• Aucun résultat trouvé

L'enseignant 2 a enregistré quarante-six heures Les enseignants 3 et 5 ont enregistré quarante heures L'enseignant 14, trente-huit

cours enregistrées sur bande magnétique. Deux heures de ces cours enregis- trés ont été choisies au hasard parmi les quarante-huit heures de chaque enseignant. Si nous choisissions ainsi au hasard, c'était pour retrouver, au cours de l'analyse, un peu de tout ce qui se passait en classe. Le but de notre analyse étant justement de dire qu'on peut analyser, à l'aide de l'instrument proposé, tout ce qui se dit en classe, quels que soient l'heu- re, le lieu, la matière. Donc, grâce à ce choix au hasard, nous espérions rencontrer à peu près toutes les difficultés que suppose l'utilisation d'un instrument d'analyse du comportement verbal, en classe, des ensei- gnants et des élèves.

b) La transcription des cours enregistrés

La transcription des cours enregistrés est une tâche onéreuse. Cher- chant la plus grande fidélité à la réalité, après une première transcrip- tion par les secrétaires , chaque texte est écouté une seconde fois par le chercheur, puis corrigé. Il est de plus écouté une autre fois par le codeur et corrigé à nouveau s'il y a lieu. La grande difficulté est de saisir les paroles des étudiants au milieu des bruits de la classe. Sou- vent, en effet, les étudiants parlent ensemble, ou fort bas, ou à une dis- tance trop éloignée du microphone. Ainsi la réalité de l'enseignant appa- raît assez fidèlement sur les transcriptions de l'enregistrement, tandis que la fidélité à la réalité des étudiants laisse â désirer. Il y a à peu près de trois à cinq pour cent de ce que disent les élèves en classe que l'on ne peut entendre clairement ou distinguer dans l'enregistrement. Pour tout saisir dans 1*enregistrement, il aurait fallu un microphone pour

1. Voir les instructions données aux secrétaires avant de commencer leur travail de transcription, Appendice C, p. 9l.

42 chaque élève, ce qui était assez utopique. Il faudrait surtout que la mar- che de la classe se poursuive au rythme de chaque individu, de chacun des trente élèves de la classe. D'ordinaire, c'est le rythme du maître qui marque la marche de la classe. D'où l'importance de l'enseignant dans l'enseignement, et d'où aussi le peu de consistance des paroles brèves, à peine prononcées souvent, des élèves,

c) L'entraînement des juges (des codeurs)

Deux des juges étaient déjà assez initiés au système d'analyse de Bellack. Les deux autres étaient dans une nouvelle expérience. Si l'on prend tout le temps consacré à l'entraînement, à l'analyse des données et aux tests du pourcentage d'accord entre les juges, de même qu'à la quanti- fication des données, il a fallu trois mois pleins et un minimum de trois cents heures de travail pour chacun des juges.

Le travail a toujours été, du début à la fin, d'analyser des données (enregistrements de cours sur magnétophone, transcrits â la machine à écri- re par les secrétaires pour former un texte continu, appelé protocole), et de vérifier à chaque fois notre accord et notre désaccord. Nous avons procédé en trois grandes étapes, à savoir d'abord l'analyse des démarches au nombre de quatre; ensuite nous avons ajouté à l'analyse des données les deux grandes dimensions du discours de la classe: les sens substantifs (X) et les sens instructionnels (Y); et enfin nous avons analysé des protocoles en y ajoutant les huit catégories logiques pouvant accompagner chaque sens substantif.

1. X et Y sont les lettres dans le code pour représenter: X, les sens substantifs; Y, les sens instructionnels.

Ce travail d'analyse des données a utilisé comme documents de référen- ce le volume The Language of the Classroom, et surtout les pages 38-40, qui donnent un résumé du système d'analyse et dont nous avons fait une tra- duction et les pages 255-266, qui sont les instructions pour le codage et

2 dont nous avons aussi fait une traduction .

Au début, chacun codait séparément. Ensuite, le codage de chacun é- tait comparé. Puis on en vint à travailler deux à deux, en préparation du test de pourcentage d'accord, qui supposait deux équipes de deux codeurs.

Chaque codeur codait séparément un ou plusieurs protocoles. Son coda- ge était révisé par l'autre membre de l'équipe et était comparé aux mêmes protocoles codés par les deux autres codeurs.

Les désaccords étant nombreux au cours de l'entraînement, chaque dé- 3 saccord était discuté en fonction surtout des instructions pour le codage . Ce furent des semaines de discussions.

Bientôt, à cause des situations nouvelles apportées par chaque matiè- re différente (Bellack avait choisi une seule matière; nous, nous travail- lions globalement sur dix matières), il a fallu penser ajouter des instruc- tions à celles de Bellack pour le codage.

Voici ces nouvelles instructions ou règles qui nous apparurent néces-

1. Voir Appendice A, p. 72

2. Voir Appendice B, p, 78 . Voir aussi Appendice D, où The Language of the Classroom est cité: (1) il s'agit de la description de ranalyse de chaque démarche; (2) un extrait d'un protocole est présenté avec le codage correspondant, suivi de l'interprétation du codage. Page 93. 3. Voir Appendice B, p, 78.

44

saires, si nous voulions nous accorder.

Supplément aux instructions pour le codage données par Bellack

- La version orale est toujours plus près de la vérité que le texte écrit. C'est elle qui fait loi.

- Très souvent l'audition de l'enregistrement aide â résoudre facilement et rapidement un différent entre les codeurs.

Démarches pédagogiques

- La simple lecture des résultats d'un examen, d'un devoir, etc., avec ou sans commentaires, est codée STR,

- Si le maître, avant la lecture des résultats d'un examen, d'un devoir, etc., informe les élèves de venir chercher leur copie, cette information est codée SOL, Toutefois, la lecture des résultats qui suit cette SOL est codée STR.

- Lorsque le maître distribue des copies en donnant seulement le nom des élèves, sans ajouter le résultat, on code SOL pour chaque nom, Les noms des élèves qui n'appartiennent pas â la classe sont codés STR.

- Lorsqu'un appel à l'ordre est adressé à toute la classe et que le maître interpelle aussi nommément à l'ordre un ou plusieurs élèves, on code des sollicitations différentes.

- A l'intérieur d'une démarche, le maître appelle souvent l'attention des élèves sur un point leur demandant de bien remarquer telle chose, de bien distinguer entre certaines choses, ou le maître fait appel à une autre action cognitive. Ces appels ne sont pas codés des SOL, sauf

dans les cas prévus â l'instruction 2.5

- Lorsque le maître demande la même chose successivement à plusieurs indi- vidus, on code SOL pour chaque individu,

- Lorsque les élèves enchaînent avec le maître (pour dire la même chose) dans un contexte de structure, on code généralement REA pour cette inter- vention des élèves. Mais si l'on juge que le ton du maître est vraiment interrogatif, on code SOL et REP (sollicitation du maître et réponse de l'élève).

- Lorsque le maître intervient dans le propos d'un élève, dans un contexte de STR, voir ce qui précède,

Sens substantifs et sens instructionnels

- Nous considérons que l'on code à partir des mots contenus dans le texte. Ainsi, dans une démarche, où il y a à la fois des mots instructionnels et des mots substantifs, on code selon les deux sens.

Le nombre de lignes est fonction du nombre de mots instructionnels et du nombre de mots substantifs. Sauf dans les cas mentionnés aux instruc-

2

tions 6,5, 7.3, 7,5 , on attribue un minimum d'une ligne et au substantif et à 1'instructionnel.

Nous appliquons ce principe à trois cas spécifiques: a) la présentation d'un plan de cours, b) les exercices, répétitions, ou revues de labora- toire, c) les corrections de travaux et d'examens.

1. Voir Appendice B, p. 78. 2. Voir Appendice B, p, 78.

46

a) Plan de cours : Dans un plan de cours, les divisions sont instruction- nelles et le contenu annoncé des divisions est substantif.

b) Laboratoires (exercices, répétitions ou revues): La manipulation est instructionnelle. Dans les cas semblables à ceux-ci, on code 1*instruc- tionnel (Y) et le substantif (X):

Je fais une incision ici 3

J'ajoute 3cm d'eau dans l'éprouvette On fait chauffer jusqu'à evaporation? Oui E/REP/X/ENF/1/Y/-/1 E/REP/X/ENF/1/Y/-/1 M/S0L/X/ENF/1/Y/-/1 E/REP/X/ENF/1/Y/-/1 c) Correction de travaux

- Lorsque le même interlocuteur lit la question et la réponse, on code STR substantive, et instructionnelle s'il y a lieu.

Lorsque l'on pose une question sur la réponse: "Pourquoi", "est-ce que c'est vrai", la SOL est substantive.

Exemple

E: Une odeur suffocante, c'est adjectif verbal M: Très bien.

E: Alors tout en vacant, C, A, N, T. M: Non.

E: Q, U, A, N, T.

Documents relatifs