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Troisième partie : profils des engagements bénévoles et genèse des légitimités

Annexe 1.5 entretien avec un bénévole historique

CG : donc BG est-ce que tu peux te présenter ? Donner ton âge, ton parcours… ? BG : 72… enfin, 72 ans au mois de juin donc ça arrive…

CG : et, tu étais policier si je me souviens bien ? BG : ouais, policier et pompier de Paris avant… CG, oui j’me souviens de…

BG : et avant bien sûr j’avais un autre boulot hein, j’étais ajusteur aviation, mais je sais pas si ça t’intéresse ?

CG : ah si ça m’intéresse…

BG : le départ c’est ajusteur, mon, mon métier quoi… CG : d’accord, ta formation de base…

BG : et après j’suis rentré pompier d’paris et après dans la police, police parisienne.

CG : ah ouais, et…plutôt…métier de policier en tant que tel ou plus dans le milieu sportif policier ?

BG : heu…oh bah j’ai toujours fait du sport hein ? Après je suis arrivé à Quimper et j’ai fondé donc l’équipe de Volley au niveau du commissariat.

CG : ok…mai tu ne faisais pas du sport en étant payé ?

BG : ah j’ai toujours été dans le bénévolat hein…non, j’ai jamais touché le moindre centime, partout où je suis passé…

CG : ouais c’est ça…et donc tu as toujours été bénévole du sport en fait ? BG : oui c’est ça…

CG : et…qu’est-ce que tu as fais comme sport, tes premiers sports ?

BG : heu…bah j’ai un diplôme de maître nageur sauveteur, le MNS…heu…bon de la plongée évidemment quand j’étais dans les Pompiers de Paris…

CG : et les PP c’est…c’est l’armée ?

BG : heu… c’était le Ministère de l’Intérieur, on était militaire mais on dépendait du Ministère de l’Intérieur. Voilà…

BG : heu…à l’époque c’était assez hard hein, c’était l’époque de la guerre d’Algérie et l’époque je peux te dire que…

CG : ça et Marseille en fait c’est le…

BG : Marseille c’est encore différent, c’est les Marins-Pompiers à Marseille. CG : ouais, et je crois que c’est les deux statuts les plus durs ?

BG : c’est les plus durs quoi… CG : ouais…

BG : j’ai fait ça… et…si, j’ai fait les championnats de France de Gym, ça j’avais 17 ans donc heu bon c’est…

CG : t’as toujours fait du sport quoi en fait… BG : oui 16-17 ans…

CG : et tu es d’où historiquement ? Tu es né heu… en Bretagne ?

BG : je suis de Coray, là juste à côté… Mais je suis parti à 6 ans à Paris avec mes parents….ouais…

CG : et donc en fait t’as toujours fait du sport, très jeune en fait ?

BG : ah toujours, toujours… Bon là dans la Police je faisais tout ce qui était Cross, tout ce qui était jogging…

CG : ouais… enfin bon là si je compte tu as fait : natation, plongée, gym, cross-athlé, volley…

BG : ouais… heu jogging et cross, volley… et j’ai certainement fait autre chose tu sais dans les Pompiers on touche un peu à tout hein ? Mais bon disons que c’est là-dedans…

CG : oui oui,…en fait 5 pratiques… c’est là où tu étais le plus performant…

BG : même à l’époque, le volley chez les pompiers on en faisait, sur bitume quoi… on faisait ça dans les cours des casernes j’peux te dire que c’était pas le pied hein… en plus faut voir c’qu’on avant dans les pattes hein,… dans les pieds, on avait des, des vieilles godasses… C’était un autre temps…

CG : c’est ça…heu…et en fait quand t’es arrivé en Bretagne t’as créé un club de volley corpo en fait ?

BG : ouais corpo.

BG : ça doit être dans les années 70.

CG : d’accord, donc ça fait un p’tit bout de temps que t’es installé ici…

BG : ah bah ça fait un bout de temps maintenant ouais… Donc le volley corpo j’ai dû en faire une bonne dizaine d’année quand même je pense au moins.

CG : c’est toi qui l’as fait vivre en fait ?

BG : oui parc’que à cette époque y avait rien… et à cette période j’ai été pris aussi dans la sélection de Bretagne en volley quoi. Police Bretagne.

CG : corpo ?

BG : non c’était heu…c’était des matchs qui étaient organisés avec toutes les équipes de France police quoi. Et là c’était à Vannes à cette époque.

CG : oui donc corpo, c'est-à-dire que ce n’était pas fédéral, c’est la police quoi ? BG : euh… non ce n’était pas fédéral.

CG : tu joues quel poste toi plutôt ? BG : moi je jouais en 4.

CG : en 4 c’est…

BG : 4 c’est attaquant côté gauche face au filet.

CG : ouais… et qui est-ce qui faisait ça dans le club… qui est-ce qui jouait 4 chez les filles cette année ?

BG : heu… bah chez les filles elles permutent de temps en temps hein… CG : heu, c’était I. un peu non ?

BG : heu en fait j’peux t’faire un p’tit schéma si tu veux hein… CG : ben ouais, j’veux bien…

BG : alors en fait normalement c’est 1, 2, 3, 4, 5 et 6…le filet est là… donc le 1 c’est celui qui sert, après le 2 c’est un attaquant qui peut permuter, enfin y a des permutations et le 4 c’est celui-ci. 3 c’est la passe mais qui peut se balader aussi, le passeur y peut s’déplacer sur le terrain…. Et puis 5 heu… donc ce sont les défenseurs en fait, maintenant c’est souvent le libéro qu’est là. A mon époque y avait pas d’libéro en fait. Y avait pas l’droit de prendre des balles au pied… Y a un tas de truc qu’a changé en fait…

CG : ouais…, d’accord donc… en fait heu… maintenant tu habites sur Quimper en tant que tel hein ?

BG : ouais…

CG : et donc par rapport au QV 29, le club en tant que tel ça fait combien de temps que tu es dedans ?

BG : heu…j’ai commencé à entraîner mon p’tit fils avait 7 ans, donc il en a 27 tu vois… Mais avant j’m’occupais du club heu… 4-5 ans avant.

CG : donc c’était déjà le QV 29 ?

BG : non c’était simplement le QV, c’était même… avant c’était l’amicale laïque mais ça moi j’ai pas connu hein…

CG : oui ça j’ai vu avec R. qui a connu lui…

BG : oui R. était avant moi au club, c’est le plus ancien au club R.…

CG : oui c’est c’qui m’disait j’ai vu son historique…donc toi tu es arrivé dans les années 80, fin des années 80…

BG : heu…plutôt après quand même, dans les années 90, ya 25 ans à l’aise…C’était du temps de MS…

CG : et tu as joué un peu pour eux, pour le club ?

BG : non, non, je n’ai pas joué pour le club, pour le club j’ai entraîné… Entraineur et puis un peu tout le reste bricolage et compagnie…

CG : ouais, bénévole et…

BG : enfin…mais j’avais une équipe à mon compte en fait, des garçons… Mais il m’arrivait fréquemment d’aller en déplacement avec des filles quand il manquait de chauffeur quoi… des kilomètres j’en ai…

CG : ok…et heu…tu, tu n’as jamais été au bureau, au CA des clubs ? BG : si j’ai été vice-président.

CG : ah oui quand même.

BG : oui et président pendant 6 mois. CG : ah bon !? T’as fait… ?

BG : quand le club a faillit s’casser la gueule en fait on a repris la chose en main avec R. hein, R. à l’époque il était secrétaire… et en fait si on n’avait pas repris ben le club se serait cassé la gueule. C’était une époque ou ça…oui MS là, ne pouvait plus faire quoi que ce soit parc’qu’il était blessé,… et ou le club avait de gros problème avec la Mairie quoi. Parc’que la salle appartenait à la Mairie, elle appartenait au Lycée Thépot, et en même temps y avait le CG qui apportait sa part dans… dans le…

CG : d’accord… et vice président tu as été combien de temps ?

BG : 6 mois… On a crée le premier poste heu… jeune quoi. Premier salarié jeune à l’époque…

CG : surtout… toi et R. en fait ?

BG : oui c’est nous qui avons monté ça au départ…

CG : ah oui c’était un emploi-jeune, quand même c’est un sacré projet hein…

BG : oui, ça c’était un sacré bordel hein c’était le début… C’était YMQ à l’époque, j’sais pas si tu l’as connu ?

CG : non j’ai entendu parler mais heu…

BG : c’est lui qu’avait les filles quand elles étaient en N3.

CG : c’est ça, lui c’est le dernier coach avant Yamandu…c’est lui qu’a fait la transition… BG : c’était un très bon coach j’dois dire…un coach…

CG : ah oui, qui m’a parlé d’YMQ, c’est heu… si, si, c’est DG qui m’en a parlé hier en me disant que c’est lui qui l’avait contacté pour venir s’occuper de l’équipe.

BG : ah oui le toubib…

CG : oui il lui a dit : allez viens nous aider, on a besoin de toi. BG : ah oui, c’était un gars très engagé, très dévoué…

CG : il est plus là ? Moi j’l’ai jamais rencontré en tout cas. BG : non non…on le voit plus souvent

CG : mais il est toujours sur Quimper ?

BG : non il est du côté de Combrit maintenant. CG : d’accord…donc c’était le premier poste salarié.

BG : c’était le seul, le seul qui percevait quelque chose parc’que à cette époque là y avait MS qui gérait ça, qu’avait un comment dirais-je, un niveau vachement haut. En fait j’sais plus comment ça s’passait à cette époque là y avait le B2 ou le B3 heu… Il était au stade maximum quoi puisqu’il avait été l’entraîneur de l’Equipe de France, il avait joué 20 ans en Equipe de France et après il a été préparateur physique de l’Equipe de France.

BG : oui, oui, il était président du club et il entraînait. Et tous ça gratuitement… y’en a pas beaucoup qui l’aurait fait…C’est pour ça que j’aime bien revenir sur ce temps là. C’était un gars très, très dévoué, très, très dévoué. Bon y’avait aussi ses deux filles qui jouaient au club et sa femme aussi qui s’est dévouée bcp pour le club.

CG : ouais, d’accord…

BG : et c’est vrai que quand on revient comme ça en arrière… On oublie pas mal de chose. CG : ouais c’est vrai que les choses avancent et que…Et heu…donc en fait, toi ta relation avec le club elle est ancienne, elle est ancrée…

BG : ah oui ça s’est sûr, y a des bonnes racines là j’peux t’dire…

CG : ouais, donc en fait depuis t’as vu tout le monde arriver au club, que ce soit heu… Ch.… BG : ah oui Ch. j’l’ai connu quand il jouait tout jeune, quoi, tout jeune…Qui c’est qui y a encore à l’époque ?

CG : Y. heu… ?

BG : oui Y., et J-L. aussi, J-L.… à l’époque, bah J-L. j’l’ai connu tout p’tit parc’que son père était dans la police aussi, donc j’voyais l’branleur qui venait chercher son père il avait 7 ans qui… c’est pour ça qu’c’est rigolo…

CG : oui oui…

BG : enfin quand j’dis branleur c’est…

CG : oui c’est affectueux. Donc en fait t’as connu tout ces gens là qui sont devenus aujourd’hui…

BG oui et toutes les familles… Et c’qu’y a de bien c’est que tous les jeunes que j’ai eu bon je les côtoie encore maintenant bon y a toujours des attaches entre nous et ça c’est vachement sympa… Ca ça m’a vachement plu parc’que…les jeunes que j’appelais mes Shadocks à l’époque…, d’ailleurs heu j’ai un truc à la maison qu’est assez sympa, un cadre qu’ils m’avaient fait avant que j’arrête et une coupe qui m’avait donné de la part des Shadocks, c’était rigolo…

CG : c’était tes équipes à toi que tu avais entraîné et…

BG : qui sont montés aussi, on a fait des demi-finales de coupe de France aussi à l’époque… Mais là j’ti dis moi je les entraînais mais j’avais pas de diplômes quoi…

CG : ouais tu avais appris sur le tas en fait…

BG : voilà exactement, par contre j’assumais tout de A à Z : je faisais deux entraînements par semaine plus les déplacements le samedi.

BG : non parc’que comme mon p’tit fils était dans le coup heu… ça passait plus facilement hein ?

CG : ouais parc’que faut s’organiser mine de rien, ça commence à…c’est des contraintes malgré tout…

BG : ah non mais je le faisais parc’que ça m’faisait plaisir hein, j’étais content de le faire et puis bon heu à cette époque là les jeunes me le rendait bien tu vois hein…j’ai jamais eu de problème avec les jeunes. C’était sympa…C’était… Y avait une bonne osmose dans le groupe.

CG : ouais…

BG : tiens pour te donner un exemple, moi les jeunes j’me démerdais pour leur avoir des maillots, pour leur avoir des survêtements, j’me débrouillais pour trouver un sponsor, et puis à la fin de chaque match j’récupérais tous les maillots et c’est D. qui lavait tous les trucs. Comme ça j’étais sûr que mes gugusses ils avaient leurs fringues à chaque match tu vois, sinon ils perdaient leurs affaires et…Mais bon c’était une autre époque aussi hein. Mais, moi j’ai des très bons souvenirs, et puis bon avec les parents y avait une entente super quoi. Et, les parents venaient aux matchs c’étai, c’était sympa…voilà.

CG : d’accord, et donc ça tu as arrêté… ?

BG : alors là j’ai arrêté… j’ai arrêté attends que je ne dise pas d’conneries…J’ai dû arrêter quand Vincent devait avoir heu…Cette équipe là j’lai entraîné jusqu’en cadets deuxième année donc 16-17 ans…

CG : donc ça fait dix ans quoi à peu près ?

BG : oui c’est à peu près ça. Après j’me suis occupé du loisir pendant 2 ans, après j’ai abandonné...bon je continuais à jouer en corpo et je me suis arrêté quand j’ai eu 68 ans.

CG : donc ça fait 4 ans, c’est… ? BG : ouais c’est ça…

CG : donc oui t’as arrêté…oui donc Vincent il joue en N3, tu me dis qu’il a 27 ans donc ça fait 10 ans que tu n’es plus entraîneur, t’as continué deux ans en loisirs et puis en corpo… ? et en fait après heu…, parc’que moi j’aime bien retracer les parcours, les histoires…

BG : les parcours du combattant…

CG : ouais parc’que ça montre comment les hommes font fonctionner les structures, c’est un peu ça…et en fait comment toi tu as considéré le projet de l’équipe pro ? Qu’est-ce qui t’a intéressé dans le projet de l’équipe pro ?

BG : bah c’est monté par palier hein, c’est monter par palier : de N3, N2, heu…DEF et puis après Pro quoi. Donc ça s’est fait naturellement en fait hein. Bon maintenant le fait d’être arrivé pro j’pense que ça… c’est totalement différent hein… C’est devenu une entreprise, heu…c’est différent à vivre, ce n’est pas pareil hein…