Exemple2.2.18 X(N,6) est dirigé.
XL’ensemble des voisinages dexmuni de l’inclusion est dirigé.
Définition2.2.19
Soit (I,6) un ensemble dirigé etEun espace topologique.
1. Une suite généralisée (famille, net) (xi)i∈I à valeurs dansE est une application de I dansE : I→E, i7→xi.
2. On dit que la suite généralisée (xi)i∈I à valeurs dansEconverge versx∈Esi
∀V ∈ VE(x), ∃i0∈I, ∀i∈I, i06i =⇒ xi∈V . On écrit dans ce cas (xi)i∈I→xdansEou lim
i∈I(xi)i∈I=xdansE.
Théorème 2.2.20
SoitEun evt, (xi)i∈Iune suite généralisée à valeurs dansEetx∈E.
1. (xi)i∈I →xdansE si et seulement si∀V ∈ VE(0), ∃i0∈I, ∀i∈I, i06i =⇒ xi−x∈V ( c-à-d (xi−x)i∈I →0).
2. Si la topologie sueEest définie par une famille de semi normesP alors
(xi)i∈I →xdansE si et seulement si∀p∈ P, (p(xi−x))i∈I→0 dansR(on revient àR!).
Preuve . En exercice. ut
Proposition 2.2.21
SoitP etQdeux familles de semi normes surE. Alors
TE(P)⊂ TE(Q) ⇐⇒ ∀p∈ P, pest continue pourTE(Q).
Preuve . Il suffit d’étudier la continuité de l’application linéairef =idE: (E,TE(P))→(E,TE(Q)), x7→x... ut
2.3 Espaces de Fréchet
Définition2.3.1
Soit (E,T) un espace topologique. On dit qu’il est métrisable s’il existe une distancedsurEtelle que
T =Td={U ⊂E| ∀x∈U , ∃r >0, Bd(x,r)⊂U}. OùBd(x,r) ={y∈E |d(y,x)< r}.
Remarque 2.3.2. Si(E,T)est un evt métrisable par une distancedsurE, alors elle est séparé et0admet une base de voisinages dénombrable :n
Bd(0,1n) ; n∈N∗ o.
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2.3. ESPACES DE FRÉCHET
Théorème 2.3.3 (E,T) est un evtséparé.
(E,T) est métrisable ⇐⇒ 0 admet une base de voisinages dénombrable.
Preuve .
=⇒) :Triviale d’après la remarque précédente.
⇐=) :Admis (Mais pour les courageux voir le polycopié des exercices corrigés). ut
Théorème 2.3.4
Soit (E,T) un evtlc séparé. Alors
(E,T) est métrisable ⇐⇒ il existe une suite de semi normesP={pn ; n∈N∗}telle queT =TE(P).
Dans ce cas on peut choisir une distance invariante par translation.
Preuve .
Rappelons queV={V ∈ VE(0)|V est équilibré, convexe et fermé}est une base de voisinage de0et notonspV la jauge deV. On sait queT =TE(Q), oùQ={pV ; V ∈ V }.
=⇒) :
Soitdune distance dansEtelle queT =TE(Q) =Td. Pourn∈N∗, soitWn∈ V tel queWn⊂Bd(0,n1). Notons P=n
pWn ; n∈N∗ o. D’après la proposition 2.2.21 et puisqueP ⊂ Q,
TE(P)⊂ TE(Q) =T.
Réciproquement, Soitq∈ Q donc il existeV ∈ V telle queq =pV. SoitnV ∈N∗ tel queBd(0,n1
V)⊂V, on obtient Wn⊂V et par conséquent,pV 6pWnc-à-d∃p∈ P telle queq6p. D’oùqest continue pourTE(Q)ce qui donne
T =TE(Q)⊂ TE(P).
On conclut que
T =TE(Q) =TE(P).
⇐=) :Soit une suiteP={pn ; n∈N∗}de semi normes surEtelle queT =TE(P). Posons d: E×E −→ [0,+∞[
(x,y) 7−→ maxn∈N
h1
2n(pn(y−x)∧1)i Xdest une distance surE:
i.(symétrie)∀x,y∈E, ∀n∈N, pn(y−x) =pn(x−y), doncd(x,y) =d(y,x)
ii.(séparante) Soit x,y ∈ E tels qued(x,y) = 0. Donc∀n∈ N, pn(y−x) = 0 et puisque TE(P) est séparée,P est séparante doncy=x. Réciproquement, puisque∀n, pn(0) = 0on ad(x,x) = 0.
iii.(transitivité) Soitx,y,z∈Z, on a pour tout entiern,pn(z−x)6pn(z−y) +pn(y−x)donc 1
2n(pn(z−x)∧1)6 1
2n(pn(z−y)∧1) + 1
2n(pn(y−x)∧1)6d(z,y) +d(y,x) d’oùd(z,x)6d(z,y) +d(y,x).
Remarquons qued(y,x) =d(y−x,0)c-à-ddest invariante par translation.
XTd⊂ T : SoitU ∈ Td, soitx∈U donc il exister >0tel queBd(x,r)⊂U. Soitm∈N∗tel que m1 < r, soitn0∈Ntel que 21n0 < ret posonsJ={p0,· · ·,n0}.
Soity∈x+m1T
i=0··nBpidonc∀i= 0· ·n, pi(y−x)< m1, en particulier
2.3. ESPACES DE FRÉCHET
∀i= 0· ·n, 1
2i [pi(y−x)∧1]< r.
D’autre part,∀i > n, 21i[pi(y−x)∧1]621i <21n0 < r. Ainsid(y,x)< r, c-à-dy∈Bd(x,r)⊂U. D’oùx+m1T
i=0··nBpi⊂U, ce qui implique queU∈ T.
XT ⊂ Td: SoitU∈ T, soitx∈Udonc il existem∈N∗et il existeJ=n
pn1,· · ·,pnk
o∈ JP tels quex+m1T
i∈JBp⊂U. Posonsα= max{n1,· · ·,nk}etr=m21α.
Soity∈Bd(x,r), donc∀i∈N, pi(y−x)∧1< r2i, en particulier∀j∈ {n1,· · ·,nk}, pnj(y−x)∧1< r2nj 6r2α=m1 61.
Doncy∈x+m1T
i∈JBp⊂U. Ainsi
Bd(x,r)⊂U
c-à-dU∈ Td. ut
Définition2.3.5
Soit (E,T) un evt. Soit (xn)n∈N une suite deE. On dit que (xn)n∈N est une suite de Cauchy au sens des espaces vectoriels topologiques si
∀V∈ VE(0), ∃n0∈N, ∀n,m>n0, xm−xn∈V .
Définition2.3.6
Un evt est dit complet au sens des evt si et seulement si Toute suite de Cauchy au sens des evt converge dansE.
Définition2.3.7
Un espace de Fréchet est evtlc métrisable complet au sens de evt ce qui est équivalent à dire qu’il complet au sens métrique avec une distance qui engendre la topologie invariante par translation.
Exemple2.3.8
SoitΩun ouvert deRd, soit (Kn)n∈Nune suite de parties compactes deRd telle que [
n
Kn=Ω et Kn⊂
◦
Kn+1. Soitm∈Net
pm:Ck(Ω;R), f 7→pm(f) = sup
|α|6k
sup
x∈Km
||Dαf(x) avec pourα= (α1,· · ·,αd)∈Nd,|α|=α1+· · ·+αdetDαf(x) =∂α1x1∂··α∂αdxd. Posons
d(f ,g) = max
m∈N
1
2m[pm(f −g)∧1].
On a (E,Td) est un espace de Fréchet.
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Théorèmes classiques
Chapitre
3
3.1 Banach-Steinhaus 3.2 Application ouverte 3.3 Graphe fermé
Sommaire
3.1 Banach-Steinhaus
Définition3.1.1
Soit (E,T) un espace topologique, on dit queA⊂Eest maigre s’il existe une suite (An)nßNde fermé telle que
A⊂[
n∈N
An et
◦
An=∅.
Remarque 3.1.2. Soit(E,T)un espace topologique.
1. Si(An)nßNest une suite de partie maigre de(E,T)alorsS
n∈NAnest maigre dans(E,T).
2. SiA⊂B⊂EetBest maigre deEalorsAest maigre.
Définition3.1.3
SoientEetFdeux espaces topologiques. Soit (Ti)i∈I une famille d’applications deEdansF.
XOn dit que la famille (Ti)i∈Iest équicontinue enx∈Esi
∀V∈ VF(f(x)), \
i∈I
Ti−1(V)∈ VE(x).
X On dit que la famille (Ti)i∈I est équicontinue (resp. surA⊂E) si elle est équicontinue en tout pointx∈E(resp.x∈A).
Proposition 3.1.4
SoientEetFdeuxevt. Soit (Ti)i∈I une famille d’applicationslinéaires deEdansF. La famille (Ti)i∈Iest équicontinue si elle est équicontinue en 0 c-à-d
∀V ∈ VF(0), \
i∈I
Ti−1(V)∈ VE(0).
Preuve . Facile, semblable à la démonstration de la proposition 2.1.21. ut
3.1. BANACH-STEINHAUS
Proposition 3.1.5
SoientEetF deuxevt. Soit (Ti)i∈I une famille d’applicationslinéaires deEdansFéquicontinue.
SoitBune partie deEbornée. AlorsS
i∈ITi(B) est bornée dansF.
Preuve . SoitV ∈ VF(0). Puisque(Ti)i∈I est équicontinue en0,T
i∈ITi−1(V)∈ VE(0). Soit donct >0tel queB⊂ tT
i∈ITi−1(V). Ainsi, grâce à la linéarité desTi,∀i∈I,
Ti(B)⊂tV . Ce qui donneS
i∈ITi(B)⊂tV c-à-dS
i∈ITi(B)est bornée dansF. ut
Théorème 3.1.6
SoientEetFdeuxevt. Soit (Ti)i∈I une famille d’applicationslinéaires continuesdeEdansF. Notons, pourx∈E,Γ(x) ={Ti(x) ; i∈I}etA={x∈Ek Γ(x) est bornée dansF}.
SiAn’est pas maigre dansE, alors 1. (Ti)i∈Iest équicontinue.
2. A=E.
Preuve .
1. (Ti)i∈I est équicontinue : SoitV ∈ VF(0), soitU∈ VF(0)équilibré tel que U+U+U+U⊂V .
PosonsΩ=T
i∈ITi−1 U
, puisque lesTi sont continues on aΩest un fermé deE.
Or∀x∈E
x∈A =⇒ Γ(x)est bornée dansF
=⇒ ∃t >0, Γ(x)⊂tU
=⇒ ∃nN∗, Γ(x)⊂nU carU est équilibrée
=⇒ ∃nN∗, ∀i∈ITi(x)⊂nU⊂nU
=⇒ ∃nN∗, ∀i∈Ix∈nTi−1(U) carTiest linéaire
=⇒ x∈ [
n∈N∗
nΩ.
DoncA⊂S
n∈N∗ nΩet puisqueAest maigre on a∃n0∈N∗, int(n0Ω),∅donc
◦
Ω,∅. Soitω∈
◦
Ω, doncW def=−ω+Ω∈ VE(0).
Soitx∈Wdoncx+ω∈Ωet par suite∀i∈I, Ti(x+ω)∈Ud’oùTi(x)∈ −Ti(ω)+U, orω∈Ωdonc−Ti(ω)∈ −U=U (carU est équilibrée). Ainsi,
Ti(x)∈ −Ti(ω) +U⊂U+U⊂U+U+U+U⊂V . DoncW⊂T
i∈ITi−1(V)ce qui nous donneT
i∈ITi−1(V)∈ VE(0).(Ti)i∈Iest équicontinue.
2. A=E: Soitx∈E, d’après la proposition 3.1.5 on a{x}est borné doncS
i∈I Ti({x}) =Γ(x)est bornée dansFc-à-d
x∈A. ut
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3.1. BANACH-STEINHAUS
Théorème 3.1.7 (théorème de Banach-Steinhaus)
Soit (E,T) unevt de Baire(e.g. espaces de Fréchet, espaces d Banach ... ) etFun evt. Soit (Ti)i∈Iune famille d’applicationslinéaires continuesdeEdansFtelle que
∀x∈E, {Ti(x) ; i∈I}est bornée dansF.
Alors (Ti)i∈I est équicontinue.
Preuve . Reprenons les notations du théorème 3.1.6. On aA=E qui n’est pas maigre puisqueE est un espace de
Baire. On applique donc le théorème 3.1.6 pour conclure. ut
Corollaire 3.1.8
Soit (E,T) un evt de Baire et F un evt séparé. Soit (Tn)n∈N une suite d’applications linéaires continuesdeEdansFtelle que
∀x∈E, lim
n→+∞Tn(x) existe dansF.
AlorsT :E→F, x7→limn→+∞Tn(x) est bien définie linéaire continue.
Preuve .
XOn aT est bien définie carFest séparé ce qui donne l’unicité de la limite.
XOn aT est linéaire car lesTnle sont.
XOn aΓ(x) ={Tn(x) ; n∈N}est bornée, en effet soitV ∈ VF(0), soitU ∈ VF(0)équilibré tel queU+U ⊂V. Soit un entiern0tel que∀n>n0, Tn(x)∈l+U avecl= limn→+∞Tn(x). Soitβ >0tel queβl∈U, pour toutk∈ {0,· · ·,n0}, αk>0tel queαkTk(x)∈U. Posonstdef= min{α0,· · ·,αn0,1,β}. PuisqueUest équilibré, on a
t {Tn(x) ; n∈N} ⊂V .
XT est continue. En effet, SoitV ∈ VF(0),U ∈ VE(0)équilibré tel queU+U ⊂V. D’après le théorème de Banach Steinhaus 3.1.7,W=T
nTn−1(U)∈ VE(0), soit Soitx∈W.
Soitn0∈ Ntel que∀n>n0, Tn(x)∈T(x) +U.U est équilibré etx∈W implique que−Tn(x)∈ U. D’oùT(x)∈ U+U ⊂V. Ce qui nous donneW ⊂T−1(V)par suiteT est continue en0et donc continue puisqu’elle est linéaire
d’un evt dans un evt. ut
Corollaire 3.1.9 (théorème de Banach-Steinhaus)
SoientEetFdeux espace de Banach. Soit (Ti)i∈Iune famille d’applications linéaires continues deE dansF.On suppose que
∀x∈E,sup
i∈I
kTixkF<∞. Alors
sup
i∈I
kTikL(E,F)<∞. Autrement dit,
∃c∈R:∀i∈I,kTixkF≤ckxkE.
Preuve . D’après le théorème de Banach-Steinhaus 3.1.7,(Ti)i∈I est équicontinue. DoncT
i∈ITi−1(B(0,1))∈ VE(0), ainsi il exister >0tel queB(0,r)⊂T
i∈ITi−1(B(0,1)).
Soitx∈E etε >0donc ε+r||x||x∈B(0,r)donc∀i∈I,||Ti(ε+r||x||x)||<1, on obtient∀i∈I,||Ti(x)||< 1r(ε+||x||). En tendantε→0+, on a
∀i∈I, ||Ti(x)||61 r ||x||.
ut
3.1. BANACH-STEINHAUS
Preuve (Une deuxième méthode). Pour toutn∈N∗,on pose
Xp:={x∈E :∀i∈I,kTixkF≤p}. Pour toutp∈N∗, Xpest un fermé :
En effet :Soit(xn)n∈Nune suite d’éléments deXptelle que(xn)n∈Nconverge versx.
∀n∈N:kTixnkF≤p,∀i∈I, comme∀i∈I, Ti est continue, par passage à la limite on trouve que
kTixkF≤p,∀i∈I, ce qui donne quex∈Xp,∀p∈N.En plus, puisque
∀x∈E,sup
i∈I
kTixkF<∞,
sip≥E(supi∈IkTixkF) + 1,(oùE(y)désigne la partie entière dey), alorsx∈Xp et donc∪i∈IXp =E.On tire du lemme de Baire que∃p0∈Ntelle que
◦
Xp0,∅. Soitx0∈Eetr >0tels queB(x0,r)⊂Xp0.On a :
∀i∈I,∀z∈B(0,1) :kTi(x0) +rTi(z)k ≤p0. Ainsi
∀i∈I,∀z∈B(0,1) :kTi(z)k ≤1
r(p0+Ti(x0)).
D’où
sup
i∈I
kTik<∞.
ut
Corollaire 3.1.10
SoientEetFdeux espaces de Banach. Soit (Tn)n∈Iune famille d’opérateurs linéaires continus deE dansF.On suppose que∀x∈E,la suite (Tnx)n∈Nconverge vers une limiteT x.Alors
1.
sup
i∈I
kTnkL(E,F)<∞; 2. T ∈ L(E,F);
3. kTkL(E,F)≤limn→+∞infkTnkL(E,F).
Preuve . 1. Résulte directement du théorème de Banach-Steinhaus. Il existec >0telle que :
∀n∈N,∀x∈E,kTnxk ≤ckxk. Par passage à la limite, on obtient que :kT xk ≤ckxk,∀x∈E.
2. Il est facile de vérifier queT est linéaire ; 3. On a
kTnxk ≤ kTnkL(E,F)kxk,∀x∈E par passage à la limite, on trouve que :
kTkL(E,F)≤ lim
n→+∞infkTnkL(E,F).
ut
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