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L’examen parasitologique des selles :

Examen parasitologique des selles et techniques copro-parasitologiques

I- L’examen parasitologique des selles :

Introduction[45, 46] :

La méthode de diagnostic la plus spécifique pour les parasitoses intestinales est la mise en évidence du parasite au niveau des selles sous forme d’oeufs, de larves ou même d’adultes.

Le diagnostic biologique des parasitoses intestinales repose en premier lieu sur l’EPS. Cet examen a pour but de rechercher des éléments indicateurs d’une infection parasitaire (adultes, larves ou oeufs d’helminthes, kystes/formes végétatives de protozoaires, cristaux de Charcot-Leyden...). Cependant, il faut noter que, à l’instar des bactéries, tous les helminthes ou tous les protozoaires présents dans les selles ne sont pas des pathogènes. Certaines espèces sont commensales du tube digestif (Entamoeba coli, Endolimax nana, Entamoeba

hartmanni ...) ou oeufs en simple « transit » (oeufs cuits contenus dans des

aliments, exemple : pâté de foie...).

1- Indications et méthodes de prescription d’un EPS

[47, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55,

56, 57, 58, 59, 60]

:

• Il peut être utile de prescrire un EPS dans les situations cliniques suivantes :

- diarrhée aiguë persistant plus de 3 jours malgré un traitement symptomatique, avec recherche de Giardia,

- diarrhée persistante (2 semaines) ou chronique (> 4 semaines), - douleurs abdominales,

- autres troubles digestifs (anorexie, boulimie, nausées, dyspepsie, ténesme, prurit anal),

- hyperéosinophilie.

La distinction entre malade n’ayant jamais quitté la Francemétropolitaine, malade natif ou ayant séjourné dans une région à risque (régions tropicales et intertropicales à hygiène précaire) et malade immunodéprimé est fondamentale pour orienter les recherches.

• Chez un malade ayant des signes cliniques d’orientation et n’ayant jamais quitté la France métropolitaine, il convient de prescrire un EPS standard. Si celui-ci est négatif, il convient de prescrire deux EPS (soit 3 au total) à 2-3 jours d’intervalle. En cas d’hyperéosinophilie (> 500/mm3) et si les 3 EPS sont négatifs, il convient de vérifier sa persistance 15 jours plus tard :

- si l’hyperéosinophilie persiste, évoquer une helminthiase en phase d’invasion (à ce stade, il est normal que l’EPS ne détecte pas de forme parasitaire, le parasite non adulte n’ayant pas commencé à émettre d’oeufs ou de larves) ou une infection en phase d’état. Dans ces deux cas, on peut proposer de répéter les 3 EPS 3 à 4 semaines plus tard et de compléter le bilan, en fonction du contexte, par des sérologies parasitaires (trichinose, anisakiase).

- si l’hyperéosinophilie a diminué ou disparu, on peut en rester là dans un premier temps et reconsidérer la situation en fonction de l’évolution.

En présence d’un prurit anal, il convient de rechercher des oeufs d’helminthes au mieux sur la marge de l’anus (Scotch-test) ou par EPS; chez l’adulte, le prurit anal ayant le plus souvent une autre cause, un traitement d’épreuve ne doit pas être pratiqué.

• Chez un malade ayant des signes cliniques d’orientation, natif ou ayant séjourné dans une région à risque, il convient de prescrire un EPS standard. En cas de diarrhée glairo-sanglante, il convient de prescrire un EPS standard avec

recherche de formes végétatives d’Entamoeba histolytica (éventuellement à partir d’un écouvillonnage rectal réalisé en rectoscopie).

Dans cette situation où une amibiase est suspectée, il est fondamental d’émettre les selles sur place au laboratoire. Si le premier EPS est négatif, il convient de prescrire deux EPS (soit 3 au total) à 2-3 jours d’intervalles. Si les 3 EPS sont négatifs et si les symptômes persistent, notamment s’il s’agit d’une diarrhée, il convient de demander alors des recherches spécifiques (cryptosporidies, microsporidies, Cyclospora, Isospora belli).

En cas d’hyperéosinophilie (> 500/mm3), il convient de prescrire un EPS standard et une recherche de larves d’anguillules (méthode de Baermann). Si le premier EPS est négatif, il convient de prescrire deux EPS (soit 3 au total), à 2-3 jours d’intervalles. Si les 3 EPS sont négatifs, il convient de vérifier la persistance de l’hyperéosinophilie 15 jours plus tard :

- si l’hyperéosinophilie persiste, évoquer une helminthiase en phase d’invasion ou une infection prolongée. Dans ces deux cas, on peut proposer de répéter les 3 EPS 3 à 4 semaines plus tard et de compléter le bilan, en fonction du contexte, par des sérologies parasitaires (bilharziose, distomatose).

- si l’hyperéosinophilie a diminué ou disparu, on peut en rester là dans un premier temps et reconsidérer la situation en fonction de l’évolution.

En présence d’un prurit anal, il convient de rechercher des œufs d’helminthes au mieux sur la marge de l’anus (Scotch-test) ou par EPS; chez l’adulte, le prurit anal ayant le plus souvent une autre cause, un traitement d’épreuve ne doit pas être pratiqué.

• Chez un malade immunodéprimé, les recherches sont identiques aux situations précédentes. Il convient de prescrire un EPS standard. Si celui-ci est

négatif, il convient de prescrire deux EPS (soit 3 au total) à 2-3 jours d’intervalles ;

- en cas de séropositivité pour le VIH et si la numération des CD4 est < 200/μL, il convient de demander en plus une recherche de cryptosporidies et de microsporidies;

- en cas de traitement immunosuppresseur (chimiothérapie, corticoïdes à forte dose...) réalisé chez des sujets ayant voyagé dans des zones à risque (zones tropicales et intertropicales, chaudes et humides), il convient de demander également une recherche de larves d’anguillules (méthode de Baermann) sachant que, même en cas de négativité, un traitement de l’anguillulose pourra être proposé.

• Chez un malade ayant eu un EPS positif, il convient de contrôler la disparition des parasites 2 à 6 semaines après le traitement.

Dans cette situation, il convient de pratiquer :

- un seul EPS et, si celui-ci revient positif, de retraiter le malade ;

- deux EPS supplémentaires (3 au total) à quelques jours d’intervalles si le premier EPS de contrôle revient négatif.

Chez le malade immunodéprimé ayant un taux de CD4 < 200/μL, des EPS doivent être régulièrement effectués pour s’assurer de l’efficacité du traitement éventuel et de l’absence de réinfestation.

2-Constituants d’un EPS

[45, 47, 52, 53, 54]

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Selon la Nomenclature des actes de biologie médicale, un EPS comprend : -Un examen macroscopique des selles peut orienter les recherches. On appréciera la consistance des selles, leur couleur, la présence de sang ou de

d’helminthes seront recherchés sur des selles pâteuses, les protozoaires sur des selles liquides. La présence de sang orientera vers un germe invasif (exemple : amibes). Les adultes d’oxyures, d’ascaris ou les anneaux de tænia peuvent être mis en évidence à l’oeil nu.

-Un examen microscopique : l’examen microscopique est le temps essentiel de l’analyse. Il permet de dépister les oeufs et larves d’helminthes, les kystes et formes végétatives d’amibes et de flagellés, les oocystes de coccidies et les spores de microsporidies. Les cristaux de Charcot-Leyden sont dus à la destruction des polynucléaires éosinophiles du tube digestif. Il n’existe pas de parallélisme entre eux et l’éosinophilie sanguine. Leur constatation doit inciter à rechercher une helminthiase, mais ils peuvent également se rencontrer au cours de protozooses (amibiase, isosporose).

L’examen microscopique comporte obligatoirement un examen direct des selles fraîches et un examen après enrichissement, dont l’objectif est de concentrer les parasites trop rares pour être décelés à l’examen direct. La technique idéale qui concentrerait tous les parasites n’existe pas ; il convient donc d’utiliser obligatoirement deux types de techniques de concentration laissées au choix du biologiste. Ces techniques particulières nécessitent un délai de 1 à 3 jours pour l’obtention du résultat. Par contre, l’examen direct peut apporter un résultat dans l’heure qui suit la réception du prélèvement.

Lorsque l’on suspecte une parasitose particulière et en cas d’immunodépression, la recherche doit être orientée par le contexte clinique ou mieux une prescription précisant spécifiquement le ou les parasites recherchés, ce qui nécessite des conditions particulières ou des techniques spéciales : recherche de formes végétatives mobiles d’Entamoeba histolytica sur selles

les larves d’helminthes (anguillules), coloration de Henricksen et Poblenz (Ziehl-Neelsen modifié) pour rechercher des oocystes de cryptosporidies, celle de Weber et Van Gool pour rechercher des spores de microsporidies ; enfin le Scotch-Test de Graham pour rechercher des oeufs d’oxyures.

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