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4.3.2- Evolution des créations commerciales dans le quartier Sidi Mabrouk:

QUELLES SONT LES SOURCES QUELLES SONT LES SOURCES

B. La réappropriation de l’espace :

V. 4.3.2- Evolution des créations commerciales dans le quartier Sidi Mabrouk:

V.4.3.2- Evolution des créations commerciales dans le quartier Sidi Mabrouk:

La croissance du nombre des créations commerciales de l’Ex Village Juif durant ces trois dernières décennies est régulière mais fort inégale dans le temps.

L’échelonnement des nouvelles implantations commerciales dans l’espace est rythmé par une évolution en trois phases comme le montre nettement le graphe n°15.

 Pendant la décennie 80, une nouvelle politique économique s’est installée en mettant fin au monopole de l’état sur le secteur de distribution, et a permis au secteur privé d’émerger. Les habitants du quartier alors, commencent à ouvrir quelques petits commerces assurant la vente des produits de première nécessité, ce qui a été favorable à un rattrapage du sous-équipement commercial grâce aux initiatives des habitants qui ont pris en charge leurs besoins les plus divers.

 Pendant la décennie 90, la dynamique urbaine du quartier, l’ouverture à l’économie de marché ont fini par rompre totalement avec le système normatif des grilles d’équipements utilisé jusque là par les pouvoirs publics pour assurer la distribution commerciale. Et on assiste alors à une progression des créations et des diffusions des petits commerces. Cette situation témoigne d’une nouvelle ère où la distribution privée participe à l’édification d’une nouvelle structure commerciale et à de nouvelles pratiques commerciales.

 Pendent la décennie 20, on assiste à l’installation de nouveaux occupants qui sont d’origine extra wilaya venu essentiellement de Ain Fakroun, qui ont opté dés le départ à investir dans le nouveau « créneau commercial » du quartier. Les habitants riches de ce dernier, ont aussi suivi le même chemin transformant par ceci l’échelle fonctionnel du quartier où on assiste au déclin de l’activité résidentielle et l’émergence de l’activité commerciale.

La montée en puissance des commerces dans le quartier Sidi Mabrouk est le résultat d’une évolution spontanée sans programmation théorique ou norme générale. Leur localisation dans les tissus urbains est le résultat d’initiatives de particuliers selon une logique visant à satisfaire au mieux commerçants et clients. Les structures urbaines ont joué à cet égard un rôle fondamental dans la création du tissu commercial qui s’est structuré en fonction des spécificités du tissu urbain. En conclusion, la concentration spatiale des sections commerciales à impulsé une dynamique d’attraction pour le quartier Sidi Mabrouk, ce qui a fait de lui un site favorable à une centralité commerciale.

Chapitre V: Le quartier Sidi Mabrouk : l’espace construit, en pleine mutation et vivement agressé

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Source : Dépouillement dossiers fiscaux-Mai 2010.

Graphe n°15 : Evolution des créations commerciales par année dans le quartier Sidi Mabrouk.

0 2 4 6 8 10 12 14 A B C D E F G H I J K L M N O P Q R 200 9 200 8 200 7 200 6 200 5 200 4 200 3 200 2 200 1 200 0 199 9 199 8 Nbr de commerce  Année

Chapitre V: Le quartier Sidi Mabrouk : l’espace construit, en pleine mutation et vivement agressé

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CONCLUSION

Le lotissement de l’Ex Village Juif avait un cachet résidentiel colonial très particulier, il a subi des mutations impressionnantes et ceci dès les premières années de l’indépendance. Une mutation exogène manifestée par L’arrivée des commerçants d’origine extra locale, d’une part, et une mutation endogène justifiée par la mal-adaptation des habitants aux nouveaux espaces hérités, d’autre part. Ceci n’a eu que des implications certaines sur la morphologie du lotissement ainsi que sur la vie sociale de ses habitants.

La première mutation est impulsée par un objectif commercial synonyme d’investissement, c’est ce qui a conduit les commerçants (habitants ou migrants) a procédé à de nombreuses modifications allant d’une simple adaptation de la nouvelle fonction jusqu'à la rénovation totale du cadre bâti. Il s’agit principalement de ceux, qui optent pour la transformation d’une partie du rez-de-chaussée (les garages surtout) ou d’un espace libre (les jardins) pour un usage commercial. Ou bien, il s’agit encore de ceux qui suite à la transformation démolition/reconstruction, réservent le rez-de-chaussée ou tout l’immeuble pour l’activité commerciale.

Il est vrai que le commerce demeure très rentable, dans un quartier réputé opulent et regroupant de surcroit un potentiel de consommateurs appréciable, où la possession d’un bien immobilier peut être très lucrative. C’est la raison qui a motivé beaucoup de gens pour des transformations en faveur des activités tertiaires à rentabilité économique.

La deuxième mutation par contre, vise un objectif social où les habitants de l’Ex Village Juif, se sont retrouvés face à des espaces qui ne répondaient pas pleinement à leurs besoins et leurs pratiques sociales. C’est ainsi qu’ils se sont mis à opérer des transformations tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des constructions afin d’adapter ces nouveaux espaces étrangers, à leur mode de vie et à leurs pratiques sociales et culturelles.

Ces deux types de mutations impulsées par les deux objectifs cités au dessus, ont parvenu aux mêmes résultats ; un espace résidentiel colonial muté selon trois formes principales : sociale, spatiale et fonctionnelle.

Chapitre V: Le quartier Sidi Mabrouk : l’espace construit, en pleine mutation et vivement agressé

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Références:

1. S.Larouk, « Impact des structures commerciales sur les mutations urbaines récentes ; cas de Sidi Mabrouk, Constantine » mém magistère, Constantine 2002.

2. Idem 1.

3. C.f extrait de la carte de Constantine, Sidi Mabrouk 1942.

4. H. Haumont, "Habitat et société", in Architecture et Comportement n°34, Lausanne, 1986.

5. Idem 4.

6. Assia Malki Allouani : « Quartiers de formation coloniale ; processus de réappropriation de l’espace colonial ; cas du Coudit-Aty, Constantine », p.128.mém magistère 2000.

7. Pierre. Merlin, Françoise Choay, « Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement », p.44, P.U.F., 1988.

8. Juan D. Lombardo et E. Barilleau, « Appropriation de l’espace dans les immeubles multi-familiaux », article publié par : Institut de Sociologie, p349, paris, 1975.

9. F. Paul-levy, M. Segaud, « Anthropologie de l’espace », collection : Alors, Edition : Centre Georges Pompidou, p.261, paris, 1983.

10. Idem 4.

11. E.Hall, « La dimension Cachée » Edition : Le Seuil, paris, 1966. 12. Idem 5, p.140.

13. Z.Samira ; « Dynamique commercial et centralité périphérique : cas de Sidi Mabrouk a Constantine »,MémMagistère,Constantine.

CHAPITRE VI

CHAPITRE VI