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Estimations des équations de long et court termes

Même si toutes les variables approximant les différentes composantes de la richesse sont non stationnaires, de même que le crédit à la consommation, il est possible d’estimer des élasticités de long terme à partir de cette relation en autant que ces variables soient cointégrées :

𝑙𝑛𝐶𝑅𝑡 = 𝛽0+ 𝛽1 𝑙𝑛𝑅𝐷𝑡+ 𝛽2 𝑙𝑛𝑃𝑀𝑡+ 𝛽3 𝑙𝑛𝐼𝐵𝑡+ 𝜀𝑡 (5)

Suite à l’estimation de cette équation, nous réalisons une vérification sur les résidus, εt, pour tester leur

stationnarité. Si ceux-ci s’avèrent stationnaires, une évaluation par les moindres carrés ordinaires s’avère appropriée. En outre, l’estimateur des moindres carrées généralisés possède des propriétés asymptotiques très intéressantes, il converge plus rapidement vers sa limite de probabilité que les autres estimateurs.

Le résultat de notre test de Dickey–Fuller sur les résidus est le suivant :

Valeur-p Valeur critique Retard -3.237 -2.901 1

On peut donc conclure que nos résidus sont effectivement stationnaires. Le tableau 2 présente le résultat de l’estimation de l’équation de long terme (5).

Tableau 2 : Équation de long terme (1990:1-2012 :2)

Paramètres Valeur Écart-type

2.082508* .1912774

.2647222* .1110131

.1163482 .0221489

-38.8875* 2.305056

R2= 0.9927; F(3,84)=3821.85 ; RootMSE= .03603

Selon les résultats rapportés au Tableau 2, si le revenu disponible augmente de 1%, le crédit à la consommation va augmenter d’environ 2%. Cette élasticité reflète le fait que le taux d’endettement a doublé

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depuis vingt ans au Canada. Chaque hausse de 1$ dans le niveau de revenu disponible a généré un emprunt supplémentaire beaucoup plus élevé que cette valeur. Le revenu disponible explique environ 70% de la hausse du crédit à la consommation. C’est donc l’indicateur qui a la plus grande influence sur l’endettement des ménages.

Ce tableau indique que l’augmentation de la valeur de l’indice S&P/IB a aussi contribué à augmenter le crédit à la consommation. L’élasticité de long terme indique qu’une hausse de 1% dans la valeur de l’indice génère en moyenne une hausse de 0,12% dans le crédit à la consommation. Une augmentation de la valeur immobilière affecte, pour sa part, le crédit à la consommation, par un facteur de 0,26. Étant donné les hausses substantielles présentées aux graphiques 4 et 5 dans le niveau de ces deux types de richesse, ces effets sur l’endettement ne sont pas négligeables. Cependant, la richesse immobilière semble avoir joué un rôle plus important durant cette période que la richesse financière.

Étant donné l’importance du revenu disponible à long terme, l’avènement d’une bulle spéculative sur le marché de l’immobilier ou le marché financier ne devrait pas grandement affecter l’endettement des ménages à long terme. En effet, une hausse du collatéral du prêt sans hausse de revenu disponible causerait une augmentation modérée de l’endettement des ménage (élasticités de long terme de 0,26 et 0,12).

Pour ce qui est du court terme, la relation estimée est la suivante (Eq.(6):

Tableau 3: Équation (6) de court terme (1990 :1-2012 :2)

Paramètres Élasticité Écart-type .0348782 .0658625 .1202759 .1132285 .0142231 .011403 -.0936609* .0661715 .0275923 .0073342 -.0084642 .0327903 𝛾7𝑖 .0289847* .0243834 .0927807 .0765943 R2=0.4037 ; F(7,79)=7.64 ; RootMSE=.00745

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Les élasticités de court terme nous indique que s’il y a une hausse du prix de l’immobilier ou de toute autre variable, le retour à l’équilibre de long terme va être lent car le coefficient estimé sur εt-1 est très faible. A

court terme, une hausse de 1% du prix des possessions foncières entraîne une augmentation de 0,12 de la demande de crédit à la consommation. La hausse du revenu courant a un impact limité à 0,04, tandis que le marché financier a un impact estimé de 0,014. Ces effets estimés sont relativement faibles. Ceci peut s’expliquer en partie par le fait que les baisses observées dans le taux d’intérêt ont contribué significativement à l’endettement des ménages pour fin de consommation (paramètre estimé de -0,09) durant cette période. Ce facteur a semblé avoir joué un rôle très important dans les décisions d’emprunt. Finalement, l’indice de confiance (IC) joue aussi un rôle à court terme, diminuant l’offre de crédit quand il baisse et l’augmentant quand la confiance revient.

Étant donné que la période considérée est relativement longue, nous avons divisé notre échantillon en deux et réalisé une estimation de notre équation de court terme pour ces deux sous-périodes. Ces estimations nous permettent d’évaluer si les contributions de chacun des facteurs à l’étude ont changées dans le temps.

Le premier sous-échantillon contient les valeurs de 1990 au premier trimestre de 2001. (45 observation) tandis que notre deuxième sous-échantillon contient du deuxième trimestre de 2001 à 2012. Les coefficients estimés le sont à partir de la même équation de court spécifiée auparavant (Eq. 6):

∆𝑙𝑛 𝐶𝑟𝑡 = 𝛾1.1∆𝑙𝑛𝑅𝐷𝑡+ 𝛾1.2∆𝑙𝑛𝑃𝑀𝑡+ 𝛾1.3∆𝑙𝑛𝐼𝐵𝑡+ 𝛾1.4𝑟𝑡+ 𝛾1.5𝐼𝐶𝑡+ 𝛾1.6𝜀𝑡−1 + ∑ 𝛾1.7𝑖∆𝑙𝑛𝐶𝑟𝑡−1+ 𝜂𝑡

Le tableau 4 rapporte les coefficients estimés pour la première sous-période et le Tableau 5 rapporte ceux associés à la seconde sous-période.

Tableau 4 : Équation de court terme (1990 :1-2001 :1)

Paramètres Élasticités Erreurs

Standards

𝛾1.1 -.0238149* .0771583

𝛾1.2 .0657133* .1701763

𝛾1.3 .0172631 .0135108

28 𝛾1.5 𝛾1.6 𝛾1.7𝑖 .0559586 -.0214577* -.0156707* .0086216 .02955 .0285245 R2= 0.7248 ; F(7,35)=13.17 ; RootMSE=0.0059

Globalement, l’impact du revenu à court terme reste faible et non significatif pour les deux sous-périodes. Le coefficient associé à la valeur de la richesse immobilière a doublé en valeur entre les deux sous-périodes, mais reste peu significatif statistiquement. Le rôle de la richesse financière a significativement augmenté pour expliquer l’endettement au cours de la dernière décennie. Ce marché a par ailleurs connu une hausse fulgurante durant cette période, jusqu’en 2008. Le taux d’intérêt n’est significatif que pour la seconde période, lorsqu’il est devenu très bas. Il a alors contribué significativement à la hausse du crédit à la consommation selon nos estimations. Finalement, l’indice de confiance des entrepreneurs semble avoir guidé davantage l’offre de crédit des institutions financières dans les années quatre-vingt-dix que dans la décennie suivante. On peut supposer que celles-ci seraient peut-être devenues moins prudentes.

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