagi de même et a fait les démarches nécessaires afin de participer à la guerre comme allié de l’Entente.

Il existe deux blocs déjà en Europe. Le 1er

octobre 1915, le débarquement des troupes alliées à Thessalonique a commencé. Venizélos a démissionné et les conséquences qui en découlèrent furent graves. La présence à la Macédoine des troupes de l’Entente a soulevé l’indignation des Empires Centraux qui en représailles à cette alliance, ont occupé la forteresse Rupel30

dominant la vallée du fleuve Strymonas.

En Grèce, le roi Constantin défend la neutralité de la Grèce, déclarant explicitement son désaccord avec le premier ministre Eleftherios Venizélos, conduisant malheureusement le pays à la discorde nationale. C’est à ce moment

27 2e guerre balkanique. Voir note 23, page précédente.

28 Douglas Dakin μετάφραση Α. Ξανθόπουλος, Η Ενοποίηση της Ελλάδας 1770-1923, μορφωτικό ίδρυμα εθνικής τραπέζης, Αθήνα 1984, σελίδα 306.

29 Douglas Dakin, op.cit., σελίδα 314.

30Βακαλόπουλος Α. Κωνσταντίνος, Νεοελληνική Ιστορία (1204-1940), εκδοτικός οίκος Κυριακίδη, Θεσσαλονίκη 1989, σελίδα 409.

26 décisif que la divergence d’opinion entre E.Venizélos et le roi Constantin s’est manifestée concernant la position de la Grèce.

En août 1916, E.Venizélos prend la tête du Mouvement de la Défense Nationale à Thessalonique soutenu par l’amiral Pavlos Kountouriotis et le général Panagiotis Daglis. Le gouvernement insurrectionnel de Thessalonique a été ainsi formé et, après sa reconnaissance par les alliés le 4 octobre 1916, a déclaré la guerre contre l’Allemagne et la Bulgarie. Cependant, la discorde nationale était déjà un fait31. À la suite de ce cours dramatique des événements, le roi Constantin a été contraint par les Anglais et les Français à abdiquer et le 12 juin 1917, il a quitté la Grèce. Le 27 juin 1917, Vénizélos forme le gouvernement à Athènes et déclare enfin, à partir du 23 novembre 1916, que la Grèce se trouve en situation de guerre aux côtés des puissances de l’Entente.

Avec la fin de la 1ère Guerre Mondiale, l’occupation principale de la Société des Nations a été la conservation de la paix par l’application du désarmement. Mais la crise économique des États-Unis en 1929, a causé de grands problèmes à toutes les nations, et conduit à des nouvelles controverses. En 1931, la Société des Nations ne peut pas condamner le Japon, qui afin de trouver de nouveaux marchés pour ses produits, s’attaque contre la région chinoise de Manchourie. En mars 1933, le Japon abandonne définitivement l’organisation internationale, qui reçoit un choc. La France et l’Angleterre se développent dans leurs colonies.

Hitler, avec sa montée au pouvoir en Allemagne, suit l’exemple du Japon et au début de 1934, abandonne la Société des Nations. À partir de ce moment-là, le Chancelier allemand commence une course d’équipement que l’Ancien Monde n’avait jamais revue. Sa politique allemande est caractérisée par un nationalisme accro pour objectif principal les conflits armés contre les démocraties de l’Europe de l’ouest. Dans ces pays, il trouve un nouveau public. Les premiers pas de l’Allemagne en 1936 étaient de se rapprocher de l’Italie fasciste pour créer un Axe entre les deux pays. Les buts d’Hitler sont clairs à présent, en mars 1938, il oblige l’Autriche à s’unir à l’Allemagne et en septembre de la même année, il rattache la Bohème et la Moravie32. La négligence et la mauvaise estimation de la situation conduisent les Français et les Britanniques à signer avec Hitler, le 30 septembre 1938,

31

Σκουλάτος Β., Δημακόπουλος Ν., Κόνδης Σ., op.cit., σελίδα 80.

27 l’Accord humiliant de Munich, en abandonnant la Tchécoslovaquie. Par cet accord, Hitler contribue à la destruction de l’état de Tchécoslovaquie, en transformant la Bohème en un protectorat allemand et la Slovaquie en un état indépendant sous la surveillance de l’Allemagne. Mussolini, de son côté, en avril 1939, envahit l’Albanie, alors que le Japon est en guerre avec la Chine depuis 1937.

La 2ème Guerre Mondiale a été la plus grande catastrophe qu’ait jamais connu l’humanité. La Grande Bretagne et la France ont déclaré qu’ils allaient défendre avec les armes chaque pays qui serait attaqué par l’Allemagne ou l’Italie. Afin qu’Hitler évite le conflit sur les deux fronts, il signe en août 1939 le Pacte Molotov-Ribbentrop avec l’Union Soviétique. L’invasion de l’armée allemande du 1er septembre 1939 sur le territoire polonais est à présent réelle et annonce ainsi le début de la guerre. Le refus des polonais d’attribuer le couloir de Dantzig a été la cause de cette invasion. La France et la Grande Bretagne, fidèles bien sûr à leur déclaration, déclarent le 3 septembre la guerre à l’Allemagne.

À quelques mois du début de la guerre et jusqu’au printemps de 1940, la plus grande partie de l’Europe a combattu, a été défaite et a été soumise a la supériorité des moyens et des tactiques militaires des Allemands. Sous le joug allemand, se trouvaient déjà la Tchécoslovaquie, la Pologne, le Danemark, la France, les Pays Bas, la Norvège et la Belgique. La Suède et la Suisse sont toujours neutres. Les états de la Péninsule Ibérique comme régimes dictatoriaux restent amicaux envers Hitler. Le seul pays restant pour affronter l’Allemagne est la Grande Bretagne.

Dans la Péninsule balkanique, la situation était meilleure pour les Allemands. La Bulgarie, même si elle faisait partie de l’Axe, n’avait aucune intention d’attaquer sans le support d’une grande puissance. La Yougoslavie conservant aussi des relations amicales avec l’Italie et la Grande Bretagne reste neutre au début. La Roumanie s’est jointe à l’Allemagne et à l’Italie alors que la Turquie était un allié de la Grande Bretagne depuis 1939. La Turquie, selon le Pacte de Septembre, devait aider la Grèce seulement en cas de conflit gréco-bulgare. En conséquent, la Grèce ne pouvait pas compter sur le soutien de la Turquie en cas d’invasion par les Italiens ou par les Allemands. Bien évidement, la Grande Bretagne était un allié important de la Grèce, mais étant seule dans cette guerre, son aide était incertaine. De toute façon, le danger des Allemands envahissant les îles britanniques, était à présent prévisible, malgré la forte résistance de l’Aviation Royale (RAF).

28 La prise de l’Albanie par les Italiens en 1939 a révélé leurs plans aux Balkans et à la Méditerranée de l’est. Une série d’intimidations commence, de l’Italie envers la Grèce, avec comme point culminant le torpillage du contre-torpilleur grec Elli le 15 août 1940, près de l’île de Tinos33. Le 28 octobre de la même année, le gouvernement grec reçoit un ultimatum de l’Italie qui demande l’accès libre de son armée sur le territoire grec. Le Premier Ministre de l’époque, Ioannis Metaxás, avec son refus, devient le principal représentant du peuple grec.

Après ces événements, la guerre gréco-italienne devint réalité. Elle commence en Épire34 et dure 160 jours (28 octobre 1940 – 5 avril 1941). Du 6 au 30 avril 1941, nous avons l’attaque simultanée des Italiens et des Allemands alors qu’entre le 1er

et le 31 mai, nous avons la dernière phase de la guerre en Grèce avec la bataille de Crète35

.

La guerre gréco-italienne se distingue en quatre périodes : a) L’armée grecque a repoussé les Italiens du 28 octobre au 13 novembre 1940, b) La contre-attaque des Grecs, la libération des villes de l’Épire du nord et la repousse des Italiens à 60 km des frontières du 14 novembre au 28 décembre 1940, c) Les Grecs détruisent «l’attaque aérienne» italienne du 29 décembre 1940 au 5 avril 1941.

Nous allons étudier les trois phases de la guerre gréco-italienne, c’est-à-dire jusqu'au 5 avril 1941, car, juste après, commence l’occupation allemande en Grèce. Une occupation qui divise le pays entre les Allemands, les Italiens et les Bulgares. De plus, dès les tous premiers moments de l’occupation, les actes héroïques spontanés prouvent la volonté de résistance d’un pays unifié. Cependant, l’action de l’Aviation Militaire grecque – comme corps de l’armée – sera étudiée en rapport avec la guerre et non avec l’occupation.

Étudiant l’armée de l’air grecque dans ses débuts, nous allons essayer d’intégrer les sources d’archives présentes dans un cadre historique et militaire. L’objectif essentiel est de voir si la formation des aviateurs était suffisante pour leur permettre d’accomplir des missions dangereuses ; si par la suite l’impétuosité et l’ingéniosité de ces hommes – là étaient le résultat d’une formation

33 L’île de Tinos fait partie des Cyclades du nord.

34 Région géographique de la Grèce qui s’étend au côté nord-ouest du pays. Elle est constituée des départements d’Arta, Ioannina, Prévéza et Thesprotia.

35

C’est la plus grande île de Grèce et la 5ème de la Méditerranée. Elle est située à l’est de la mer Égée constituant les frontières naturelles de la Grèce, au nord de la mer Libye.

29 systématique et régulière ou bien émanaient de leur psychologie. La réponse à ces questions réside dans la connaissance de l’organisation de l’armée de l’air, la formation des aviateurs ainsi que le matériel militaire dont ils disposaient par rapport à la technologie de l’époque en vue de répondre à la question suivante: l’armée de l’air constituait-elle un corps militaire ayant une infrastructure, capable de défendre la Grèce en temps de guerre?

À l’époque, l’armée de l’air grecque commence à s’organiser dès 1911 selon les modèles français dans le cadre d’un effort plus large du gouvernement pour la modernisation des forces armées. Avec l’explosion des guerres balkaniques, la première unité d’aviation est formée et s’appelle la Compagnie des Aviateurs. Les avions Henry Farman et Maurice Farman sont déjà des armes techniquement rudimentaires. Après la fin des guerres balkaniques, l’armée de l’air traverse une période de stagnation, ce qui change quand, après sa participation à la 1ère Guerre Mondiale, les Français se chargent de sa réorganisation. L’armée de l’air grecque relève en effet de l’armée de l’air des alliés de l’est qui était sous le commandement des Français alors que l’aéronavale relève, elle, des forces alliées navales et aériennes de la Méditerranée étant sous le commandement anglais. L’objectif en était la formation de cadres navigants et techniques. Ensuite, après la formation à Sedes de Thessalonique, l’armée de l’air grecque organise les premiers escadrons grecs. De son côté, l’aéronavale est organisée après la première formation des aviateurs à Paléo Faliro, destinés à l’École de Moudre.

Les premiers aviateurs sélectionnés en décembre 1911 afin d’être

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