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Etapes de recherche et questions éthiques

3. ENQUETE

3.1. Etapes de recherche et questions éthiques

Avant de prendre contact avec différentes institutions visées comme terrain d’enquête, j’ai réfléchi sur la méthode à adopter en vue de l’établissement de l’ennéatype.

La manière classique, utilisée au début de l’ère moderne (1970), se faisait par le biais des stages de 2 ou 3 semaines, où chacun découvrait progressivement son profil, à l’aide d’un praticien expérimenté en ennéagramme qui animait le stage. Cette méthode, qui était aussi celle utilisée par les anciens, respectait au plus haut degré une des exigences éthique de l’ennéagramme : « laisser chacun découvrir son type, à son rythme »28. La méthode est toujours utilisée dans des stages de développement personnel.

Dans la période 1980 - 1990, plusieurs chercheurs, pionniers du domaine, ont créé des outils tels que des tests ou des questionnaires, qui pouvaient raccourcir sensiblement le processus. J’ai choisi 2 de ces outils qui seront utilisés en complémentarité. Ils appartiennent à des auteurs confirmés et ils ont été soumis largement à l’épreuve du temps.

Le premier est le questionnaire R.H.E.T.I. – Riso-Hudson Enneagram Type Indicator (DON RICHRARD RISO, 2001). Ce questionnaire a été adapté dans son contenu et dans la manière d’énoncer les questions (qui a été simplifiée) tout en gardant le sens des questions. Il représente « des milliers d’heures de travail passées à la conception, l’élaboration, la mise à l’épreuve et au peaufinage » (ibid.). Sa fiabilité est appréciée par les auteurs à environ 80%.

Le deuxième est le test descriptif créé par David Daniels29 et Virginia Price et est utilisé en complémentarité avec le questionnaire, comme méthode d’aiguillage dans l’établissement du profil de l’ennéagramme (DANIELS D & PRICE V., 2012).

Cet outil a fait l’objet de 7 ans de recherches et de mise à l’épreuve auprès de plus de 900 personnes dans sa version originale (en anglais). La version française a été mise au point, testée et validée par le Centre d’Etudes de l’Ennéagramme entre 1994 et 2002, comme l’atteste Éric Salmon30.

Pour l’établissement des 3 sous-types de l’ennéagramme, j’ai utilisé principalement les catégories descriptives d’Éric Salmon (SALMON E., 2012, p. 28 et Ss), corroborées avec celles de David Daniels et Virginia Price (DANIELS D & PRICE V., 2012, p. 114).

J’ai préparé également un document expliquant brièvement aux professionnels les points suivants : a) Le concept de l’ennéagramme ainsi que l’intérêt possible de son utilisation dans le

travail social, à l’intention des professionnels ; b) Les axes d’utilisation de l’Ennéagramme ;

Comme montré auparavant (p.11-12), cet outil pourrait être utilisé de 2 manières : - Avec les usagers, en tant qu’outil de développement personnel et coaching. - Par les professionnels, en tant qu’outil d’évaluation, conseil et accompagnement.

J’ai expliqué que dans le cadre de mon Mémoire j’ai été amenée à faire un choix entre ces 2 axes et que mon choix s’est fixé sur le travail avec les usagers.

c) Le profil requis pour l’échantillon de recherche ;

Pour avoir les meilleures chances d’obtenir des résultats significatifs, les personnes faisant partie de l’échantillon de recherche devraient remplir certaines conditions. Les usagers devraient avoir un bon niveau de compréhension du français.

D’abord il s’agirait de personnes adultes (env. 30-45 ans) ayant une bonne capacité de discernement (pas de troubles psychiques) et un certain niveau de maturité cognitive et émotionnelle.

Très important serait aussi le fait d’avoir un vrai intérêt à mieux se connaître et de faire un travail de développement personnel. Plus ces conditions seront remplies, plus il y aura de l’implication de la part des participants. Ceci peut palier l’inconfort qu’on peut sentir lors d’une analyse qui met en discussion des questions identitaires et encourager la persévérance de faire un travail sur soi.

29 Docteur David Daniels, directeur du département Sciences Comportementales à Stanford, pour des références, voir

pag.10 de ce document.

d) Les étapes préconisées dans le processus d’enquête de terrain :

 Une courte présentation pour les professionnels moyennant un powerpoint, pour une durée d’environ 30-40 minutes, plus 15-20 minutes pour des diverses questions.  Une 1ère rencontre informative avec le groupe des bénéficiaires (min. 6 et max. 10

personnes) (les modalités de sélection restent à discuter). Après une courte présentation du modèle de l’Ennéagramme, ils peuvent directement commencer à remplir les questionnaires que j’ai préparés, en vue de l’établissement du profil de personnalité. Je resterai à disposition pour accompagner les personnes dans ce processus afin d’écarter les éventuelles incompréhensions des énoncés, mais le travail restera individuel pour des raisons de confidentialité. Le temps préconisé pour ce travail est d’une demi-journée. La rencontre devrait avoir lieu dans les locaux de l’institution.  Une période de 7 à 10 jours sera nécessaire pour l’analyse des données et la

préparation des retours pour les usagers.

 Une 2ème rencontre avec les usagers, cette fois en individuel, pour environ 1h30/ personne. Un travail d’affinement du profil, qui pourrait être nécessaire en cas de doute, peut se faire à ce moment-là. Pendant ce temps, la personne prendra connaissance de son profil de personnalité et de ses diverses facettes. Ensuite, la personne fera un travail d’auto-observation sur divers aspects de son comportement, pendant environ 2 semaines, afin de valider cette découverte. Si la personne le souhaite, des pistes de développement personnel pourront lui être proposées. Ce travail devra se faire toujours dans les locaux de l’institution.

 Pendant une 3ème rencontre avec les usagers, toujours en individuel, une interview non-directive sera conduite afin d’avoir les retours sur la période d’auto-observation, ainsi que les impressions générales sur le vécu durant ce processus.

 Un rapport écrit sur les résultats de cette recherche ou bien un retour aux professionnels peut être envoyé à l’institution, selon demande.

J’ai préparé aussi une courte présentation à l’intention des bénéficiaires, en utilisant la technique Mind Map31. J’ai choisi cet outil, car la représentation arborescente de données

,

qui imite le cheminement et le développement de la pensée, facilite la compréhension et la mémorisation des informations présentées. J’ai pris bien évidement soin d’utiliser des mots et des concepts accessibles au plus grand nombre, (voir l’annexe A).

Dans un deuxième temps, j’ai contacté par téléphone les responsables des institutions indiquées au début de ce chapitre en sollicitant un court rendez-vous pour expliquer ma demande de collaboration. En cas d’avis favorable lors de l’entretien, j’étais en mesure de prolonger l’entretien et de montrer les autres documents que j’avais préparés.

31 Carte heuristique, ou carte mentale, qui permet de représenter visuellement et de suivre le cheminement associatif

J’ai obtenu ainsi des entretiens dans deux cas, à l’ESI –OSEO à Vevey et à l’OCAI, à Martigny, où les responsables se sont montrés intéressés par ce sujet et ouverts à une collaboration pour mon enquête. J’ai souligné le fait que mon intervention serait aussi un complément utile aux activités de l’entreprise, pouvant apporter ainsi un bénéfice supplémentaire aux participants.

Le responsable de service de l’ESI s’est montré ouvert à ma demande de collaboration et m’a donné son accord pour conduire mon enquête au sein de cette entreprise.

Après cette rencontre, j’ai pris contact avec la responsable du projet formation - insertion. Mme M.G. déléguée pour suivre et coordonner le déroulement de mon intervention. Selon les critères susmentionnés, c’est elle qui allait choisir les participants. J’ai précisé que leur participation à mon enquête devrait être bénévole, gratuite, confidentielle, sans autre engagement et sous la garantie de l’anonymat. Ces précisions ont été faites également plus tard, lors de ma première rencontre avec les participants.

Comme la première prise de contact avec le sujet de l’enquête ne pouvait pas se faire en ma présence, j’ai dû ajuster mon approche. J’ai donc demandé un délai pour préparer un autre document que Mme M.G allait utiliser dans sa discussion avec les bénéficiaires.

Ce document a été conçu dans le style d’un prospectus, son rôle étant d’attirer l’attention, d’attiser la curiosité, dans un langage accessible à tout néophyte du domaine de l’ennéagramme (voir l’annexe E).

Dans un souci de respect de l’éthique, j’ai précisé à Mme M.G. (et plus tard aux participants de l’enquête) que toute information concernant une partie (usagers ou professionnels) sera transmise à l’autre partie seulement avec l’accord de la première. La participation des usagers devrait se baser sur leur libre consentement.

En parlant des aspects de l’éthique je m’engage, dans le cadre de ce Mémoire, à respecter le Code d’éthique de la recherche tel qu’il est présenté dans le Guide de réalisation du Travail de Bachelor, version 2015.

L’éthique est à observer également dans le travail avec l’ennéagramme. Les prescriptions du Code de déontologie de l’International Enneagram Association (IEA) seront amenées plus tard dans différents contextes de ce travail32.

Dans le processus de récolte de donnés, les entretiens individuels seront enregistrés, afin de garantir leurs transcription exacte, nécessaire à l’analyse des résultats. Ces enregistrements seront effacés à la fin de leur étude.

Une semaine plus tard, Mme M.G. m’a annoncé par mail que 6 personnes sont intéressées à participer à mon enquête. Mon échantillon de recherche est donc non-probabiliste.

La collaboration avec l’OCAI à Martigny n’a pas abouti. Pour des raisons que je ne connais pas, le responsable de l’agence n’a plus répondu à mes mails ou aux appels téléphoniques après notre première prise de contact. Ce qui m’a paru étrange, c’est que le responsable connaissait assez

bien l’ennéagramme et qu’il m’a paru enthousiasmé par ce modèle ; notre discussion avait pu évoluer rapidement vers les explications sur mes motivations et les liens avec le Travail social.

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