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Destinée à l’étude de la faisabilité du projet TESLA, une maquette TTF( Tesla Test Facility ) est en cours de construction àDESY( Deutsches Elektronen Synchrotron, Hambourg ). Les cavi-tésTTFillustrent de manière concrète la conception et la réalisation de cavités supraconductrices. Les cavités supraconductrices TESLA sont en niobium RRR 350 [10]. Chacune comporte neuf cellules. La fréquence de fonctionnement de ces cavités est

f

= 1



3

GHz

. Elles fonctionnent à l’hélium superfluide, à1



8

K

. L’objectif actuel du projet TESLAest d’obtenir un collisionneur à

500

GeV

avec des cavités supraconductrices qui peuvent fonctionner jusqu’à un gradient accé-lérateur de

E

acc = 23

MV=m

avec

Q

0

>

5

:

109. Dans une phase ultérieure, les cavités TESLA

doivent atteindre un gradient accélérateur de

E

acc

>

30

MV=m

et une énergie au centre de masse de800

GeV

. La figure 2.13 présente une cavité prototype TESLAen niobium.

FIG. 2.13 – Cavités supraconductrices 9 cellules

Les cavités fonctionnent en mode



TM010, les lignes de champ électrique dans les neuf cellules à un instant

t

donné sont présentées en figure 2.14.

FIG. 2.14 – Lignes de champ électrique dans les 9 cellules

Les champs électriques de deux cavités consécutives sont de signes opposés. Le temps qu’un paquet de particules traverse une cavité, le champ électrique change de signe, par conséquent, les particules voient toujours un champ électrique positif dans la cavité où elles se trouvent, elles sont donc accélérées au fur et à mesure dans leur trajet.

Les expériences menées sur TTF( TESLA ) ont montré que le gradient d’accélérateur peut atteindre d’une manière assez fiable

E

acc =22

MV=m

, figure 2.15, grâce à la maîtrise des tech-niques liées à la fabrication des cavités supraconductrices. Une première série de 27 cavités 9

2.4. EXEMPLE : CAVITÉS SUPRACONDUCTRICES À ÉLECTRONS TESLA

cellules TESLA ont été fabriquées entre 1994 et 1995. Les tests ont prouvé que parmi ces 27 cavités, 16 n’ont aucun défaut de fabrication ou défaut de matériau ; 3 présentent des défauts de matériau ; 6 ont des problèmes de soudure à l’équateur ; 2 ont des problèmes de fabrication. La figure 2.16 montre les résultats de tests de performance sur les 16 cavités sans défauts, le gradient accélérateur moyen obtenu est d’environ22

MV=m

.

FIG. 2.15 – Performances des cavités TESLA

Nombre de cavités

FIG. 2.16 – Distribution du gradient maximal des 16 cavités TESLA(

Q

0

>

1

:

1010)

Le dessin final des cavités TESLAest illustré en figure 2.17, les cavités sont rigidifiées par les anneaux soudés entre les cellules, figure 2.17.

FIG. 2.17 – Vue de coupe d’une cavité 9 cellulesTESLA

FIG. 2.18 – Enceinte hélium d’une cavité TESLA

Chaque cavité TESLA est équipé d’une enceinte hélium qui est soudée au tube faisceau, fi-gure 2.18. Cette enceinte constitue également le support des cavités. L’enceinte hélium est en titane, matériau qui a un coefficient de dilatation thermique très proche de celui de niobium. Les principaux paramètres sont donnés dans le tableau 2.1

2.4. EXEMPLE : CAVITÉS SUPRACONDUCTRICES À ÉLECTRONS TESLA

Type d’accélération onde stationnaire Mode d’accélération TM010



mode

Facteur de qualité

>

5



109

longueur active d’une cavité 1



038

m

Nombre de cellules par cavité 9 Épaisseur de niobium 2



5

mm

Facteur géométrique 270

R=Q

518

Q

ext 3 106 Fréquence de fonctionnement 1



3

GHz

Bande passante 434

Hz

E

pic

=E

acc 2



0

B

pic

=E

acc 4



26

mT=

(

MV=m

)

gradient fixé pour le design 25

MV=m

Chapitre 3

Contribution aux calculs de stabilité

mécanique en régime établi

Le premier objectif de cette thèse est de mettre en œuvre des calculs pour évaluer la stabi-lité des cavités supraconductrices sous l’effet de déformations mécaniques dues aux forces de Lorentz. Avant d’aborder ces calculs, on souligne d’abord l’importance de l’étude de la stabilité dans le fonctionnement des accélérateurs.

3.1 Pourquoi rigidifier une cavité supraconductrice HF

Pour conserver un faisceau dont la dispersion en énergie est la plus réduite possible, l’am-plitude ainsi que la phase entre la particule et le champ accélérateur doivent être les plus stables possible. Si les cavités accélératrices ne subissaient aucune force, on pourrait choisir judicieuse-ment la puissance incidente et le temps d’injection pour que le faisceau de particules chargées soit uniformément accéléré pendant toute la durée de l’impulsion, ceci pour un couplage de la ca-vité avec le générateur donné. Cependant, lorsqu’on injecte de la puissance HF dans la caca-vité, des champs électromagnétiques s’établissent et génèrent des forces de Lorentz. La cavité se déforme et sa fréquence de résonance varie au fur et à mesure. A bas champ, l’effet des forces de Lorentz se fait peu ressentir, mais plus le champ est élevé, plus les parois de la cavité se déforment sous leur action, entraînant une diminution de la fréquence de résonance de la cavité

f

cavpar rapport à la fréquence du générateur

f

gen:

f

=

f

cav;

f

gen

<

0. Dès que la cavité se remplit d’énergie, la phase se met à tourner.

La figure 3.1 montre comment la courbe de résonance se décale sous l’effet des forces de Lorentz : pour une cavité idéale infiniment rigide, la courbe de réponse ( en bleu sur la figure ) serait une fonction de la fréquence ayant un maximum pour

f

0(rigide) et une bande passante définie comme l’écart de fréquence à mi-hauteur ( en énergie ) :

f

1=2 ( en bleu clair sur la figure ). Du fait des forces de Lorentz, plus la cavité contient d’énergie, plus elle a ( à l’équilibre mécanique ) une forme différente de sa forme initiale. A une forme donnée correspond une nouvelle fonction de transfert, décalée de la première, ayant une fréquence de résonance

f

0 ( en vert ). Ainsi, pour une montée en énergie respectant l’équilibre mécanique des forces, la trace de

3.1. POURQUOI RIGIDIFIER UNE CAVITÉ SUPRACONDUCTRICE HF

la fonction

E nergie(

f

)est une courbe inclinée ( représentée en noir sur la figure ). On définit un facteur de désaccord de la cavité (

K

), tel que le décalage en fréquence entre le sommet de cette courbe inclinée et la fréquence de résonance rigide soit égal à;

KE

2accmax. On démontrera dans le paragraphe 3.4 que dans les études présentes

f

Lorentz =;

K E

2acc.

La courbe de résonance inclinée d’une cavité déformable peut comporter un repliement dès lors que

K

est supérieur à l’inverse de la pente de la courbe de résonance initiale, ce qui est notre cas étant donné le facteur de qualité très élevé de ces cavités. Le côté gauche de cette courbe, de pente

> =

2, représente dans ce cas un état mathématiquement instable : une diminution de la fréquence entraîne une diminution auto-entretenue de l’énergie par la fuite vers la droite la courbe de résonance ce qui conduit au déchargement complet de la cavité ( flèche orange ). Le versant décroissant est stable, mais du fait de temps de réaction différents entre la physique et la mécanique, il peut se produire des oscillations parasites dites pondéromotrices [29], auto-entretenues, amorcées par la présence inévitable du bruit de l’environnement.

f0(rig) f0 f0(Emax) W ∆f = −K Eacc max2 ∆f

FIG. 3.1 – Courbes de résonance d’une cavité HF

On montre [29] que l’énergie de seuil

U

th pour entretenir l’oscillateur est :

U

th =;

f

m 2

f

0

K

(1+



2)



avec



=2 (

f

;

f

0)

f

1=2 (3.1)

f

0 est la fréquence initiale de la cavité,

f

m est la fréquence mécanique,



= 2

f

m

= f

1=2. L’équation 3.1 montre que l’instabilité en statique peut avoir lieu si

 <

0, c’est à dire

f <

0, c’est précisément le cas sous l’effet des forces de Lorentz. On doit alors se fixer une limite supérieure à

K

car c’est un paramètre conventionnel pour estimer

U

th.

D’autre part, la relation entre la puissance du générateur

P

g nécessaire pour accélérer le faisceau et la tension accélératrice de la cavité

V

acc =

V

cavcos



s’écrit [30] :

P

g =

V

2cav (Qr)

Q

ext 1 4 2 4  1+ (Qr)

Q

ext

I

b

V

cav cos



!2 + 

f

f

1=2 + (Qr)

Q

ext

I

b

V

cav sin



!23 5 (3.2)

On ajuste

f

0 afin d’optimiser les dispersions d’amplitude et de phase durant l’impulsion du faisceau [31]. Pour un désaccord initial donné, il est nécessaire de régler la phase initiale de la cavité afin d’annuler l’erreur de phase à l’injection du faisceau

t

=

t

inj pour obtenir la plus grande énergie prise par le faisceau :



(

t

=

t

inj) = 0. La dérivée en temps de l’erreur de phase est alors donnée par



_ =

!

(

t

);

!

0. Pour minimiser le décalage de phase durant le temps de traversée du faisceau,



_doit être d’abord positif puis négatif figure 3.2.

Deux méthodes peuvent être utilisées pour asservir la fréquence du générateur sur la fré-quence de résonance de la cavité : dans la première méthode, la cavité est insérée dans une boucle rétroactive et la fréquence du générateur est asservie à la fréquence de la cavité à l’aide d’un os-cillateur de contrôle ( Voltage-Controlled Oscillator ou VCO) [32] ; dans la deuxième méthode, le résonateur est inséré dans une boucle auto-oscillante rétroactive, qui peut ajuster en perma-nence le signal délivré par le générateur par rapport au signal de sortie de la cavité [33] .

!

i

!

0 -6 6 6 6 temps Alimentation HF Injection faisceau Coupure HF et faisceau

fréquence de la cavité erreur de phase _

 >

0 _

 <

0

FIG. 3.2 – variation de fréquence et variation de phase

Sans faisceau (

I

b =0), pourTESLApar exemple,

P

g =50

kW

2 4 1+ 

f

f

1=2 !23 5 (3.3)

la puissance de compensation

P

compest alors proportionnelle

f

:

P

comp

P

f=0 / "

f

f

1=2 #2 (3.4)