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PATIENTS &

VI. Etude Anatomopathologique :

1. Matériel et méthodes de l’étude [116] :

1.5. L'examen histologique:

L'examen histopathlogique va permettre de :

- De confirmer la nature maligne ou bénigne de la tumeur. - De classer la tumeur selon le tissu d'origine.

- Grader les sarcomes.

- Préciser le caractère sain ou lésionnel des limites d'exérèse. a. Histologie des tumeurs osseuses primitives [49] :

La classification des tumeurs primitives des os selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), publiée en 2013 (annexe III), dénombre plus de 50 entités tumorales bénignes et malignes.

La dénomination de ces tumeurs est basée sur :

● La lignée de différenciation de la cellule d'origine supposée. ○ Ostéoblaste : ostéoblastome, ostéosarcome,

○ Chondrocyte: chondrome, chondrosarcome;

● Le caractère bénin ou malin de la prolifération tumorale (tableau 1) :

o Ostéoblastome : tumeur bénigne.

o Ostéosarcome : tumeur maligne.

o Sarcome : tumeur mésenchymateuse maligne.

b. Histologie des tumeurs secondaires (métastases)[49] : Le diagnostic histologique d'une métastase se base sur :

La lignée cellulaire d'origine de la composante tumorale maligne (tumeur épithéliale

maligne = carcinome ; tumeur mélanocytaire maligne = mélanome, etc.) ;

L’expression de certaines protéines et/ou la sécrétion de certaines substances par les

cellules tumorales, mises en évidence le plus souvent par immunohistochimie ou histochimie (récepteurs hormonaux, mucines, grains sécrétoires neuroendocrines…).

Figure 42 : Aspect au microscope d’une métastase osseuse d’un adénocarcinome. c. Les limites d’exérèse [50] :

L'exérèse doit enlever, sans séparer aucun élément des autres, la tumeur et toutes les extensions aux parties molles, la cicatrice et la voie d'abord de biopsie, l'orifice de sortie et le trajet du redon, ainsi qu'une couche suffisante de tissus sains tout autour de la pseudocapsule. Selon la marge de tissus sains enlevés autour de la tumeur, l'éxérèse monobloc extratumorale est schématiquement définie comme radicale, large ou marginale.

- En cas de tumeur bénigne :

L’éxérèse peut ne pas être carcinologique. L'ouverture peropératoire de la pseudocapsule tumorale lors d'une éxérèse complète, définit l'éxérèse contaminée. e plus souvent, cette éxérèse est réalisée par curetage après trépanation de la corticale de la paroi superficielle de la cavité tumorale. Pour être complet, le curetage nécessite un opérateur entrainé, une fenêtre corticale large exposant toute la cavité tumorale, de nombreuses curettes.

- En cas de sarcome osseux :

L’étendue de l'éxérèse monobloc, permet d'estimer le risque de récidive locale après traitement chirurgical isolé :

- moins de 5 % pour une éxérèse radicale. - 10 à 30 % pour une éxérèse large. - 40 à 60 % pour une éxérèse marginale.

La détermination des marges de résection revêt une importance primordiale, car une exérèse insuffisante est le principal facteur de la récidive locale.

La classification de l'Union internationale contre le cancer prévoit trois catégories: • R0: résection in sano - R1: résidu microscopique- R2: résidu macroscopique.

d. Le grading tumorale [56] :

La classification histologique repose sur le degré de différenciation des cellules et leur vitesse de croissance. Dans le cas du cancer des os, on utilise également le grade pour aider à en déterminer le stade.

Il existe trois systèmes de classification histologique pour le cancer des os. - Système à deux grades :

Deux grands groupes de tumeurs malignes de l'os sont individualisés:

- Les tumeurs de faible grade de malignité (G1), tels que le chondrosarcome degré l, l'ostéosarcome parostéal et l'ostéosarcome centro-médullaire.

- Les tumeurs de haut grade malignité (G2) tels que l'ostéosarcome têlangiectasique, le chondrosarcome degré III

Bas grade Croissance lente et moindre probabilité de propagation

Haut grade Croissance rapide et probabilité accrue de propagation

- Système à trois grades :

G1 Bien différencié

G2 Modérément différencié

G3 Peu différencié

 

- Système à quatre grades :

G1 Bien différencié

G2 Modérément différencié

G3 Peu différencié

G4 Indifférencié

mieux distinguer les tumeurs de faible grade (de bon pronostic) des tumeurs de haut grade au pronostic péjoratif. Il se base sur l’apparence et le comportement des cellules cancéreuses observées au microscope.

Système à deux grades Système à trois grades Système à quatre grades

Bas grade G1 G1

G2

Haut grade G2 G3

G3 G4 Le grade n'est pas uniquement un critère morphologique, il intègre également des données cliniques, radiologiques et évolutives désignées sous le terme de «biologie behavior» ou comportement biologique. C'est ainsi que le grading histologique est un critère fiable du pronostic de certains sarcomes osseux comme les chondrosarcomes. Il est particulièrement indiqué par les équipes de la Mayo Clinic dans certains groupes des tumeurs tels que les ostéosarcomes, les chondrosarcomes, les fibrosarcomes et les sarcomes vasculaires [58].

e. La classification des tumeurs osseuses [56] :

Le système de stadification auquel on a le plus souvent recours dans le cas du cancer primitif des os est la classification TNM. L’Union internationale contre le cancer (UICC) utilise la classification TNM pour décrire l’étendue de nombreuses tumeurs cancéreuses solides.

- TNM :

TNM signifie Tumeur, Nodes (terme anglais pour les ganglions lymphatiques) et Métastases. La classification TNM prend en compte :

la taille de la tumeur primitive

le nombre de ganglions lymphatiques régionaux qui contiennent des cellules

cancéreuses et leur emplacement

la propagation du cancer, ou métastases, vers une autre partie du corps.

L'apport des techniques immunohistochimiques pour le diagnostic des tumeurs et lésions pseudotumorales osseuses ne peut se concevoir sans une analyse préalable des données cliniques, radiologiques et histologiques de façon à cerner le panel de marqueurs le plus approprié. Les différents marqueurs d'une différenciation ostéoblastique sont discutés et leur utilité précisée pour les formes variées d'ostéosarcomes.

L'immunohistochimie a un rôle prépondérant pour le diagnostic des tumeurs à cellules rondes autant que pour les tumeurs à cellules fusiformes [59].

Elle est réalisable à partir de fragments (biopsies) ou cellules fixées (cytoblocs) et inclus en paraffine, son recours est utile, outre la reconnaissance du type et de l’origine de la tumeur [49].

Le plus souvent, les lésions sont peu différenciées ou leur aspect non caractéristique, nécessitant des techniques spéciales intégrant l’analyse immunohistochimique (Tableau XXXI)

Tableau XXXI: Principaux types histologiques et leurs caractéristiques immunohistochimiques.

Types histologiques Marqueurs

Carcinome Cytokératine-EMA

Mélanome PS100

Sarcome Vimentine

T. neuroendocrines Chromogranine/CD56

ADK Sein RE/RP/ GCDFp15

ADK Thyroïde Thyroglobuline / TTF1

ADK Prostate PSA/PAP/ p504S

ADK Poumon TTF1

ADK Colon B-caténine

ADK Foie Alpha FP/ Hépatocyte

ADK Voies biliaires CK19

ADK Ovaire RE/ WT1/Ca125

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