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Enseignement supérieur et universités virtuelles

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2.1 L'éducation et la formation

2.1.1 Utilisations de l'Internet dans les pays en développement

2.1.1.2 Enseignement supérieur et universités virtuelles

Alors que les universités ont notablement contribué au développement technique de l'Internet, elles en ont jusqu'ici tiré un profit relativement limité dans leurs fonctions essentielles, concentrant davantage leurs recherches sur les aspects techniques que sur une large utilisation et une «socialisation» de l'Internet en tant qu'outil au service de l'éducation20. Cette situation est en train de changer rapidement dans les pays industrialisés, où de nombreuses universités proposent désormais des cours sur l'Internet. Cette tendance s'accélère du fait de la disponibilité de programmes commerciaux intégrés pour l'élaboration et la mise à disposition de cours tels que WebCT ou Lotus LearningSpace.

Nombreuses sont aujourd'hui les universités de pays en développement qui expérimentent ou mettent elles aussi en place des sessions de cours sur le web. L'Université ouverte du Bangladesh a ainsi, pour atteindre son objectif d'universalité et améliorer ses résultats, installé un réseau informatique construit autour de deux serveurs spécialisés, donnant accès à des fonctions Internet, en particulier le courrier

1 8 Yorke, Rodda. «Final Report on a Pilot Project into the Use of Cell Data for Connectivity to Two Rural Schools in South Africa». Rapport rédigé pour le CRDI, juin 1997 (http://www.pta.school.za/rodda/cell/twocell.html), référencé sous Panos Briefing #28, «The Internet and Poverty», avril 1998 (http://www.oneworld.org/panos/briefing/interpov.htm).

19 «Internet fait école au Sénégal», op. cit. (http://www.primature.sn/lesoleil/internetecole.htm).

2 0 Oillo, Didier. «L'université virtuelle francophone». Dix-neuvième Conférence mondiale sur l'enseignement ouvert et à distance, Conseil international pour l'enseignement ouvert et à distance (ICDE), Vienne, 20-24 juin 1999 (http://www.fernuni-hagen.de/ICDE/).

électronique, à plus de 100 utilisateurs se trouvant sur le campus, ainsi qu'à des centres régionaux. A l'Université du Botswana, deux méthodes à distance ont été évaluées: un cours basé sur l'Internet, gratuit et d'une durée de trois mois, et un cours sur cassette vidéo (vidéo dans un seul sens et audio/fax dans les deux sens) d'une durée d'une semaine. Il est ressorti des réactions des participants que le cours sur l'Internet avait permis d'obtenir une amélioration de 49% aux résultats des essais, résultat statistique significatif et par ailleurs comparable avec celui obtenu avec la technologie vidéo. Les deux technologies ont donc été jugées prometteuses pour de tels cours et pour le téléenseignement en général21.

On constate actuellement une accélération de ce mouvement dans les pays en développement, lesquels doivent souvent faire face à un grand problème d'augmentation du nombre d'étudiants et font donc de plus en plus appel à des solutions d'enseignement ouvert et à distance. Le tableau ci-après montre que les six plus grandes universités à distance du monde se trouvent dans des pays en développement ou dans des pays quasi développés.

Les douze plus grandes universités ouvertes du monde22

2 1 Kumar, Krishan Lall. «Etude de l'efficacité de la formation des enseignants par l'Internet et par téléenseignement vidéo». Dix-neuvième Conférence mondiale sur l'enseignement ouvert et à distance, Conseil international pour l'enseignement ouvert et à distance (ICDE), Vienne, 20-24 juin 1999 (http://www.fernuni-hagen.de/ICDE/).

2 2 Daniel, Sir John (Vice-Chancellier, «The Open University»)». Rôle et impact de la technologie sur l'enseignement délivré – la quantité entraîne la qualité» (Fig. 2), Ministres de l'éducation du Commonwealth, Convention du Botswana (http://www98.open.ac.uk/OU/News/VC/botswana.html).

A l'exception de China TV University System, toutes ces grandes universités sont connues pour utiliser l'Internet dans une certaine mesure, souvent en combinaison avec d'autres technologies, pour atteindre leurs objectifs. Un exemple est l'Indira Gandhi National University (IGNOU), qui développe continuellement ses capacités en termes de technologies de l'information et de la communication, pour

«proposer un enseignement et une formation tout au long de la vie, en particulier aux populations des zones rurales et isolées»23. La médiathèque sophistiquée de l'IGNOU dispose, entre autres choses, d'un système de télécommunication par satellite, et tous les centres éducatifs de cette université sont équipés d'ordinateurs grâce auxquels le courrier électronique peut être utilisé comme outil de communication.

L'IGNOU a créé une page d'accueil Internet qui donne accès à des informations générales ainsi qu'aux supports de cours pour l'ensemble des programmes, et le nombre d'étudiants suivant leur formation par le biais de l'Internet est en hausse. L'Internet demeure cependant un élément d'importance relativement modeste dans un système faisant appel à une large gamme de technologies de communication, notamment la radiodiffusion, la télévision, la télévision par câble et la visioconférence.

Un concept en pleine évolution, qui est déterminant dans l'intérêt que revêtent aujourd'hui les outils Internet pour l'enseignement supérieur, est le concept d'université virtuelle. Une façon de voir cette nouvelle définition est de considérer l'Internet comme un lieu de rencontre pour les étudiants, les chercheurs et les enseignants, l'université virtuelle étant alors considérée comme «mondiale, multilingue et basée sur l'Internet»24. Une autre est de considérer que, dans l'enseignement supérieur virtuel, on peut distinguer quatre modes organisationnels: virtuel total, mixte total, mixte partiel ou combinaison25. Même si l'on compte aujourd'hui encore très peu d'exemples d'universités fonctionnant en mode totalement virtuel, l'enseignement supérieur peut être considéré comme passant par une phase de transition au cours de laquelle ce mode se développera de plus en plus. Cela suppose toutefois une révolution pédagogique, une véritable remise en question des modes verticaux traditionnels d'éducation et de formation.

Illustrant ces tendances, l'Agence universitaire de la francophonie (AUPELF-UREF) appuie actuellement l'installation de «campus numériques francophones»26 dans les centres universitaires existants pour améliorer la performance des universités des pays en développement grâce à des partenariats Nord-Sud pour l'utilisation appropriée des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans l'enseignement. Chaque centre met à la disposition du personnel et des étudiants des équipements leur permettant d'accéder à des informations et de produire ou d'utiliser des ressources pédagogiques électroniques. En 2000, des campus numériques avaient été installés dans les universités de Bamako (Mali), Dakar (Sénégal), Libreville (Gabon), Port-au-Prince (Haïti) et Yaoundé (Cameroun), et quatre autres (Bénin, Cote d'Ivoire, Madagascar et Tunisie) seront mis en service en 2001.

Une autre approche a été suivie par l'UNESCO dans son programme d'amélioration de l'enseignement des sciences et de la formation des ingénieurs (USEE) pour intégrer et utiliser efficacement les TIC dans l'enseignement supérieur dans la région des Etats arabes. L'USEE a pour objectif de renforcer la chaîne entière des interactions nécessaires pour atteindre cet objectif, en particulier développement de l'infrastructure de réseau, accès des étudiants à l'information et incitation pour le personnel et les étudiants. Les principaux composants en sont des ateliers d'introduction à l'informatique à l'intention des enseignants, toute une gamme de «kits» de formation disponibles sur le web, ainsi que des CD-ROM, des cassettes vidéo, des programmes de télévision par satellite et des versions papier, mais aussi la fourniture d'assistance aux centres d'excellence USEE de la région. Afin d'aider les enseignants à mettre au point

2 3 Chaudhary, Sohanvir S. Communication Technology for Enhancement and Transformation of Open Education: the Experience at the Indira Gandhi National Open University in India, PAN Commonwealth Forum on Open Learning, Brunei-Darussalam, 1-5 mars 1999 (http://www.col.org/forum/forum.htm).

2 4 Bridgeman, Noel et John Tiffin. «L'université virtuelle mondiale», Dix-neuvième Conférence mondiale sur l'enseignement ouvert et à distance, Conseil international pour l'enseignement ouvert et à distance (ICDE), Vienne, 20-24 juin 1999 (http://www.fernuni-hagen.de/ICDE/).

2 5 Silvio, José F. «Le virtuel dans l'enseignement supérieur: incidences sur la qualité, l'équité et l'adéquation des programmes». Dix-neuvième Conférence mondiale sur l'enseignement ouvert et à distance, Conseil international pour l'enseignement ouvert et à distance (ICDE), Vienne, 20-24 juin 1999 (http://www.fernuni-hagen.de/ICDE/).

26 http://www.aupelf-uref.org/programmes/programme4/campus.html

leurs propres logiciels de cours de premier choix tout en consacrant le moins d'énergie possible aux tâches de développement, l'UNESCO assure le fonctionnement d'un portail web public régional pour l'enseignement supérieur avec des bibliothèques numériques thématiques de matériel de cours tel que notes de cours, clips audio/vidéo, applications interactives et séries de problèmes27.

Une des expériences d'université virtuelle en cours les plus ambitieuses est celle de l'Université virtuelle africaine (UVA)28, organisée sous les auspices de la Banque mondiale avec 29 universités de 15 pays d'Afrique subsaharienne (neuf de langue anglaise, neuf de langue française et deux de langue portugaise)29. La phase pilote du programme a été lancée en 1997 et la phase opérationnelle a commencé fin 2000 sous l'égide d'une organisation non gouvernementale spécialement créée à cet effet. Les objectifs du projet sont d'accroître le niveau de début de carrière des scientifiques, techniciens, ingénieurs et gestionnaires d'entreprise, d'améliorer la qualité et la pertinence de l'instruction en Afrique subsaharienne et de proposer un environnement académique permettant de participer à la communauté mondiale de la formation, de la recherche et de la diffusion des connaissances. Les cours, trouvant leur origine dans les pays industrialisés, sont censés se suffire à eux-mêmes et être généralement dispensés à titre onéreux.

Quoique l'UVA utilise essentiellement des équipements spécialisés par satellite pour la transmission des cours sur support vidéo, l'Internet est lui aussi utilisé pour le transfert des fichiers et l'accès aux informations. Lorsque les premiers résultats ont fait l'objet d'une évaluation, les réactions des étudiants face à la méthode d'apprentissage par vidéo ont été mitigées, mais l'un des avantages les plus cités a été l'accès à la bibliothèque numérique, qui fait de l'accès à l'Internet une passerelle fondamentale vers la documentation30.

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