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Evaluation économique du paysage : un choix méthodologique

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Le paysage est un bien économique qui répond à une demande ce qui lui confère une valeur économique. Cependant, il présente le caractère non-marchand ce qui implique que cette valeur n’est pas exprimée clairement. Or, la puissance publique a besoin d’une telle information pour mettre en place des mesures de protection de l’actif. C’est dans ce souci d’aide à la décision qu’il s’agit d’utiliser des méthodes d’évaluation afin d’associer à la valeur de l’actif une mesure monétaire. L’évaluation attendue se situe pour cette raison dans une démarche ex ante, le but n’étant pas d’évaluer les politiques mises en place, mais de les aider à orienter leurs actions ou de juger un programme de mesures paysagères en terme de pertinence économique. C’est dans le contexte de l’analyse coût-bénéfice qu’une telle évaluation doit être comprise. Freeman écrivait à ce titre: « (…) in a democratic society, the more open decision makers are about the problems of making choices and the values involved and more the information they have about implications of their choices, the better their choices are likely to be. Estimates of values in monetary terms are one such source of information. » (Freeman III,1993, p. 11). Une évaluation ex-post serait à même de compléter la démarche en établissant un bilan de la politique effectivement mise en œuvre à partir de critères d’efficacité. Ce n’est pas l’objet de cette thèse, qui se consacre à l’évaluation des bénéfices attendus par la mise en œuvre d’une politique aux impacts certains sur le paysage.

La première section de ce chapitre exposera les méthodes d’évaluation traditionnellement utilisées pour remédier à cette défaillance du marché dans le but de fournir un indicateur monétaire. Les principales méthodes seront présentées d’un point de vue théorique et mises en perspective avec des études empiriques réalisées sur le thème de l’évaluation du paysage.

La seconde section sera consacrée à la méthode retenue dans cette thèse, qualifiée dans la littérature par sa terminologie anglo-saxonne : choice experiments method ou encore attribute based stated choice method. Nous avons opté pour la traduction méthode des choix multi-attributs (MCMA). Le « pourquoi ? » de ce choix méthodologique, et le « comment ? » de son application empirique seront traités successivement.

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1. Les méthodes d’évaluation standards des biens environnementaux

L’analyse coût-bénéfice utilisée pour juger de l’intérêt économique d’une politique d’environnement doit être en mesure de comparer les coûts et les bénéfices associés à cette politique. Or les avantages attendus, qui sont traduits par les valeurs d’usage et de non-usage du bien concerné par la mesure politique, doivent être évalués ce qui justifie l’emploi de méthodes d’évaluation. Il existe les méthodes directes et les méthodes indirectes1. Elles sont toutes deux fondées sur l’étude des préférences individuelles mais se distinguent quant à l’approche employée. Les méthodes directes adoptent une approche dite « hypothétique » en créant un marché hypothétique du bien environnemental à évaluer. Les méthodes indirectes observent les comportements des consommateurs sur le marché (existant) d’un bien marchand lié à l’actif naturel (complémentaire faible). Etudions le fonctionnement des plus connues d’entre elles afin de montrer leur aptitude respective à s’attacher aux valeurs d’usage et de non-usage du bien « paysage » tel que défini dans cette thèse.

1.1 Les méthodes directes ou « stated preference methods »

Pour ces méthodes directes, la révélation des préférences individuelles est faite de façon explicite, puisqu’il s’agit d’interroger directement les individus. Ces méthodes suivent une approche dite contingente, dans le sens où elles confrontent l’individu à un marché contingent2, hypothétique, où se vendent et s’achètent des biens environnementaux. Elles ont l’avantage de pouvoir s’attacher simultanément aux valeurs d’usage et de non-usage de l’actif naturel évalué. La principale méthode directe qui a été largement employée pour traiter de biens environnementaux est la méthode d’évaluation contingente (MEC). Revenons tout d’abord sur les caractéristiques propres de sa mise en œuvre en insistant sur le rôle central du questionnaire. Nous mettrons alors en perspective cette méthode avec les applications auxquelles elle a donné lieu en évaluation du paysage. Cela nous permettra de présenter les

1 Bien que cette typologie soit la plus employée, on en trouve d’autres dans la littérature. Ainis, Soguel [Soguel, N. (1994), Evaluation monétaire des atteintes à l'environnement: une étude hédoniste et contingente sur l'impact des transports. Thèse pour le Doctorat ès Sciences économiques. Université de Neuchatel. Faculté de Droit et de Sciences économiques. 181p] utilise la distinction entre méthode psychométrique et méthode économétrique. D’autres comme Faucheux et Noël [Faucheux, S. and J.-F. Noël (1995), Economie des ressources naturelles et de l'environnement. Armand Colin (Eds)] utilisent la typologie directe/indirecte pour différencier les méthodes fondées sur les préférences individuelles de celles s’appuyant sur les relations dose-réponse.

2 « Un marché est contingent s’il dépend de la réalisation d’hypothèses ou de suppositions » [Soguel, N. (1994), Evaluation monétaire des atteintes à l'environnement: une étude hédoniste et contingente sur l'impact des transports. Thèse pour le Doctorat ès Sciences économiques. Université de Neuchatel. Faculté de Droit et de Sciences économiques. 181p.] CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

arguments forts du débat existant à son sujet en exposant les différents biais qui lui sont inhérents.

(a) Description de la méthode d’évaluation contingente et rôle du questionnaire

Cette méthode fut pour la première fois utilisée dans une étude de Ciriacy-Wantrup en 1947, mais fut académiquement étudiée suite à la thèse de Davis en 1963 (Smith,1996). L’avantage de la méthode est de disposer d’une évaluation ex ante de l’impact d’une politique. Elle consiste à interroger les individus au sujet d’une amélioration de l’actif naturel étudié par le biais d’un questionnaire afin de permettre une estimation monétaire de la variation attendue du bien-être de cet individu. L’enquêté se trouve ainsi confronté à une situation hypothétique sur laquelle il lui est demandé de se prononcer en termes de préférences. Il peut cependant préférer une situation de statu quo définie comme traduisant l’état du bien sans transformation particulière ou sans intervention de l’Etat.

Le questionnaire, outil au cœur de la méthode, doit prendre en compte plusieurs points clés. Le premier concerne l’échantillon auquel est adressée l’enquête. Il doit être constitué par des individus concernés par le bien, et donc par la politique envisagée.

Le questionnaire doit également définir très clairement l’actif naturel évalué, ainsi que les transformations qu’il pourrait connaître sous l’effet de la politique. Le scénario présenté doit donc être parfaitement explicité « puisqu’il va permettre à l’individu de « construire » son évaluation contingente » (Desaigues and Point,1993, p.113).

La politique qu’il est question de mettre en œuvre est présentée dans le scénario comme devant être financée par les agents, ce qui signifie que ces agents seraient amener à payer pour pouvoir bénéficier des améliorations de l’actif naturel concerné. C’est le moyen employé pour disposer d’un montant monétaire associé aux transformations de l’actif, mais cela ne signifie pas qu’une tarification serait concrètement mise en place si la mesure sous-jacente était effectivement adoptée. Le questionnaire a donc pour tâche centrale d’assurer la meilleure révélation possible de la valeur de l’actif. Pour cela, différentes techniques sont possibles (Bonnieux and Desaigues,1998). Le système des enchères montantes ou descendantes propose une première valeur du CAP et selon la réponse une seconde valeur, inférieure ou supérieure, est proposée. Une seconde technique envisageable est celle de la question ouverte. L’individu doit dans ce cas donner son CAP, souvent aidé par une carte de paiement qui lui présente plusieurs montants possibles. Enfin, la technique du référendum propose à l’individu une valeur et une seule, celle-ci ayant été choisie au préalable de façon aléatoire par l’enquêteur,

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vis à vis de laquelle l’enquêté se positionne. Cette technique est celle qui se rapproche le plus du système du marché sur lequel les agents sont des preneurs de prix. Le questionnaire doit par ailleurs informer l’agent sur le mode de paiement utilisé, ce dernier devant être connu des individus et réaliste par rapport à la situation hypothétique présentée. Ainsi, à titre d’exemple, améliorer la qualité d’un actif récréatif pourra passer par la mise en place d’un droit d’entrée et améliorer la qualité de l’eau pourra s’envisager à travers une augmentation de la facture d’eau.

Enfin, le questionnaire doit aussi s’intéresser aux caractéristiques socio-économiques des enquêtés afin de disposer de l’information la plus complète possible dans le but de tester la fiabilité du modèle d’estimation du CAP.

La présentation détaillée du questionnaire a permis de souligner les critères-clés d’une bonne collecte de données. L’évaluation contingente doit alors traiter ces données afin de calculer le CAP moyen qui permettra de calculer à son tour le bénéfice total associé à l’actif considéré. Lorsque la question des révélations est ouverte, le calcul du CAP est facile car les individus ont directement révélé leur variation du surplus. Les seuls points importants à traiter sont les valeurs extrêmes, les valeurs nulles et les non-réponses. Dans le cas d’une question des révélations fermée comme c’est le plus souvent le cas, l’information obtenue n’est que partielle car on ne sait pas dans quelle échelle se situe la variation du surplus. Il s’agit alors de spécifier un modèle de préférences et de l’estimer. Plusieurs modèles existent. Le modèle de Hanemann (Hanemann,1984) considère les réponses données comme des variations de la fonction d’utilité indirecte. Pour Cameron (Cameron,1988), l’analyse se fait en terme de différence de fonctions de dépenses. Le détail de la modélisation n’est pas présenté volontairement étant donné que cette méthode d’évaluation ne sera pas appliquée empiriquement dans cette thèse.

Cette méthode n’est pas sans biais. Cependant, ces derniers sont essentiellement liés au contexte empirique puisqu’on peut définir le biais comme étant « la différence entre la distribution de paiements hypothétiques obtenus à l’aide d’un questionnaire et la distribution qui aurait été obtenue par le fonctionnement du marché. » (Bonnieux and Desaigues,1998, p.248). Il s’agit donc d’une source d’erreur systématique. C’est la raison pour laquelle il apparaît plus judicieux de mettre en perspective ces biais avec des études empiriques réalisées sur le thème de l’évaluation économique du paysage.

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(b) L’évaluation contingente dans le débat empirique

L’évaluation contingente est connue pour avoir de nombreux biais inhérents à son fonctionnement. Ils ont été testés à plusieurs reprises, alimentant le débat aujourd’hui ancien, afin de pouvoir justifier de l’usage (ou non) de cette méthode. Revenons sur les principaux biais traditionnellement cités comme arguments par les détracteurs de la MEC, en les illustrant par les tests auxquels ils ont donné lieu dans les études empiriques d’évaluation du paysage.

- Le biais hypothétique vient de ce que les individus n’arrivent pas à valoriser correctement leurs préférences. Ils auraient tendance à sur ou sous-évaluer leur consentement à payer. Des expériences de laboratoire ont permis de comparer les réponses obtenues sur un marché simulé de celles obtenues sur un marché hypothétique. En moyenne, la réponse à une question hypothétique est 2,5 fois plus élevée que celle obtenue sur un marché simulé. C’est donc le manque de connaissance et d’expérience du marché (non existant) du bien évalué qui est la cause du biais. Un traitement économétrique peut résoudre en partie ce problème, mais uniquement dans le cas de questions fermées. Parmi les études recensées utilisant l’évaluation contingente pour évaluer le paysage3, nous n’avons pas relevé de test particulier de ce biais. Nous ne pouvons donc pas illustrer ce problème par des études relevant de l’évaluation du paysage.

- Un autre biais, très fréquent en évaluation contingente, est le biais instrumental qui est lié au mode de paiement retenue dans le questionnaire. Dans le cas de questions fermées (ou système d’enchères), la valeur la plus élevée acceptée par l’individu est retenue comme indicateur de son CAP. Mais il semblerait que cette valeur soit liée à la première valeur proposée (sorte de biais d’ancrage). Hanley et Ruffel (Hanley and Ruffell,1993) ont testé ce biais dans le cadre de leur étude sur l’évaluation des caractéristiques des forêts anglaises. Ils ont employé dans ce but deux techniques : l’une en faisant varier au sein d’une même enquête le type de paiement proposé (fermé, ouvert), et l’autre consistant à modifier les mots employés dans la question afin de laisser de côté la raison du paiement et altérer ainsi l’information des agents4. Ils concluent au rejet du biais après avoir abouti à la

3 Nous présentons en Annexes du chapitre 2 un inventaire non exhaustif des études (contingentes et autres) ayant cherché à évaluer le paysage.

4 La phrase “Suppose that, due to financial pressure, the Forestry Commission had to decide whether to introduce an entrance fee” est remplacée par “Suppose the Forestry Commission decided that it was appropriate to charge an entrance fee”. CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

significativité des variables discrètes utilisées dans la régression pour tenir compte des différents CAP. Santos (Santos,1998) s’est également intéressé à ce problème dans son étude sur les paysages de deux parcs naturels ( Portugal et Angleterre). Il intègre dans son modèle une variable discrète pour la valeur du premier montant proposé, et constate une forte significativité de la variable. Cependant, bien que l’effet soit donc constaté, son importance n’est pas assez forte pour rendre les estimateurs des bénéfices non fiables (p.163).

- Le biais d’inclusion est un des biais inhérents à l’évaluation contingente sur lequel

on trouve le plus de littérature. Il est fortement lié aux valeurs de non-usage du bien. En présence d’un tel biais, le consentement à payer est le même quelle que soit la « taille » du bien évalué. Cependant, ce biais englobe plusieurs phénomènes (Hanemann,1994). Il y a d’une part un véritable effet « de champ » selon lequel le CAP pour préserver 100, 1000 ou 10 000 hectares de forêt est significativement le même. Il y a d’autre part un effet de « séquence d’agrégation » qui indique que, dans le cas d’une évaluation de plusieurs actifs, la valeur d’un des actifs dépend de l’ordre dans lequel on pose la question de son évaluation. Un « effet géographique » peut apparaître dans ce biais. Il traduit la non prise en compte de l’échelle spatiale par les enquêtés lorsqu’ils évaluent le bien. Enfin, ce biais d’inclusion présente également la forme de « Warm Glow Effect »5 tel que nous l’avons défini dans la section précédente pour traiter des valeurs de non-usage. Les individus auraient tendance à exprimer un sentiment d’ordre moral indépendant des caractéristiques du bien, du contexte de l’évaluation et des actions hypothétiques entreprises.

Colson et Stenger-Letheux évaluent en 1996 le paysage de bocages de Loire-Atlantique (Colson and Stenger-Letheux,1996). Ils proposent deux scénarios pour évaluer ces paysages agricoles : un scénario de conservation des paysages dans l’état actuel et un scénario de restauration des bocages. Ce dernier scénario est présenté sous deux formes : l’une propose une restauration au niveau du canton, l’autre version au niveau du département. C’est donc grâce à cette distinction que les auteurs testent le biais d’inclusion : ils supposent que les individus allouent la même somme quelle que soit la surface restaurée. Effectivement, les données recueillies leur permettent de conclure à l’existence de cet effet (qu’ils qualifient de biais d’inclusion « géographique »).

5 Cet effet est souvent englobé dans la littérature au sein du biais « yea-saying » selon lequel les individus ont tendance à répondre par l’affirmative aux propositions de CAP qui leur sont faites. Ce « yea-saying bias » n’apparaît pas distinctement dans notre typologie car il peut regrouper plusieurs raisons à ces réponses systématiques par « oui », raisons relevant d’ordres divers. La raison peut résider effectivement dans le caractère éthique des biens environnementaux évalués, une réponse « non » étant alors considérée comme anti-éthique. Mais la réponse « oui » peut également être due au souhait de satisfaire l’enquêteur.

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La même année, une équipe française de l’INRA de Rennes, s’intéresse aussi à la question de la valeur économique du paysage agricole, et tout particulièrement d’une restauration du bocage (Bonnieux and Le Goffe,1996) (Bonnieux and Le Goff,1997). Selon eux, un certain nombre de biais d’inclusion est éliminé de leur étude du fait du réalisme des politiques de restauration envisagées, mais subsiste l’effet « géographique » qu’ils comptent donc tester. Afin de vérifier dans quelle mesure le CAP varie avec les préférences pour des niveaux géographiques différents, ils n’ont pas souhaité proposer plusieurs versions du scénario de restauration selon l’extension de la restauration envisagée comme cela est généralement fait. Ils ont préféré chercher à savoir si les enquêtés attachaient autant de valeur au bocage proche qu’à celui éloigné de leur domicile. Ils concluent que les enquêtés appréhendent correctement les différentes échelles géographiques, et le biais est donc absent. D’autre part, ils constatent que « les motivations altruistes sont peu intervenues dans les comportements » (p.28), ce qui traduit l’absence d’un effet Warm Glow. Leur conclusion sur ce point paraît quelque peu hâtive surtout si on en juge par la difficulté de cerner un tel phénomène à la fois d’un point de vue théorique (cf. chapitre1) et d’un point de vue empirique (la dernière partie de cette thèse discutera de ce point en détail).

- Il existe également un biais stratégique ou « passager clandestin » selon lequel les enquêtés n’auraient pas intérêt à révéler leur véritable consentement à payer dès lors qu’ils anticipent l’utilisation qui sera faite de leur réponse. Si les agents anticipent que leur CAP servira de base à une taxe à laquelle ils seront soumis, ils auront tendance à sous-évaluer ce CAP. Ils cherchent, en adoptant cette stratégie, à bénéficier gratuitement d’un service que les autres financeront, tel un « passager clandestin ». Il existe malheureusement peu de données empiriques sur l’importance de ce biais (Willinger,1996) et aucune étude traitant du paysage à notre connaissance ne s’y est intéressée. La récente méta-analyse présentée par Carson, Flores et Meade (Carson, et al.,2001) détaille les techniques mises au point par différents auteurs pour éviter au mieux ce biais en améliorant les questionnaires.

Le débat n’est aujourd’hui pas clos et gagne même en vigueur avec l’importance prise par le biais d’inclusion et le développement des recherches sur la satisfaction morale et le Warm Glow Effect.

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1.2 Les méthodes indirectes

Les méthodes indirectes ont été élaborées pour s’attacher aux valeurs d’usage en considérant la notion d’usage d’un bien environnemental comme l’achat d’un bien marchand complémentaire (faible). Nous allons revenir successivement sur les deux principales méthodes indirectes : la méthode des coûts de déplacement (MCD) et la méthode des prix hédonistes (MPH). Nous illustrerons chacune d’elles par les évaluations empiriques du paysage qui ont pu être réalisées.

(a) La méthode des coûts de déplacement

Cette méthode a été initialement créée pour évaluer les services non-marchands rendus par les actifs naturels tels que la pêche, la chasse, etc. C’est Hotelling en 1947 qui exposa dans sa fameuse lettre l’idée d’observer les coûts de déplacement pour en déduire une disponibilité à payer. Mais c’est Clawson et Knetsch (Clawson and Knetsch,1966) qui l’ont développée en 1966. Selon cette méthode, les individus manifestent l’intensité de leur demande d’usage d’un site récréatif par l’ensemble des dépenses engagées pour se rendre sur le site et pratiquer l’activité récréative souhaitée.

Présentons dans un premier temps le modèle sous-jacent à cette méthode, avant d’analyser comment il a pu être utilisé dans le cadre d’évaluations du paysage.

Le modèle « de base » fonctionne en deux étapes. Il s’agit donc d’estimer dans un

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