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PARTIE II : TRAVAIL EXPÉRIMENTAL

III) Résultats et interprétations

5) Etude des facteurs de risque

De nombreux facteurs de risque ont été étudiés grâce aux questionnaires soumis aux structures. Plusieurs tendances ont été dégagées, sans significativité statistique : les structures pratiquent généralement différentes activités simultanément (élevage, compétition, pension, centre équestre). Les troupeaux sont de composition très hétérogène en termes de race, d’âge et de sexe. Les mouvements d’équidés ont lieu au sein des structures plusieurs fois par mois, seules 3 structures qualifient leurs mouvements d’exceptionnels. D’autres espèces sont généralement présentes sur les sites : 10 structures ont des carnivores domestiques (chien et chat) et 4 structures ont des ruminants. Des contacts avec des animaux sauvages ont lieu dans toutes les structures, majoritairement de ruminants sauvages. Au sein de toutes les structures, les chevaux ont accès à l’herbe. Pour 9 structures, il s’agit de pâtures permanentes, dont les surfaces varient entre 7 et 4000 hectares, avec une moyenne de 420 hectares, et qui sont divisées entre 1 à 15

60 70 80 90 100 110 120

AQC8 AQE4 AQC1 AQE2 AQC3 AQC6 AQE1 AQC7 AQE7 AQE5 AQC4 AQC2 AQE6

FE CR T m o ye n ( % )

77 parcelles avec une moyenne de 7,5 parcelles par structure. Le rythme de la rotation des parcelles est assez variable : mensuel à 27,3 %, biannuel à 27,3 %, annuel à 9,1 % et jamais à 36,4 %. Aucune structure ne pratique le ramassage des crottins et seulement une structure pratique le pâturage mixte avec des ruminants. Seule une structure pratique l’épandage avec du fumier. La moitié des structures pratique une quarantaine, mais de quelques jours seulement, et une vermifugation à l’introduction. Aucune disposition n’est prise dans les autres structures. Le choix des programmes de vermifugation se base principalement sur le conseil de vétérinaires, la sécurité et l’état des chevaux, et dans une très faible proportion, la performance des équidés. Le dosage pour l’administration de vermifuge est défini de manière individuelle dans toutes les structures. Seule une structure évalue le poids des chevaux avec un mètre ruban, les autres évaluent le poids à l’œil. Dans la pratique, 61,5 % des structures ne réalisent jamais de coproscopie, les autres structures réalisent parfois des coproscopies avant vermifugation.

Toujours en utilisant le modèle multifactoriel précédent, nous avons ensuite cherché à savoir si nous pouvions mettre en évidence l’existence de facteurs de risque de biorésistances, c’est-à-dire favorisant leur apparition.

Nous nous sommes aussi intéressées à l’existence de facteurs de sensibilité à l’infestation parasitaire, c’est-à-dire qui favorisent une infestation digestive par des strongles.

Pour cela, nous avons repris le questionnaire que nous avions soumis aux dirigeants des structures et nous n’avons gardé que les questions qui remplissaient les critères suivant :

- en relation avec notre étude, donc exclusion de celles ayant trait aux antibiotiques, à la vaccination, aux pathologies autres que verminoses,

- ne pas avoir de réponse identique pour chacune des 13 structures, - avoir des réponses pouvant être modélisées (vrai/faux ou 0/1/2).

Nous avons alors sélectionné les questions qui nous paraissaient pertinentes pour cette analyse de facteurs de risque et de sensibilité ce qui nous a conduit à un total de 21 questions modélisées comme le montre l’annexe 7.

Voici 2 exemples de questions pour illustrer la manière dont nous avons procédé :

- pour la question « durée de pâturage » : le chiffre 0 correspondait aux structures où le pâturage n’était que de quelques heures par jour, le chiffre 1 où le pâturage était surtout saisonnier c’est-à- dire de quelques heures l’hiver et permanent l’été, le chiffre 2 où le pâturage était permanent et ce tout au long de l’année,

- pour la question « pâturage mixte avec d’autres espèces » : F (« false » correspondait à une absence de pâturage mixte, T (« true ») à un pâturage mixte au moins une partie de l’année. Pour l’analyse des facteurs de risque de résistance, les variables à expliquer étaient l’existence (chiffre 2), la suspicion (chiffre 1) ou l’absence (chiffre 0) de résistance au FBZ, au PYR ou à l’IVM dans chaque structure.

Pour l’analyse des facteurs de sensibilité à l’infestation parasitaire, la variable à expliquer était la proportion de chevaux nécessitant une vermifugation c’est-à-dire excrétant plus de 200 opg à J0. Nous avons là aussi attribué un chiffre suivant la proportion de chevaux devant être vermifugés, le chiffre 0 correspondant à une proportion inférieure à 50 % et le chiffre 1 à une proportion supérieure à 50 %.

Cependant le modèle n’a pas permis de mettre en évidence un lien entre un des 21 potentiels facteurs de risque auxquels nous nous sommes intéressées et l’existence, la suspicion ou l’absence d’une résistance au FBZ ou au PYR. Pour l’IVM, une seule structure ayant présenté une suspicion de résistance, le modèle n’a pas pu être utilisé.

78 Une absence de mise en évidence dans notre étude de lien entre un des 21 facteurs et l’existence, la suspicion ou l’absence de résistance ne signifie cependant pas qu’un tel lien n’existe pas. En effet, un lien aurait peut-être pu être objectivé avec un nombre de structures plus important. Par ailleurs, malgré l’absence d’existence d’un lien significatif, nous pouvons observer les faits suivants :

- les 3 structures réalisant les vermifugations au cas par cas ne présentent que des suspicions de résistance au FBZ. C’est cependant dans l’une d’entre elle qu’il y a suspicion de résistance à l’IVM. - les 2 structures pratiquant le pâturage communautaire (estive) présentent seulement des suspicions de résistance au FBZ avec absence de suspicion de résistance au PYR. Malgré tout, c’est l’une d’entre elles qui présente une suspicion de résistance à l’IVM.

- bien que le recours aux coproscopies ne semble pas avoir d’influence sur l’apparition ou non de résistance, dans notre étude cette impression peut être faussée par le fait que la plupart des structures en réalisant ne le faisaient que ponctuellement, or la recommandation pour réduire l’incidence et la prévalence des résistances est de réaliser des coproscopies systématiquement. - la mise en place de mesures à l’introduction de nouveaux animaux ne semble pas avoir d’influence sur l’apparition ou non de résistances.

Nous soulignons le fait qu’ici nous ne faisons que des observations qui n’ont pas été confirmées comme significatives par le modèle statistique.

L’analyse des facteurs de sensibilité à l’infestation parasitaire réalisée avec le même modèle n’a pas permis de mettre en évidence un lien entre un des 21 potentiels facteurs auxquels nous nous sommes intéressées et la proportion de chevaux excrétant plus de 200 opg donc nécessitant une vermifugation.