5.4 SAF30/45 sous Arcan
5.4.2 Essais post-chocs sur lamelles
Il faut tout d’abord noter que cette ´etude a ´et´e r´ealis´ee en premier, et donc a mis en
´evidence des besoins de changement dans le protocole exp´erimental. En effet, aucune pr´eparation
sp´ecifique de surface des lamelles n’a ´et´e r´ealis´ee, et la fixation sur les substrats Arcan modifi´es
a ´et´e r´ealis´ee avec de la colle SAF 30/45. Cette ´etude exp´erimentale porte sur des lamelles
soumises `a plusieurs intensit´es laser consid´er´ees comme repr´esentatives des diff´erents ´etats
ob-serv´es, en incluant une lamelle t´emoin qui n’a pas ´et´e soumise au choc. Ces intensit´es sont
toutes ´etablies par rapport au seuil d’endommagement qui a ´et´e ´evalu´e pour ces plaques par
observations microscopiques. Les niveaux d’´energie retenus sont les suivants :
— Lamelle saine : Ces lamelles servent de t´emoin et permettent d’avoir une valeur de
r´ef´erence pour comparer les autres niveaux ;
— 30% en dessous du seuil: Ce niveau a pour but de d´eterminer si, sans endommagements
visibles, le comportement m´ecanique est modifi´e, mˆeme pour des sollicitations de tr`es
basses intensit´es ;
— 10% en dessous du seuil: Ce niveau a pour but de d´eterminer si, sans endommagements
visibles, le comportement m´ecanique est modifi´e, et surtout de comprendre l’influence des
petits endommagements pr´esents avant un niveau o`u la fissure est clairement visible ;
— Au seuil: Le but est de v´erifier si la pr´esence d’endommagement affecte le comportement
m´ecanique de la lamelle et si ce changement est observable via un essai de traction en
utilisant le montage Arcan modifi´e ;
— A l’´energie laser maximale utilisable: Il s’agit ici de comparer si la taille et le motif
d’endommagement poss`edent une influence particuli`ere, et si l’utilisation du montage
Ar-can modifi´e permet de le d´etecter. `A noter qu’il existe une valeur limite au-del`a de laquelle
la lamelle fl´echit en raison de la plastification de surface due au choc laser (environ 70%
de Emax pour une tache focale de 4 mm).
Dans le cas de la colle SAF 30/45, deux configurations Arcan ont ´et´e retenues : 0o(sollicitation
en traction) et 90o (sollicitation en cisaillement). Les lamelles ont ´et´e pr´epar´ees sous forme de
plaques, la polym´erisation a ´et´e r´ealis´ee sous bˆache `a vide `a temp´erature ambiante. `A noter que
pour cette campagne les lamelles n’ont pas ´et´e sabl´ees, mais simplement ray´ees. La colle utilis´ee
pour la mise en place des substrats est aussi de la colle SAF 30/45 polym´eris´ee `a temp´erature
ambiante. De plus, pour ´eviter une mauvaise polym´erisation sur le p´erim`etre du substrat, une
couche sacrificielle a ´et´e conserv´ee sur ce dernier. Cette couche ´etant partiellement polym´eris´ee,
elle n’a pas ´et´e retir´ee apr`es polym´erisation de l’ensemble pour ´eviter de fragiliser l’assemblage.
Il est important de noter que les dimensions de ce surplus de colle sont difficilement maˆıtrisables,
et est susceptible d’augmenter la dispersion. De mˆeme que pour les essais sans lamelle, le pilotage
de la machine de traction a ´et´e r´ealis´e en effort `a 0.2 kN/s. Pour chacun des cas sont pr´esent´es les
courbes effort-d´eplacement, un histogramme des raideurs ”assemblage” ainsi qu’un histogramme
des efforts `a rupture en figures 5.15 `a 5.17.
Pour la traction, la courbe effort-d´eplacement est pr´esent´ee dans la figure 5.15. On observe
une grande dispersion dans les r´esultats (coh´erente avec les essais sans lamelle), et il est difficile
de conclure a priori sur un comportement global li´e `a chaque niveau d’´energie laser. On peut
toutefois comparer les histogrammes de raideur (figure 5.16), o`u l’on observe des diff´erences de
comportement. Il semble tout d’abord que les ´echantillons sains et 30% sous le seuil semblent
moins raides, compar´es aux autres. Une explication possible est la pr´esence d’une empreinte
d’ablation laser sur les lamelles uniquement `a partir des ´echantillons sollicit´es `a 10% en dessous
du seuil, car mˆeme une rayure au papier de verre ne permet pas de retirer compl`etement ces
empreintes, d’o`u le choix du sablage pour les campagnes suivantes men´ees sur les colles LORD
410-17 et Araldite 2012. Il est donc plus prudent de comparer uniquement ces ´echantillons
entre eux, pour s’assurer de comparer des ´etats de surface ´equivalents. Dans ce cas, on observe
une raideur plus importante pour les ´echantillons les moins sollicit´es au choc laser, avec une
l´eg`ere tendance `a la d´ecroissance de la raideur avec l’augmentation de l’intensit´e des chocs laser.
Cette tendance est cependant sujette `a caution en raison du faible nombre d’essais Arcan et
de la dispersion des r´esultats. En ce qui concerne les efforts `a rupture pr´esent´es sur la figure
5.17, aucune tendance claire ne se d´enote. Il semble que les lamelles sollicit´ees `a 10% sous le
seuil de rupture pr´esentent des efforts `a rupture plus ´elev´es, et que les efforts `a rupture des
lamelles saines et sollicit´ees `a 30% en dessous du seuil ne d´epassent pas la moyenne, voire sont
l´eg`erement inf´erieures `a la moyenne. L`a encore, il est difficile de conclure en raison du faible
nombre de donn´ees et de la dispersion. Toujours concernant la rupture, on observe que pour les
lamelles sollicit´ees par choc laser au maximum de l’´energie possible, la rupture intervient dans
la lamelle, tandis que pour toutes les valeurs d’´energie laser en dessous, cette rupture se produit
entre la lamelle et le substrat Arcan. Une photo d’assemblage substrat Arcan-lamelle choqu´ee
au seuil de est pr´esent´ee figures 5.11 et figure 5.12. Une photo d’assemblage substrat
Arcan-lamelle choqu´ee au maximum de l’´energie laser possible est pr´esent´e sur la figure 5.13, avec un
agrandissement sur la figure 5.14. On observe d’ailleurs que la rupture intervient au niveau de la
plaque d’aluminium la plus fine, ce qui est coh´erent avec les motifs d’endommagement observ´es
au Chapitre 4 qui se situent au niveau de cette plaque.
Cette rupture montre aussi qu’il est difficile de comparer les r´esultats des ´echantillons choqu´es
au seuil et `a -10% avec les r´esultats `a ´energie maximale, car les m´ecanismes d’endommagement
sont de toute ´evidence diff´erents.
5.4. SAF30/45 SOUS ARCAN 111
Figure 5.11 – Assemblage substrat/lamelle choqu´ee au seuil de rupture
Figure5.12 – Assemblage substrat/lamelle choqu´ee au seuil de rupture : agrandissement.
Figure 5.14 – Assemblage substrat/lamelle au maximum de l’´energie laser possible :
agrandis-sement.
Figure 5.15 – Courbes d´eplacement normal/effort pour des assemblages de colle SAF 30/45
sollicit´es `a 0o.
5.4. SAF30/45 SOUS ARCAN 113
Figure 5.16 – Histogramme des raideurs
pour des assemblages de colle SAF 30/45
sol-licit´es `a 0o.
Figure 5.17 – Histogramme des efforts `a
rupture pour des assemblages de colle SAF
30/45 sollicit´es `a 0o.
La configuration en cisaillement pr´esente des r´esultats plus mitig´es. Sur les courbes
effort-d´eplacement, de la figure 5.18, il est difficile de trouver une tendance. Les raideurs du montage
pr´esent´ees figure 5.19 montrent une s´erieuse dispersion sans tendances notables, `a l’exception
d’un pic pour les lamelles soumises `a un choc laser 10% sous le seuil de rupture et des raideurs
encore plus faibles pour les lamelles soumises `a un choc laser 30% sous le seuil de rupture et
pour les lamelles saines. Concernant les efforts `a rupture (figure 5.20) la dispersion est moindre,
et toutes les configurations pr´esentent des valeurs similaires.
Lors de ces essais, les lamelles endommag´ees par laser ont ´et´e sollicit´ees en cisaillement. Il n’y
a donc pas, `a l’´echelle microscopique, d’ouverture en mode I de la fissure, et la perte en raideur
est moindre que dans le cas de la traction pure.
Figure 5.18 – Courbes d´eplacement normal/effort pour des assemblages de colle SAF 30/45
sollicit´es `a 90o.
Figure 5.19 – Histogramme des raideurs
pour des assemblages de colle SAF 30/45
sol-licit´es `a 90o.
Figure 5.20 – Histogramme des efforts `a
rupture pour des assemblages de colle SAF
30/45 sollicit´es `a 90o.
5.5. LORD410-17 SOUS ARCAN 115
Dans le document
Étude des assemblages collés sous choc - Propriétés mécaniques après choc laser
(Page 122-128)