• Aucun résultat trouvé

4.2 Analyse des relations végétation-morphologie sur le Laval

4.2.1 Exposition-végétation

Groupes végétaux

Sol nu

Stade pionnier Pelouse

Stade forestier pionnier Chênaie pubescente Hêtraie - chênaie

0 0,050,1 0,2 0,3 0,4Kilomètres

Figure 4.8 – Carte de la végétation du bassin versant du Laval issue des données

de [Mathys, 2006].

4.2.1 Exposition-végétation

Des études ont montré que la répartition spatiale de la végétation est presque aussi

importante que le pourcentage de couverture végétale. À titre d’illustration, l’étude

menée par [Rey, 2004] a mis en exergue l’importance capitale de la présence de

végé-tation en aval et dans le lit des ravines pour le piégeage de sédiments. Ainsi la prise

en compte de l’hétérogénéité spatiale de la couverture végétale reste ouverte dans le

cas du contrôle de l’érosion.

De ce fait, la répartition des groupements de végétation en fonction des diverses

expositions a été investiguée sur le bassin du Laval. La surface cumulée qu’occupe

chaque type de végétation pour chacune des huit différentes expositions a été

réper-toriée dans la figure 4.9. Pour des raisons de simplicité de lecture la distribution de

chaque groupement végétal, en fonction des différentes expositions, a été normalisée

par la taille de ce même groupement végétal.

Figure 4.9 – Répartition des surfaces cumulées (km

2

) par exposition et par

grou-pement végétal, sur le bassin versant du Laval, normalisée par groupe de végétation.

Deux groupements végétaux semblent se dégager de la forme générale de répartition

des surfaces cumulées par exposition : le groupement “Hêtraie - chênaie” ainsi que

celui concernant la pelouse (Fig. 4.9). Le groupement “Hêtraie - chênaie” possède

plus de surfaces exposées Sud et Sud-Ouest, la pelouse quant à elle abrite des surfaces

exposées majoritairement Sud-Est, alors que la tendance générale révèle une grande

majorité de surfaces orientées Sud-Ouest. Il est plausible que la pelouse soit moins

exigeante en matière d’ensoleillement que les autres groupements végétaux alors que

la hêtraie-chênaie nécessite encore plus d’ensoleillement que les autres types végétaux.

Néanmoins, le groupement“Hêtraie - chênaie”correspond à celui possédant le moins

de valeurs : presque cent fois moins de valeurs que la moyenne du nombre de valeurs

pour chaque groupement (Tab. 4.1). En conséquence les résultats le concernant sont

à manipuler avec précaution.

En effet, les différents groupements végétaux n’ont pas la même proportion et par

Table 4.1 – Les différents groupes végétaux du bassin du Laval et leur proportion

par rapport à la taille totale du bassin

Groupes végétaux Proportions (%)

Substrats nus marneux 55,40

Stade pionnier 8,05

Pelouse 4,22

Stade forestier pionnier 30,20

Chênaie pubescente 1,98

Hêtraie - chênaie 0,15

De surcroît, l’effet d’exposition ne paraît pas majeur à l’échelle de tout le bassin

lorsque le bassin du Laval et celui du Brusquet ont été comparés. Il ne semble pas, non

plus, exister de claire dépendance entre les groupes de végétation et leur orientation. Il

est également intéressant de souligner que la végétation paraît pousser plus facilement

là où le sol est plat, comme nous pouvons l’observer dans la figure 4.10 où la fréquence

de chaque groupement végétal tombant dans une exposition donnée est illustrée. Dans

cette représentation les valeurs sont, à nouveau, normalisées par la taille du groupe

végétal afin d’en simplifier la lecture. Les surfaces planes sont celles ne possédant pas

d’orientation. Nous observons clairement, sur la figure 4.10, que les surfaces planes

possèdent quasiment systématiquement les fréquences les plus élevées pour chaque

groupe végétal. Une exception peut néanmoins être soulignée pour le stade forestier

pionnier où environ 13 % de ce groupement se situe sur des surfaces planes alors

que respectivement 18 %, 15 % et 16 % de ce groupe végétal se situe en exposition

Sud-Ouest, Ouest et Nord-Ouest.

Figure4.10 – Histogramme zonal des groupes de végétation et de l’exposition

nor-malisé par groupements végétaux sur le bassin versant du Laval.

En résumé, il ne semble pas exister de nette dépendance entre les différents

groupe-ments végétaux et leur orientation, bien que la pelouse semble pousser plus

signifi-cativement en orientation Sud-Est comparée à la tendance générale à l’orientation

majoritaire Sud-Ouest observée chez chacun des autres groupements végétaux. Il est

important de souligner que cette exposition Sud-Ouest représente également

l’exposi-tion principale du bassin du Laval en matière de surfaces cumulées (Fig. 3.18). Ainsi

au regard du critère d’exposition il ne semble pas exister de lien clair entre une

ex-position privilégiée et le développement de la végétation. Ce constat ne concorde pas

avec les conclusions des travaux de [Sole-Benet et al., 1997] qui énoncent que sur des

“badlands”en zone méditerranéenne semi-aride, les faces Sud sont les moins

portant sur des “badlands” méditerranéens subhumides, avancent que ce sont les

faces Nord qui sont les moins végétalisées en raison des conditions thermiques froides.

L’étude de [Regüés and Gallart, 1997] montre, également sur des bassins

méditerra-néens subhumides, que la végétation se développe plus faiblement sur les faces Nord

à cause de la plus grande efficacité des cycles gel-dégel et de l’érosion associée.

Ce-pendant, dans notre étude, un développement préférentiel de la végétation sur les

surfaces planes est distinctement observé (Fig. 4.10). Ce serait le lien

végétation-pente, et donc topographie, qui pourrait influer sur le développement de peuplements

végétaux et la maturité végétale. Par voie de conséquence ce lien végétation-pente

va être exploré dans la section suivante.