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Introduction générale

La place des systèmes ou des situations dans lesquels s’effectuent les comparaisons entre soi et autrui, notamment relatives à l’avenir, quoi que déterminante, a rarement été examiné dans l’étude de l’optimisme comparatif. Les travaux sur l’OC ont le plus souvent proposé des explications et des opérationnalisations de niveaux intra-individuelles. Pourtant,

au fil de l’exposé sur l’OC (chapitre 1), nous avons identifié des recherches tentant des explications situationnelles, positionnelles et idéologiques ou interculturelles. Ces études montrent l’importance de la situation ou du contexte spécifique ou général(e) dans lequel (laquelle) est exprimé l’optimisme comparatif ; en quoi et comment ces situations sont susceptibles de faciliter (ou diminuer) l’expression d’OC. Parmi ceux-ci, la situation compétitive a tout particulièrement retenu notre attention en raison de caractéristiques

communes partagées par la compétition et l’OC. En effet, comme exposé lors de la partie théorique, la compétition contribue à la valorisation de soi (Aebischer & Oberlé, 2007 ;

Festinger, 1954 ; Howard & Rothbart, 1980 ; Sherif, 1966), elle suscite de l’éloignement avec

autrui (Abric, 1987 ; Deutsch, 1949a ; Johnson & Johnson, 1989), elle exacerbe

l’égocentrisme (Chambers & Windschitl, 2004 ; Rose & Windschitl, 2008 ; Windschitl et al, 2008, 2003) ainsi que la recherche de performance ou le souhait d’être meilleur/e que l’autre (Butera et al., 2006 ; Darnon & Butera, 2005) et suscite de l’anxiété (Blau, 1954 ; Deutsch,

1949b ; Haines & McKeachie, 1967 ; Naught & Newman, 1966) que l’OC est supposé réduire

(Taylor et al., 1992 ; Weinstein, 1980). Ces diverses caractéristiques s’avèrent être des causes

ou des conséquences de l’expression d’optimisme comparatif (Chambers & Windschitl, 2004 ; Harris & Middleton, 1994 ; Hoorens, 1993 ; Le Barbenchon, 2003 ; Perloff & Fetzer,

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1986 ; Regan et al., 1995 ; Weinstein, 1980). Ces caractéristiques communes ont éveillé notre

intérêt sur les liens possibles que pourraient entretenir ces deux notions. Dans quelle mesure

une situation compétitive est-elle susceptible de déclencher l’expression d’OC (et non de PC) plutôt qu’une autre situation telle que la coopération ? Plus largement, dans quelle mesure la comparaison sociale, et notamment celle de son avenir avec celui d’autrui, est susceptible d’enclencher un sentiment compétitif qui trouverait son expression dans la réponse optimiste comparative ?

Le premier enjeu, dans l’examen empirique des liens entre compétition et OC, était d’observer dans quelle mesure l’OC est perçu, jugé, comme une expression compétitive. Est-

ce que exprimer de l’OC est considéré comme une façon de se placer en compétition avec autrui ? Conjointement, il était nécessaire, nous a–t-il semblé, de vérifier dans quelle mesure

l’appartenance à un système plutôt compétitif que coopératif contribue à l’expression plus grande d’OC. Mais cet examen ne pouvait pas être engagé sans interroger la distance entre celui/celle qui s’exprime et la cible de comparaison. Dans la mesure où la situation compétitive génère de l’éloignement (Abric, 1987 ; Deutsch, 1949a ; Johnson & Johnson, 1989) et que l’expression d’OC est d’autant plus grande que la cible est éloignée (Perloff &

Fetzer, 1986), afin d’éviter toute variables confondues, il était déterminant de prendre en

considération ce facteur (proximité vs. éloignement de la cible). Nous avons examiné ces

questions en confrontant les situations compétitives aux situations coopératives en tant que situations d’interdépendance respectivement négative et positive qui contribue à des relations différentes à autrui (Deutsch, 1949a ; Johnson & Johnson, 1989).

La mise en évidence des liens entre compétition et OC justifiait que l’on en cherche les facteurs explicatifs prioritairement dans les caractéristiques communes qu’ils partagent. Sans

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de valorisation de soi et/ou d’autrui et les buts d’accomplissement particulièrement impliqués

dans l’éloignement de la cible de comparaison. Par conséquent, nous étudions principalement les facteurs en lien avec la distance, la valorisation sociale et les buts d’accomplissement pouvant expliquer, médiatiser la relation entre OC et compétition. Ces priorités que nous nous

sommes fixés nous ont conduits à provisoirement abandonner des facteurs d’une grande pertinence que sont l’anxiété et l’égocentrisme.

Concrètement, la mise à l’épreuve empirique de notre hypothèse principale, à savoir la possible dimension compétitive de l’OC, nous avons mené à l’élaboration de sept études. Une question sous-jacente à cette hypothèse principale à susciter une première étude permettant de

vérifier dans quelle mesure l’OC porte un sentiment compétitif dans la comparaison à autrui.

Autrement dit, est-ce qu’exprimer de l’OC, du PC ou ni l’un ni l’autre, peut être perçu comme l’expression d’une compétition ou d’une coopération dans la relation à autrui ?

Les six études suivantes testaient plus directement l’impact de la situation compétitive sur l’expression d’OC. Dans les études 2 et 3, nous avons invoqué l’appartenance à des groupes plus ou moins compétitifs. L’étude 2 sollicitait des étudiants appartenant à des disciplines présentées comme fortement (vs. faiblement) compétitives (respectivement,

médecine vs. Lettres). L’étude 3 pour sa part mettait l’accent, manipulait, le type d’environnement privilégié par le système universitaire (soit situation compétitive soit situation coopérative) pour des étudiants inscrits uniquement en Lettres. La quatrième étude

reprenait la procédure de l’étude 3 tout en manipulant la distance entre celui/celle qui s’exprime et la cible de comparaison (i.e., éloignée vs. proche).

Afin de rendre saillante, concrète, la situation dans laquelle la comparaison entre son avenir et celui d’autrui était effectuée (compétitive vs. coopérative), la cinquième étude supposait la réalisation d’une tâche dans des conditions relatives aux situations étudiées. Les

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buts de performance étant sous-jacents à (voire confondus avec) la compétition (Butera et al.,

2006 ; Darnon et al., 2006), nous souhaitions manipuler directement les buts d’accomplissement afin d’en observer leurs effets sur la perception comparative de l’avenir. De plus, la mesure de ces buts au sein des précédentes études montraient des résultats

intéressants dans l’explication du lien entre compétition et OC. Ainsi, dans la sixième expérimentation, nous manipulions également les buts d’accomplissement afin d’en observer

l’impact sur l’OC. Enfin, les recherches montrent que la compétition faisant émerger l’optimisme est dépendante de sa difficulté perçue (Windschitl et al., 2008, 2003). Qu’en

serait-il concernant l’OC ? Dans la septième et dernière étude, nous faisions donc varier la

difficulté de la tâche selon les conditions de réalisation (compétition vs. coopération).

Par le biais de ces expérimentations, nous souhaitions mettre à l’épreuve notre

hypothèse principale, à savoir, est-ce qu’une situation compétitive tend à accroitre

l’expression d’OC comparativement à une situation coopérative ? Cette interrogation

principale passait, dans la première étude, par le questionnement concernant le jugement de

cibles exprimant une perception de l’avenir différente en termes de compétition et de coopération. Autrement dit, nous supposons qu’une cible OC est perçue plus compétitive qu’une cible PC ou neutre sur la perception de son avenir. Parallèlement à ces hypothèses principales, nous désirions savoir si nos variables majeures étaient liées à la perception de

valeur sociale des cibles de jugement (e.g., soi, autrui) ainsi qu’aux buts d’accomplissement poursuivis (performance vs. maîtrise) afin d’observer en quoi ces facteurs pouvaient être explicatifs du lien possible entre la compétition et l’expression d’OC. Ces hypothèses seront opérationnalisées et détaillées au sein de chacune des études présentées par la suite.

127 ETUDE 1

Introduction de l’étude 1

Si l’objectif principal de la thèse est d’étudier l’impact de la situation compétitive sur l’expression d’OC ou d’identifier la dimension compétitive de l’OC, il nous est apparu important, voire nécessaire, d’examiner en premier lieu dans quelle mesure l’OC porte en soi cette dimension compétitive. Dans quelle mesure l’OC est ressenti, jugé, comme l’expression

d’une compétition ? Une personne exprimant de l’OC, plutôt que du PC ou une perception neutre de son avenir, est-elle jugée compétitive plutôt que coopérative ? Le fait de se différencier d’autrui en anticipant un avenir auto-favorable suscite-t-il l’impression d’une compétition de la part de celui/celle qui s’exprime ?

Dans ce contexte, examiner le jugement de compétition émanant de l’OC nécessitait de contrôler et d’isoler une variable pouvant interférer avec cette impression ou ce jugement : la distance (proximité vs. éloignement) de la cible de comparaison. Souvenons-nous que l’expression d’OC est sensible à l’éloignement de la cible de comparaison « autrui ». L’OC est d’autant plus grand que la cible de comparaison est éloignée et générale plutôt que familière et proche. Il tend à diminuer, voire même à disparaître, avec cette dernière cible de

comparaison (Harris & Middleton, 1994 ; Perloff & Fetzer, 1986 ; Regan et al., 1995). Ainsi,

le sentiment de compétition (ou coopération), émanant de l’expression auto-avantageuse de l’avenir, pourrait être attribué, dû non pas à l’OC lui-même mais à la cible de comparaison jugée comme étant plus ou moins proche. Afin d’éviter que le jugement de compétition (ou

coopération) porté sur l’expression d’OC soit suscité par l’éloignement plus ou moins grand de la cible de comparaison (plutôt que par l’OC lui-même), nous avons manipulé la

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présentation de la cible sur cette caractéristique ; la cible de comparaison était proche vs.

éloignée.

Plus précisément, l’objectif de cette première étude était d’examiner le jugement compétitif (ou coopératif) émanant de l’expression d’optimisme comparatif, de pessimisme comparatif ou neutre de l’avenir tout en considérant l’éloignement ou la proximité de la cible

de comparaison. À cette fin, selon le paradigme des juges, nous présentions différentes cibles

à l’aide de portraits. Une cible fictive exprimait soit de l’OC soit du PC soit une perception neutre de son avenir (i.e., ni OC ni PC) lorsqu’elle se comparait à une cible comparaison soit proche soit éloignée. Pour éviter toute confusion, rappelons que la cible fictive est jugée par les participants de l’étude. La cible de comparaison, quant à elle, est la cible avec laquelle la cible fictive s’est comparée pour s’exprimer sur son avenir.

Nos hypothèses principales, relatives à la dimension compétitive de l’OC et déclinées ci-dessous, pouvaient être scindées en trois catégories, celles relatives aux caractéristiques de

la cible, celles relatives à la situation concernant la perception de l’avenir et celles relatives à l’adéquation de la cible fictive aux situations compétitive et coopérative.

Concernant les caractéristiques de la cible, nous faisions l’hypothèse que, quelle que soit la cible de comparaison (proche vs. éloignée), la cible fictive OC est jugée plus compétitive que les cibles fictives PC et neutre (1a et 1b). Par ailleurs, nous nous attendions à ce que la cible fictive exprimant de l’OC (que la cible de comparaison soit proche ou éloignée) soit jugée plus compétitive que coopérative (1c) ; et inversement, que la cible fictive neutre soit jugée plus coopérative que compétitive (1d) mais aussi plus coopérative que les cibles fictives OC et PC (1e et 1f).

Au sujet des hypothèses relatives à la situation concernant la perception de l’avenir, quelle que soit la cible de comparaison, nous nous attendions à ce que la situation dans

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laquelle s’exprime de l’OC (i.e., celle de la cible fictive dite OC) soit jugée plus compétitive que coopérative (2a) et soit jugée plus compétitive que les situations dans lesquelles s’expriment du PC et une perception neutre de son avenir (i.e., celles des cibles fictives dite PC et neutre) (2b et 2c). Nous supposions également que, quelle que soit la cible de comparaison, la situation dans laquelle s’exprime une perception neutre de son avenir soit perçue plus coopérative que compétitive (2d) et plus coopérative que les situations dans lesquelles s’expriment de l’OC et du PC (2e et 2f).

Concernant les hypothèses relatives à l’adéquation de la cible fictive à une situation compétitive ou coopérative, quelle que soit la cible de comparaison, nous nous attendions à ce que la cible fictive OC soit perçue comme plus en adéquation avec une situation compétitive que coopérative (3a) et plus en adéquation avec une situation compétitive que les cibles fictives PC et neutre (3b et 3c). La cible fictive neutre, quant à elle, est perçue plus en adéquation avec une situation coopérative qu’avec une situation compétitive (3d).

Outre notre objectif principal, notre projet était de recueillir dans cette première étude

les prémices d’explications aux liens entretenus par l’OC et la compétition au travers de leurs caractéristiques communes préalablement identifiées. Dans ce cadre, nous cherchions à

connaître le jugement porté à l’égard de la cible fictive en termes de valeur sociale (i.e. utile vs. désirable) et les buts d’accomplissement (performance vs. maîtrise) qui lui étaient attribués.

Nous faisions l’hypothèse que, indépendamment de la cible de comparaison (proche vs. éloignée), la cible fictive OC est jugée socialement plus utile que désirable (4a) et plus utile que les cibles fictives PC et neutres (4b et 4c). Quelle que soit la cible de comparaison, les cibles fictives PC et neutres sont perçues socialement plus désirables qu’utiles (4d et 4e).

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Par ailleurs, nous faisions l’hypothèse, que les participants jugent la cible fictive OC comme poursuivant davantage un but de performance dans son travail que les cibles fictives PC et neutres, et ceux indépendamment de la cible de comparaison de la cible fictive (5a et 5b). En revanche, les cibles fictives PC et neutres sont perçues comme poursuivant davantage un but de maîtrise dans leur travail que la cible fictive OC, quelle que soit la cible de comparaison (5c et 5d).

En outre, nous recueillions des mesures concernant les participants eux-mêmes. Dans cette voie, nous suggérions que les participants eux-mêmes estiment, que de manière générale, il est préférable de s’exprimer telle que le fait la cible fictive OC que telle que le fait la cible fictive PC (6a). En situation compétitive, nous supposions également que les participants pensent qu’il est plus judicieux de s’exprimer telle que le fait la cible fictive OC que telles que le font les cibles fictives PC et neutre (6b et 6c).

Pour finir, nous faisions les hypothèses que la relation entre la cible fictive OC et son jugement sur les différents domaines de la compétition (caractéristiques de la cible vs. situation de comparaison sur la perception de l’avenir vs. adéquation aux situations compétitives) est médiatisée partiellement ou totalement par l’utilité sociale et les buts d’accomplissement en lien avec la performance (7a et 7b).

Méthode

1 – Les participants et le plan expérimental

Un total de 120 participants, 67 femmes et 53 hommes, a participé à cette étude. Il s’agissait d’étudiants, âgés de 18 à 30 ans (M = 21.6, SD = 2.30), en Licence et Master de

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droit, économie et gestion à l’Université Nice Sophia Antipolis. Ils étaient aléatoirement répartis dans l’une des six conditions expérimentales.

Le plan de procédure était le suivant : 3, Perception de l’avenir de la cible fictive (OC vs. PC vs. neutre) X 2, Cible de comparaison (proche vs. éloignée). Les deux variables indépendantes étaient de type intersujets. Nous comptions ainsi six conditions expérimentales (i.e., soit six portraits).

2 – Le matériel expérimental

Le matériel papier se composait d’un document de trois pages comportant distinctement : un portrait de la cible fictive (Annexe 1) et un questionnaire (Annexe 2).

2-1 – Le portrait de la cible fictive

Le portrait présentait la description d’une personne fictive nommée Dominique exprimant soit de l’optimiste comparatif (OC), soit du pessimiste comparatif (PC), soit ni l’un ni l’autre (i.e., dite condition « neutre ») dans une comparaison à une cible soit proche et familière, soit éloignée et peu familière (Annexe 1). En d’autres termes, le portrait décrivait

en 13 lignes, Dominique (prénom mixte), et se déclinait en six versions. Dominique était

décrit/e comme une personne exprimant : 1/ de l’optimisme comparatif dans la comparaison à

une autre personne éloignée et peu familière ; 2/ de l’optimisme comparatif dans la

comparaison à une autre personne proche et familière ; 3/ du pessimisme comparatif dans la

comparaison à une autre personne éloignée et peu familière ; 4/ du pessimisme comparatif

dans la comparaison à une autre personne proche et familière ; 5/ ni optimisme comparatif ni

pessimisme comparatif dans la comparaison à une autre personne éloignée et peu familière ;

6/ ni optimisme comparatif ni pessimisme comparatif dans la comparaison à une autre

132 2-2 - Le questionnaire

Le questionnaire comprenait au total sept séries de questions présentées les unes à la suite des autres, dans le même ordre, après le portrait. Au total, 56 questions étaient formulées, chacune accompagnée d’une échelle en sept points (Annexe 2).

Questions de vérification de la manipulation expérimentale. Deux questions dites de

manipulation check devaient permettre la vérification de l’efficacité de la manipulation expérimentale de la proximité ou éloignement de la cible de comparaison (« La personne avec laquelle Dominique a été amené(e) à se comparer sur la perception de l’avenir vous semble-t- elle proche de lui/elle ? » ; « La personne avec laquelle Dominique a été amené(e) à se

comparer sur la perception de l’avenir vous semble-t-elle éloignée de lui/elle ? »).

Jugements de compétition et de coopération relatifs aux caractéristiques de la cible (VD1). Cette série de questions portait sur un jugement à émettre en termes de compétition ou

de coopération. Plus précisément, quatre questions portaient sur le sentiment compétitif ou coopératif suscité par la façon de Dominique de s’exprimer à propos de son avenir. Il y avait deux questions sur la dimension compétitive (α = .78) (e.g., « S’exprimer sur l'avenir comme le fait Dominique, est-ce avoir un esprit compétitif ? ») et deux questions sur la dimension

coopérative (α = .63) (e.g., « Faut-il fonctionner sur un modèle coopératif pour s’exprimer

comme le fait Dominique ? »).

Jugements, formulés en termes compétitifs et coopératifs, portés sur la situation dans laquelle est exprimée la perception de l’avenir (VD2). Parmi les six questions, trois portaient

sur le jugement compétitif de la situation dans laquelle est exprimée la perception de l’avenir (α = .80) (e.g., « La situation dans laquelle on compare son avenir à celui des autres suscite-

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jugement coopératif de cette situation (α = .75) (e.g., « La situation dans laquelle on est amené à comparer son avenir à celui des autres suscite-elle un sentiment de coopération ? »).

Jugements de la cible fictive en termes d’adéquation aux situations compétitive et coopérative (VD3). Six questions portaient sur l’adéquation de la cible fictive (Dominique)

aux situations compétitives (α = .80) (e.g., « Dans une situation de compétition, Dominique a-

t-il/elle de fortes chances de remporter une victoire ? ») et aux situations coopératives (α =

.75) (e.g., « Pensez-vous que dans un travail d’équipe, Dominique coopère avec les autres membres de l’équipe ? »).

Jugements de la cible fictive sur des adjectifs de valeur sociale (VD4). Les participants

devaient juger la cible fictive à l’aide de 20 adjectifs portant sur la valeur sociale d’autrui (Lefeuvre, Louvet, & Rohmer, 20108) répartis selon quatre dimensions : utilité aisance (α =

.81), utilité compétence (α = .86), utilité effort (α = .72) et désirabilité (α = .87) (Tableau 1). Tableau 1

Adjectifs de valeur sociale selon la dimension de valeur

Utilité Aisance Utilité Compétence Utilité Effort Désirabilité Sûr de soi Compétitif Ambitieux Exigeant Convaincant Capable Productif Performant Efficace Compétent Persévérant Battant Courageux Motivé Déterminé Agréable Sympathique Chaleureux Aimable Gentil

Jugements de la cible fictive sur les buts d’accomplissement (VD5). Une autre série de

questions portait sur les différents types de buts d’accomplissement (Darnon & Butera, 2005).

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Les douze questions de jugement sur les buts étaient organisées comme suit : trois questions sur la performance « approche » (α = .91), trois sur la performance « évitement » (α = .65), trois questions sur la maîtrise « approche » (α = .81) et les trois dernières sur la maîtrise « évitement » (α = .68)

Jugements relatifs aux situations compétitive et coopérative (VD6). Enfin, la dernière

série de six questions concernait le participant lui-même, sa perception de l’avenir et sa

préférence pour les situations compétitives (e.g., « Dans une situation compétitive, percevriez-

vous votre avenir comme le fait Dominique ? ») et pour les situations coopératives (e.g.,

« Privilégiez-vous les situations coopératives ? »).

Chaque bloc de questions a donné lieu à différentes moyennes et a été examiné en tant que variable dépendante. Chaque variable a été traitée selon le plan expérimental approprié, en fonction des alphas de Cronbach convenables. Le questionnaire était le même pour toutes les conditions expérimentales. L’ensemble des réponses se faisait sur des échelles en sept points allant de 1 « pas du tout » à 7 « tout à fait ». À l’intérieur de chaque bloc de questions, les questions ont été contrebalancées, les blocs étant eux-mêmes maintenus dans l’ordre décrit précédemment.

3 - Les variables dépendantes

Les variables dépendantes étaient, dans l’ordre chronologique, la vérification de notre

procédure expérimentale, puis les variables dépendantes principales : le jugement de compétition et de coopération relatif aux caractéristiques de la cible fictive, le jugement de compétition et de coopération porté sur la situation dans laquelle est exprimée la perception

de l’avenir, le jugement de la cible fictive en termes d’adéquation aux situations compétitive et coopérative. Les variables dépendantes complémentaires étaient : le jugement de la cible

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