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R ESUME DU PROJET DE STAGE EXPERIMENTAL

Dans le document Parkinson : quand la douleur fait TILT ! (Page 60-63)

SPECIFICITES DANS LA MALADIE DE PARKINSON

B. R ESUME DU PROJET DE STAGE EXPERIMENTAL

1. Définir un cadre par la médiation relaxation Poser un cadre contenant pour se rencontrer

La séance est précédée d’un temps de rencontre par le biais de l’évaluation psychomotrice (annexe 6). Ce temps de rencontre comprend un temps d’explication et de présentation de la séance. Le cadre posé en séance, permet de rencontrer le patient en fonction de sa disponibilité et de sa volonté. Il permet de donner du sens à la rencontre, même si celle- ci est ponctuelle. Cette rencontre permet de comprendre le sujet d’un point de vue de son tonus, de son schéma corporel, de son mode d’interaction et de relation à l’environnement. Cet outil permet également de définir les besoins et les attentes du patient.

Un cahier de transmission est mis en place afin que l’équipe puisse lire et prendre connaissances de mes interventions via un compte rendu écrit.

Proposer un temps pour vivre le corps autrement

En parallèle du projet méditation, il s’agit de permettre au patient de prendre conscience et de décrire les différents types de douleurs et de sensations désagréables. Il s’agit également de proposer au patient de prendre conscience des zones non douloureuses ou détendues afin de pouvoir mettre à distance, le temps de la séance, la douleur. L’objectif de la relaxation est de permettre une ouverture corporelle pour induire une disponibilité dans la relation et favoriser la communication du patient avec son entourage et son environnement.

La séance de psychomotricité s’inspire des méthodes WINTREBERT, SCHULZ, d’exercices de respiration ou encore du toucher-massage. La séance « type » se décompose en quatre temps, elle est adaptée en fonction des patients :

- Un temps pour trouver un état de calme, et accompagner le patient dans la prise de conscience de son état global, par des inductions verbales ou tactiles.

- Un temps d’inductions corporelles et de mobilisations passives, accompagné par la voix pour faire vivre le relâchement musculaire, tonique et la prise de conscience des modifications de l’état tonique. Les mobilisations passives sont proposées sur les jambes, les bras, la nuque, le visage (plutôt comme un massage) mais adaptées en fonction des douleurs du sujet.

59 - Un temps de prise de conscience de l’état tonique, accompagné par la voix, pour vivre

l’expérience de « calme, de lourdeur du corps, de chaleur ».

- Un temps de reprise pour accompagner le patient vers un retour à la « réalité », une transition au sens de WINNICOTT (1971) (35).

Garder en mémoire la trace de ce vécu de détente

L’objectif est aussi de donner des outils au patient, adaptés à ses besoins et en fonction de ses capacités, pour qu’il puisse réitérer seul ces expériences et créer un état de détente à la demande, pendant et après l’hospitalisation. Le patient peut également demander à l’équipe de disposer d’un temps de méditation, lorsque je ne suis pas présente dans le service.

A la fin de la séance, je propose au patient de faire un retour sur les sensations vécues, ses perceptions et la représentation qu’il s’en fait. Ce temps de détente peut déclencher un temps de parole qui fait partie du cadre en psychomotricité. Il est attendu, écouté, étayé et redirigé vers un psychologue ou vers un médecin si besoin.

3. Indications en psychomotricité

Ainsi, je rencontre les patients pour les indications suivantes :

- Difficultés de régulation tonique (rigidité ou hypertonie, dystonies, dyskinésies) en lien ou non avec l’état émotionnel.

- Sensations douloureuses en lien ou non avec l’état psychique ou émotionnel.

- Trouble de la régulation émotionnelle et de la représentation du corps d’origine psychique ou physique (état émotionnel anxieux, sensation ou représentation du corps étranges, altérées), d’après le Décret d’Acte de psychomotricité, 1988 (41)

II. C

AS CLINIQUES

Au cours du stage expérimental, j’ai rencontré 25 patients atteints de la maladie de Parkinson entre le 09/11/2017 et le 05/04/2018. Parmi ces 25 patients, 20 m’ont décrit des douleurs, ou des sensations envahissantes et désagréables. Quelques patients ont été présentés par les différentes vignettes cliniques, pour illustrer la théorie.

En moyenne, l’évaluation de la douleur avant et après la séance de relaxation montre une perte de 2,3 points, pour les 20 patients rencontrés. (ANNEXE 7)

60 Les douleurs rencontrées sont variées, c’est la raison pour laquelle je détaille plus particulièrement le cas de 3 patients, qui reprennent de façon transversale les problématiques majeures/fréquentes rencontrées par l’ensemble des patients en termes de vécu corporel.

J’ai bien conscience que chaque patient est unique, que chaque expression de la pathologie est singulière. Ainsi, présenter trois études de cas qui se veulent représentatives de tous les patients, est un biais. Cependant, la maladie de Parkinson regroupe des signes cliniques communs et les patients douloureux expriment parfois des sensations douloureuses similaires.

Je tente de faire la synthèse des vécus corporels douloureux rencontrés par les patients en trois grands types afin d’exposer par la suite des cas cliniques qui illustrent ces différentes problématiques rencontrées. De plus les trois patients que je vais vous présenter me permettent d’exposer les possibilités d’intervention en psychomotricité. La médiation reste la relaxation, cependant le médiateur s’adapte et se module en fonction des problématiques.

Les problématiques principales sont les suivantes :

- Les vécus corporels liés à des douleurs neuropathiques. Ces sensations douloureuses sont décrites en termes de fourmillements, de brûlures, de sensation de tremblement interne ou de tension interne.

- Les vécus corporels douloureux conséquents aux troubles de la régulation tonique. Cette catégorie regroupe la majorité des douleurs évoquées par les patients. La douleur peut être liée aux tremblements qui induisent des contractions musculaires, liée à des dystonies, à l’hypertonie en période « off » qui provoque des crampes douloureuses, ou encore en lien avec les dyskinésies douloureuses.

- Les vécus corporels douloureux secondaires à une chute, une fracture, une pathologie autre que la maladie de Parkinson. Ces douleurs sont spécifiques dans la maladie de Parkinson, même si elles n’y sont pas directement liées, puisque le seuil de la douleur est abaissé.

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A. M

ME

A. –

UN CADRE POUR ACCUEILLIR LES DOULEURS NEUROPATHIQUES

Dans le document Parkinson : quand la douleur fait TILT ! (Page 60-63)