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5.2.1

Initialisation du modèle

Pour l’ensemble des simulations, il a été nécessaire de faire des choix pour l’initialisation et le pilotage du modèle. Pour rappel, le modèle est initialisé avec des valeurs de température du sol et d’humidité du sol à 4 profondeurs (5, 10, 30 et 60 cm) qui permet de recalculer les humidités des 2 couches de sol. Le forçage du modèle est assuré par la météo ainsi que les variables décrivant le couvert végétal (LAI et hauteur).

L’initialisation des humidités et températures du sol n’est pas réalisable pour chaque parcelle. En effet, nous disposons de l’humidité en profondeur dans le sol que pour une parcelle de blé (B10) et une parcelle de tournesol (T5). Dans le premier cas, il s’agit de la sonde d’humidité installée sur la parcelle instrumentée du CESBIO. Elle fournit des valeurs d’humidité volumique à 5, 10, 30 et 60 cm, avec un pas de temps semi- horaire. Dans le second le profil d’humidité de sol a été mesuré à l’aide d’un capteur diviner, dont le principe s’appuie sur la FDR (Frequency Domain Reflectometry) [SU et al., 2014]. Les mesures sont ponctuelles, pour l’année 2010, 12 mesures ont été effectuées. Dans ce cas, l’humidité est échantillonnée tous les 10 cm, de 0,1 à 1 m de profondeur.

Pour les deux cultures, nous avons fait le choix d’initialiser le profil d’humidité pour l’ensemble des parcelles en utilisant les mesures de la parcelle B10 dans le cas du blé et pour la parcelle T5 dans le cas du tournesol. Ce choix crée une nouvelle incertitude sur l’initialisation du modèle. Cependant cette valeur d’initialisation constitue aussi une grandeur qui pourra être ajustée en utilisant les informations issues de la télédétection.

Dans le cas du blé, le profil d’humidité présente une interruption entre les jours 104 (14/04/10) et 141 (21/05/10). L’initialisation à cette période n’est donc pas possible directement. Dans le cas des simulations débutant au jour 128, nous avons fait le choix d’effectuer une initialisation à la valeur de saturation d’humi- dité. Ce choix s’appuie sur l’important cumul de précipitations, 87 mm, entre les jours 121 et 128.

Pour le tournesol, nous avons utilisé les données d’humidité de sol diviner avec les grandeurs de calibra- tion standard, qui permettent de passer d’une valeur de fréquence normalisée à celle d’une humidité de sol avec une loi de puissance. Ces paramètres peuvent être affinés à l’aide d’une connaissance de la texture du sol [Morgan et al., 1999, Groves and Rose, 2004, Provenzano et al., 2015].Cela aurait nécessité une étape de calibration supplémentaire qui n’a pas été réalisée au cours de la campagne de mesure.

SAFRAN. La température de sol pour le modèle SEtHyS est la moyenne des températures de l’air au cours des dernières 24 heures. La température de l’air utilisée est celle de la maille SAFRAN dans laquelle se trouve la parcelle.

5.2.2

Entrées météo

Le modèle SEtHyS est piloté par la météo. Il utilise 6 grandeurs à chaque pas de temps, horaire dans notre cas. La fichier météo regroupe les valeurs suivantes :

Rg Le rayonnement global (en W m−2)

Ratm Le rayonnement atmosphérique (en W m−2)

Tair La température de l’air (en ◦C )

HRair L’humidité relative de l’air (en %)

v La vitesse du vent (en ms−1)

P P Les précipitations et les irrigations (en mm)

Pour l’ensemble des parcelles nous utilisons les données SAFRAN pour piloter le modèle. Elles fournissent les grandeurs météo à un pas de temps horaire pour l’ensemble de l’année. Nous utilisons les valeurs d’un point de grille pour l’ensemble des parcelles situées sur cette dernière (Tableau 5.1). Les simulations sont donc effectuées en utilisant l’information de deux points de grille SAFRAN, 9007 et 8918.

Blé Tournesol B1 9007 T1 9007 B2 9007 T2 9007 B3 9007 T3 8918 B4 9007 T4 8918 B5 9007 T5 9007 B6 9007 T6 8918 B7 9007 B8 9007 B9 9007 B10 8918 B11 9007 B12 9007 B13 8918

Tableau 5.1 – Localisation des parcelles étudiées dans la grille SAFRAN

Il faut noter que les réanalyses SAFRAN ne fournissent pas l’information d’humidité relative, seule l’hu- midité spécifique est disponible. Nous avons donc converti l’humidité spécifique en utilisant la formule de Nadeau et Puiggali (Équation 5.1).

HR = PatmHS Psat(0, 622 + HS)

(5.1) Avec Psat(T ) la pression de vapeur saturante à la température T (Équation 5.2).

Psat= exp(23, 3205 + 3802, 7 T + 273, 18+ ( 472, 68 T + 273, 18) 2) (5.2)

Avec la pression de vapeur saturante définie de la manière suivante. HR L’humidité spécifique (en kgeauvapeur/kgairhumide)

T La température de l’air (en◦C)

5.2.3

Description de la végétation

Le modèle SEtHyS ne dispose pas d’un module de végétation autonome qui calcule le développement de la plante. La description du couvert végétal est donc fournie en entrée de modèle. Les données sont utilisées à un pas de temps journalier. Le modèle est forcé par trois grandeurs : la hauteur, le LAI total et le LAI vert. Nous utilisons donc une interpolation linéaire entre les dates de mesure pour l’estimation journalière de ces entrées.

La hauteur est issue des mesures in-situ effectuées au cours de la campagne MCM’10. L’échantillonnage temporel des valeurs est bon, avec 16 mesures sur le cycle cultural du blé et 13 pour le tournesol. L’intervalle moyen entre deux mesures est de 9 jours pour le blé et 10 jours pour le tournesol. L’interpolation linéaire est effectuée entre les dates à l’exception de la période entre la dernière mesure et la date de récolte. Pour cette période, on conserve une valeur de hauteur constante égale à la valeur du dernier point de mesure. La valeur de hauteur passe alors à 0 au jour de la récolte.

Les grandeurs de LAI ne sont disponibles que pour la parcelle flux. A défaut nous utilisons l’informa- tion de GAI estimée par télédétection pour décrire la végétation. Une étude de sensibilité est effectuée pour caractériser les incertitudes liées à cette entrée. De la même manière que pour la hauteur, nous interpolons linéairement les valeurs entre les dates de mesure. Contrairement au cas de la hauteur, l’interpolation linéaire entre les dates d’acquisition n’est pas optimale vu le faible échantillonnage de ces grandeurs. Le LAI vert est décrit par le GAI, aussi bien pendant la période de croissance que la sénescence. Pour le LAI total (vert + jaune) nous avons fait le choix de fixer une valeur finale ayant pour valeur 80% de la valeur maximale observée durant le cycle cultural et d’utiliser ce point à la date de récolte.