• Aucun résultat trouvé

Les espoirs et changements cardinaux après la Révolution de

2.1. La voie vers la citoyenneté ou une liberté sous contrainte ?

2.1.2. Féminisme d’Etat à l’époque soviétique : progressions et reculs.

2.1.2.1. Les espoirs et changements cardinaux après la Révolution de

Les structures du pouvoir s’adressent toujours aux traditions historiques et au mode de vie des générations (Annexe 2). Dans la partie suivante, on envisagera les étapes, les bases conceptuelles et les résultats de la politique d’Etat soviétique à l’égard des femmes.

La période de 1917-1990 peut être divisée en trois sous-périodes : 1917-1930, 1930-1960 et 1960 -1990183. Les tendances de base de la politique d’Etat à l’égard des femmes entre 1918-1990 sont :

1) La garantie de l’égalité juridique avec les hommes ; 2) L’emploi massif dans l’appareil productif public ; 3) La politique familiale ;

4) La participation à la gestion d’Etat ;

5) L’éducation des femmes et l’instruction communiste.

Tous ces buts étaient étroitement liés. On peut souligner l’existence de deux niveaux dans l’étude de la question des femmes : les buts de la politique (composant idéologique) et leur réalisation. L’ambition de créer les conditions pour l’autoréalisation des femmes (déclaration idéologique) était toujours liée à l’adaptation pragmatique de cette idée aux solutions pratiques des tâches de l’Etat et du parti.

1. La théorie et la pratique de la solution de la question féminine en 1917-1930. La

théorie et la pratique publique de la solution de la question féminine en 1917-1930 sont basées sur les idées des travaux de K. Marx, F. Engels, V. Lénine. V. Lénine comprenait l’égalité des droits des hommes et des femmes comme la liquidation de la propriété privée sur les moyens de production, l’augmentation du niveau économique, la révolution culturelle et la collectivisation domestique. La participation des femmes au travail public productif devient la condition cruciale pour définir le statut des femmes en société. « Pour la libération totale des femmes et pour leur égalité réelle avec les hommes, il faut avoir l’économie publique et les femmes doivent participer au travail

183

Hasbulatova O.A., « Obzor opyta sovetskoj gosudarstvennoj politiki v otnošenii ženŝin » (Etude de l’expérience de la politique d’Etat soviétique à l’égard des femmes), Gendernaâ rekonstrukciâ političeskih sistem (La reconstruction de genre des systèmes politiques), ed. Stepanova R. M., Kočkina E.V., St. Pétersbourg, Aletejâ, 2004, p . 338.

productif public. La femme occupera la même position que les hommes dans la société »184. A cette époque, les idées avaient un caractère progressiste. Dans la résolution XIII du Congrès du Parti communiste panrusse (bolchevik)185, a été souligné que le maintien des femmes au travail et à la production a une signification politique importante. La tâche principale pour le Parti était de renforcer la qualification du travail féminin et d’intégrer la main d’œuvre féminine dans les branches de la production où elle n’était pas utilisée, ou utilisée insuffisamment. En même temps, l’augmentation du travail féminin est considérée comme un moyen efficace pour l’amélioration du niveau culturel des femmes et leur conscience de classe. L’idée d’égalité au travail était soutenue par une série de décrets dans le Code du travail, où l’on trouve les conditions suivantes : 8 heures de travail par jour, un salaire égal avec les hommes, l’interdiction du travail de nuit, 16 semaines de congés maternels, les allocations familiales pour les femmes allaitantes, les quotas pour le licenciement des femmes en cas de compression du personnel, la conservation prioritaire du poste pour les femmes enceintes et les célibataires avec enfants.

En 1932, est publiée la liste des professions et des travaux où les femmes sont interdites. On observe l’apparition d’une série de décisions et de décrets du Comité central du Parti Communiste de l’Union Soviétique et du Conseil central des unions professionnelles186. Toutes ces mesures se distinguaient considérablement de celles de la période avant la Révolution. Premièrement, ces mesures ouvrent aux femmes l’accès à toutes les professions, deuxièmement, ces mesures forment les bases de la politique d’Etat pour la protection et l’amélioration du travail des femmes et, troisièmement, l’Etat a considéré la maternité comme une fonction sociale très importante.

Parallèlement, la législation a modifié les relations des genres dans la vie familiale pour arriver à l’égalité dans la vie professionnelle. En décembre 1917, le Comité central exécutif russe (VTSIK)187 et le Conseil des commissaires du

184

Lenin V.I., O zadačah ženskogo rabočego dviženiâ v Sovetskoj respublike (Sur les tâches du mouvement des femmes travailleuses), Polnb sobr sočin, vol 39, p. 201.

185 Parti communiste panrusse (bolchevik), 1918-1925 Росси

йская комм исти ческая а ртия (бол е ико ), PKП(б)Rossiiskaïa Kommounistitcheskaïa Partiia (bol'chevikov), RKP(b)

186 Vsesoûznyj central'nyj sovet professional'nyh soûzov (VCSPS) Всесоюзный центральный

совет профессиональных союзов (ВЦСПС), Le conseil central des unions professionnelles.

187

Vseross jskij Centr l'nyj Ispoln tel'nyj Komitét (VCIK) Всеросси йский Центра льный Исполни тельный Комите т (ВЦИК) Le comité central exécutif panrusse.

peuple (Sovnarkom)188 font paraître les décrets suivants : « Le mariage civil » et « Le divorce ». Finalement, le mariage civil remplace le mariage religieux et élimine les différences entre les hommes et les femmes dans la question du divorce. Les avortements sont légalisés. Pour éliminer les anciennes relations de droits (la succession, le testament, l’adoption, la tutelle) le décret de 1918 annule toutes les sortes de succession. Le mariage se présente maintenant comme l’union de deux personnes égales, libres d’obstacles religieux.

L’une des voies de l’égalité entre les hommes et les femmes selon le concept de V. Lénine est de créer l’économie publique domestique par l’organisation des crèches, des cantines et des laveries publiques. Cette stratégie a été maintenue dans le Programme du Parti communiste panrusse (bolchevik) adopté lors du VIIème congrès du Parti en 1919. Les politiciens ont décidé de résoudre par ce moyen le problème de l’approvisionnement alimentaire dans les conditions de la crise économique des années 20.

L’égalité politique des femmes est un autre vecteur de leur émancipation pendant cette période. Au niveau idéologique, l’intégration des femmes dans les structures de l’Etat et de la société était l’un des moyens pour arriver à l’égalité. Au niveau pratique, c’est une bonne méthode pour mobiliser les femmes dans la politique du parti des bolcheviks. Selon la décision du XIème Congrès du Parti communiste panrusse (bolchevik), (1922), le Comité du parti devrait surveiller si les travailleuses participaient ou non aux élections aux organes professionnels et soviétiques. C’était le début de l’intégration du système de quotas aux élections législatives. Cependant, il est important de souligner que « […] dans la République Soviétique, l’accès à l’activité politique s’ouvre aux femmes, dont le but est d’aider les hommes ». Parmi les formes de la participation des femmes dans la vie politique, V. Lénine propose : organiser des cantines et des crèches publiques, améliorer de l’alimentation, inspecter de la distribution d’alimentation. Par contre le domaine de la « grande politique » reste fermé aux femmes.

Les services des femmes (jenotdel) ont été créés dans les structures des comités de parti pour résoudre un grand nombre de problèmes liés au changement du statut

188 Sovét nar dnyh komiss rov SSSR Сове

т наро дных комисса ров СССР Le Conseil des commissaires du peuple.

social des femmes. Ces services n’étaient pas autonomes et obéissaient au Comité Central et son Secrétariat. Ces services des femmes se présentent comme acteur de la politique d’Etat en faveur des femmes, ainsi que comme la forme efficace de l’influence sur les masses féminines.

L’autre moyen de l’émancipation des femmes après 1917 est l’influence sur la conscience des masses. Les idéologues de la résolution de la question féminine comprenaient que la société n’était pas prête à la perception du nouveau rôle, du nouveau statut des femmes, et soulignaient qu’il était nécessaire de détruire les préjugés. La tâche principale du Programme du Parti communiste panrusse (bolchevik) de 1919 est le travail idéologique et éducatif pour éliminer tous les préjugés surtout parmi les paysans et le prolétariat. La priorité est la suppression de l’analphabétisme parmi les femmes. L’éducation des femmes est la condition nécessaire pour arriver à l’égalité des genres. La politique d’éducation spécialisée a été formée. Il était important de créer le système de l’éducation professionnelle parce que les femmes étaient une réserve de main d’œuvre. 50% des places dans les écoles d’apprentissage des usines et de fabriques189 étaient réservées aux femmes et un quota de 25% de femmes dans les écoles du soir professionnelles a été instauré190.

L’égalité des femmes a été proclamée comme la tâche officielle idéologique de l’Etat. D’un côté, l’idée de l’émancipation, du rôle important de la femme comme sujet de l’histoire et du progrès social a trouvé sa réalisation dans un nouveau statut juridique, dans la codification législative. D’un autre côté, on observe l’influence des idées encore très traditionalistes et patriarcales sur le rôle des femmes. Dans la plupart des situations, la femme joue un rôle secondaire et complémentaire. Dans les deux Constitutions de 1918 et 1924 on ne trouve pas de bases pour l’égalité, sauf le suffrage des femmes.

2. Changement des priorités : 1930-1960.

Pendant cette période, le concept de l’égalité des genres s’est transformé. Selon l’article de la Constitution de l’URSS de 1936, la femme a des droits égaux avec les hommes dans tous les domaines : étatique, culturel, politique et social. L’égalité législative, l’intégration des femmes dans la production, leur éducation ont fait penser

189 FZU – škola fabrično-zavodskogo učeničestva, škola FZU ФЗУ – школа фабрично-

заводского ученичества, школа ФЗУ L’école d’apprentissage d’usine et de fabrication.

190 Gendernaâ rekonstrukciâ političeskih sistem (La reconstruction de genre des systèmes politiques), ed.

que l’égalité des femmes et des hommes est une réalité. Le problème des femmes est résolu. Les services des femmes (jenotdel) se ferment. La politique d’Etat change son orientation, la composante d’émancipation des femmes devient moins visible. Les problèmes démographiques et d’industrialisation sont au premier rang. Les conditions historiques ont contribué aux corrections du concept. L’industrialisation, la collectivisation, la formation du domaine social, et plus tard, la Deuxième Guerre Mondiale ont demandé plus de travailleurs. Les fonctions productives des femmes deviennent prioritaires. Dans le rapport du XVIIème congrès du Parti communiste pansoviétique (bolchevik) 191, (1934) I. Staline fixe les rôles des femmes dans la société : être une mère et une travailleuse. Par conséquent, le problème du statut féminin dans la société est résolu192.

Pendant cette période, les idées du protectionnisme social pénètrent dans les fondements de la résolution de la question féminine. Les intérêts spécifiques des femmes sont inclus dans le concept de l’Etat. Les femmes se transforment du sujet de la politique en objet de la politique d’Etat, en demandant des conditions permettant de combiner la maternité et la professionnalisation. C’est pourquoi on observe des mesures visant à diminuer les droits des femmes : 1936 : interdiction de l’avortement, de 1944 à 1956 : éducation dans les écoles mixtes, la procédure du divorce se complique, les hommes profitent des rentes alimentaires. Le prestige de la fonction reproductive des

191 Les dénominations en russe, en alphabet cyrillique et en alphabet latin des partis sont les suivantes :

Parti ouvrier social-démocrate de Russie, POSDR, 1898-1903 Росси йская Социа л-Демократи ческая Рабо чая Па ртия, РСДРП Rossiiskaïa Sotsial-Demokrastitcheskaïa Rabotchaïa Partiia, RSDRP Parti ouvrier social-démocrate de Russie (bolchevik), POSDR(b), 1903-1918

Росси йская Социа л-Демократи ческая Рабо чая Па ртия (бол е ико ), РСДРП(б) Rossiiskaïa Sotsial-demokrastitcheskaïa Rabotchaïa Partiia (bol'chevikov), RSDRP(b) Parti communiste panrusse (bolchevik), 1918-1925

Росси йская комм исти ческая а ртия (бол е ико ), PKП(б) Rossiiskaïa Kommounistitcheskaïa Partiia (bol'chevikov), RKP(b) Parti communiste pansoviétique (bolchevik), 1925-1952

Всесоюз ая комм истическая артия (бол е ико ), ВКП(б) Vsesoiouznaïa Kommounistitcheskaïa Partiia (bol'chevikov), VKP(b) Parti communiste de l'Union soviétique, PCUS, 1952-1991

Комм исти ческая Па ртия Со е тско о Сою за, КПСС Kommounistitcheskaïa Partiia Sovetskogo Soiouza, KPSS

192 Zaharova N., Rimaševskaâ N.M., «Ženskij vopros » i social'naâ politika » (« La question des

femmes » et la politique sociale), Sem'â i semejnaâ politi (La famille et la politique de la famille), Moscou, 1991, p. 48.

femmes est mis en valeur : création de l’Ordre de la gloire maternelle et de la médaille de la maternité.

L’idéologie paternaliste commence à se construire à l’égard des femmes et occupe une place essentielle dans la politique d’Etat soviétique.

3. Période 1960-1991 : changement des relations entre l’Etat et la femme. A

ce moment, la femme représente la force reproductive dans la manufacture. L’Etat compte beaucoup sur la ressource féminine pour augmenter le taux de natalité dans le pays. Comme l’écrit M.E. Baskakova « l’économie soviétique s’est développée grâce aux facteurs extensifs, la production publique manquait de main-d’œuvre et c’est pourquoi l’on a fait adhérer le contingent additionnel (les retraités, les femmes au foyer). Dans les années 70, l’Etat est obligé d’engager des recherches de nouvelles sources de main d’œuvre, quand le niveau de l’emploi de la population, y compris les femmes, était à son maximum, alors que la natalité avait fortement baissé. L’un des moyens utilisés était l’augmentation du niveau de la natalité. La politique de la famille a été élaborée 193». En même temps, l’idée de la collectivisation du ménage reste non réalisable. Les conditions devenaient pires qu’avant. La répartition des rôles dans la famille reste toujours la même, et la femme doit effectuer une double charge, demandant plus d’efforts physiques et psychologiques. La politique du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS) de 1960 reste la même, le Parti accepte que les problèmes des femmes ne soient pas résolus.

Dans le rapport du XXVIème congrès du Parti on trouve des citations sur les problèmes de double charge des femmes : être une bonne mère et être une militante de la politique et active à la production. Il était noté dans le rapport du congrès que les mesures utilisées pendant la dixième période quinquennale ne fonctionnent pas. Ce rapport est informatif, mais dans les mesures proposées pour la onzième période quinquennale, on ne trouve aucun changement, les mêmes mesures que dans le cas de la dixième période sont proposées, avec comme seule différence, que tous les souhaits sont difficiles à réaliser. On trouve les mêmes phrases et les mêmes mesures dans un document central sur le développement économique et social de l’URSS pour les périodes de 1981-1985 et jusqu’à 1990. Il est évident que l’approche formelle et

193 Baskakova M.E., Ravnye prava i vozmožnosti ženŝin na rynke truda (Les droits et les

déclarative sur la problématique des femmes et l’augmentation de leurs statuts dans la société devient une norme pour les autorités.

Cette conclusion est prouvée par les données de la position des femmes au sein du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS). Les femmes ne sont représentées qu’à 26%. Les femmes ne dirigent presque aucune des organisations républicaines et régionales. Très peu de femmes sont élues dans le Parti communiste de l'Union soviétique, et dans le Politburo (bureau politique)194. Seulement trois femmes ont été élues pour une courte durée, de 1917 jusqu’à 1990.

Finalement, le concept socialiste de l’égalité des genres apparaît à nouveau au début des années 90. Le système contenait des idées égalitaires, radicales et démocratiques, patriarcales et utopiques. La politique d’Etat combine trois dimensions : économique, démographique et égalitaire. Les femmes sont les objets ainsi que les sujets de la politique, ainsi que le moyen de la résolution des problèmes étatiques.

La vie des femmes ne change pas radicalement durant l'époque soviétique, leurs fonctions passent de la sphère privée à la sphère publique. Il n’y a pas eu « de révision du rôle de l'homme et de la femme dans la société. L'État soviétique a élaboré la théorie du protectionnisme social, basée sur le principe que les femmes jouent principalement deux rôles dans la société – « un rôle de travailleuse et un autre de mère ». Les femmes sont devenues l'objet de la politique d'État parce que les femmes ont des intérêts spécifiques, en comparaison des hommes, et c’est pourquoi elles demandent l'application de mesures spéciales. Ainsi, l'État a créé le système de la discrimination positive (par exemple, en accordant aux femmes l'aide sociale), mais n'a pas éliminé les raisons de la discrimination qui étaient à la base. Les femmes russes ont finalement effectué des progrès dans des domaines tels que : les relations de travail, la formation et la politique considérablement plus tôt qu’en Europe Occidentale ou aux États-Unis195

. Cependant, une analyse plus profonde montre que les femmes devaient exécuter en réalité « une double charge », elles assumaient la responsabilité principale de l'éducation des enfants et de l'exécution des travaux de ménage. Par ailleurs, les femmes devaient accomplir leurs devoirs devant l'État comme les travailleuses. Après la

194 Le premier conseil (organe suprême) du Comité central du Parti communiste de l'Union

soviétique (PCUS) qui définissait sa politique, sa ligne directrice.

195 Čirkov P.M., Rešenie ženskogo voprosa v SSSR' (La décision de la question des femmes à

révolution, un grand nombre de femmes a fait partie de la main d’œuvre, cependant, elles n'occupent pas les fonctions de dirigeants et ont de petits salaires. Pour augmenter la représentation des femmes en politique, l’Etat a proposé des quotas. La représentation des femmes dans le Soviet Suprême portait « un caractère décoratif ». Cette idée sera développée dans la deuxième partie de la thèse consacrée à la répartition du pouvoir entre les genres dans le domaine politique.

La libération des femmes dans les premiers décrets du pouvoir soviétique, l’intégration de l'égalité entre les hommes et les femmes au niveau constitutionnel, représentent un événement significatif, non seulement pour la Russie, mais aussi, comme l’a montré l'expérience historique, pour tout le monde. D'autre part, à la suite de la révolution de 1917, les femmes russes sont devenues égales aux hommes, ceci s’est passé brusquement rien n’était prêt pour une telle transformation cardinale, ni la société - économiquement, ni les femmes elles-mêmes – psychologiquement. Il est à noter qu’encore 90% de femmes appartenaient au type des familles patriarcales. Les femmes n’étaient pas les initiatrices de la résolution de « la question féminine »; elles ne choisissaient pas les voies et les moyens de la résolution de cette question. Il faut accepter que l'émancipation en Russie s’est passée considérablement « par le haut » et a été partiellement forcée, ayant comme but la libération la plus complète des ressources humaines pour l'amélioration de l'économie du pays.

4. La coopération entre les des acteurs de la politique d’Etat à l’égard des femmes. La période soviétique de la coopération des acteurs de la politique d’Etat à

l’égard des femmes était conditionnée par la place et le rôle du parti dans le système politique ainsi que par le type de régime dominant.

L’acteur principal de la politique à l’égard des femmes était le parti communiste. Tout d’abord, ce parti élaborait et réalisait la stratégie politique avec l’aide et la collaboration des femmes. A partir des années 30, cette fonction passe aux comités du parti, les différentes directions des changements du statut des femmes trouvent leur écho dans la plupart des documents du parti et se concrétisent par des organisations étatiques et publiques. L’activité des comités de parti se réalisait grâce aux méthodes administratives : les directives ou les quotas non officiels. Vers les années 90, le Parti communiste exerce le rôle non seulement d’idéologue et d’objet de la décision de la question féminine, mais aussi le rôle du défenseur des intérêts des femmes.

Les organes du pouvoir étatique élaborant les décisions à l’égard des femmes se basaient sur les décisions du parti et l’opinion des comités de parti. Il n’y avait pas d’organe du pouvoir étatique qui s’occupait du problème de l’égalité entre les femmes et les hommes dans les domaines politiques, économiques, sociaux et culturels. Au début du XXème siècle le Conseil suprême de l’URSS et les organes du gouvernement jouaient un rôle secondaire. Grâce à un grand nombre d’actes législatifs et leur effet sur la réalisation de l’égalité entre les genres, l’activité de ces organes était plus importante que l’activité de la Douma d’Etat. Les organisations syndicales participaient activement à l’amélioration des conditions de travail, à l’organisation du fonctionnement des écoles maternelles, à la résolution des problèmes de loisir. Pendant la période d’après-guerre, il y avait les commissions spéciales au sein des comités syndicaux.

La politique à l’égard des femmes portait un caractère déclaratif et malgré tout, les comités n’ont pas endossé le rôle d’un groupe d’influence ou du contrôle de travail des structures de pouvoir. Ce n’est qu’uniquement pendant la première période (1917- 1930) que les organisations de « komsomol196 » suivaient les décisions du parti. Aucune