• Aucun résultat trouvé

FSR Page 68

Chapitre 1 : Matériel et méthodes

Introduction

Le Maroc est dépourvu de ressources en eaux souterraines suffisantes pour satisfaire les besoins nécessaires en eau. Il se caractérise en général par un climat semi-aride, mais cette aridité est accentuée au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la côte océanique ou méditerrannze vers les zones sahariennes et diminué quand on approche de la cote méditerranée (Ministère chargé de l’aménagement du territoire, de l’eau et de l’environnement, 2003; Ardoin- Bardin et al, 2005)).

Portant, le développement des agglomérations urbaines, rurales et les besoins socioéconomiques ont imposé de procéder la politique de construction des barrages depuis les années soixante.

Ce recours est favorisé par l’accroissement démographique et l’exode rural, bien que les barrages au Maroc ont des grandes utilités pour la gestion des eaux afin de satisfaire les besoins en eau potable, industrielle, agricole et de lutter contre les inondations.

D’ailleurs, les barrages au Maroc sont menacés par des phénomènes d’envasement, d’eutrophisation (Abouzaid et Lander, 1983) et la stratification thermique qui entraînent souvent des conditions favorables à la libération du fer et manganèse à partir des sédiments. Cependant, l’existence de ces deux métaux de transition génère des problèmes de goût et de couleur des eaux. C’était le cas en 1989 dans la retenue du barrage Abdelkrim El Khattabi qui fait l’objet d’une étude marquée par l’apparition subite de teneurs exceptionnelles en manganèse soluble (5,6 mg/L) jamais notées auparavant dans un barrage marocain - pouvant entraîner de graves conséquences sur la chute de qualité des eaux (Niazi, 1994).

Vu ce qui précède, nous avons procédé d’une part à une étude descriptive du barrage Smir et son bassin et d’autre part à une étude des caractéristiques des paramètres physico-chimiques de la qualité de l’eau de la retenue du barrage Smir.

FSR Page 69

1-1) Présentation de la zone d’étude

Le sous bassin versant du barrage Smir représente un vaste territoire géographique constitué généralement par des montagnes rocheuses à l’intérieur desquelles l’eau se trouve dirigée par gravité vers la retenue du barrage Smir. Il est soumis au climat semi-humide (Emberger, 1955 et 1965; Driouech, 2010). Il est caractérisé par des hydrogéologies et florins du milieu (couverture végétale moyenne) permettant la mobilisation d’énormes quantités de matières en suspension sous l’effet d’érosion (Ben Mohammadi, 1991; MATEE, 2001) par les apports d’eau (Aksisso, 1996; Haida, 2000).

Le barrage Smir est mis en eau depuis 1991 sur une surface de 4,7 Km2

avec une capacité de 43 Mm3 (El ghachtoul, 2005). Il peut recevoir annuellement

des apports en eau importants durant quelques semaines seulement (El Ghachtoul, 2003). Il constitue un obstacle pour la circulation des espèces et des sédiments (sable, vase…) avec le milieu d’une façon continue.

FSR Page 70 1-1-1) Caractéristiques du Barrage Smir

Le tableau 11 et les photos 4 et 5 montrent et illustrent les différentes caractéristiques numériques et descriptives du barrage Smir.

Tableau 11: Caractéristiques du Barrage Smir (Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement, Direction de la Recherche et de la Planification de l’Eau Rabat)

Caractéristiques du barrage et bassin Valeurs

Année de mise en service 1991

La ville la plus proche Tétouan

Bassin versant principal Côtier Méditerranéen

Hauteur du barrage 45 m

Surface sous Bassin versant Smir 75 Km2 Pluviométrie moyenne du bassin 600 mm/an

Langueur du barrage 600 m

Capacité de la retenue à La C.N 43 Mm3 Cote normale de la retenue 43,50 mNGM Cote de déversement des crues 43,50 mNGM

Fonction AEPI

Type de vidange de fond 1 Pertuis Amont 2m X 3m

Débit max de vidange 110 m3/s

Longueur 30 m

Cote de déversement 43.5 m

Début max 212 m3/s

Crue de projet (Début max 680 m3/s

Prise d’AEPI 4 Conduite métallique /1000 mm

Début max d’AEPI 2 m3/S

FSR Page 71

1-1-2) Localisation géographique du barrage Smir

Le sous bassin versant du barrage de Smir occupe une superficie d’environ 75 Km2, limité à l'est par la Méditerrané, à l'ouest par les collines

paléozoïques et le chaînon du Haouz, au nord par Jbel Zem Zem et au sud par la nappe de Koudiat Taifour (Stitou, 1995) selon le découpage administratif, leurs formes de surface montrent une disposition en gradins qui correspondent à une architecture topographique régie par la structuration topographique et la morphogène quaternaire. Le bâti architectural est conditionné par l'existence de plusieurs alignements morpho-structuraux (André, 1971).

Il est situé entre les parallèles 35°38' et 35°46' Nord et les longitudes 5°15' et 5°28' Ouest et drainé par deux principales artères hydrographiques:

Oued Belouazen Oued Lil

1-1-3) Structure lithologie et pédologie géologiques du sous Bassin Smir

Le sous bassin versant de l'oued Smir appartient à la zone du Rif dominé par des terrains paléozoïques plissés et métamorphisés. Les plaines alluviales présentent des formations plio-quaternaires (Stitou, 1995). Les plaines côtières sont installées sur de grandes failles qui ont été élevées ou déprimées à une centaine de mètres par rapport au niveau de la mer (El Gharbaoui, 1981).La sédimentation est très riche par diverses composantes (fluviale ou deltaïque) et elle est influencée par les crues qui changent plusieurs fois le lit des oueds et favorisent l’envasement du barrage Smir. Les sols des marais du Smir sont de nature sablonneuse à argilo-sableuse, avec une structure variable. Ils sont très hydromorphes et présentent une salinité importante par l’invasion marine.

A l’intérieur du site, les zones inondées de manière intermittente ont un sol argilo-limoneux et sont bordés par des sols alluviaux provenant des substrats qui forment le bassin versant de l'oued Smir

FSR Page 72

Carte 2: Représentation Structurelle, lithologique et pédologique de la situation géologique du sous Bassin Versant de Smir (El Gharbaoui 1981).

1-1-4) Caractéristiques climatiques

1-1-4-1) Température aérienne

Les températures mensuelles indiquent l’étalement de la saison fraîche, sous l’effet des vents ouest dominants, du mois de novembre jusqu'au mois de mai, elles oscillent entre 11°C durant la période fraîche et 28°C pendant la période sèche dont les valeurs élevées sont modérées par les brises marines soufflant de la Méditerranée jusqu’aux crêtes de la dorsale qui se trouvent à une distance plus courte de la côte.

1-1-4-2) Précipitations

Les différentes études antérieures ont montré l’influence des modes de la circulation extratropicale sur la variabilité interannuelle des précipitations au Maroc et au nord de l’Afrique, en particulier au nord du Maroc sous l’effet de l’Oscillation Nord Atlantique (ONA) qui exerce une grande influence sur les

FSR Page 73

précipitations hivernales (Ward et al, 1999 ; Glueck et Stockton, 2001; Herrera et al, 2001; Knippertz et al, 2003).

Néanmoins, l’influence de l’ONA sur la pluviométrie au sous bassin versant du barrage de Smir se trouve affaiblie de 50% avec une diminution de [1000 -1100] à [550-650 ] en mm par la barrière de la chaine montagneuse Rifaine qui sépare principalement les régions situées à l’ouest de cette chaîne voir figure 14.

Le régime pluviométrique est irrégulier, les précipitations annuelles sont relativement importantes, la pluviométrie moyenne est de 600 mm/an (Bayed et Chaouti, 2005). La saison humide s’étend d’octobre à avril avec des précipitations mensuelles maximales qui varient entre 100 et 278 mm.

Figure 14: Pluviométrie annuelle au Maroc calculée sur la période 1971-2000

Documents relatifs