EVALUATION DES IMPACTS RESIDUELS DU PROJET106

7.1. METHODES D’EVALUATION DES IMPACTS RÉSIDUELS

Pour analyser les impacts résiduels du projet, nous avons procédé de façon similaire à l’analyse des impacts bruts. Ainsi, une analyse aussi bien qualitative que quantitative a été menée. Elle est également effectuée à dire d’expert et peut parfois prendre en considération des retours d’expérience.

Notons que cette analyse des impacts résiduels considère la bonne application des mesures d’évitement et de réduction proposées ci-dessus.

Ainsi, pour l’évaluation des impacts résiduels et de leur intensité, nous avons procédé à une analyse multifactorielle :

Intégrant l’élément biologique : état de conservation, dynamique et tendance évolutives, vulnérabilité biologique, diversité génétique, fonctionnalité écologique, etc.

Intégrant le projet et ses caractéristiques :

- Nature d’impact : destruction, dérangement, dégradation…

- Type d’impact : direct / indirect

- Durée d’impact : permanente / temporaire - Portée d’impact : locale, régionale, nationale

Intégrant le respect des mesures de suppression et de réduction proposées.

L’importance de chaque impact résiduel est étudiée en leur attribuant une valeur selon la même grille de valeurs que celle précédemment utilisée :

Très fort Fort Modéré Faible Très faible Nul Non évaluable*

* Uniquement dans le cas où l’expert estime ne pas avoir suffisamment d’éléments lui permettant d’apprécier correctement l’impact

L’impact résiduel est déterminé sur chaque espèce protégée évaluée précédemment (impacts bruts) avant mesures de suppression et de réduction des effets et pour laquelle un impact a été mis en évidence.

Chaque « niveau d’impact résiduel » sera accompagné par un commentaire, précisant les raisons ayant conduit à attribuer telle ou telle valeur. Les principales informations seront synthétisées sous forme de tableaux récapitulatifs. Il s’agit là d’une étape cruciale pour la suite du dossier, car elle conditionne les mesures compensatoires qui seront, éventuellement, à proposer.

7.2. IMPACTS RESIDUELS

7.2.1. I

Concernant la flore, la mise en œuvre des mesures d’évitement (abandon d’une parcelle) et de réduction (strict respect des emprises, déplacement des stations de gagée situées sur le terrain d’assiette du projet), permettront de réduire d’une manière très importante les effets sur l’espèce à l’échelle locale.

Les pieds de gagées fortement susceptibles d’être détruits par la réalisation des travaux et l’implantation des panneaux photovoltaïques seront sauvegardés par une transplantation à proximité immédiate, sur des habitats propices et similaires.

Ces mesures permettent, sous réserve de la bonne reprise des transplantations, de préserver tous les pieds de gagée identifiés lors du diagnostic écologique préalable du site.

Ces mesures permettent d’atténuer fortement le niveau d’impact sur l’espèce et d’arriver à un niveau non significatif. En effet, l’espèce reste bien représentée à l’échelle locale et les mesures prévues permettent de maintenir la population locale de gagée des champs.

Par ailleurs, la suppression de stations d’espèces végétales exotiques envahissantes permettra de faire disparaitre une menace sérieuse sur la biodiversité locale.

Les impacts résiduels sur la gagée des champs sont donc évalués à très faible.

7.2.2. I

-

Après mise en place de mesures d’évitement (conservation des buissons épineux le long de la limite sud de la zone de projet) et de réduction (défavorabilisation de l’emprise de la centrale photovoltaïque avant le début des travaux, strict respect des emprises lors du chantier), un impact non négligeable perdure sur la pie-grièche.

Ce projet entrainera malgré les mesures mises en place, une suppression définitive d’une zone d’habitat de l’espèce, occupée par un couple.

L’espèce reste assez rare et les possibilités de déplacements aux abords immédiats du projet demeurent limitées, faute d’habitats adaptés. En effet, les haies de buissons épineux (aubépine, églantier, prunelier…) restent très rares, voire absente dans le périmètre immédiat.

Le projet entrainera donc une perte définitive d’habitat, que les mesures d’évitement ou de réduction ne peuvent compenser.

L’impact résiduel sur l’espèce est donc jugé toujours modéré sur l’espèce, après mise en place de ces mesures d’évitement et de réduction.

Le tableau présenté en page suivante récapitule les impacts bruts, les mesures proposées et les impacts résiduels après mise en place des mesures d’évitement et de réduction d’impacts.

Compartime

nt considéré Espèce considérée Enjeu local de

conservation Impact brut attendus Bilan de

l’impact brut

Mesures mises en

place Impact résiduel Bilan

Impact résiduel

FLORE Gagée des champs

(Gagea villosa) Modéré

23 stations recensées sur le terrain d’assiette du projet initial seront supprimées par l’emprise du projet, soit la destruction d’un peu plus d’une trentaine individus.

Risque de destruction des stations en bordure par les circulations d’engins aux abords, en dehors des zones d’emprises du projet.

Les individus de gagée situés sur les 21 stations de l’emprise définitive du projet seront préservés par une opération de transplantation.

Les habitats naturels modifiés par le projet

pourraient s’avérer favorables à la gagée, au moins en partie.

Aucun à Très faible

OISEAUX Pie-grièche écorcheur

(Lanius collurio) ^Modéré

Suppression d’habitat d’espèce par l’emprise du projet. La suppression des buissons épineux sur le site pourrait conduire l’espèce à abandonner le secteur.

Pas de risque de destruction d’individus, l’espèce ne nichant pas sur le site.

Modéré

E2 R1 R3

Persistance de l’impact lié à la perte définitive d’habitat, que les mesures d’évitement ou de

réduction ne peuvent compenser. Modéré

Rappel des mesures : Mesures d’évitement

• Mesure E1 : Réduction des emprises du projet et abandon de la parcelle nord-ouest, pour préserver 2 stations de gagée des champs

• Mesure E2 : Maintien des buissons épineux en limite sud du site

Mesures de réduction

• Mesure R1 : Défavorabilisation de l’emprise

• Mesure R2 : Sauvetage des gagées présentes sur l’emprise du parc photovoltaïque par transplantation

• Mesure R3 : Strict respect des emprises lors du chantier

• Mesure R4 : Lutte contre les espèces invasives.

Conclusion : un impact résiduel modéré persiste encore sur la pie-grièche écorcheur, après mise en place des mesures d’évitement et de réduction.

Des mesures de compensation de ces impacts sont donc proposées dans les paragraphes suivants.