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4. Discussion

4.3. Epreuves d’effort et évolution

4.3.1. 𝑽 𝑶𝟐 𝒎𝒂𝒙 :

Les valeurs de 𝑉 𝑂2 𝑚𝑎𝑥 sont intermédiaires à celles retrouvées dans les autres études

(cf. Tableau 27). Cependant, les études qui présentent des valeurs moyennes plus élevées se rapportent à des athlètes plus âgés. Par exemple, l’étude de Neumayr (Neumayr, et al., 2003), montre les valeurs les plus élevée de 𝑉 𝑂2 𝑚𝑎𝑥, mais l’âge moyen de sa population est plus important.

4.3.1.1. Comparaison { d’autres sports :

Nos valeurs de 𝑉 𝑂2 𝑚𝑎𝑥 sont superposables { celle de l’étude de Saltin et Astrand [cité par (Monod, et al., 1997)]. Celle-ci en comparant plusieurs sport a montré que les skieurs alpins ont des aptitudes aérobies intermédiaires : sur une échelle (cf. Figure 51) allant du sédentaire (45 ml.min-1 chez les hommes) aux skieurs de fond (85 ml.min- 1 chez les hommes).

Figure 51 : 𝑽 𝑶𝟐 𝒎𝒂𝒙 dans différents sports

Homme à gauche, femme à droite ;

d’après Saltin ; Astrand, J.Appl. Physiol., 1967, 23, 353-358 cité par (Monod, et al., 1997).

En comparaison des autres disciplines du ski (cf. Figure 52 et), les skieurs alpins hommes présentent des qualités aérobies proche des biathlètes et de athlètes pratiquant le combiné nordique. Cependant, si l’on prend en compte le poids (Figure 53), qualités aérobies des skieurs alpins (quel que soit le genre) sont en retrait par rapport aux autres discipline.

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Figure 52 : 𝑽 𝑶𝟐 𝒎𝒂𝒙 dans les différentes disciplines de ski

Données non publiées de la FFS de du Dr ROUSSEAUX BLANCHI sur les athlètes en équipe de 1995 à 1997

Figure 53 : 𝑽 𝑶𝟐 𝒎𝒂𝒙 rapporté au poids dans les différentes disciplines de ski

Données non publiées de la FFS de du Dr ROUSSEAUX BLANCHI sur les athlètes en équipe de 1995 à 1997

Ainsi, pour un sport considéré comme principalement anaérobie, les skieurs alpins présentent de relativement bonnes qualités aérobies et peu éloignées de celles retrouvés certains sports aérobies

4.3.1.2. Différence entre les genres

La 𝑉 𝑂2 𝑚𝑎𝑥 exprimée en valeur brute montre une variation d’environs 30% entre les hommes et les femmes. Mais celle-ci se réduit lorsque nous rapportons les 𝑉 𝑂2 𝑚𝑎𝑥 aux poids (16%) ou à la masse maigre (5%).

VO2max L/mn et ski 0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 Alpin dames n=93 Alpin hommes n=87 fond dames n=15 fond hommes n=25 biathlon dames n=21 biathlon hommes n=7 combiné nordique n=52 VO2 ml/mn/kg 0,0 20,0 40,0 60,0 80,0 100,0 Alpin dames n=93 Alpin hommes n=87 fond dames n=15 fond hommes n=25 biathlon dames n=21 biathlon hommes n=7 combiné nordique n=52

124 4.3.1.3. Différences inter-spécialités :

La 𝑉 𝑂2 𝑚𝑎𝑥 moyenne des spécialistes de vitesse est effectivement supérieure si l’on

s’attache aux valeurs brutes (surtout chez les hommes), mais cette différence disparait si elle est rapportée au poids. Ainsi, cette différence semble plutôt en rapport avec la morphologie de l’athlète que de meilleures capacités aérobies.

4.3.1.4. Evolution de la 𝑽 𝑶𝟐 𝒎𝒂𝒙 :

Elle semble rythmée par les olympiades (période de 4 ans située entre deux JO d’hivers) :

- 1994 – 1998 : Stabilité ;

- 1998 – 2002 : Amélioration pour les hommes ; stabilité chez les dames (amélioration 1998 à 2000, puis baisse de 200 à 2002)

- 2002 – 2006 : Diminution ; - 2006 – 2010 : Amélioration ;

4.3.1.5. Modélisation de la 𝑽 𝑶𝟐 𝒎𝒂𝒙 selon l’âge :

Chez les dames, l’évolution de 𝑉 𝑂2𝑚𝑎𝑥 en fonction de l’âge montre un pic entre 12 et 15 ans. Curieusement, chez la skieuse, la modélisation ne montre pas ce pic : la 𝑉 𝑂2𝑚𝑎𝑥 continue à croître, même si l’augmentation se tasse avec l’âge. Cela peut probablement s’expliquer par le fait que les skieuses les plus âgées étaient les plus performantes, et que les moins performantes n’ont pas refait de 𝑉 𝑂2𝑚𝑎𝑥. D’autre part, la carrière d’une skieuse est plus courte que celle d’un skieur… Ainsi, le pic de 𝑉 𝑂2𝑚𝑎𝑥 n’a pas pu être modélisé.

Chez les skieurs, le pic de 𝑉 𝑂2 𝑚𝑎𝑥 apparait autour de 25 ans. Certains auteurs

(Astrand, 1952) situent ce pic entre 17 et 21 ans (cf. Figure 54). Le pic est donc un peu plus tardif ici. Cela peut-être également lié au fait que seuls les meilleurs skieurs continuent à faire des épreuves d’effort après 20 ans, alors que les autres arrêtent. Le travail des skieurs en hypoxie pourrait également participer { l’explication de ce décalage.

Figure 54 : Evolution de la 𝑽 𝑶𝟐 𝒎𝒂𝒙 selon l’âge

1 – sujet très entraînés (Astrand, 1952) 2 – Sujets sédentaires (1960) 3 – population française (1977)

125 4.3.2. 𝑽 𝐄 𝒎𝒂𝒙 :

Concernant la ventilation, les valeurs moyennes sont superposables à celles retrouvées chez les biathlètes et chez les pratiquants du combiné-nordique. Les skieurs de ski de fond ayant des débits plus importants (cf. Figure 55).

Ainsi, pour un sport considéré comme principalement anaérobie, les skieurs alpins présentent des débits ventilatoires relativement bons et proche de ceux retrouvés certains sports aérobies.

Figure 55 : 𝑽 𝑬𝒎𝒂𝒙 dans les différentes disciplines de ski

Données non publiées de la FFS de du Dr ROUSSEAUX BLANCHI sur les athlètes en équipe de 1995 à 1997

Concernant la ventilation, il existe une différence entre les genres, probablement lié aux différences de gabarit.

La différence inter-spécialité, peut tout { fait s’expliquer par la différence de gabarit des skieurs. En effet, les spécialistes de vitesse ont les meilleures moyennes de débit, mais ils sont aussi plus âgés, plus grand et plus lourd.

4.3.3. PMA

Il existe encore une fois une différence de PMA brute inter-genre et inter spécialité. Lorsque celle-ci est rapportée au poids ou mieux à la masse maigre, les différences disparaissent.

4.3.4. VMA :

Il existe encore une fois une différence inter-genre et inter disciplinaire. La différence homme - femme est de 15 %.

Il ne semble pas y avoir de différence inter-spécialité significative. 4.3.5. Point FIS et classement

D’une manière générale, il ne semble pas y avoir de transversalité entre les épreuves techniques (slalom et géant) et les épreuves de vitesse. En effet, les athlètes sont souvent bons dans une épreuve, un peu moins bons dans la deuxième épreuve de même spécialité. Ce résultat est attendu du fait de la proximité des requis. Leurs performances sont moindres dans les épreuves de l’autre spécialité.

Cela ne s’applique pas aux géantistes, qui ont { peu près le même niveau de performance en slalom et en super-géant. Ceci se comprend bien d’une part au regard du type d’épreuve (intermédiaire entre le slalom et le super géant) et d’autre part l’âge plus jeune doit aussi être pris en compte. En effet, dans la formation, tous les athlètes font du géant avant de s’orienter éventuellement vers d’autres spécialités.

VO2max et ski ventilation max 0,0 50,0 100,0 150,0 200,0 Alpin dames n=93 Alpin hommes n=87 fond dames n=15 fond hommes n=25 biathlon dames n=21 biathlon hommes n=7 combiné nordique n=52

126 4.3.6. Evolution de ces paramètres :

Que ce soit la 𝑉 𝑂2 𝑚𝑎𝑥 rapportée au poids, la PMA et la VMA, il peut être distingué dans

l’évolution :

- 4 phases chez l’homme :

o Stabilité ou baisse de 1994 à 1998 ; o Augmentation de 1998 à 2002 ; o Nouvelle baisse jusqu’en 2006 ;

o Après 2006, la 𝑉 𝑂2 𝑚𝑎𝑥 et la PMA ont à nouveau augmenté

Il n’est pas possible d’analyser la VMA en raison du faible effectif. - 3 phases chez la femme

o Stabilité ou légère augmentation de 1994 à 2000

o Baisse de 2000 à 2005 (sauf pour la PMA où aucune conclusion ne peut être tirée en raison des effectifs faibles) ;

o Augmentation à partir de 2006. (sauf pour la VMA où aucune conclusion ne peut être tirée en raison des effectifs faibles)

Chez l’homme, il est remarquable de constater que les phases évolutives correspondent exactement à des olympiades. N’ayant eu aucune modification de protocole de réalisation, ces variations seraient lié aux changements de contenus d’entrainement.

4.4. Modélisation

de

la

spécialisation

selon

les

paramètres

anthropométriques et physiologiques :

Cette modélisation montre que les spécialistes de vitesse, technique ou polyvalence ne se distingue pas ou très peu par des facteurs physiologiques. L’âge et les facteurs anthropométriques semblent avoir une plus grande importance.

Il semble logique que les plus jeunes skieurs soit surtout des techniciens, car dans les cursus de préparation des skieurs, les disciplines de vitesse sont travaillées plus tardivement.

Il faut toutefois relativiser les résultats de cette modélisation, car il n’y a pas eu de tri par genre (skieuses/skieurs). Il pourrait être intéressant de refaire cette analyse en essayant d’apparier selon le genre et l’âge pour limiter le plus possible les biais statistiques.

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