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Anta Touré, 45 ans, deuxième épouse, 12 enfants Gestion de l’activité

« J’ai pris plusieurs fois des crédits mais je pense arrêter dés que je terminerai de rembourser cet emprunt de 75.000 FCFA (114 €). J’ai peur d’avoir des problèmes car il m’arrive souvent de dépenser l’argent à la maison. Je suis couturière donc, au début, quand j’ai commencé c’était pour acheter du matériel de couture. Mais à dire vrai, je n’y arrive pas ! Une fois, j’ai même pris 30.000 FCFA (45,73 €) sur mon prêt pour installer l’eau courante à la maison, une autre fois j’ai donné des cadeaux « Ndawtal » avec une partie de l’argent. »

« Au moment de payer, c’est mon entourage et mes grands enfants qui remboursent c’est pourquoi je veux arrêter. Ici, ce n’est pas facile de travailler quand on a une grande famille à gérer. Les hommes ne donnent que la nourriture de base (le mil, le riz et le maïs) et pour le reste c’est nous qui complétons. C’est pour cette raison qu’il m’est difficile de mener à bien une AGR et d’épargner régulièrement. Franchement, je ne peux pas préparer n’importe quoi à manger quand j’ai de l’argent à coté…ou fermer les yeux quand mes enfants sont malades. »

Gestion de l’épargne

« Je participe aux tontines. D’ailleurs, c’est avec l’argent de la première tontine que j’ai acheté un lit et une armoire. Une autre fois, j’ai acheté un petit terrain pour mon fils. »

Amy Wade, 39 ans mariée seule, 4 enfants de 18 à 2 ans, fait la cuisine tous les jours

Gestion de l’activité

« Cela fait longtemps que je prends les petits crédits. Pour moi, c’était plus simple du temps des CEC parce qu’on avait 6 mois pour se débrouiller et rembourser. Maintenant depuis la mise en place des mutuelles, c’est plus difficile ! J’en suis à mon troisième prêt mais je ne l’utilise pas toute seule. Je donne les trois quart à mon mari pour qu’il travaille avec, moi je suis trop occupée à la maison avec les enfants ». « A la saison des fruits je vends des mangues à Ngolar ou à Pout Diack. En revenant vers midi, je fais le marché pour revenir faire la cuisine. En saison des pluies, je cultive du bissap et du niébé que je revends assez facilement. Dans l’avenir, j’aimerais me lancer dans le commerce des produits cosmétiques, je les vendrais à crédit et je ferais le tour de mes clientes tous les quinze jours pour être payée ».

Gestion de l’épargne

« Je n’ai que mon épargne obligatoire à la banque mais je participe à deux tontines. Quand j’ai des difficultés pour cotiser mon mari m’aide »

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Amy Séne, 56 ans, 12 enfants, vit seule avec son mari et ses enfants, s’acquitte des travaux ménagers et de la cuisine tous les jours

Gestion de l’activité

«J’ai commencé à prendre les crédits du temps des caisses villageoises, j’ai même été

formée en gestion. J’ai été pendant longtemps monitrice à la garderie d’enfant financée par Plan. Maintenant, je ne fais que du petit commerce « ndiaye mou sêw », j’ai une table devant ma porte pour vendre du pain. Tôt le matin le boulanger apporte le pain et moi je le vends au détail aux gens du village. Çà marche bien surtout les jours de marché hebdomadaire « loumas ». Je confectionne aussi des robes et des draps que je vends ici et à Dakar. Il n’y a pas beaucoup de bénéfice mais au moins avec ce que je gagne, je sauvegarde ma dignité. Je participe aux dépenses alimentaires et j’aide mon mari, hier par exemple, je suis allée à Thiès pour acheter avec mon argent les fournitures scolaires de mes enfants. Plus tard, si tout va bien j’aimerais ouvrir une petite mercerie car il y a beaucoup de jeunes filles qui font de la couture dans ce village. »

Gestion de l’épargne

« J’ai un petit carnet d’épargne à la mutuelle, à la maison ce n’est pas très sûr; si une

personne t’emprunte alors que l’argent est à coté tu es obligé de le lui donner. Par ailleurs je suis membre de deux tontines. Une où nous cotisons 1000 FCFA (1,53 €) chaque semaine et deux tontines de solidarité. J’ai aussi quelques animaux que mon mari garde dans son troupeau. »

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Profil 2 : les membres de ce groupe sont assez proches du groupe 1 à la différence qu’ils

arrivent mieux à se consacrer aux activités génératrices de revenus. Le fait d’être relayé par d’autres dans leurs tâches ménagères leur permet de mieux élargir leur marché (encadré 11).

Dans ce groupe 71 % appartiennent à des groupes solidaires mais on y note des tentatives d’autonomisation de prés de 29% qui ont une petite épargne leur permettant de prendre un crédit individuel. Le montant moyen des crédits est plus élevé que pour le groupe 1 mais on y retrouve également un taux de partage du crédit avec des tierces non négligeable soit 32 %.

Quand à la participation aux tontines, elle reste très élevée puisque l’ensemble du groupe participe en moyenne à deux tontines au moins. En ce qui concerne les investissements, comme pour le profil 1, les dépenses tournent plus autour des produits de consommation courante mais 65% de ce profil investit également dans l’achat d’animaux.