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Partie 1 : La douleur physiologie et thérapeutiques

2. Mécanisme de la douleur physiopathologie

3.3. Diagnostic et évaluation de la douleur

3.3.2. Evaluation de la douleur les questionnaires d’aide au diagnostic

3.3.2.1. Evaluation non spécifique

Les échelles unidimensionnelles de la douleur sont des outils de travail validés et faciles d’emploi. Elles peuvent être utilisées pour évaluer les différents aspects d’une douleur et son retentissement. Elles sont recommandées en pratique clinique.

globale de la douleur, l’intensité des principaux symptômes et son retentissement (Martinez et al., 2010).

Il est important au cours du suivi d’un patient de toujours utiliser la même échelle, afin de suivre l’évolution de la douleur sous traitement. Ceci permet d’adapter le traitement en fonction des résultats obtenus.

Pour les patients présentant plusieurs sites douloureux, chacun de ces sites doit être évalué séparément.

3.3.2.1.1. L’échelle visuelle analogique

L’échelle visuelle analogique (EVA) est l’outil de référence pour évaluer la douleur. Il s’agit d’une échelle d’auto-évaluation sensible, reproductible et fiable. Elle est validée aussi bien pour les situations de douleur aiguë que chronique, qu’elle soit en rapport ou non avec un cancer Lorsque c’est possible, elle doit être utilisée en priorité. L’EVA est considérée comme indispensable à l’évaluation initiale et au suivi du patient ayant une douleur chronique, et en particulier une douleur neuropathique (Lozeron and Kubis, 2015).

L’EVA se présente sous la forme d’une réglette en plastique de 10 cm. Côté recto (côté personnel de soin), elle est graduée en millimètre, numéroté de 0 à 10. Côté recto (côté patient), il s’agit d’une ligne horizontale non

graduée allant de « pas de douleur » à « douleur maximale imaginable » (Figure 24). Elle peut être proposée horizontalement ou verticalement au

patient. L’EVA peut être présentée au patient comme « un thermomètre » de la douleur.

Le patient indique, avec le curseur, son niveau de douleur sur la ligne.

Figure 24 : Echelle visuelle analogique (EVA) (Coin, 2016).

Le score établi est une aide à la mise en place d’un traitement

symptomatique. Afin de suivre son efficacité, il est nécessaire de renouveler l’opération toutes les 24 à 48 heures.

L’EVA n’est utilisable que chez les patients communicants (utilisation possible chez l’enfant), et ayant des capacités d’abstraction. Son utilisation chez les patients âgés est donc possible mais reste compliquée chez les personnes présentant des handicaps rhumatologiques, des troubles visuels, des troubles cognitifs limitant la compréhension des consignes et la réalisation de

l’exercice. L’EVA reste ainsi non comprise par 10 % des patients. Cette échelle ne donne aucune information sur la cause ou le mécanisme de la douleur.

3.3.2.1.2. L’échelle numérique

L’échelle numérique (EN) fait partie des échelles unidimensionnelles les plus répandues en clinique, en raison de leur facilité d’utilisation (Marchand, 2009). Il s’agit d’une échelle d’auto-évaluation. Elle est sensible,

reproductible, fiable et validée aussi bien pour les situations de douleur aiguë que chronique, qu’elle soit en rapport ou non avec un cancer. L’EN permet au patient de noter la douleur de 0 à 10 en sachant que la note 0 correspond à « pas de douleur », et la note 10 correspond à « la douleur maximale inimaginable ».

Elle peut être utilisée sous sa forme écrite ou orale. Sous la forme écrite, le patient entoure ou désigne le chiffre (entre 0 et 10) correspondant à

l’intensité de sa douleur. Sous la forme orale, il doit donner une seule note de 0 à 10, représentant la douleur au moment présent.

L’EN possède certaines limites, elle est en effet moins sensible et moins précise que l’EVA. Il est préférable d’utiliser la forme (écrite ou orale) la mieux adaptée au patient. Cette échelle peut être proposée aux patients qui ont du mal à comprendre le principe de l’EVA. Elle peut également être proposée, dans sa forme orale, aux patients ayant des handicaps physiques.

3.3.2.1.3. L’échelle verbale simple

Comme l’EN, l’échelle verbale simple ou simplifiée (EVS) est une échelle unidimensionnelle très utilisé et facile d’emploi. Cette échelle d’auto-

évaluation est sensible, reproductible, fiable et validée aussi bien pour les situations de douleur aiguë que chronique, qu’elle soit en rapport ou non avec un cancer.

L’EVS peut être présentée sous forme écrite ou orale. Dans sa forme orale, il s’agit de demander verbalement au patient d’évaluer sa douleur selon 4 ou 5 catégories, desquelles résultera un score, la version la plus utilisée étant celle à 5 catégories.

Dans sa forme écrite, le soignant présente au patient ces qualificatifs, ce dernier entoure ou désigne le terme correspondant à l’intensité de sa douleur.

L’EVS est moins sensible et moins précise que l’EVA.

Comme pour l’EN, il est recommandé d’utiliser la forme (écrite ou orale) la plus adaptée au patient. L’EVS est souvent utilisée chez les personnes âgées. En effet, ceux-ci peuvent qualifier leur douleur avec leurs propres mots. A l’exception des patients présentant des troubles cognitifs très sévères, la quasi-totalité des patients est capable de réaliser cette évaluation.

3.3.2.1.4. Le questionnaire de Saint Antoine

Aussi appelé « McGill Pain Questionnaire », le questionnaire de Saint Antoine (QDSA) est le questionnaire type de la douleur, mais n’est pas spécifique des douleurs neuropathiques (Marchand, 2009).

Le QDSA est plus complexe que les échelles globales vues précédemment, il se présente comme un outil de recherche. Il permet une évaluation

quantitative et qualitative de la douleur.

Ce type de questionnaire ne se prête pas à des mesures répétées. Il est adapté à des mesures plus espacées à plus long terme, et s’adresse plus particulièrement à la douleur chronique. Il est qualifié d’échelle verbale multidimensionnelle.

Le QDSA comprend 61 qualificatifs répartis en différentes sous-classes. La notation de la douleur se fait à l’instant présent. Le patient répond à une simple question verbale, chaque réponse correspondant à une note. Cette notation est similaire à celle de l’EVS. Il existe une forme abrégée de ce questionnaire, il s’utilise de la même manière, le nombre de qualificatifs ayant été réduit.

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