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Evaluation des rejets de biocides au niveau du CHU de Poitiers

IV. 1.3.3.3.3 Méthode retenue dans ce travail

V.2 Evaluation des rejets de biocides au niveau du CHU de Poitiers

L’évaluation des rejets issus des effluents du CHU a été réalisée à partir des mesures obtenues lors des campagnes C1 ; C2 et C3.

V.2.1

Paramètres physico-chimiques

Les paramètres physico-chimiques des effluents du CHU obtenus lors de ces campagnes sont reportés dans le tableau 14.

Ces paramètres varient peu entre les différentes campagnes. Il n’est pas possible de différencier un point particulier. L’effluent du CHU possède des caractéristiques en dessous des limites de déversement. Comparé à un effluent domestique, l’effluent hospitalier présente des valeurs de MES, DCO et DBO5 plus faibles. Le rapport DBO5/DCO pour le CHU laisse penser qu’il s’agit d’un effluent moyennement biodégradable alors que l’effluent domestique est biodégradable.

Ces résultats sont en accord avec ce qui est généralement présenté dans la littérature. Ces caractéristiques font que, pour le traitement des eaux, d’un point de vue législatif, les centres hospitaliers sont considérés comme des effluents domestiques et non industriels (mis à part les déchets spécifiques).

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Tableau 14 : Paramètres physico-chimiques des effluents du CHU de Poitiers (Campagnes C1; C2 et C3, d’après les données du CHU, Véolia).

Point Sortie de site R1 R2 Laborit Limite de déversement Domestique (paragraphe V.1) pH C1 8,5 8,5 8,1 8,1 5,5-8,5 7,6 C2 8,4 8,6 7,9 8,2 C3 8,2 8,2 8,1 7,9 MES en mg/L C1 270 140 140 50 600 550 C2 220 210 210 260 C3 220 230 190 270 DCO en mgO2/L C1 500 510 380 260 2 000 1 180 C2 620 730 490 530 C3 480 650 470 530 DBO5 en mgO2/L C1 220 230 130 99 800 760 C2 250 260 190 200 C3 190 320 200 210 Rapport DBO5/DCO C1 0,4 0,5 0,3 0,4 - 0,6 C2 0,4 0,4 0,4 0,4 C3 0,4 0,5 0,4 0,4 Débits en m3/j C1 1624 1024,8 367,1 232,0 - - C2 1175 744,1 230,6 200,3 C3 1169 749,8 224,9 194,3

V.2.2

Concentrations en biocides dans les effluents du CHU de

Poitiers

Les résultats obtenus lors de l’analyse du DDAC, de le CHD et du BAPLA sont présentés dans la figure 23.

Les trois biocides ne sont pas détectables au niveau du point « Laborit » lors des campagnes C1 et C2. Les concentrations sont inférieures aux limites d’analyse (tableau 37 en annexe). Ces résultats sont en accord avec les données de consommations du centre hospitaliers Laborit obtenues dans le cadre du projet BIOTECH et ne révélant pas l’utilisation des molécules étudiées. En revanche, lors de la campagne C3, une quantité non négligeable (67,5 µg/L) de BAPLA est relevée, et une trace de DDAC est détectée. Cette campagne ayant eu lieu six mois après les deux premières, un nouveau bâtiment a été raccordé sur le réseau Nord au niveau du point de prélèvement dans cet intervalle de temps. Sa mise en service

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a nécessité un nettoyage après travaux. Cette mise en service, durant la dernière campagne, pourrait expliquer la présence de BAPLA et de DDAC au niveau du point Laborit.

Pour les autres points de prélèvements, les concentrations de digluconate de chlorhexidine sont comprises entre 25,3 µg/L et 97,2 µg/L et celles du BAPLA entre 17,9 µg/L et 142,1 µg/L. Pour ces deux molécules, des concentrations plus importantes sont obtenues lors de la campagne C2 sans que cela puisse être expliqué. En revanche, des concentrations globalement similaires (de l’ordre de la trentaine de µg/L) entre les campagnes C1 et C3 sont retrouvées. En ce qui concerne le DDAC des valeurs similaires entre les trois campagnes sont mesurés en sortie de site (1648,5 ± 111,0 µg/L). Des valeurs plus dispersées sont trouvées en revanche pour les points R1 et R2 comprises entre 933,1 µg/L et 3250,1 µg/L.

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V.2.3

Détermination des flux massiques de biocides.

Les flux massiques de biocides permettent d’évaluer les contributions de différents points de prélèvement, les comparer entre-eux mais aussi avec les quantités consommées par le CHU.

Les flux massiques peuvent être calculés selon la relation :

E’(biocide) = Q * [biocide] (14) Avec :

E’(biocide) : Flux massique d’un biocide, exprimé en g/j Q : Débit en un point, exprimé en L/j

[biocide] : Concentration d’un biocide, exprimée en g/L, mesurée lors des campagnes terrains L’incertitude sur le flux massique d’un biocide, exprimée en g/j est :

ΔE’(biocide) = (𝚫𝐐 𝐐 + 𝚫𝐂(𝐛𝐢𝐨𝐜𝐢𝐝𝐞) 𝐂(𝐛𝐢𝐨𝐜𝐢𝐝𝐞) ) * E’(biocide) (15) Avec : ΔQ

Q : Incertitude sur le débit. Elle est considéré égale à 5 % Δ𝐶(𝑏𝑖𝑜𝑐𝑖𝑑𝑒)

𝐶(𝑏𝑖𝑜𝑐𝑖𝑑𝑒) : Incertitude relative de la concentration d’un biocide déterminée lors de l’analyse des

échantillons (paragraphe IV.1.3.3.2).

V.2.3.1

Bilan massique sur le site du CHU

Au regard du maillage du système de collecte des eaux usées du CHU, il est possible de considérer que les points de prélèvements situés sur le réseau Sud (point R1) et le réseau Nord (point R2 et Laborit) représentent la quasi-totalité des rejets retrouvés en sortie de site. Dans ces conditions le bilan massique (16) devrait être respecté :

E’ (sortie) = ∑ E’ (R1,R2,Laborit) (16) Avec :

E’ : flux massique en un point de prélèvement donné en g/j

De cette manière, pour chaque campagne et chaque molécule, la quantité journalière rejetée à la sortie du site peut être comparée aux quantités retrouvées au niveau des autres points. L’exploitation des résultats, présentés dans la figure 24 montre un bilan massique globalement respecté si l’on tient

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compte des incertitudes calculées. Dans la plupart des cas (campagnes C1/C3 pour le DDAC et le BAPLA, campagnes C1/C2/C3 pour le CHD), une différence inférieure à 10 % est observée entre les quantités retrouvées au niveau des trois points et celles retrouvées en sortie de site.

Figure 24 : Bilan massique entre les points réseaux et le point sortie de site du CHU (Campagnes C1; C2 et C3).

Lors de la troisième campagne des prélèvements asservis au débit ont été réalisés pour chaque point. Des écarts de 8,4 % et 7,7% sont observés respectivement pour le DDAC et le BAPLA entre la sortie de site et l’ensemble du système de collecte. Un écart un peu plus important est notable pour le digluconate de chlorhexidine (16,9%) mais reste acceptable compte tenu des incertitudes calculées. Par ailleurs, à partir de ces résultats, il peut être noté que le réseau 1 participe majoritairement aux rejets de biocides retrouvés en sortie de site : environ 60 % des rejets des trois molécules cibles retrouvés en sortie proviendraient de ce réseau.

Lors des deux premières campagnes, des prélèvements asservis au temps ou au débit ont été réalisés suivant les points (tableau 12). Dans ces conditions des écarts inférieurs à 10 % sont observés : pour le DDAC et BAPLA de la campagne C1 et le CHD de la campagne C2. Des écarts plus importants (entre 16 % et 42 %) sont retrouvés pour le CHD de la campagne C1 et le BAPLA et DDAC de la campagne C2. Toutefois, compte tenu des incertitudes, le bilan massique semble respecté dans son ensemble pour ces deux premières campagnes. Au regard de ces résultats et des concentrations en biocides obtenus lors des trois campagnes peu d’impact de la technique d’échantillonnage ne semble observé.

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V.2.3.2

Comparaison des quantités de biocides consommées et

retrouvées dans les rejets