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125 Entretien semi-directif numéro

Pour des raisons de confidentialité «Prof D »: remplace tous les mots pouvant interférer sur l’anonymat du répondant.

V endredi 9 Février 2018.

9H20 : Salledetravail, delasalledesprofesseursdu lycéepolyvalent. Bureau privatisé. Portefermée

RB : Bonjour Prof D, Prof D : Bonjour

RB : Je vous remercie de votre disponibilité du tempsque vous m’aviez accordé en répondant au questionnaire que j’avais diffusé en décembre 2017. Au cours de ce questionnaire vous aviez exprimé votre accord pour me recevoir pour un entretien individuel. En effet j’ai besoin de recueillir au coursdel’entretien d’aujourd’hui desdonnéessur vospratiquesprofessionnelles, c’est la raison pour laquelle je sollicite votre coopération aujourd’hui. Nous allons aborder aujourd’hui la thématique du professeur face àl’élèveen situation de handicap.

Vos réponses vous me permettre de réaliser une étude de terrain sur les représentations enseignantes concernant l’accompagnement des élèves en situation de handicap. Bien entendu, l’anonymat de vos réponses est garanti. Est -ce que dans un premier temps vous souhaitez vous présenter ou parler de votre situation actuelle ?

Prof D : Oui je suis professeur contractuel et j’enseigne sur deux lycées. 9h de service et commercialisation àuneclassedeCAP au lycéeXXX et 9h deproduction culinaireàuneclassede 2ndepro au lycée XXX. Ma spécialité est l’enseignement du service. Je n’ai pas eu le concours l’an

dernier et lorsqu’on ma proposé un complément d’heures de 9 heures en cuisine, ne me débrouillant pas trop mal en cuisine, et par rapport au niveau de classe, seconde, j’ai accepté cette mission.

RB : Trèsbien. Le premier thème que nousallonsaborder concernelesgestesd’aidesvis àvisde l’élève en situation de handicap. Dansvosclasses vousavez mentionné que vousenseignez face à un élèveen situation de handicap.

PROF D : Oui tout àfait

RB : Dansquellesmesures avez-vousmodifier votrefaçon d’animer voscours?

Prof D :[2-3 secondes d’hésitation]Euh. Alors moi c’est quelqu’un qui n’a pas de handicap physique, c’est quelqu’un qui a un handicap mental. Elle est lente mentalement, elle a du mal à, à comprendre, à assimiler, euh. Ensuite elle retient bien, par contre, voilà il faut prendre du temps pour lui expliquer. Donc moi le principal changement que j’ai dû faire, c’est que moi, je suis quelqu’un qui a tendanceà parler vite, je suisun professionnel habitué à travailler dans la rapidité, et làc’est uneélève où il fallut quej’apprenneàêtrepluslent danscequejediseuh, vraiment dela regarder, d’articuler, deprendreletempsdelui reposer laquestion de reformuler leschoseseuh, la principale différence elle est là. Voilà parce que si je parle à la même vitesse que pour les autres élèveselle s’en vaen me disant oui oui maisau bout de dix minutesje larevoisen train de tourner en rond parce qu’en fait elle n’a pas compris. Voilà donc la différence a été de prendre du temps de lui parler une fois que les consignessont passées, donc déjà, quand j’explique à la classe, parler moins vite, articuler mieux, euh lui demander si elle a bien compris et ensuite une fois que les consignes ont été passées et que l’on lance le cours, retourner la voir et lui demander si elle a des questions individuelles, voilà. Ça ce sont les principales choses et de la même façon à chaque fois que je passe une consigne globale, je reformule avec elle, voilà. C’est sur cette façon-là que j’ai changé.

RB : Au niveau dessupportsde coursou d’apprentissage vousn’avez paseu ce besoin-là? Prof D : [réponse immédiate] non parce qu’au niveau des supports, moi je les ai en TP service, donc j’ai moins de supports que sur un cours de technologie euh déjà ils viennent avec un travail qui a été préparé à l’avance, préparation de TP réalisé avec l’AVS euh ensuite moi je donne des feuilles qui sont, qui vont être des documents à trous, et qu’elle va remplir souvent avec l’AVS. Donc çaau niveau desdocuments, je nem’en occupepas.

RB : Et ces documentssont donnés à l’ensemble de la classe ?au préalable avant votre cours?Il n’y a pasde distinction pour elle ?

Prof D : Non non. Non moi je leur donne les menussur l’année. Ilsont lesplannings de rotation destâches, et ilsont lesfiches de préparation TP. Voilà. Comme ça ils préparent leur TP. Ensuite le reste des documents euh qui traitent des sujetstechniques du cours, ça je leursdonne àtous au moment du cours, suite àl’explication physique de tout ce qu’on fait.

RB : Et au niveau du TP, par exemple, si on prend la séance de travaux pratiques au restaurant d’initiation, il n’y apasd’adaptation particulière pour cetteélève ?

Prof D : Euh alors. J’ai eu une adaptation. Alors si, il va y avoir des adaptations. Moi lorsque je vaisfairelarépartition destâchesdéjà, c’est-à-direquebien évidemment quejelui donnemoinsde travail, parce qu’en fait, elle est lente dans les gestes donc si je lui donne la même masse de travail qu’aux autres élèves elle ne fini pas dans les temps. Elle, elle a du mal à s’occuper. Alors autant, pendant un service elle est capable de, sansproblèmes de s’occuper de deux tables, par contre sur la mise en place elle ne peut pas, elle n’arrive pas à mettre 6 à 8 couverts en même temps que les autres quoi. Elle n’a pas fini de nettoyer sa vaisselle quand les autres ont déjà dressé. Donc là souvent, donc ben qu’est-ce je fais, je fais attention à la masse de travail que je lui donne et je fais aussi du coup attention àlamassedetravail quejedonneaux autresélèves, defaçon àêtresûr que lesautrespuissent être libre pour aller l’aider après. À certainsà qui je pourrai leur donner plusde chosesàfaire, j’en donnepasplusen leur disant, Geoffrey quand tu asfini tu aidescettejeunefille quoi. Voilà, donc si effectivement l’organisation se fait en pensant àça. Bien sûr.

RB : Et cette personne, vousm’avez dit qu’elle avait une ou un AVSàsadisposition Prof D : ouiais.

RB : Et elle est également présente durant lesséancesde travaux pratiques ?

Prof D : Oui. Elle est présente, elle est présente du matin avec nous euh jusqu’à, euh finalement tout le service. Elle s’en va à la fin, lorsqu’il ne reste plus que nous à faire du nettoyage et le debriefing. Donc on aplusbesoin del’AVS, euh effectivement oui l’AVSest là. L’AVSl’aide, l’aide un petit peu danslesgestes, l’aidedansl’écriture. Voilàl’aideparfoisreprend un peu, puisquemoi j’ai uneclassedeCAP cequi veut direquej’ai quelquesélémentsdifficilesàgérer, àvrai dire, dont quand ces éléments là sont absents, ce qui arrive un cours sur deux euh y’a pas de soucis, je peux passer du temps avec cette jeune fille, par contre lorsqu’ils sont présents, des éléments à fort caractèrequi mettent un peu lebazar, forcément j’ai moinsdetempspour m’occuper d’elleet donc heureusement que l’AVSest là. Sinon y a des cours où je pense que la jeune fille passerait à côté. Et commej’ai danscetteclasseuneautreélèveen difficulté, qui pour moi est également en situation de handicap, maisdont lesparentsn’ont pas fait en début d’année lesdémarches nécessairespour la reconnaître, maissur laquelle on a fait des demandes en conseil de classe, justement pour poser

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