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EVALUATION DES RISQUES POUR LES ESPECES EXOTIQUES

Guide pour l’évaluation des pressions des espèces exotiques

EVALUATION DES RISQUES POUR LES ESPECES EXOTIQUES

L’évaluation des risques est un outil important dans le développement des programmes de contrôle et de gestion des espèces exotiques.

Le DEFRA (Departement for Environment, Food and Rural Affairs) recommande l’utilisation d’une procédure d’évaluation de risque complète pour déterminer la probabilité de l’établissement d’une espèce particulière et l’impact de son apparition.

Le DEFRA suggère que les résultats de ces évaluations permettent d’établir des listes d’espèces exotiques dans différentes catégories de risque : élevé, moyen et faible. En revanche, cette classification requiert de nombreuses informations sur l’écologie des espèces qui ne sont pas toujours disponibles, donc les listes sont provisoires jusqu’à ce que les données soient plus précises.

Catégories d’impacts des espèces exotiques

Les différentes catégories d’impacts sont basées sur l’étude réalisée par le DEFRA et suivent la stratégie de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature et des ressources naturelles (UICN) dont les définitions ont été reprisent :

- Impact élevé : espèce exotique connue pour être envahissante et avoir des impacts négatifs avérés dans les nouveaux habitats où elle s’établie.

Les espèces classées comme ayant des impacts élevés vont probablement s’établir et causer des problèmes dans les habitats dans lesquels elles vont apparaître. Leur capacité à se disperser rapidement signifie que la prévention reste le seul moyen efficace pour gérer ce problème puisque les moyens de contrôle vont être très chers et risquent d’échouer.

- Impact faible : espèce exotique connue, sur la base de critères rigoureux, pour avoir une faible probabilité de devenir envahissante, et pour lesquelles des observations sur le terrain n’ont montré aucun impact défavorable après plusieurs années d’établissement.

Si les conditions de vie dans le milieu change et que l’espèce change de comportement, elle pourra être reclassée comme ayant un fort impact jusqu’à ce que la preuve soit apportée pour qu’elle reste classée avec un faible impact.

- Impact inconnu : espèce exotique dont la probabilité de devenir envahissante est inconnue et pour laquelle une évaluation de risque complète est exigée.

Cette catégorie regroupe la majorité des espèces exotiques pour lesquelles les informations sur l’écologie sont indisponibles. Une espèce classée dans cette liste y reste jusqu’à avoir suffisamment d’information pour la classer dans l’une des deux autres catégories.

Assignation des espèces dans une catégorie d’impacts

L’effet de l’introduction d’une espèce exotique sur une masse d’eau et le risque de non atteinte des objectifs environnementaux dépendra du statut écologique de la masse d’eau avant l’introduction, de la présence d’habitats disponibles, de prédateurs ou de compétiteurs connus pour l’espèce et du potentiel d’envahissement de cette espèce.

Une approche de précaution prévoit que l’espèce soit classée dans la liste « impacts inconnus » dès lors qu’il y a un doute sur ces effets probables.

La classification des espèces dans chaque catégorie est susceptible de changer pour plusieurs raisons :

- certaines espèces peuvent cesser de causer des problèmes

- de nouvelles connaissances peuvent être obtenues sur une espèce

- des changements environnementaux peuvent se produire dans le milieu de vie (réchauffement climatique…)

- des changements peuvent arriver dans la distribution de l’espèce (changement de phase de colonisation)

- des changements d’interaction entre les espèces sont également possibles (introduction ou rétablissement d’un prédateur ou d’un concurrent)

- des changements dans l’écologie de l’espèce peuvent enfin se produire (hybridation…)

Principes généraux pour l’évaluation des risques et du statut écologique

1) Une masse d’eau provisoirement classée en « très bon » état écologique (statut de référence) ne devrait contenir aucune espèce exotique inscrite comme ayant un fort impact ou un impact inconnu. En revanche, une espèce exotique classée dans la catégorie des impacts faibles ne devrait pas directement causer de rétrogradation du statut écologique sauf si elle l’affecte à un niveau local.

2) Une masse d’eau en « bon » état qui offre une possibilité significative d’impact d’une ou plusieurs espèce(s) exotique(s) envahissante(s) qui a (ont) un impact élevé ou inconnu est en danger de détérioration de son statut.

3) L’absence d’espèces exotiques envahissantes, d’impacts observés ou d’autres critères liés à ces espèces est un objectif environnemental pour les masses d’eau protégées (SACs ou SPAs). Lorsque ces conditions ne sont pas respectées, il y a un risque de non respects de ces objectifs environnementaux.

4) Les risques causés par une espèce exotique varieront selon différents facteurs qui devraient être pris en compte dans l’évaluation des risques :

- l’emplacement actuel de l’espèce : déjà dans la masse d’eau considérée, dans une masse d’eau proche ?...

- la masse d’eau contient-elle des habitats disponibles et appropriés pour l’espèce exotique ?

- existe-t-il des compétiteurs ou des prédateurs connus de cette espèce qui pourrait empêcher son établissement ?

- existe-t-il d’autres facteurs qui augmentent la probabilité de l’établissement de l’espèce exotique dans la masse d’eau (pêche, élevage à proximité, transfert d’eau…) ?

Recommandations spécifiques pour l’incorporation des espèces exotiques dans l’évaluation des risques (2004)

1) L’évaluation des risques en 2004 devait se concentrer sur une dizaine d’espèces présentant un fort impact et choisies aussi pour les connaissances disponibles sur celles-ci.

Crassula helmsii (orpin des marais) Spartina anglica (spartine anglaise) Hydrocotyle ranunculoides (hydrocotyle fausse-renoncule) Dreissena polymorpha (moule zébrée) Azolla filiculoides (azolla fausse-fougère) Eriocheir sinensis (crabe chinois)

Myriophyllum aquaticum (myriophylle aquatique) Pacifastacus leniusculus (écrevisse de Californie) Sargassum muticum (sargasse) Crepidula fornicata (crépidule)

2) Lorsque les données sont disponibles et donnent la probabilité de risques, les masses

3) Etant donné le manque de données sur les impacts des espèces exotiques dans des sites spécifiques, ce sont les dix espèces listées précédemment qui seront utilisées pour indiquer les masses d’eau à risque. A plus long terme, l’exigence sera d’évaluer les impacts des espèces exotiques dans des masses d’eau spécifique afin de permettre une évaluation correcte du statut écologique et la désignation de programmes de mesures appropriés.

4) Des estimations officielles de confiance pour l’évaluation des risques des espèces exotiques devraient être limitées dans les cas où les espèces exotiques constituent la seule pression menant à classer la masse d’eau comme « à risque »

Annexe 5 : Incorporation des espèces exotiques envahissantes (EEE) pour l’évaluation écologique dans le contexte de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau (DCE)

SYNTHESE

Incorporation des espèces exotiques envahissantes (EEE) pour

l’évaluation écologique dans le contexte de la Directive Cadre