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6.2.2 Délais variables et compressibles

La variabilité des délais entre les outils de fabrication dont les MARs sont à

contrôler peut provenir de la variabilité intrinsèque de chacun des temps cités

précédemment qui peuvent les composer. D’autre part, comme les outils de

me-sure sont souvent des ressources partagées pour les meme-sures des produits

prove-nant de plusieurs machines, le délai peut varier selon les lois de comportement

des files d’attente devant ces outils de mesure. L’intérêt des limites d’alarmeWL,

dans ce cas, est d’aider à la décision quant à l’ordonnancement et/ou la

hiérar-chisation des produits dans les files d’attente devant les outils de mesure. Par

exemple, il serait judicieux qu’un produit, dont la machine qui l’a procéssé est

en alerte MAR, soit avancé dans la file d’attente de mesure sur un produit dont

la machine qui l’a procéssé a un MAR au dessous de sa valeur limite. Dans la

Figure 3.11, l’échantillonnage pour contrôler le MAR de la machine est effectué

de façon à avoir l’évolution idéale du MAR. Cependant, les mesures 4 et 5 ont eu

du « retard » car leurs délais ont dépassé la valeur de délai moyen τz. L’alerte

émise à la fin de 17ème produit a permis d’accélérer la mesure du 5ème produit

échantillonné permettant ainsi de remettre le MAR . Au 27ème produit fabriqué,

le seuilILzest atteint causant ainsi l’arrêt de l’outil jusqu’à ce que l’échantillon8

ait été mesuré.

L

R

Temps

MAR

z z

IL

z

WL

z

TL

Envoi 1

er

produit à

mesurer

Date

effective

de 1

ère

mesure

Date

effective

de 5

ème

mesure

Envoi 3

ème

produit à

mesurer

Arrêt jusqu’à

date effective

de 8

ème

mesure

z

xuW

Arrêt

Date

effective

de 3

ème

mesure

Envoi 5

ème

produit à

mesurer

FIGURE3.11 – Exemple d’évolution de MAR en présence de délais de mesure et

des paramètre de contrôleW LetIL

7 Conclusion du chapitre 3

Dans ce chapitre, nous avons présenté et expérimenté notre approche

assuran-tielle de conception de plan de surveillance. Le modèle simplifié basé sur cette

approche a été détaillé et expliqué avec des exemples. Ce modèle se base sur

la notion de Matérial A Risque pour maîtriser l’exposition du système de

pro-duction à des pertes massives dues à une dérive ou une défaillance tardivement

détectée. Le but était de définir un plan de surveillance qui limite le nombre de

produits fabriqués après défaillance par des contrôles systématiques à une

fré-quence minimale garantie. Une fois le niveau d’exposition au risque maîtrisée,

la maximisation de l’efficacité des contrôles planifiés est ensuite assurée en

al-louant plus du temps aux contrôles les plus efficaces. Ceci augmente encore plus

la chance de détecter rapidement tout événement non désiré pouvant mettre en

péril le processus de fabrication.

Comme le contrôle de processus en temps réel ne peut pratiquement pas être

exécuté conformément au plan de surveillance cible, étant donné les aléas

opé-rationnels, nous avons discuté certains paramètres permettant d’exécuter le plan

de surveillance dans un contexte temps réel. Ces paramètres reflètent les

tolé-rances du plan de surveillance cible et permettent de contrôler le MAR dans une

perspective assurantielle lorsqu’ils sont associés à des décisions opérationnelles

concernant la gestion des opérations de fabrication et des opération de contrôle.

Cette approche assurantielle utilisant un modèle simplifié de MAR nécessite

d’être validé par des expérimentations mettant en évidence les aléas et les

contraintes opérationnelles de contrôle de processus dans des conditions réelles.

Des telles expérimentations ont été menés et vont être analysées dans le chapitre

suivant.

Chapitre

4

TESTS ET DISCUSSIONS SUR UN CAS

INDUSTRIEL

Sommaire

1 Introduction . . . . 91

2 Présentation de l’étude de cas. . . . 91

2.1 Pourquoi mesurer la dimension critique . . . 92

2.2 Planification des mesures CD . . . 92

2.3 Calcul du Plan de surveillance cible et des paramètres

de contrôle de MAR. . . 93

3 La méthode d’expérimentation et ses limites . . . . 95

3.1 Méthode d’expérimentation . . . 95

3.2 Avantages et limites de la méthode de simulation . . . . 98

3.3 Les instances testées . . . 99

4 Résultats et discussions . . . . 99

Ce chapitre présente une étude expérimentale qui a été menée avec un partenaire

industriel dans le cadre du projet européen IMPROVE. Le but est de tester

l’ap-proche assurantielle dans un contexte réel de fabrication en volume et de vérifier

son avantage quant à la maîtrise du risque de pertes massives. Plus

particulière-ment, l’étude met en évidence l’importance des paramètres de contrôle du MAR

conçu avec prise en compte des capacités disponibles de mesure tout en

maxi-misant l’efficacité globale du plan de surveillance. Cette évaluation a fait l’objet

d’une publication dans un journal international spécialisé dans la recherche en

production [Bettayeb et al., 2011]. Cette étude permet aussi de mettre en évidence

l’importance des délais qui peuvent exister entre les événements de fabrication et

les événements de mesure et leurs impacts sur la maîtrise du risque (MAR).

2 Présentation de l’étude de cas

Cette étude de cas concerne la conception du plan de surveillance partiel de la

mesure de dimension critique (CD : Critical Dimensions) dans une usine de

semi-conducteurs. La dimension critique est définie comme la plus petite des

caracté-ristiques géométriques (largeur de la grille de transistor, largeur de ligne

d’inter-connexion, largeur des contacts, etc) qui sont réalisées au cours de la fabrication

des puces sur les plaquettes (voir Figure4.1).

Hauteur

CD en haut

CD milieu

CD en bas

Angle

latéral

Rugosité

FIGURE 4.1 – La dimension critique (CD) illustrée sur une partie d’une image,

obtenue par la technique MEB, d’une plaquette

2.1 Pourquoi mesurer la dimension critique

Un objectif clé dans la fabrication de semi-conducteurs est la capacité continue

de produire des motifs géométriques de plus en plus petits sur les différentes

couches d’une plaquette de silicium ( « More Moore » ). Ces formes, qui sont

ob-tenues par des successions d’opérations des procédés de lithographie et de

gra-vure, ont un rôle déterminant dans les fonctionnalités et les performances du

pro-duit final (la puce). La maîtrise de la variabilité des dimensions critiques est donc

cruciale dans un processus de fabrication de puce. Les données de mesure CD

sont souvent utilisées pour corriger les fluctuations des processus à court terme

ainsi que les tendances à long terme. Cependant, pour les processus relativement

stables, si ces mesures ne sont pas précises et reproductibles, elles peuvent avoir

de mauvaises conséquences sur le procédé. Les deux techniques actuellement

les plus utilisées pour la mesure CD sont la microscopie électronique à balayage

(MEB) et la scatterométrie.

2.2 Planification des mesures CD

Dans cette étude, nous ne nous intéressons qu’à des opérations de processus

dans lesquelles une mesure de CD est adaptée pour les contrôler : opérations de

gravure et de photolithographie. Chaque opération a son propre sous-ensemble

d’outils de processus qualifiés ainsi qu’un sous-ensemble d’outils de mesure

qua-lifiés. Le modèle de flux est simplifié comme dans la Figure 4.2. Nous

considé-rons deux retardsτE etτLentre les ateliers de fabrication (Gravure et

photolitho-graphie) et l’atelier de mesure CD, respectivement. Le nombre d’outils qualifiés

dans chaque atelier et les délais sont supposés constants (voir Tableau 4.1). Les

données d’entrée utilisées dans cette étude de cas pour déterminer le plan de

surveillance sont :

NPTE : Nombre d’outils de fabrication dans l’atelier de gravure (Etch en anglais)

NPTL : Nombre d’outils de fabrication dans l’atelier de photolithographie

NMT : Nombre d’outils dans l’atelier de mesure CD

P : Nombre de produits (technologies ou familles de produits)

I : Nombre total d’opérations à contrôler par la mesure CD

Atelier de

gravure

Atelier de

photolithographie

Atelier de

mesure CD

E

W

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