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Caractérisation de la variabilité inter-parcellaire par Inter-classement des parcelles sur la base

Le profil moyen de RTVDI a permis de mettre en avant les périodes de ressuyage, après le jour 128. Nous cherchons maintenant à examiner la possibilité d’utiliser les valeurs de RTVDI par parcelle afin d’identifier des hétérogénéités liées à la réserve utile et au contexte pédo-hydro-morphologique.

La caractérisation du statut hydrique des parcelles se fait en deux étapes : un classement des parcelles sur la base du RTVDI et par comparaison avec une parcelle de référence. Le classement des parcelles a pour but d’identifier des groupes de parcelles présentant un comportement similaire au cours du cycle cultural. Pour cela nous effectuons un classement normalisé des parcelles sur la base du RTVDI. Les rangs sont attribués aux parcelles par valeur croissante de RTVDI, c’est à dire qu’un rang faible correspond à une parcelle pour laquelle on n’observe pas de signature thermique particulière, c’est à dire une faible T s∗, correspondant aux parcelles avec les contraintes hydriques les plus faibles du groupe relativement au groupe de parcelles consi- déré.

Dans le cas du blé des classements marqués apparaissent entre certains groupes de parcelles (Figure 4.12). Nous avons distingué des comportements opposés des parcelles B1 et B2 par rapport aux parcelles B4 et B9. Pour la période allant du jour 104 (14/04/2010) à la récolte au jour 193(12/07/2010), le premier groupe de parcelles présente des rangs faibles, avec un classement relatif généralement inférieur à 0,5. Les parcelles B4 et B9 montrent des rangs élevés. La différence de classement observée ne se conserve cependant pas pour l’en- semble du cycle cultural. Pour les acquisitions au jour 128 et 192 les classements relatifs ne sont pas conservés.

Figure 4.12 – Classements basés sur le RTVDI pour deux groupes de parcelles B1 et B2 et B4 et B9

Ce comportement peut s’expliquer de façon différente entre le cas du jour 128 et celui du jour 192. Pour le premier, l’acquisition est réalisée au cœur du cycle cultural du blé, après des précipitations importantes, environ 75 mm, autour du jour 120. Le profil temporel de RTVDI montre une forte baisse de la valeur moyenne de l’indice, passant de 0,7 à 0,4 (Figure 4.12). Ces deux points font que l’on peut considérer que le

jour 128 correspond à une situation d’évapotranspiration importante ou de demande climatique faible, pour laquelle la ressource en eau n’est pas limitante pour l’ensemble des parcelles étudiées. L’hétérogénéité entre les parcelles est faible et n’est pas liée à un régime d’évapotranspiration limitant. L’acquisition du jour 192 a eu lieu à la veille de la récolte pour les 4 parcelles nous intéressant. A ce moment le blé est totalement sec et les variations de température ne sont pas liées à l’accès à la ressource en eau. Nous sommes dans le cas d’un régime radiatif, le T s∗observé n’est donc pas associé à une hétérogénéité dans les régimes hydriques. Les quatre autres observations montrent un inter-classement stable entre les parcelles. En restant dans l’hypothèse que les précipitations sont homogènes sur la zone où sont présentes les 4 parcelles, les deux groupes de parcelles sont situés à environ 7 km, nous avons cherché à identifier si les variations pouvaient être liées à une variation de propriétés de sol. Les données de la carte de sol (Figure 4.13) montrent une profondeur similaire pour les quatre parcelles, à 90 cm, légèrement supérieure à la valeur moyenne observée pour l’ensemble des parcelles de blé. Le pourcentage d’argile issu de la carte des sols montre par contre une importante différence entre les deux groupes de parcelles. Les parcelles B1 et B2 présentent une valeur de 14 % tandis que les parcelles B4 et B9 montrent une valeur plus de deux fois plus importante, à 35%. Cette variation peut être à l’origine de la différence de comportement observée. En effet un sol présentant un fort taux d’argile va se traduire par un potentiel hydrique plus important (en valeur absolue) rendant plus difficile l’extraction de l’eau du sol par la plante.

Figure 4.13 – Propriétés de sol pour les 4 parcelles de blé d’intérêt et valeurs moyenne pour l’ensemble des parcelles de blé

Les inter-classements effectués sur la base du RTVDI montrent aussi un comportement maintenu entre les parcelles B1 et B2. La parcelle 2 présente un RTVDI plus faible de façon répétée au cours du cycle cultural. Ceci peut s’expliquer par l’absence de drainage sur la parcelle identifiée par R Fieuzal au cours des mesures.

classements des 6 parcelles varient fortement au cours du cycle cultural. Ceci peut être lié à la faible variation du RTVDI entre les différentes parcelles pour chaque acquisition. Cette faible variation est observable direc- tement sur le nuage de points à partir duquel est calculé le trapèze. Elle peut être reliée à la faible variabilité inter-parcellaire observée sur le GAI et l’humidité de sol. Les différentes acquisitions montrent un nuage de points homogène avec peu d’étendue.

Cette homogénéité entre les parcelles peut s’expliquer par l’homogénéité des propriétés de sol et des états hydriques entre ces dernières. La carte des sols indique en effet une profondeur similaire, 90 cm, entre 5 parcelles et une valeur légèrement inférieure, 73 cm pour la dernière. Le pourcentage d’argile est aussi du même ordre de grandeur pour 4 parcelles sur 6, avec une valeur de l’ordre de 40 %. Les parcelles T4 et T5 montrent une valeur inférieure, à 22 et 14 % respectivement.