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Estimation du nombre de participants admissibles au dépistage selon les

5. PORTRAIT DU CANCER DU POUMON ET DU TABAGISME AU QUÉBEC

5.2. Portrait du tabagisme au Québec

5.2.1 Estimation du nombre de participants admissibles au dépistage selon les

En 2013-2014, parmi l’estimation de 377 800 Québécois âgés entre 55 et 74 ans qui auraient été admissibles au dépistage du cancer du poumon par la TAFD selon les critères d’admissibilité de l’ECR NLST, 44,5 % étaient fumeurs réguliers, 2,7 % fumeurs occasionnels et 52,8 % d’anciens fumeurs (tableau I-1, annexe I). Une proportion plus élevée d’hommes (24,3 %) que de femmes (14,8 %) âgés de 55 à 74 ans respectaient ces critères d’admissibilité.

La répartition régionale des Québécois respectant les critères d’admissibilité de l’ECR NLST reflète généralement celle de l’ensemble du Québec (figure 4). Cependant, à Montréal, ce groupe est légèrement sous-représenté par rapport à l’ensemble du Québec (15,9 % contre 20,3 %), tandis qu’il est surreprésenté dans les régions des Laurentides (10,5 % contre 7,3 %), de Lanaudière (7,6 % contre 6,0 %) et de l’Outaouais (6,0 % contre 4,4 %).

Par rapport à la répartition de la population générale, le groupe respectant les critères d’admissibilité de l’ECR NLST est surreprésenté dans le quintile de défavorisation matérielle le moins favorisé (26,7 % contre 21,7 % pour la population générale), tandis qu’il est sous-représenté dans le quintile le plus favorisé (15,7 % contre 19,1 %) (figure 5). Le même phénomène est observé avec la répartition selon le degré de scolarité maximal atteint. Alors que dans la population générale 21,5 % des individus n’ont aucun diplôme, cette proportion atteint 28,5 % parmi ceux respectant les critères d’admissibilité du NLST (figure 6). À l’inverse, alors que 19,7 % de la population générale possède au moins un baccalauréat, 12,7 % des personnes respectant les critères

d’admissibilité de l’ECR NLST ont atteint ce niveau de scolarité.

Au moment de remplir le sondage en 2013-2014, 53,4 % des fumeurs respectant les critères d’admissibilité de l’ECR NLST affirmaient vouloir arrêter de fumer dans les six prochains mois et 14,9 % prévoyaient cesser dans le prochain mois. Près de 40 % avaient déjà réussi à s’abstenir de fumer pendant au moins 24 heures dans les douze derniers mois.

Figure 4 Répartition selon la région sociosanitaire, sous-groupe respectant les critères d’admissibilité au dépistage du cancer du poumon de l’étude NLST par rapport à l’ensemble du Québec, 2013-2014

NLST : National Lung Screening Trial Research Team.

Source de données : Enquête de santé dans les collectivités canadiennes, cycle 2013-2014 (Statistique Canada).

Figure 5 Répartition selon les quintiles de défavorisation matérielle, sous-groupe respectant les critères d’admissibilité au dépistage du cancer du poumon de l’étude NLST par rapport à l’ensemble du Québec, 2013-2014

NLST : National Lung Screening Trial Research Team; 1er quintile = les plus favorisés; 5e quintile = les moins favorisés.

Source de données : Enquête de santé dans les collectivités canadiennes, cycle 2013-2014 (Statistique Canada).

Figure 6 Répartition selon le niveau de scolarité atteint, sous-groupe respectant les critères d’admissibilité au dépistage du cancer du poumon de l’étude NLST par rapport à l’ensemble du Québec, 2013-2014

NLST : National Lung Screening Trial Research Team; DES : diplôme d’études secondaires; DEC : diplôme d’études collégiales.

Source de données : Enquête de santé dans les collectivités canadiennes, cycle 2013-2014 (Statistique Canada).

5e quintile

4e quintile

3e quintile

2e quintile

1er quintile

Sous-groupe respectant les critères d’admissibilité Ensemble du Québec

5.2.2 Évolution de la population potentiellement admissible selon le modèle OncoSim

Le modèle OncoSim permet de générer un grand nombre de microsimulations pour estimer les effets du dépistage du cancer du poumon par la TAFD à l’échelle de la population du Québec. Le nombre de Québécois fumeurs et anciens fumeurs potentiellement admissibles au dépistage du cancer du poumon anticipé à partir de 2020 selon le modèle OncoSim est présenté dans le tableau 13.

Tableau 13 Nombre de Québécois potentiellement admissibles au dépistage du cancer du poumon selon OncoSim

Personnes

admissibles 2020 2025 2029 2030 2035 2040

Fumeurs 181 542 135 170 99 162 91 258 60 839 41 118

Anciens

fumeurs 187 161 159 042 129 701 121 877 85 469 59 521

Total 368 704 294 212 228 863 213 134 146 308 100 639

Les estimations du nombre de Québécois susceptibles de respecter les critères

d’admissibilité de l’ECR NLST sont influencées par le modèle utilisé par OncoSim pour estimer le tabagisme dans l’avenir. Ce modèle présume i) le maintien des taux actuels d’adoption du tabagisme par quintile d’âge ainsi que ii) le maintien des taux actuels de cessation tabagique qui entraînent une baisse du niveau de tabagisme d’un groupe d’âge à l’autre.

Le nombre de fumeurs québécois qui cumulent 30 paquets-année de tabagisme diminuera dans les prochaines années. Il passerait d’environ 368 700 en 2020, à

213 100 en 2030 et à 100 600 en 2040 selon le scénario de base (tableau 13). Toutefois, advenant un regain de popularité du tabagisme chez les jeunes ou un ralentissement des taux de cessation tabagique, cette estimation pourrait être optimiste. À l’inverse, cette baisse du nombre de fumeurs québécois qui cumulent 30 paquets-année de tabagisme serait encore plus grande si les diminutions du taux d’adoption du tabagisme chez les jeunes se poursuivaient dans l’avenir ou si les taux de cessation augmentaient.

Dans le scénario de base, le taux de participation a été modélisé de la façon suivante : 50 % des Québécois potentiellement admissibles accepteraient de participer au moins une fois au dépistage et 80 % de ces personnes y participeraient à nouveau aux cycles de dépistage subséquents, s’ils respectent toujours les critères d’admissibilité. Ainsi, si la population admissible était stable, un taux de participation d’approximativement 40 % serait atteint au terme d’une période de déploiement du dépistage26.

Deux autres phénomènes expliquent l’évolution du volume d’examens de dépistage, soit le nombre d’années pour atteindre le taux maximal de participation et le déclin du

26 En pratique, les taux de participation obtenus par microsimulation fluctuent d’une année à l’autre et atteignent un pic à près de 44 % en 2029.

nombre de personnes qui seraient admissibles au dépistage, compte tenu de la baisse du tabagisme dans la population québécoise. Dans le scénario de base, le taux de participation anticipé serait atteint graduellement, de façon linéaire, sur une période de 10 ans. L’effet d’une période de déploiement plus courte (5 ans) ou plus longue (20 ans) avant d’atteindre le taux de participation maximal a été examiné sur le volume

d’examens de dépistage (tableau 14). Selon le scénario de base, le nombre maximal de participants au dépistage serait de près de 100 400 en 2029. Si la période de

déploiement était de 5 ans, le nombre de participants atteindrait un pic d’environ 126 900 en 2025, alors qu’il serait de près de 52 000 en 2031 si la période de déploiement était de 20 ans. Bien que le taux de participation continuerait d’augmenter jusqu’en 2039 advenant une période de déploiement de 20 ans, le déclin du tabagisme aurait un effet plus déterminant sur le nombre de participants qui pourrait diminuer à partir de 2031.

Tableau 14 Nombre de participants au dépistage en fonction de la période de déploiement selon OncoSim

La figure 7 illustre l’évolution au fil du temps du nombre de personnes admissibles au dépistage et du nombre de participants selon le scénario de base avec un déploiement progressif du dépistage sur 10 ans.

Figure 7 Évolution de la population admissible au dépistage et du nombre de participants

Résumé

Le cancer du poumon est le cancer le plus fréquent au Québec avec 7 187 nouveaux cas diagnostiqués en 2010, soit un taux d’incidence de 92,3 cas par

100 000 personnes. En 2014, 6 371 personnes sont décédées d’un cancer du poumon, soit 72,9 par 100 000 personnes.

Selon le cycle 2013-2014 de l’ESCC, la population québécoise âgée de 12 ans et plus compte près de 21 % de fumeurs, 41 % d’anciens fumeurs et 38 % de personnes n’ayant jamais fumé. Ces proportions varient selon les régions. Ainsi, parmi les personnes âgées entre 55 et 74 ans, environ 377 800 individus avaient cumulé

30 paquets-année ou plus de tabagisme en 2013-2014, dont près de 44 % étaient des fumeurs réguliers, 3 % des fumeurs occasionnels et 53 % des anciens fumeurs.

La population cible du dépistage devrait diminuer au cours des prochaines années puisque le tabagisme est en régression au Québec.

Selon le scénario de base d’OncoSim avec atteinte après 10 ans d’un taux de

participation de 50 % avec une assiduité de 80 %, le nombre maximal de participants au dépistage serait d’un peu plus de 100 000 personnes en 2029.