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(Middle Tennessee State University) (International Boethius Society)

Introduction

Dans le De Institutione Arithmetica, I, 1, Boèce écrit qu’une compréhension du divin, de la suprême bonté (du souverain bien), ou de summum bonum, est possible seulement après le progrès approprié de l’apprentissage dans l’ordre les sept arts libéraux. Le zenith du trivium c’est l’étude de la logique, ou la dia- lectique ; une maîtrise de cet art constitue la philoso- phie pratique, un élément nécessaire pour assurer une bonne progression sur le chemin vers les choses plus élevées. Le zénith du quadrivium c’est l’astronomie, qui est fondue dans l’unité principale de l’arithmétique et s’élève grâce à la musique et grâce à la géométrie. La maîtrise du quadrivium permet de regarder vers le ciel et d’atteindre fermement le niveau le plus élevé du déve- loppement humain, qui est la philosophie morale ou théorique. Ce mouvement progressif vers le summum

bonum est mis en évidence dans le De Consolatione Philo- sophiae de Boèce ; en effet, le chemin vers la connais-

sance y est symbolisé par l’échelle sur le vêtement de Dame Philosophie. Dans la Consolatio, le narrateur voyage de la connaissance pratique à la connaissance théorique « en se rappelant » la bonne façon de faire platonicienne. Ainsi, il progresse en poursuivant le programme d’études des arts libéraux sous la tutelle de Philosophie. La maîtrise du quadrivium permet finale- ment au narrateur de se rappeler le souverain bien et de réaffirmer avec une conviction plus ferme l’ordre divin de l’univers.

Pour apprécier la nature de l’ordre divin, car en effet Boèce l’a bien perçu dans la Consolatio, je voudrais examiner la contribution significative de Boèce au programme d’études médiéval des arts libéraux, particulièrement en ce qui concerne le quadrivium. Ses pensées sur l’arithmétique et les implications philosophiques de celle-ci, en rapport avec quelques considérations morales, débouchent sur une étude de la théorie du nombre, et révèlent les manières dont sa conception sur l’ordre et sur l’unité mathématique peuvent être appliquées à la représentation du bon dans la Consolatio.

Boèce et le cursus des Arts Libéraux

Bien que le nom de Boèce soit connu aujourd’hui principalement comme l’auteur de la Consolatio, pendant le Moyens Âge, son nom aurait été très probablement plus associé à ses traités sur l’arithmétique et sur la musique. L’intérêt de Geoffrey Chaucer pour la pensée de Boèce, et pour la rose du

Roman de la Rose de Jean de Meun, puis sa traduction

Boèce, le quadrivium, et la consolation de la philosophie

(ca.1300), l’a amené à entreprendre sa propre traduction en prose de la Consolatio, intitulée Boece (ca. 1380-85). Cet ouvrage a été influencé par Jean de Meun et par le commentaire de Nicholas Trevet sur la

Consolatio de Boèce. Dans « The Nun’s Priest’s Tale »,

par exemple, Geoffrey Chaucer fait référence au travail de Boèce sur le quadrivium dans la bouche du Renard, qui félicite le chant du Chauntecleer : « Therewith ye han in musyk more feeling/Than hadde Boece, or any that can singe » (Tales VII, 4483-84).1 La pensée de Boèce infiltre plusieurs des travaux de Chaucer, incluant « The Knight’s Tale », les lyriques de Boèce,

The Parliament of Fowls et en particulier Troilus and Criseyde. En effet, il est difficile d’évaluer l’impacte de

l’œuvre de Boèce sur la pensée médiévale ; son influence, en effet, est la plus prononcée, dans l’étude médiévale du quadrivium, ou la « quadruple voie », terme que Boèce lui-même est crédité d’avoir inventé pour décrire l’ordre des quatre disciplines (arithmétique, musique, géométrie, et astronomie). Ces quatre disciplines ont été considérées comme étant indispensables à l’étude de la philosophie ou de la théologie théorique ; par ailleurs, dans le cadre de l’éducation profane dans les écoles cathédrales et dans les universités européennes des XIIe et XIIIe siècles, on

a enseigné le trivium (grammaire, rhétorique, et logique, ou dialectique).2

L’influence de Boèce était plus systématique et dominante dans les disciplines de l’arithmétique et de la musique. En effet, le De Institutione Arithmetica de Boèce (ca. 510), qui était en grande partie une traduc- tion du traité de Nikomachus sur l’arithmétique, Intro-

ductio Artihmetica, est resté le manuel scolaire de base

mille ans, comme d’ailleurs le suggèrent les nombreux manuscrits qui ont survécu.3 Bien que ses traités sur la géométrie et l’astronomie soient perdus, Boèce a été considéré comme une autorité sur ces arts pendant tout le Moyen Âge.4 Les travaux de Boèce et sa classi- fication des arts libéraux ont donné lieu aux divisions médiévales des sciences, et aux divers champs d’activités intellectuelles. Plus de manière significative, bien que, les arts du quadrivium aient fourni une voie à la philosophie. On peut comprendre, alors, pourquoi Boèce a été appelé l’ « maître de l’ouest ». Ses travaux sur le quadrivium sont devenus la base sur laquelle les nombreuses générations de disciples poursuivraient l’étude de la philosophie et de la théologie.

De Institutione Arithmetica de Boèce et l’Ordre Divin

Selon Michael Masi, Boèce n’est pas concerné par la théorie mystique du nombre dans son De Institutione

Arithmetica, mais plutôt par un “philosophical

concept,”5 ce qui se relie directement à la notion de Boèce concernant le bon, et finalement à son rapport avec le bon. Les nombres, selon Boèce, semblent dériver leurs significations non des associations secrètes, mais plutôt des rapports soigneusement déterminés ; ces rapports « delineate the clearly discernible conceptions of beauty in the works of art where we seek them ».6 Dans la Consolatio, par exemple, la beauté est représentée comme étant celle qui gouverne l’univers, et en raison du narrateur qui aspire pour comprendre cet ordre ; cependant, une appréciation de la vue macrocosmique de l’univers exige ce que Clarembald d’Arras appellerait des « intellectibilitas », ou cette chose qui permet d’aller au- delà de la raison elle-même, et de comprendre le

Boèce, le quadrivium, et la consolation de la philosophie

divin.7 Dans le De Institutione Arithmetica, I,1, Boèce affirme la position de Pythagore qu’une étude du

quadrivium est le chemin pour rectifier la philosophie :

Inter omnes prisciae auctoritatis uiros qui Pythagora duce puriore mentis ratione uiguerunt, constrare mani- festum est haud quemquam in philosophiae disciplinis ad cumulum perfectionis euadere, nisi cui talis pruden- tiae nobilitas quodam quasi quadruuio uestigatur; quod recte intuentis sollertiam non latebit. Est enim sapien- tia rerum quae sunt suique immutabilem substantiam sortiuntur comprehension ueritatis. Esse autem illa dicimus quae nec intentione crescunt nec retractione minuuntur nec uariationibus permuntantur, sed in propria semper ui suae se naturae subsidiis nixa custo- diunt.8

Non seulement la sagesse exige-t-elle une étude de la « quadruple voie », mais elle exige également que le chemin soit suivi dans son ordre prescrit. Boèce se réfère pas simplement à la dialectique, le troisième composant du trivium, mais plutôt au niveau le « plus élevé » de la perfection philosophique qui mènera finalement à la sagesse, ou encore de ce qui définissent et commandent l’univers.

Afin de comprendre l’ordre divin, on doit comprendre la priorité de l’arithmétique comme base pour les trois arts quadriviaux restants. Le rapport entre eux est discuté plus loin dans le De institutione

arithmetica, I,1:

Horum ergo illam multitudinem quae per se est arithmetica speculator integritas, illam uero quae ad aliquid musici modulaminis temperamenta pernoscunt, immobilis uero magnitudinis geometria notitiam pollicetur, mobilis uero scientiam astronomicae disciplinae peritia uindicat.9

L’arithmétique, alors, peut être considérée comme le commencement de toutes les choses, représentant

dans sa forme la plus simple ce qui est avant la créa- tion, et ce qui est la simplicité elle-même. Tous les autres arts quadriviaux viennent de l’arithmétique. Le développement de ces arts est nécessaire au dévelop- pement de la vraie sagesse. Finalement, le quadrivium équipe l’esprit pour qu’il puisse s’élever au-dessus des sens, et pour qu’il puisse progresser vers les choses plus sûres de l’esprit, bref vers les « intellectibilitas ».

Hormis le fait de mener à une appréciation d’harmonie et d’ordre dans l’univers, le quadrivium contient une dimension morale intéressante ; en effet, ceci correspond à l’observation profonde de Michael Masi dans sa traduction de De Institutione Arithmetica I, 1, 19. En utilisant un style métaphorique, Boèce décrit la difficulté de réaliser la « media via » entre les nombres imparfaits, qui sont ceux « whose parts when totaled are less than the size of the whole number,…like one born with some limb missing, or with an eye missing, like the ugliness of the Cyclops’ face, » et « superabundant numbers », qui sont ceux « whose parts added together exceed the total,…similar to someone who is born with many hands more than nature usually gives, as is the case with a giant who has a hundred hands, or three bodies joined together, such as the triple-formed Geryon ».10 Les nombres parfaits, selon Boèce, tiennent une « media via » entre ces deux extrémités, « like one who seeks virtue ».11 Boèce appui plus tard cette comparaison en affirmant que l’on trouve les nombres parfaits rarement, tout comme dans le cas de la vraie vertu. Alors que l’on trouve des nombres superflus partout, agencés aléatoirement et illogiquement n’étant pas le produit d’un certain point de départ, comme c’est le cas avec le vice. Les implications morales de la

Boèce, le quadrivium, et la consolation de la philosophie

théorie du nombre de Boèce se prolongent à sa notion d’harmonie dans le De Institutione Musica. La métaphore de l’harmonie exprimée en nombres parfaits et en proportions d’intonation musicale peut être appliquée à l’harmonie qui devrait exister dans l’univers entre les corps merveilleux, ou bien dans le monde ici bas entre les nations et les peuples, dans des rapports interpersonnels entre les individus, ou encore à l’intérieur de l’individu lui-même, ou elle-même, entre le physique et spirituel, entre l’intellect et la volonté, ou, enfin, entre la raison et les passions.12

L’harmonie présentée par Boèce en De Institutione

Arithmetica et De Institutione Musica préfigure l’harmonie

dans la De Consolatione Philosophiae, en particulier dans 2m8 et 3m9. Cependant, cette vision d’un ordre raisonnable en accord avec l’ordre céleste n’est pas tout à fait évidente dans l’esprit narrateur au début de l’œuvre. En raison de l’instruction de la Dame Philosophie, qui est influencée par les sept arts libéraux, Boèce a découvert les moyens de se récupérer de sa léthargie spirituelle et intellectuelle. En raison des remèdes de la Dame Philosophie, le narrateur commence à regagner sa force et à récupérer sa raison. Il peut affirmer ainsi sa croyance que Dieu le créateur veille sur lui et dirige son œuvre (1p6.10), en déclarant qu’une chose si régulière ne peut pas être seule le résultat de la chance. La croyance du narrateur dans un gouverneur divin dérive de son étude des arts libéraux et sert de base à sa situation présente. Mais comment Boèce arrive-t-il à ce point de pivotement dans la Consolatio, et ce qui donne lieu à l’hymne au 3m9 ? Qu’est-ce qui permet au narrateur d’aspirer à approcher le monde de la lumière avec son prix intact sans faire autant la même erreur qu’Orphée, qui, en

regardant en arrière a tout perdu ce qu’il avait travaillé si durement de regagner ? Dans son œuvre ultime, écrite en 524 alors qu’il était emprisonné à Pavie, en attendant son destin aux mains de Theodoric l’Ostrogoth, Boèce est revenu à ses commencements intellectuels pour confronter et accepter son supplice final.

Montée de l’Échelle de la Philosophie, de ǜ à Ɖ

La Consolatio commence par le narrateur déplorant sa chute de la faveur de la Fortune. Il contraste son bonheur passé avec sa misère (1m1). Avant sa chute, le narrateur indique qu’il avait ardemment écrit des vers en toute tranquillité ; cependant, dans son état présent, il est forcé de composer les élégies, dans lesquelles il fait bon accueil à la mort comme issue à sa douleur. Quand le narrateur demande pourquoi ses amis l’avaient par le passé appelé heureux, il met en évidence la peine de celui qui est tombé du pinacle de la vie aux profondeurs du désespoir. Le passage montre un homme dont les yeux, qui avait l’habitude de balayer les cieux, sont moulés en bas, et dont l’esprit, accoutumé à la lumière, est maintenant dans l’obscurité.

Le livre I établit la nature de la maladie spirituelle du narrateur dans le contexte de son exil physique et de sa léthargie intellectuelle. Dans l’ouverture du

Consolatio, Dame Philosophie assume le rôle du

professeur et du médecin afin d’aider son étudiant et patient, Boèce, à réapprendre ce qu’il a oublié et pour découvrir la nature de sa maladie de sorte qu’il puisse chercher un remède.13 Boèce suivant, le célèbre vers, déplore dans 1m1 la Dame Philosophie allégorique qui

Boèce, le quadrivium, et la consolation de la philosophie

apparaît devant son ancien étudiant dans 1p1. La juxtaposition rigide du docteur et du patient est palpable. Le narrateur, aveuglé par ses larmes et dépassé par son désespoir, n’identifie pas au commencement Dame Philosophie, aux « yeux brûlants » et au « teint frais » (voir le 1p1.4-6). Bien que souvent décrit comme vieille, comme si elle était recouverte d’une mince couche de poussière, Dame Philosophie se tient droite, sa tête haute qui semblant atteindre les cieux; le narrateur des mensonges, en revanche, se prosternent en compagnie des muses, dont les chansons de sirène, selon Dame Philosophie, servent uniquement à calmer plus loin ses douleurs et à rendre plus opaque sa vision.14 La léthargie avait toujours été prise pendant tout le Moyen Âge comme étant une maladie d’obscurité.15 Une fois appliquée à l’esprit, la « léthargie » décrit efficacement l’état mental du philosophe nécessitant l’éclaircissement platonique. Bien que Boèce n’inclue pas le symptôme du sopor, dans sa description de son narrateur, il implique fortement qu’il souffre en effet un sommeil métaphorique profond, une somnolence qu’émut son esprit et suffoque sa raison.16

Dame Philosophie vient pour ranimer l’esprit du narrateur, par des mots et par les symboles sur le bord de sa robe longue et impérissable, qui signifient « sufficientia » et vérité éternelle. La progression prescrite par Dame Philosophie monte de la philosophie pratique (Pi) à la philosophie théorique (Thêta) décrite dans 1p1.8-25 :

1, 1. Haec dum mecum tacitus ipse reputarem querimo- niamque lacrimabilem stili officio signarem adtitisse mihi supra verticem visa est mulier reverendi admodum vultus, oculis ardentibus et ultra communem hominum valentiam perspicacibus, colore vivido atque inexhausti vigoris, quam-

vis ita aevi plena foret ut nullo modo nostrae crederetur aetatis, statura discretionis ambiguae. 2. Nam nunc quidem ad communem sese hominum mensuram cohibebat, nunc vero pulsare caelum summi vertices cacumine videbatur; quae cum altius caput extulisset, ipsum etiam caelum pene- trabat respicientiumque hominum frustrabatur intuitum. 3. Vestes erant tenuissimis filis subtili artificio indissolubili materia perfectae, quas, uti post eadam prodente cognovi, suis manibus ipsa texuerat; quarum speciem, veluti fumosas imagines solet, caligo quaedam neglectae vetustatis obduxe- rat. 4. Harum in extremo margine Ƒ graecum, in supremo vero Ɖ legebatur intextum atque in utrasque litteras in sca- larum modum gradus quidam insigniti videbantur, quibus ab inferiore ad superius elementum esset ascensus. 5. Ean- dem tamen vestem violentorum quorundam sciderant ma- nus et particulas quas quisque potuit abstulerant. 6. Et dex- tra quidem eius libellos, sceptrum vero sinistra gestabat17.

Cette description nous invite à approcher la lumière du divin en suivant le trivium et le quadrivium. Beaucoup de manuscrits enluminés du Moyen Âge européen ont pris grand soin à reproduire les détails de ce passage, plaçant Pi au fond et Thêta au dessus du bord de Dame Philosophie; d’autres, utilisant les traditions trivium et du quadrivium, ont non seulement reproduit l’échelle décrite dans le texte latin, mais ont également donné à l’échelle sept marche-pieds selon les sept arts libé- raux :18

Boèce, le quadrivium, et la consolation de la philosophie

Boethii Consolatio Philosophiae, Leipzig, Universitäts- bibliothek, Ms 1253 (XIIIe s.), f. 3r.

Les marche-pieds de l’échelle, commençant par le

trivium et progressant vers les arts du quadrivium, vont

mener finalement au livre de la sagesse étant tenue dans la main droite de Dame Philosophie. Finalement, Dame Philosophie offre à Boèce un chemin tripartite

de l’aliénation du summum bonum dans la Consolatio 1) en découvrant sa maladie, 2) en appliquant le baume cal- mant de la rhétorique et le poultice d’éclairage de la dialectique afin de distinguer les marchandises fausses du summum bonum, et en conclusion, 3) en indiquant la nature de l’ordre divin à Boèce, basée sur les lieux où l’univers est régi selon la raison divine. Ces lieux, qui sont la croyance du narrateur dans l’existence et la priorité du divin, sont basés sur la notion arithmétique exprimée dans le De Institutione Arithmetica. Ils servent, donc, de base de consolation de la Dame Philosophie et des moyens au rétablissement final du narrateur. Le narrateur, après l’instruction de Dame Philosophie et en montant les marche-pieds de l’échelle représentée sur l’avant de sa robe longue, identifiera graduellement son professeur, se rappelant qui il est et où il va, puis va monter à la source de lumière et la vérité, a symbo- lisé ici par le thêta au-dessus du vêtement de Philoso- phie. Selon la manière augustinienne, Boèce connaîtra sa fin en se rappelant son commencement ; selon la manière platonicienne, il a la volonté d’abord d’être aveuglé par la lumière du monde des idées, mais ses yeux s’ajusteront lentement et il connaîtra et la source et la fin de son être.

En apprenant la vraie nature de la Fortune, c’est-à- dire que sa seul trait constant est sa inconsistance, Boèce peut finalement monter l’échelle de la pratique à la philosophie théorique. En faisant appel à la raison de Boèce, Dame Philosophie démontre que le bonheur peut être trouvé uniquement dans ce qui est complètement l’art de la « sufficientia »,19 ce qui n’a ni commencement ni fin notamment, le summum bonum ou Dieu. Boèce reconnaît non seulement la véracité des mots de Dame Philosophie, mais il convient également que, afin d’être dignes de découvrir la

Boèce, le quadrivium, et la consolation de la philosophie

source du bon suprême, nous devons, par l’intermédiaire de la prière, faire appel à Dieu (3p9.103). Cette prière est considérée par beaucoup comme le coeur et l’âme de la Consolatio et la base du rétablissement du patient.20 Ensuite après avoir félicité l’ « gubernator » et l’ « creator » pour avoir commandé toutes les choses selon la raison divine, la prière de Boèce conclut avec une pétition pour obtenir la vision intellectuelle :

Da pater augustam menti conscendere sedem, Da fontem lustrare boni, da luce reperta In te conspicuos animi defigere visus. Dissice terrenae nebulas et pondera molis Atque tuo splendore mica! Tu namque serenum, Tu requies tranquilla piis, te cernere finis, Principium, vector, dux, semita, terminus idem21. Ensemble, le professeur et son étudiant cherchent à dégager l’esprit afin d’admettre la source de toute qualité, de toute vertu. La prière identifie Dieu avec la lumière, et elle lui demande la force nécessaire pour monter aux cieux et d’avoir la capacité de fixer les

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