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LEBEL SUR QUEVILLON

3.7 Equipes d'inventaire

L'inventaire a été planifié par Marcel Paré, avec la collaboration de Claude Brassard. La coordination des travaux sur le terrain a été assurée par Marcel Paré et Claude Brassard. La composition des équipes de travail est présentée à l'annexe 1.

17 4. RÉSULTATS

4.1 Conditions d'inventaire, réseaux de pistes et orignaux observés

L'inventaire a été réalisé du 15 janvier au 12 février, soit une durée totale de 29 jours. Aucun survol n'a pu être effectué durant 17 jours.

Le ratio du nombre de jours de vol par rapport au nombre de jours où le personnel a été disponible fut de 0,41. Les conditions d'inventaire ont été très bonnes lors du survol de 53 parcelles et moyennes, pour 19 parcelles.

L'épaisseur de la neige au sol (sous forme poudreuse) était entre 60 et 90 cm. A la fin janvier, une couche de neige glacée d'au moins 1 cm (croûte) était présente dans la partie centre-est et nord de la zone mais ne semblait pas entraver le déplacement des orignaux.

Le plan d'inventaire a été réalisé tel que prévu. Nous avons cartographie 203 réseaux de pistes, soit 2,8 ravages par parcelle (é.-t.= 1,64) qui s'étendaient sur seulement 155,3 km (x = 0,75 km2/ravage, é.-t.= 1,39; étendue= 0,1 à 10,9) (Tableau 2 ) . Les réseaux de pistes couvraient 2,15 km par parcelle (é.-t.= 2,31; étendue= 0,1 à 10,9).

Les observateurs en avion ont aperçu 76 orignaux (x = 0,37 or./ravage, é.-t.= 1,01; étendue= 0 à 8) ou 1,0 or./parcelle (é.-t.= 2,08, étendue=

0 à 1 4 ) . L'équipe en hélicoptère a dénombré 154 orignaux, répartis dans 48 ravages (x = 3,2 or./ravage, é.-t.= 3,53; étendue= 1 à 21) ou 6,42 orignaux par parcelle (é.-t.= 5,57, étendue= 0 à 25) (Tableau 3 ) .

Aucun caribou ou indice de leur présence n'a été observé durant la vérification en hélicoptère de 10 sites situés au nord de la latitude 49 20' près de la rivière Turgeon et Wawagosic. De même, durant tout l'inventaire, la présence du caribou n'a pas été confirmée.

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Tableau 2. Superficie des réseaux de pistes trouvés en avion lors de l'inventaire de l'Orignal dans la zone de chasse 16, janvier 1990.

Superficie (km2) Nbre de parcelles survolées

Superficie inventoriée (km2)

Superficie totale des réseaux de pistes (km2) Nbre de réseaux de pistes par parcelle

STRATE FAIBLE 6720

16

960 9,4

1,6

STRATE MOYENNE

7319

31

. 1860 78,9

3,1

STRATE ÉLEVÉE 3590

25

1500

67,0

3,2

TOTAL

17 629

72

4 320

155,3

2,8

19

Tableau 3. Nombre d'orignaux vus par parcelle selon les strates, lors du survol en hélicoptère dans la zone de chasse 16,

janvier 1990.

NOMBRE

Total des orignaux Nombre de parcelles Nombre moyen

d'orignaux par parcelle

NOMBRE DE PARCELLES STRATE

20 4.2 Coûts de 1'inventaire

Le personnel du Ministère ayant participé à ces inventaires représente 1,11 personne-année. Les dépenses encourues pour réaliser ces travaux se chiffrent à 89 786,00 $. La répartition de ces dépenses est présentée au tableau 4.

Les coûts du nolisèment d'aéronef pour survoler une parcelle en avion ont été de 645,00 $ et de 1148,00 $ en hélicoptère (Tableau 5 ) . Les avions ont été utilisés durant 124,4 heures, soit une durée moyenne de vol par parcelle de 1,7 heure. L'hélicoptère a été nolisé durant 40,7 heures, soit une utilisation moyenne de 1,7 heure par parcelle. Le coût total pour inventorier une parcelle a été de 1247,00 $ (Tableau 5 ) .

La vérification des ravages en hélicoptère, excluant les déplacements hors parcelles, a duré 17,5 heures, c'est-à-dire 48,8 min. par parcelle ou 13,3 min. par ravage.

4.3 Population totale et composition de la population

L'équation de régression permettant de prédire le nombre d'orignaux à partir de la superficie du réseau de pistes suffit à expliquer seulement 54% de la variance de la variable dépendante; 55% de cette variance peut être expliqué lorsque la racine carrée du nombre d'orignaux observés en avion est ajoutée au modèle (Tableau 6 ) . L'estimation du nombre d'orignaux est légèrement plus précise avec la régression multiple qu'avec la régression simple: 23% contre 24% (Tableau 6 ) .

La population hivernale totale d'orignaux dans la zone 16 serait de 1914±456, soit une densité de l,09±0,26 orignal/10 km2 (Tableau 7 ) .

La classification des orignaux a mis en évidence un débalancement significatif du rapport des sexes des faons. Le rapport des sexes des orignaux âgés de plus d'un an est de 46 mâles/100 femelles (n= 104),

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alors que celui des faons est de 28 mâles/100 femelles (n= 4 5 ) . Le rapport des sexes des faons est nettement en faveur des femelles, s'éloignant de la parité de façon très significative (x2 = 13,6 <0,005) et ne diffère pas du rapport observé dans la récolte (x = 0,09). Depuis 1988, le rapport des sexes de faons abattus à la chasse est nettement en faveur des femelles (1988: 11 mâles/22 femelles, 1989: 12 mâles/22 femelles).

La productivité de la population d'orignaux de la zone 16 est élevée:

67 faons/100 femelles (non pondérée), 62 (pondéré selon l'importance des strates) (Tableau 8 ) .

Le taux d'exploitation est évalué à 14% pour l'ensemble de la population, pouvant se situer entre 11 et 17% (Tableau 9 ) . Les mâles âgés de plus d'un an seraient exploités par la chasse sportive à 27%

(19%-43%) et les femelles à 11% (8% - 1 7 % ) . Les faons ne seraient exploités qu'à 5% (3% - 9%) (Tableau 9 ) .

22

Tableau 4. Répartition des dépenses affectées à l'inventaire aérien de l'Orignal de la zone de chasse 16, janvier 1990.

FIRMES COUTS DES AÉRONEFS ($) DÉPENSES AFFECTÉES TOTAL INCLUANT L'ESSENCE ET AU PERSONNEL ($) ($) LES FRAIS D'HÉBERGEMENT

PROPAIR INC.

(2 Beaver)

30 482,52

AVIATION

SENNET-AIR ENR.

(1 Beaver)

14 901,29

LES HÉLICOPTÈRES ABITIBI LTÉE

(1 Bell 206B)

27 5 6 1 , 3 3

MLCP 16 8 4 1 , 2 6

TOTAL 72 9 4 5 , 1 4 16 8 4 1 , 2 6 89 786,40

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Tableau 5. Investissements réalisés en Abitibi-Téœiscamingue pour les inventaires aériens de l'Orignal depuis 1987.

AÉRONEFS

AVION MONOMOTEUR (Beaver)

HÉLICOPTÈRE (Bell 206B)

ZONE

NOMBRE D'HEURES DE VOL PAR

PARCELLE INCLUANT LES DÉPLACEMENTS HORS PARCELLE

1,7

COUT ($) D'AÉRONEF PAR PARCELLE

INCLUANT L'HÉ-BERGEMENT DU PERSONNEL

COOT TOTAL PAR 907,00

1 046,00 1 603,00 1 247,00

%

Tableau 6. Modèles de régression utilisés pour l'estimation de la population totale d'orignaux de la zone de chasse 16, janvier 1990.

MODELES

Nb

NIVEAU DE SIGNIFICATION ORDONNÉE X,

(a=0,10)

IC

Nb

1: Y= 0,44 + 2,00 X» 77 0,54 0,0001 0,1123 0,0001 1440 44 591 348

24

2: Y= 0,38 + 1,87 Xt + 0,29 X2 77 0,55 0,0001 0,1702 0,0001 0,1090 1397 40 790 333

23

Y Nb

R V IC

nombre d'orignaux dans un réseau de pistes nombre de réseaux de pistes

superficie du réseau de pistes

nombre d'orignaux observés en avion dans le réseau de pistes estimation du nombre total d'orignaux

estimation de la variance

estimation de l'intervalle de confiance

Tableau 7. Population totale d'orignaux dans la zone de chasse 16, janvier 1990, selon le modèle de régression offrant la meilleure précision.

MODELE POPULATION TOTALE DENSITÉ (Nb/10 KM ) Non Non

corrigée Corrigée1 corrigée Corrigée1

î= 0,38 + 1,87 Xi + 0,29 X2 1397 ± 333 1914 ± 456 0,79 ± 0,18 1,09 ± 0,26

1 : taux de visibilité estimé = 0,73 (Crête et al. 1986) î : estimation du nombre d'orignaux dans le réseau de pistes Xi : superficie du réseau de pistes

X2 : nombre d'orignaux observés en avion dans le réseau de pistes

//

26 4.4 Comparaison de la stratification

La stratification utilisée pour planifier cet inventaire a été comparée à la stratification obtenue à partir de la superficie des ravages par parcelle et du nombre d'orignaux vus en hélicoptère par parcelle.

Il a été utile de conserver dans le plan d'inventaire les unités d'échantillonnage qui ne présentaient aucune récolte d'orignaux (n= 3 8 ) . Parmi les sept parcelles survolées de cette catégorie, seulement une ne contenait aucun réseau de pistes d'orignal.

Les trois strates choisies ont été correctement identifiées. Les parcelles où sont apparus les plus grands écarts entre le classement initial et les résultats d'inventaire subissaient une faible pression de chasse.

Le test de signification du coefficient de Kendall a montré que la superficie des réseaux de pistes recensés dans une unité d'échantillonnage était hautement corrélée à la récolte sportive des cinq dernières années (p<0,01), au nombre de camps de chasse (p<0,01) et à la récolte ajustée en fonction de la pression de chasse et du couvert forestier (p<0,05) (Tableau 1 0 ) . Le test statistique a aussi été appliqué en considérant le nombre d'orignaux observés en hélicoptère comme variable dépendante. Dans ce cas-ci, la récolte sportive des cinq dernières années (p<0,01 et le couvert forestier (p<0,05) se sont avérés fortement corrélés à la densité de l'Orignal (Tableau 1 0 ) .

Nous avons comparé la description du couvert forestier obtenu par le système TELEMER (1985) et celle issue des observateurs en avion. La compilation informatique s'est avérée similaire aux observations; les proportions de chacune des catégories se situaient à moins de 15% de différence lorsqu'elles divergeaient.

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Tableau 8. Composition de la population d'orignaux d'après les observations faites en hélicoptère lors de l'inventaire de l'Orignal dans la zone de chasse 16, janvier 1990.

STRATE FAIBLE

STRATE MOYENNE

STRATE ÉLEVÉE

TOTAL

Adultes

11 59 36 106

mâle femelle indéterminé

1 10

18 39 2

H 22

33 71 2

Faons

26 17 48

mâle femelle indéterminé

2 3

5 18 3

3 14

10 35 3

TOTAL

16 85 53 154

Tableau 9. Productivité et taux d'exploitation par la chasse sportive de la population d'orignaux dans la zone de chasse 16, en 1989-90.

POPULATION APRES CHASSE1

% N

RÉCOLTE SPORTIVE3

POPULATION AVANT CHASSE

TAUX

D'EXPLOITATION ESTIMÉ

% (tx= 0,10)

Population totale

Faons

Total (adultes)

22 1565 (1168 - 2045)

27 (19 - 43) 11 (8 - 17) 17 (13 - 25)

OO

1: d'après les résultats de l'inventaire aérien

2: d'après le système d'information sur la grande faune - Nous avons considéré un taux d'enregistrement hypothétique de 9 0 % 3: cet intervalle est calculé en fonction des valeurs extrêmes estimées pour les deux variables

"Tableau 10. Relation (Tau de Kendall) entre l'abondance de l'orignal (superficie des réseaux de pistes et orignaux observés en hélicoptère) et diverses variables susceptibles de prédire la distribution de l'orignal dans la zone de chasse 16 (Scherrer 1984).

VARIABLES PRÉDICTIVES '

Récolte sportive des 5 années précédant l'inventaire

% essences feuillues et en régénération Longueur de routes carossables

Nombre de camps de chasse

Récolte sportive des 5 années précédant l'inventaire ajustée selon la pression de chasse et le couvert forestier

SUPERFICIE DES RÉSEAUX DANS LA PARCELLE (n =

-0,292**

-0,122 -0,074 -0,201**

0,172*

DE PISTES 72)

NOMBRE D'ORIGNAUX OBSERVÉS DANS LA PARCELLE (n = 24)

-0,452**

-0,295*

-0,234 0,063 -0,017

* Relation significative au seuil oc= 0,05

** Relation significative au seuil a = 0,01

ro

30 5. DISCUSSION

Les réseaux de pistes étaient moins étendus et moins nombreux dans la zone 16 que dans les zones 12 et 13. Les conditions de neige et la plus faible densité d'orignaux expliquent ces différences (Tableau 2 ) . Le nombre moyen d'orignaux par parcelle est inférieur à celui calculé pour les zones 12 et 13, mais supérieur à celui de la zone 14: zones 12 (1988), 13 (1989): 11,6; zone 14 (1987): 4,7; zone 16 (1990): 6,4 ce qui correspond très bien aux différences observées entre les densités estimées.

Le coût de 1 ' inventaire a été nettement inférieur à celui qui avait été prévu, soit un surplus de 20 214,00 $. Cette différence tient principalement du fait que le personnel a accepté de réaliser la phase I des travaux à bord d'avion monomoteur parce que le relief est peu accidenté dans cette aire. Nous avons fait inspecter les trois avions avant le début de l'inventaire; cette opération a permis de déceler plusieurs anomalies mineures et une majeure qui aurait pu mettre la sécurité des passagers en péril.

Si nous avions utilisé seulement des hélicoptères pour réaliser cet inventaire, il en aurait coûté 136 000,00 $ au total. Compte tenu du budget qui était disponible au moment de planifier l'inventaire, nous avions accepté ce compromis. Depuis l'acceptation du guide d'utilisation des aéronefs par les autorités du Ministère et, compte tenu des problèmes logistiques potentiellement plus élevés avec les avions monomoteurs de modèle Beaver, nous favorisons l'utilisation d'hélicoptères. Les difficultés rencontrées sont les suivantes:

mécanique moins sûre, bases d'opération plus rares, conditions de neige sur les lacs parfois dangereuses (neige détrempée), température froide dans la cabine. L'utilisation de modèles d'aéronefs différents devrait nous obliger à réévaluer le taux d'observation des orignaux.

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Les frais de nolisement d'aéronefs ont diminué en 1990, principalement à cause d'une baisse marquée du marché. Au tableau 5, nous avons présenté les coûts de nolisement d'aéronefs encourus durant les quatre derniers inventaires de l'Orignal réalisés en Abitibi-Témiscamingue.

Les frais d'utilisation de l'avion de modèle Beaver a diminué de 13% par rapport à 1989, mais demeure nettement supérieurs à ce qu'ils étaient en 1987 et 1988.

En ce qui concerne l'hélicoptère, les coûts de nolisement en 1990 ont été moindres de 27% par rapport à 1989 et même inférieurs à ceux de 1987. Le fait qu'il existe une base d'opération de la compagnie "Les Hélicoptères Abitibi Ltée" à La Sarre a permis d'épargner certains frais. De plus, la recherche des orignaux a été plus rapide que dans les zones 12, 13 et 14 parce que l'habitat y était souvent très ouvert à cause de l'exploitation forestière intense réalisée auparavant sur de très grandes superficies.

La densité de l'Orignal dans la zone 16 demeure similaire à ce qu'elle était en 1980 (1,0 dans la zone Kl) et en 1981 (1,1 dans la zone Kl et 1,1 dans la zone K2) (Crête et Dussault 1986).

La précision estimée sur la taille de la population est de 23%, ce qui est acceptable compte tenu de l'étalement de la zone sur un grand territoire (370 km de largeur dans la portion sud) et de la variation du couvert forestier entre le sud et le nord de la zone.

La stratification de cette zone de chasse, basée sur le nombre d'orignaux abattus à la chasse par 100 km au cours des cinq années précédant l'inventaire aérien, demeure très valable. Contrairement à ce qui a été observé dans les zones 12 et 13, la longueur de routes carrossables n'est pas apparue corrélée à la densité de l'Orignal (Tableau 1 0 ) . Le réseau routier est limité dans la zone 16; par contre, le nombre de camps de chasse est corrélé significativement parce qu'une

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partie des chasseurs accèdent à leur territoire par voie d'eau ou par voie aérienne.

Aussi, contrairement à ce qui a été observé dans les zones 12 et 13, le couvert forestier s'est avéré corrélé significativement avec le nombre d'orignaux observés en hélicoptère. Comme il avait été supposé dans l'analyse des résultats des inventaires dans ces zones (Paré et Courtois 1990) et dans celle de la zone 19 (Gingras et al. 1989), il a été avantageux de stratifier la zone 16 en tenant compte de l'habitat. Pour cet exercice, le système TELEMER s'avère très valable même si les unités de compilation ne sont pas parfaitement superposables aux unités d'échantillonnage de l'inventaire de l'Orignal. Nous avons validé cette compilation avec les observations faites en avion et la précision est tout à fait acceptable. Il pourrait donc suffire de décrire le couvert des parcelles à survoler uniquement à l'aide du système TELEMER.

Les indices de la pression de chasse (longueur de routes carrossables, nombre de camps de chasse) et la composition du couvert forestier sont utiles. L'analyse statistique appliquée sur les variables prédictives démontre que l'ajustement réalisé pour prédire la densité de l'orignal a permis de corréler ces éléments de façon positive. C'est la seule variable parmi celles utilisées qui nous a fourni une relation significative ( = 0,05) et positive (Tableau 10). Nous aurions probablement avantage à mener d'autres analyses pour raffiner cette méthode.

A l'automne 1989, le taux d'exploitation de la population d'orignaux dans la zone 16 a été évalué à 14% pouvant varier entre 11% et 19%

(Tableau 9 ) . Cette valeur est relativement faible puisque la productivité eh terme de pourcentage de faons dans la population hivernale a été estimée à 31 ± 6% (Tableau 9 ) .

L'application du permis de chasse par zone en 1989 a fait chuter la récolte de 13% (344 > 298), ce qui peut expliquer partiellement ce

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tableau. En supposant que la récolte ait été similaire en 1989 à celle de 1988, le taux d'exploitation n'aurait été que de 15%.

Il apparaît impossible que la population d'orignaux de cette zone plafonne à ce niveau alors que l'exploitation par la chasse sportive est moyenne et que sa productivité est élevée. Il est possible que le taux d'enregistrement soit plus faible qu'ailleurs, que la chasse de subsistance soit relativement importante ou que la mortalité naturelle soit de 8 à 10% plutôt que de 5% tel qu ' observé sur la Côte-Nord

(Courtois, comm. pers.).

Deux nations autochtones peuvent exploiter l'Orignal dans cette zone.

Au nord et à l'est il y a les Cris, ailleurs les Algonquins. D'après les données fournies par les agents locaux de l'Association des trappeurs Cris sur la récolte de gros gibiers par les Cris dans les communautés de Waswanipi, Oujé-Bougoumow et Waskaganish (M. Leclerc, SAEF 10, comm. pers.), 45 orignaux auraient été abattus dans la zone 16 durant la saison 1989-90. Depuis 1985, les Cris auraient tué 29 orignaux en moyenne par année dans cette zone. Compte tenu que les Algonquins, particulièrement ceux de la communauté de Pikogan, exploitent aussi cette zone, il est possible que la récolte faite par les Algonquins corresponde à celle faite par les Cris. La récolte totale ainsi estimée pourrait être de 388, ce qui représenterait un taux d'exploitation de 17% pouvant se situer entre 14% et 23%. Nous ne connaissons pas cependant la récolte effectuée par les Algonquins.

Comme dans toutes les zones de chasse à l'Orignal au Québec, ce sont les mâles adultes qui subissent l'exploitation la plus élevée 27% (19%-43%) (Tableau 9 ) . Dans ce cas-ci, la proportion de mâles dans la population adulte est de 32%, ce qui est probablement acceptable compte tenu que la productivité est élevée dans cette zone.

Nous avons vu que le rapport des sexes des faons diffère davantage de la parité. Crête (1982) avait suggéré qu'une forte exploitation durant

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le rut limiterait les accouplements au début et à la fin de 1'oestrus, favorisant la production d'un plus grand nombre de femelles. Eason (1986) a proposé qu'une population d'orignaux fortement exploitée peut produire substantiellement plus de faons femelles que de faons mâles, alors qu'une population légèrement exploitée peut produire plus de mâles.

D'après ce même auteur, les causes de la variation du rapport des sexes chez les faons ne sont pas bien comprises. Une plus grande proportion de jeunes femelles à de faible densité et de jeunes mâles à des densités élevées semble normale chez le Cerf de Virginie (Odocoileus virqinianus) et le Loup (Canis lupus) (McCullough 1979 in Eason 1986). Une rareté des mâles dans les zones fortement chassées peut favoriser des accouplements multiples ce qui induirait la production de faons femelles.

Une plus grande incidence de croisements consanguins pourrait aussi expliquer la plus grande proportion de faons femelles dans les régions à faible densité. Reuter Wall (1981) in Eason 1986 concluait que le rapport des sexes chez l'Orignal est probablement déterminé par les interactions complexes entre diverses variables. A faible densité, il est probablement avantageux de produire plus de femelles; elles sont moins portées à émigrer, les ressources étant abondantes.

Les résultats de chasse dans la zone 16 démontrent que le rapport des sexes des faons s'est éloigné de la parité de façon significative depuis que la récolte sportive a cessé d'augmenter (1983). De 1983 à 1985, le rapport était en faveur des mâles (75 mâles : 51 femelles; x = 4 , 0 ) . En 1987, la récolte a commencé à fléchir et, en 1988 et 1989, le sexe ratio des faons est en faveur des femelles (23 mâles : 43 femelles;

x = 9,0). L'âge moyen des adultes a diminué depuis 1985 et demeure aussi peu élevé que dans les zones où l'exploitation semble plus intense

(1, 2, 1 3 ) .

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Dans les zones de chasse au sud du Québec (1-2-3-4), les faons mâles sont plus représentés dans la récolte (120 à 170 faons mâles par 100 faons femelles) où les densités sont parmi les plus faibles au Québec.

En somme, ces observations soulèvent des hypothèses qui restent à démontrer.

En 1984, la pression de chasse exprimée en jours de chasse par km était évalué à 2,0 dans la zone 16 (IQOP 1985), ce qui est inférieur à la pression dans les autres zones de la région: zone 13= 4,0, zone 12=

3,2, zone 14= 3,2. Le nombre de chasseurs ayant pratiqué leur activité dans la zone 16 était évalué à 5300 en 1984 (IQOP 1985) et à 4760 en 1989.

La présence de caribou n'a pas été confirmée par cet inventaire malgré le fait qu'il se produise des observations durant l'été et l'automne.

Quelques caribous ont été abattus illégalement et des pilotes d'aéronefs ont déjà aperçu de petits groupes sur les collines, en hiver. Les statistiques de chasse des communautés Cris démontrent que la récolte de cette espèce se produit au nord de la zone 16, dans la partie sud de la zone 22 (M. Leclerc, comm. pers.). Brassard (1972) a présenté une cartographie de l'aire de répartition des ongulés chassés dans le secteur de la baie James à l'hiver 1964 et la situation ne semble pas avoir changé depuis. Il est possible que l'habitat qui se trouve à la partie ouest de cette zone offre de meilleures conditions de pâturage en été et en automne qu'en hiver, puisqu'il est composé principalement de vastes tourbières.

36 6. CONCLUSION

L'inventaire de l'Orignal dans la zone de chasse 16 a montré que la population est exploitée moyennement par la chasse sportive. Toutefois, l'examen de la composition de la population et des statistiques de chasse tend à démontrer que l'exploitation y est plus élevée que l'on pouvait penser. La récolte pratiquée par les communautés autochtones est assez bien connue pour les Cris, mais totalement inconnue pour les Algonquins. Ceci pourrait expliquer que la population d'orignaux plafonne à ce niveau de densité, malgré une bonne reproduction et une exploitation sportive modérée.

La nouvelle réglementation adoptée en 1989 a permis de diminuer la récolte sportive dans ce territoire, ce qui devrait être favorable à l'accroissement de cette population. L'application du règlement sur les normes d'intervention dans les forêts du domaine public limite, entre autres, l'étendue des parterres de coupe d'un seul tenant à 250 ha.

La nouvelle réglementation adoptée en 1989 a permis de diminuer la récolte sportive dans ce territoire, ce qui devrait être favorable à l'accroissement de cette population. L'application du règlement sur les normes d'intervention dans les forêts du domaine public limite, entre autres, l'étendue des parterres de coupe d'un seul tenant à 250 ha.

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